C’était peut-être le joueur du Real que l’on attendait le moins de voir marquer. Avec leurs défenseurs centraux dangereux sur coup de pied arrêtés, Lucas Vasquez latéral droit, la forme devant le but de Casemiro cette saison et les joueurs offensifs, c’est finalement le latéral Français qui a débloqué le match aller face à l’Atalanta. Ce soir, il occupera encore le flanc gauche du Real, face à l’Atalanta une nouvelle fois. Mais cet été, c’est peut être de l’autre côté qu’il pourrait briller avec l’Equipe de France.
Gros chantier des Bleus jusqu’à l’arrivée de Benjamin Pavard, le poste de latéral droit est sûrement le moins fourni de l’hexagone. Tant et si bien qu’à quelques mois de l’Euro, peu de noms émergent vraiment comme indiscutables. Les performances de Dubois ne devraient normalement pas lui ouvrir les portes de l’EDF. Mukiele semble toujours assez loin des yeux de Didier Deschamps, et Ruben Aguilar, tout bon joueur qu’il est, pose encore question au niveau international. Alors pourquoi pas, comme l’as fait Didier Deschamps à l’automne, installer Mendy à droite?
Ambidextrie quasi-complète
Parce que si l’on soulève cette question, c’est qu’elle a un fondement. Ferland Mendy est quasi-ambidextre. La faute a une blessure à la hanche à l’adolescence qui l’as forcé à utiliser son mauvais pied, comme détaillé dans l’article “Antonio Conte et le mauvais pied des latéraux” sur Coparena. Du coup, comme le dit son entraîneur, Zinedine Zidane “Ce pied droit, il l’a depuis longtemps“. Et il a montré savoir bien s’en servir, lors des quelques fois (4) au total où il a été aligné latéral droit dans sa carrière. D’ailleurs, sur les toutes ses passes réussies, 35% environ sont réalisées du droit (3657 du gauche, 1430 du droit), des stats absolument folles pour un latéral (Dubois est à 4291 du droit, 691 du gauche).
Plus que ça, c’est surtout de son côté gauche qu’il fait parler son pied droit. Comme l’écrit Raphaël Cosmidis dans Coparena, son excellent pied droit permet d’initier des actions vers l’intérieur du terrain. Liée à sa capacité à dédoubler, cela lui permet de se projeter facilement après avoir sollicité le très simple “appui remise”. Une tendance qu’il serait facile de répéter côté droit, ou son pied gauche serait orienté intérieur. De plus, comme détaillé dans cet article plus longuement, avoir un latéral faux-pied permet une certaines quantités de qualités de s’exprimer (défendre face au pied fort adverse, passes enroulées vers le but dans la surface, etc.)
La phase défensive et sans ballon des Bleus
On le sait, c’est un secret pour personne : Deschamps tient à l’équilibre. Une méthode qui a porté ses fruits, et qui n’as pas l’air d’être en voie de changer. Dans cette optique, Mendy paraît être un excellent candidat. En effet, le latéral du Real est d’abord un excellent défenseur. Très au point tactiquement, excellent en 1 contre 1 (61,9% de dribbleurs taclés en Liga, 7e du championnat Espagnol), il est l’un des cauchemars des ailiers droit de Liga. Petite bombe de vitesse, il supplante amplement ses concurrents côté droit sur le volet défensif, peut-être même devant un Pavard des fois en difficultés contre des ailiers très vifs. Inutile de mentionner les largesses de Dubois, si ?

En ce qui concerne les transitions défensives, Mendy possède environ les mêmes stats de pressions réussies que Pavard (36.6% pour le Bavarois, 36.1% pour le madrilène), avec 1 pression de plus environ par match. Ce qui peut s’avérer utile notamment pour contre-presser le Portugal comme l’Allemagne, deux excellentes équipes en contres. D’autant que Mendy a la qualité de savoir quand se replacer pour reconstruire le bloc et quand presser pour détruire la possession adverse. Tout ça grâce à un placement sans ballon souvent très correct lui permettant de n’être jamais dézoné par rapport à son opposant direct.
Second poteau Mendy?
Et bien que ses capacités défensives soient parmi ses qualités première, l’ex-Lyonnais progresse offensivement. De plus en plus à l’aise dans le collectif Madrilène, il apporte sa pierre à l’édifice offensif, comme face à l’Atalanta. Il est par exemple 4e de Liga en chevauchées avec ballon, et 5e en chevauchées dans le dernier 1/3. Une capacité de courses avec ballon saluée par ses stats de dribblers : environ 2 dribbles réussis par match, avec 65% de réussite. Dubois est à moins d’un dribble par match (62% de réussite), Pavard à 0.42 (63% de réussite). De la percussion avec ballon qui peut être un réel atout au moment de détruire des blocs compacts, comme lors de sa passe décisive lors de son match latéral droit avec l’EdF.

En plus de ça, Mendy a souvent montré sa capacité à jouer sous pression et à relancer de manière assez propre. Ce qui est important dans une équipe qui va chercher à trouver Pogba et Griezmann pour initier ses contres-attaques. Voire même Mbappé si celui-ci reste sur l’aile droite avec les Bleus. Sans être un véritable maestro, la justesse de ses passes (sous pression, ou même au moment de faire circuler la balle), doit être saluée. Si l’on regarde le tableau avec un peu de recul, le style de Mendy peut quasi-parfaitement coller avec l’animation avec ballon des champions du monde.
Si cela reste pour le moment très hypothétique, la liste de Didier Deschamps jeudi nous donnera une indication sur ses plans à quelques semaines de l’Euro. Si la prise de risques d’installer un joueur à un nouveau poste peut paraître grande, ce ne serait pas la première fois pour Deschamps. Pavard était majoritairement un défenseur central, Matuidi n’as jamais été ailier gauche. La première valeur de l’entraîneur de l’Equipe de France est celle du travail, et sur ce point, Mendy a toujours été valorisé par ses entraîneurs. Suffisant pour devenir le latéral droit de l’équipe championne du monde ?