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Champions League. Le Bayern peut-il faire le back-to-back ?

Bien que le championnat soit, cette année, un peu plus compliqué, le Bayern Munich continue de dominer l’Europe. Leur dernière défaite en Champions League remonte au 13 mars 2019, face à Liverpool. Depuis, 17 victoires pour un petit nul contre l’Atlético. Après leur succès 4-1 à l’aller, les hommes d’Hans-Dieter Flick n’ont plus qu’à terminer le travail, ce soir, à Munich. Ils participeraient alors à leur 11e quart de finale sur les 13 dernières années. Stratosphérique. 

En poste depuis le 3 novembre 2019, l’ancien assistant de Joachim Löw, a pour le moment, tout réussi à la tête du Bayern. Le 11 février, il remportait la finale de la Coupe du monde des clubs, synonyme de sixième trophée pour les Bavarois en moins d’un an« Félicitations à l’équipe. Les joueurs ont réalisé quelque chose d’historique. Le sixième titre en un an. Pour autant que je sache, seul Barcelone a été capable de faire cela. C’est notre meilleure saison » avait-il déclaré après le match. 

S’il est arrivé dans une équipe qui comptait bon nombre de joueurs de grandes qualités, il faut mettre à son crédit ses capacités d’adaptation. En perdant Thiago, son milieu créateur, parti à Liverpool à l’été 2020, il a su constituer un tout nouveau duo qui s’est révélé être dominateur dans l’entrejeu. 

Kimmich – Goretzka, une paire qui fonctionne

En installant les deux Allemands devant la défense, Hansi Flick leur donne ainsi une certaine liberté dans le jeu. Précieux en phase défensive, notamment via leur vision de jeu, ils participent activement à la récupération par leur pressing incessant (84 fois pour Kimmich, 72 pour Goretzka pour la seule Champions League). Avec 27 interceptions à eux deux pour cette même compétition, le duo est l’un des plus performants. 

Mais c’est surtout pour leur apport offensif que les deux milieux sont devenus indéboulonnables. Le premier cité concentre son effort sur le relai entre le secteur défensif et offensif en s’aventurant moins souvent vers la zone de vérité. Et grâce à ce rôle de relais, il est celui à l’origine de 18 frappes sur les 4 matchs qu’il a disputé (une moyenne de 4,50 frappes par match, total le plus élevé de l’équipe). Une statistique impressionnante, lorsqu’on sait que Lewandowski n’est à l’origine de « que » de 17 frappes.          

Le constat est le même pour les buts. Après le Polonais (6) et Kinglsey Coman (6), Kimmich est à l’origine de 5 buts cette saison en Europe, troisième total le plus élevé de l’équipe.

Goretzka et Kimmich, milieux du Bayern, levant la DFB Cup.
BERLIN, GERMANY – JULY 04: Joshua Kimmich (L) and Leon Goretzka of FC Bayern Muenchen pose with the trophy in celebration after the DFB Cup final match between Bayer 04 Leverkusen and FC Bayern Muenchen at Olympiastadion on July 04, 2020 in Berlin, Germany. (Photo by Alexander Hassenstein/Getty Images)

Goreszka, lui, est plus souvent présent près du but adverse. Avec deux buts, il surperforme. Ses 0,4 xG prouve qu’il a tendance à prendre sa chance depuis l’extérieur de la surface, dans des positions compliquées. En effet, il profite des espaces créés par les quatre joueurs du secteur offensif pour jouer le deuxième ballon ou proposer une solution en retrait

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À l’instar de son coéquipier, son jeu balle au pied lui permet d’être efficace. Avec 87,7 % de passes complétées, il se classe parmi les plus efficaces de l’équipe. Un pourcentage qui monte à 92 % si on prend en compte uniquement les passe de moins de 28 mètres, qu’elles soient verticales et horizontales. Si les transitions longues distances sont un peu plus compliqués (77 % de réussite), il surperforme également au niveau des passes décisives. Il en a réalisé 2 pour un xA de 0,2. 

Les milieux de terrains du Bayern, Kimmich et Goretzka, pièces maîtresses.
GELSENKIRCHEN, GERMANY – SEPTEMBER 22: Leon Goretzka #18 of Bayern Munich and Joshua Kimmich prior the Bundesliga match between FC Schalke 04 and FC Bayern Muenchen at Veltins-Arena on September 22, 2018 in Gelsenkirchen, Germany. (Photo by Maja Hitij/Bongarts/Getty Images)

Un gegenpressing mis en place 

Hansi Flick profite du volume de jeu de ses deux milieux de terrain pour mettre en place un contre pressing dès la perte de balle. Lors du match aller contre la SS Lazio, jamais un Italien ne s’est retrouvé tranquille balle au pied, et ce même dans leur propre surface. Presser haut, réduire les espaces disponibles dans l’entre-jeu pour pousser l’adversaire à la faute.

Face à la Lazio, le pressing offensif du Bayern était incessant.
Capture d’écran du match SS Lazio v Bayern Munich du 23 février 2021.

Sur cette action, chaque joueur a un travail précis, à savoir couvrir une partie des 30 mètres adverses pour empêcher la relance courte. Ce travail de harcèlement permet à tout le bloc munichois de jouer haut, ce qui limite les efforts à la récupération. La ligne défensive, déjà très haute, laisse énormément d’espaces dans son dos, mais le sens du placement d’Alaba et de Boateng suffit à placer les adversaires en position illicite.

Loin derrière, sur le terrain, Neuer fait office de libéro. Ses qualités ne sont plus à présenter tant le portier à révolutionner le poste de gardien de but années après années. Sur sa ligne – 86 % de tirs cadrés arrêtés – ou dans ses sorties – 1,17 sorties en dehors de sa surface par match, troisième total le plus élevé en Champions League cette saison.

Face à la Lazio, les problèmes défensifs du Bayern se sont fait sentir.
Capture d’écran du match SS Lazio v Bayern Munich du 23 février 2021.

Contenir les actions adverses, le talon d’Achille 

En revanche, quand l’adversaire réussi à se sortir de ce pressing haut, qu’il réussit à mettre en place son jeu et qu’il peut s’approcher de la surface bavaroise, les défauts du Bayern Munich ressortent. Sur les 7 matchs de cette saison, seulement deux clean-sheets ont été réalisés. En championnat, la donne est la même : 35 buts encaissés, soit la 7e meilleure défense de Bundesliga. Un problème que reconnaît l’entraîneur : « si vous regardez notre jeu, il est évident que nous avons des problèmes. Nous devons simplement améliorer cela » avait-il déclaré à DAZN après le match contre le Borussia Mönchengladbach, défaite 3-2.

Au soir de cette contre-performance, Manuel Neuer a battu un record personnel. Pour la première fois de sa carrière, il a encaissé au moins un but lors de 10 matchs consécutifs en Bundesliga. « Je l’ai dit plusieurs fois, nous faisons trop d’erreurs » poursuit Flick. 

Manuel Neuer, gardien du Bayern, lors de la défaite face à Gladbach.
Manuel Neuer lors de la défaite 3-2 face au Borussia Mönchengladbach (Icon Sport)

La qualité et l’efficacité offensive, suffiront-t-ils pour compenser les manquements défensifs ? En cas de confrontation face au Manchester City de Pep Guardiola, seront-ils suffisamment efficaces pour percer une défense qui n’a encaissé qu’un seul but cette saison ? Sauront-ils contenir Mbappé ou Haaland si le sort leur réserve le PSG ou Dortmund en ¼ de finale ? Réussiront-ils à conserver leur titre, une performance que le Bayern n’a plus réalisée depuis 1975 ? Réponse le 29 mai 2021, si le Champion ne tombe pas d’ici-là. 

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