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Yanis Seguin : « Peter Sagan c’est vraiment mon idole parce que quand il fait du vélo, c’est par plaisir ! »

Âgé de tout juste 18 ans, Yanis Seguin est membre du Vélo Club Saintais. Ce jeune coureur présent également dans la structure AG2R Citroën Team U19 s’est confié aux journalistes du Café Crème Sport. L’occasion pour lui d’évoquer sa jeunesse, son quotidien, sa vision du cyclisme et ses ambitions futures.

Salut Yanis. Est ce que tu peux nous présenter ton parcours ?

« Salut ! Je suis au lycée Jean Hippolyte à Jonzac. Je suis des études avec comme spécialité la SES et la SVT et je passe mon BAC cette année. J’habite actuellement avec mes deux parents. Sportivement, depuis 2 ans, je suis reconnu comme sportif de haut niveau. Je suis dans l’équipe AG2R Citroën Team U19. Je suis un junior 2 et au club de Saintes. »

T’es licencié au club de Saintes, mais c’est quoi ton lien entre Saintes et le Team AG2R Citroën ?

« AG2R c’est une structure, ce n’est pas un club. C’est une structure de sportif de haut niveau et il recrute les meilleurs. Après, ils nous aident avec le prêt de vélo, et par exemple demain, je vais faire une semaine en Espagne pour faire un stage. Voilà, ça fait plein de choses comme ça. En fait, ils nous accompagnent même dans le double projet. Ils nous font des horaires aménagés. C’est une structure qui nous encadre pour réussir sportivement et scolairement. »

Est ce que tu fais toujours les courses qui sont “imposées” par ton club de Saintes ?

« Oui. Après les courses qui sont imposées par mon club de Saintes, c’est moi qui les choisis. Par exemple, il y a une course pas très loin de chez moi, j’ai envie de la faire et hop, j’y vais ! Mon club m’inscrit juste sur mes courses, mais par contre il y a des courses imposées par AG2R parce que les courses avec cette structure sont à chaque fois à l’international. On va se confronter au meilleur niveau alors qu’avec les courses de Saintes c’est national. »

A quel âge as-tu commencé le vélo ?

« Alors j’ai commencé le vélo, j’avais 6 ans ! »

Tu viens d’une famille de cyclistes ? Ou tu as vu un vélo et tu as trouvé ça génial ?

« Pour la petite histoire, c’est qu’il y avait une course à 3 kilomètres de chez moi et j’ai été la voir avec mon père. Quand j’ai vu les coureurs de mon âge faire du vélo, ça m’a donné envie de faire du vélo et l’année d’après, j’étais sur un vélo et du coup depuis ce moment-là je ne l’ai pas quitté. »

C’est génial. Souvent c’est les parents qui incitent et là toi d’avoir vu du vélo et d’avoir voulu en faire c’est top !

« Mon père en a fait quand il était jeune mais il a vite arrêté pour la moto-cross. Après j’ai eu mon parrain qui était professionnel donc j’ai eu quand même un petit lien avec le vélo mais c’est moi qui ai voulu en faire. »

« Pour l’instant ça marche bien mais je ne me prends toujours pas la tête, je ne me dis pas que je suis professionnel maintenant. Il y a encore du chemin à faire. J’aime ce que je fais donc il n’y a pas de problèmes. »

Comment on passe du cycliste du dimanche avec son papa ou son parrain à faire du vélo plaisir à se dire “tiens je vais tenter un truc dans le vélo”. C’est quoi qui t’a donné le déclic ?

« Le déclic… Moi je ne me suis vraiment pas imposé ça. C’est venu tout seul, naturellement. Quand j’étais petit, je ne me prenais pas la tête. Je faisais mes courses, j’étais content, j’étais avec les copains. Après c’est venu avec les résultats. Quand on commence à gagner des grosses courses, ça donne envie de faire toujours mieux, et du coup moi ça m’est venu comme ça. Un peu naturellement. Je me suis dis “là y a peut être un coup à jouer” et je me suis vraiment lancé dedans. Là pour l’instant ça marche bien mais je ne me prends toujours pas la tête, je ne me dis pas que je suis professionnel maintenant. Il y a encore du chemin à faire. J’aime ce que je fais donc il n’y a pas de problèmes. »

C’est quoi les courses qui t’ont fait rêver quand tu étais enfant ? Est ce que tu avais des idoles quand tu regardais ça à la télé ?

« Mon idole, c’est toujours d’actualité. Peter Sagan c’est vraiment mon idole… parce qu’on voit que quand il fait du vélo c’est par plaisir. Il donne la joie de vivre et tout. Il s’amuse avec son vélo. Il aime ce qu’il fait et moi j’aime bien ! »

Et comment ça se passe pour toi l’alternance entre les études, l’entraînement, les courses, les structures ? C’est quoi ta semaine type ?

« Ma semaine type… Déjà je fais du vélo 5 jours sur 7 et je fais du sport 6 jours sur 7. Ma semaine type c’est lundi repos puis aussi les études avec un peu de révisions. Mardi je finis à 14h donc c’est 3 heures de vélo avec toujours les devoirs le soir. Le mercredi c’est 1 heure et demi avec des exercices parce que je finis à 15h les cours. Le jeudi c’est souvent de la musculation avec toujours des révisions. Le vendredi, c’est 2 heures de vélo avec des exercices car je finis les cours à 16h. Puis après le samedi-dimanche je fais à peu près entre 5 et 7 heures de sport le week-end ! »

Et donc là tu es en sport étude ?

« Non je ne suis pas dans un sport étude. Je suis dans un lycée lambda. Cette année je n’ai pas d’horaires aménagés. C’est mon emploi du temps normal. Mais j’ai un bon emploi du temps. »

C’est un choix où il n’y avait pas autour de chez toi de sections sport…

« Non non c’est un choix parce que je voulais rester chez moi, avec mes parents, faire des trucs, avoir mon confort quoi. »

Est ce que tu vois une vraie différence avec les membres d’AG2R Citroën qui font sport étude ou pour l’instant ça n’impacte pas trop ton niveau ?

« Pour l’instant ça n’impacte pas trop. J’arrive à faire mes entraînements. Je peux facilement faire entre 10 et 15 heures de sport dans la semaine et ça n’impacte pas sur mes études ni rien. Je ne vois pas vraiment de changements. Après peut être physiquement ils sont plus reposés mais pour l’instant ça va bien. »

En tant que jeune coureur, comment as- tu vécu le confinement et quels impacts a-t-il eu sur toi ?

« Honnêtement le confinement ça ne m’a pas atteint psychologiquement parce que j’ai trouvé mon petit rythme. Mon père a une entreprise et on a travaillé un peu près tous les jours parce qu’il est plombier donc j’allais l’aider quasiment tous les jours. Ça me donnait un petit train de vie. Je me levais quand même à 8h. Je revenais, je travaillais un peu mes cours, puis après je faisais du vélo sur home trainer. Donc franchement ça ne m’a pas du tout impacté ! »

Du coup, l’avènement de Swift a bien révolutionné votre façon de vous entraîner. Pendant le confinement, je suppose que ça a dû t’aider ?

« Oui… Honnêtement c’était très compliqué au début parce que je me suis dit que quand il faut faire des 2h/2h30 de Swift…J’aime le vélo mais comme ça c’est compliqué au début. Puis après c’était naturel et là j’en fais toujours maintenant. J’en fais encore une fois par semaine où je fais des exercices dessus et tout ça. Au début c’était compliqué, puis c’est venu et c’est très bien fait. J’ai bien aimé. J’ai découvert de nouveaux trucs et c’est super bien. »

Quels sacrifices as tu dû faire pour arriver dans une structure comme AG2R Citroën ?

« Des sacrifices, je n’en ai pas vraiment fait parce que j’ai les mêmes amis depuis tout petit et ils savent ce que je fais. Après je profite plus l’hiver, je fais des petites soirées et tout ça mais je ne suis pas un mec qui sort beaucoup déjà. Je ne suis pas trop fête. J’aime en faire l’hiver quand je ne fais plus de vélo ou quand je suis dans ma coupure ça me change, mais sinon je n’ai pas fait vraiment de sacrifices. Mes amis comprennent. »

Tu ne te sens pas bridé du fait de rejoindre un Team Junior pour devenir professionnel ?

« Non pas du tout. Après je me dis que je ne suis qu’en junior, j’ai toujours des petites libertés mais c’est sûr que quand on devient espoir ou professionnel, on doit avoir des contraintes encore plus rigoureuses. »

Tu as déjà des idées sur ces contraintes-là, sur ce qui t’attends si vraiment tu veux performer un peu plus, monter chez les pros. Tu as conscience de ce qui t’attends ou pas ?

« L’année prochaine pour mes études déjà je vais demander des horaires aménagés parce que là si non ça ne va pas coller. Après bah oui déjà optimiser la récupération, avoir un rythme de vie assez correct. Donc oui je vois à peu près. Ça sera à moi de le faire. Mais déjà ça vient naturellement. Je commence à faire un peu attention, là je mange à peu près sainement. La récupération je commence à m’informer dessus, je lis des bouquins. Après avec mes coachs et tout ça viendra. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre mais oui je vois à peu près. »

Le fait d’intégrer AG2R Team, est ce que ça t’apporte des conseils et/ou des contraintes au niveau de ton alimentation ?

« Non là c’est vraiment plus des conseils. En fait, sur l’alimentation durant les stages, ils nous montrent à peu près les repas types avant des courses… Par exemple, on va une semaine en Espagne et ils vont vraiment nous montrer les petits plats super bons et à faire chez soi et tout. C’est plus des conseils, c’est pas des contraintes. Même pendant le confinement, on faisait des visio-conférences et on préparait nos repas ensemble. Ils nous ont montré. »

C’est cool !

« Oui ! Pendant le confinement c’était vraiment bien… On faisait même plein de visios avec les coureurs professionnels d’AG2R et c’était top ! »

As-tu des contacts avec l’effectif professionnel ? As-tu des coureurs qui te donnent des conseils ?

« Oui on a des contacts. Maintenant c’est assez proche. Même sur certains stages il y a certains pros qui viennent avec nous deux ou trois jours et après hop ils repartent. Donc oui on a quelques contacts. »

C’est bien aussi qu’ils acceptent de partager, de venir vous donner des conseils…

« Bah pendant le confinement on a eu une dizaine de coureurs qui sont passés par l’étape où je suis à AG2R junior et ils nous ont raconté leurs parcours. C’est vraiment intéressant à savoir. Il y en a même qui sont passés par AG2R U19, qui ont arrêté le vélo 3-4 ans après et qui nous ont dit les choses à faire ou à ne pas faire. »

C’est bien aussi qu’ils vous montrent les gens qui n’ont pas forcément réussi à aller jusqu’au bout…

« Ils nous ont même montré des personnes qui étaient très performantes mais qui ont préféré arrêter le vélo pour leur carrière personnel et maintenant ils sont policiers ou dans d’autres métiers et ils sont très heureux. »

« Je préfère assurer les études et pratiquer le vélo à côté que faire l’inverse, sinon si on se plante on est foutu. »

Et est ce que toi tu as une reconversion hors du cyclisme que tu prépares en ce moment ?

« C’est dans une partie de ma tête mais là je préfère assurer les études et pratiquer le vélo à côté que faire l’inverse sinon si on se plante on est foutu. Je suis actuellement en plein vœux parcoursup pour l’année prochaine et je compte partir vers un BTS ou un DUT Énergies Renouvelables. »

Pas de vœux STAPS, toi qui aimes le sport…

« Après je vais le mettre dans mes vœux mais pas dans mes premiers choix. »

Ça te fais du bien de t’aérer la tête en dehors du sport ?

« Oui ça fait énormément de bien. Moi en plus j’ai eu mon permis donc je m’aère un peu plus. Avec ma copine je fais des fois des petits week-ends où on part un peu plus loin et ça me fait du bien. »

C’est bien de ne pas se griller qu’en pensant qu’à ça et d’avoir une vie à côté. On voit souvent des personnes polluées par leur entourage qui veut absolument qu’il réussisse mais de voir des gens simples c’est bien aussi !

« Après mes parents me souhaitent le meilleur, mais mon père il était sportif aussi… Donc il connaît le fonctionnement et il n’est pas derrière moi tout le temps pour me rabâcher les mêmes choses. Il me donne des conseils et c’est beaucoup mieux… Moi je sais que si mon père poussait à faire quelque chose ça ne pourrait pas le faire. »

On a lu que tu avais un profil plutôt sprinteur de base. C’est une envie ou c’est ton physique qui a fait que tu étais plus à l’aise sur les sprints que sur la montagne ?

« J’ai une bonne pointe de vitesse mais je suis plus puncheur. Moi, dans un petit col de 5-6 kilomètres ou dans une bosse vraiment pentue à 20% sur 600 mètres je suis vraiment bien. Je suis pas lourd mais j’ai quand même pas mal de force donc j’arrive à me démarquer dans ça. Après c’est sur qu’au sprint, si on arrive à 10, je ne ferais pas dixième ! »

J’ai lu que tu aimerais beaucoup faire Paris-Roubaix, mais comme tu es puncheur, est ce qu’il y a d’autres courses qui te donnent envie ?

« Oui, le Tour des Flandres me donne vraiment envie. Après cette année il y a le Tour des Flandres juniors et du coup avec la team on va sûrement le faire… Même Paris-Roubaix, avec un peu de chance je serai pris dans la sélection. »

On va suivre ça avec attention. Déjà le Tour des Flandres juniors et Paris-Roubaix juniors ça serait top !

« Pour l’instant je suis dans la pré-sélection du Tour des Flandres. Après on verra… »

« Benoît (Cosnefroy), je pense que c’est l’un des coureurs qui nous a le plus appris pendant le confinement. »

Du coup en puncheur chez les pros d’AG2R, tu as quand même une belle pépite avec Benoît Cosnefroy. Tu as pu échanger un peu avec lui ?

« Avec Benoît on a fait une visio pendant le confinement. C’était super intéressant ! Il nous a donné plein de conseils et tout ça. Benoît je pense que c’est l’un des coureurs qui nous a le plus appris pendant le confinement. »

Ça ne fait que renforcer l’amour qu’on a pour lui, si en plus il aide les jeunes…

« Oui il était vraiment cool puis en plus il est assez jeune donc il était un peu dans le même truc que nous donc c’était super sympa ! »

Vous faites des tests physiques en début et fin de stage afin de voir votre progression ?

« Non, parce que les coachs nous suivent tout au long des semaines. Ils nous font faire par exemple des petits tests de 4 minutes par ci par là, des tests sprints… Donc ils connaissent nos valeurs. Là pendant le deuxième jour du stage, jeudi, on a un test de 20 minutes qui dévoile notre forme du moment parce que le test 20 minutes c’est un test qui dévoile vraiment notre forme. Je sais que l’année dernière j’en ai fait donc si cette année je suis au dessus de l’année dernière, ça veut dire que je suis vraiment mieux. On fait un test de 20 minutes puis ensuite je fais du roulage pendant 4 heures, 5 heures… »

Tes stages sont toujours à l’étranger ou ça t’arrive d’en faire en France ?

« C’est pas toujours à l’étranger mais souvent on en fait un à l’étranger. Là on va chercher un peu le soleil en Espagne, comme ça quand on revient on est au top ! Même moralement prendre du soleil c’est toujours cool ! Après, on en fait un peu partout. C’est tout de même souvent dans les Alpes car c’est là que nous avons notre service course. Mais on peut en faire ailleurs en France. »

Vous êtes combien dans un effectif comme AG2R Citroën U19 ?

« On est 16. Cette année il y a trois anglais et un espagnol. »

Et vous serez combien sur le Tour des Flandres juniors à être sélectionné ?

« On sera 10. »

Quels sont tes objectifs dans ta carrière ? Comment t’imagines-tu idéalement dans 5 ans ?

« Mes objectifs c’est vraiment de faire le Tour de France. Pour l’instant je vise un top 10 sur une étape après… mes objectifs ça serait vraiment, quand je serai professionnel et tout ça, participer au Tour des Flandres. Faire une classique, ça serait vraiment top ! Et après pourquoi pas gagner une victoire en professionnel, n’importe laquelle, ça me ferait plaisir. Et du coup dans 5 ans…déjà dans 5 ans j’espère que je serai déjà pro parce que sinon ça sent pas bon quoi ! Mais après ouais dans 5 ans je me vois bien dans une équipe, après laquelle je ne sais pas encore, mais j’aimerai bien être professionnel et pourquoi pas déjà être vraiment bien niveau français et même mondial. »

Yanis Seguin, regard tourné vers l’avenir. (Photo : GUS SEV)

Une question parce que nous on débat souvent là dessus… Entre un monument et une étape de grand tour…Tu préfères gagner une étape du Tour ou gagner une classique ?

(hésitation). « Je vais peut être dire le Tour de France quand même…Après moi je gagne un monument, je suis content (rire). En fait, le Tour de France est vraiment disputé. C’est une course dans le monde entier. On parle du Tour de France, tout le monde connaît. Après on parle du Tour des Flandres… il y en a qui connaissent pas trop alors que Tour de France tout le monde connaît donc c’est pour que je dirais Tour de France. »

On vient de finir la saison de cyclo-cross avec un magnifique championnat du monde. Mise à part la route, as-tu déjà fais un peu de piste, un peu de cyclo-cross, ou tu es vraiment à fond sur la route ?

« Ça fait trois ans que j’ai commencé la piste. J’en fais l’hiver à Bordeaux. La piste c’est une discipline à part et l’hiver ça fait du bien d’en faire, ça garde la forme, on travaille d’autres choses… La piste c’est pas ce qui me passionne le plus mais j’aime bien. C’est amusant. »

Et pas du tout de cyclo-cross ?

« Non le cyclo-cross j’ai dû en faire 2 ou 3 mais ça ne me passionne pas trop. Il fait froid l’hiver j’aime pas ça, et le format de course est spécifique quand même. J’aime pas trop les courses comme ça. Nous c’est beaucoup moins d’une heure, ça doit être 40 minutes, mais 40 minutes à bloc… j’ai vraiment pas de plaisir. »

Est ce que tu suis beaucoup le cyclisme à la télé ? On a vu que tu aimais t’aérer l’esprit… tu restes quand même un grand suiveur de ce qui se passe ?

« Oui quand même ! Je regarde pas mal… après souvent je ne regarde pas tout, je regarde les résumés mais quasiment toutes les courses je les regarde. Même le finish où j’aime bien regarder les tactiques des équipes. Pendant la course , je regarde un peu comment les équipes bougent et tout… »

Parle nous de la tactique de la Movistar s’il te plait ? (rires)

« La Movistar je peux pas te le dire ! »

Sagan aussi niveau tactique, même si maintenant il peut plus faire sur les sprints massifs…

« Il n’a pas de poissons pilotes, c’est lui-même. Il se met comme ça il se faufile dans les files de sprinteurs et hop il va faire son sprint. Ça c’est bien ! »

« Je pense que quand je monte sur mon vélo pour une course, mon cerveau je le mets de côté. Pour le sprint massif, je ne suis pas le même en fait, je ne me rends pas compte du danger. »

D’ailleurs on ne se rend pas compte mais frotter à 60 km/h, je sais pas si ça t’es arrivé sur des courses… Mais c’est impressionnant quand tu es sprinteur d’être au milieu de morts de faim qui roulent à 60 km/h et que ça joue à moins d’un mètre souvent ? 

« Oui oui, après moi vraiment je pense que dans un sprint massif je débranche mon cerveau ! J’ai pu de cerveau, je suis dans la course, on me parle et j’entends même pas. Je pense que quand je monte sur mon vélo pour une course, mon cerveau je le mets de côté. Pour le sprint massif, je ne suis pas le même en fait, je ne me rends pas compte du danger je crois. Moi ça m’arrive des fois à 60 km/h hop je mets un coup de casque. Pas grave. »

C’est bien ce que tu dis car on a tous vu malheureusement la chute provoquée par Dylan Groenewegen l’année dernière et on se dit devant notre télé “ouais c’est un monstre ce type” et en même temps on met un peu son cerveau de côté pour pouvoir frotter à 70 km/h donc c’est intéressant d’entendre des témoignages comme ça… Faut faire sa place quoi ! 

« Après, quand on est dans un sprint où on joue la gagne, on n’a vraiment pas d’amis. Tout le monde veut la gagne donc coups de casque… après faut faire ça proprement. Moi je ne suis vraiment pas le genre de mec à foutre en l’air quelqu’un pour gagner. Mais s’il faut frotter, y a pas de problèmes ! » 

C’est bien. Ce n’est pas le cas de tout le monde !

« La moto-cross mon père en fait et depuis tout petit j’en fais pas mal. Je pense que ça m’a vachement appris à mettre mon cerveau de côté et pouvoir frotter. »

T’as déjà goûté au bitume ou pour l’instant tu es toujours resté sur le vélo ?

« Franchement je n’ai pas eu beaucoup de chutes depuis que je fais du vélo. En sprint massif ça ne m’est jamais arrivé. Après c’est souvent pendant la course, route humide et on dérape dans un virage…rien de bien méchant mais voilà après ça brûle un peu quoi. Les genoux s’en souviennent encore ! »

Depuis notre interview réalisée il y a quelques semaines, Yanis Seguin a – après son stage en Espagne – démarré sa saison sur route. Le jeune charentais a terminé à une belle septième place sur le Trophée Maxime Méderel – Saint Georges les Landes. Ce week-end, il a participé à une course de catégorie Élite Nationale en prenant part au Tour des 4B Sud Charente. Les prochaines semaines seront importantes pour Yanis qui espère pouvoir prendre part à une classique flandrienne avec sa structure AG2R Citroën Team U19.

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