Professionnel depuis seulement quelques mois, Simon Carr s’affirme comme l’un des meilleurs coureurs de ce début de saison. Équipier solide et grimpeur de talent, le franco-britannique semble destiné à un avenir radieux. Et même si seul le temps nous dira s’il a l’étoffe d’un champion, tout porte à croire qu’il fera les beaux jours de sa formation EF Education-Nippo.
Le cyclisme, sa destinée
S’il est né en Angleterre, Simon Carr a rapidement traversé la Manche pour passer son enfance en France, en compagnie de ses parents. Loin de Hereford, petite ville de 55 000 habitants à la frontière galloise, le franco-britannique va rapidement s’habituer à la victoire.
Sportif depuis son plus jeune âge, c’est sur les pistes de karting que son caractère de compétiteur se révèle. A tel point qu’il deviendra champion de France entre ses 7 et 11 ans. Issu d’une famille modeste, il n’a pas d’autre choix que d’abandonner cette discipline coûteuse. Direction les pistes d’athlétisme donc. Là aussi, le jeune britannique va enchaîner les succès. Mais un obstacle se dresse à nouveaux devant lui. Les genoux fragiles, Simon Carr est contraint de stopper la course à pied. Malchance ? Ou plutôt destin, puisque ces coups d’arrêt vont l’attirer vers les chemins escarpés du VTT où il va se découvrir de bonnes jambes de grimpeur. Mauvais en descente, il parvient régulièrement à remonter ses adversaires dans les montées. Une révélation qui va le pousser à quitter la boue du VTT pour rejoindre les routes goudronnées.

Pur grimpeur
Une enfance passée dans l’Aude, plus précisément du côté de Limoux, Simon Carr a fait ses armes sur les routes escarpées des Pyrénées Orientales. Un terrain de jeu idéal où il a pu développer ses capacités. Il ne tardera d’ailleurs pas à les démontrer face aux meilleurs coureurs de sa génération puisque dès les rangs cadets, il termine meilleur grimpeur du Tour du Tarn et vainqueur d’une étape du Tour du Valromey. Des courses où le plat n’est pas de rigueur, à son plus grand plaisir. D’années en années, Simon Carr va multiplier les succès pour se forger un palmarès qui ferait pâlir bon nombre de ses adversaires. Ses performances vont l’amener au plus haut échelon amateur, toujours dans le sud de la France. A l’AVC Aix-en-Provence. Arrivé au sein de la formation de Division Nationale en 2019, sa première saison va être plus que réussie avec 5 succès. Un talent certain qui va lui permettre de découvrir les rangs professionnels en tant que stagiaire au sein de Nippo Delko One Provence.

Un au revoir prématuré
Une expérience convaincante puisqu’il signe définitivement pour la formation continentale dès août 2020. Et il n’aura fallu que quelques semaines à Simon Carr pour s’affirmer. Dès le mois d’octobre, le grimpeur franco-britannique s’impose en solitaire sur la Prueba Villafranca-Ordiziako Klasika. Un premier succès précoce qui l’a lancé dans le grand bain. Une révélation pour celui qui a obtenu la double nationalité à l’intersaison. A tel point que la formation américaine EF Education-Nippo, est venu frapper à sa porte. C’est donc sans aucune hésitation que l’Audois a rompu son contrat avec l’équipe française. Une surprise qui prend la tournure d’une très bonne pioche après seulement 3 mois. Mais attention à ne pas s’emballer trop vite. Prudence.

Précocité
Sous ses nouvelles couleurs, Simon Carr voit la vie en rose. Alors qu’il est dans les rangs professionnels depuis seulement quelques mois, le désormais franco-britannique a pris une très bonne habitude en terminant régulièrement à l’avant des courses où il est au départ. Aligné sur de belles épreuves depuis le début de saison, il rend bien la confiance à son équipe EF Education-Nippo. Son caractère offensif l’a fait remarqué dans le peloton et il est devenu l’une des roue à suivre. A tel point qu’il joue les premiers rôles sur les plus grosses compétitions du calendrier. 11è dans les rues de Sienne sur la Strade Bianche, il a épaté sur Tirreno-Adriatico. Notamment sur la 4è étape, au sommet du Prati di Tivo où le grimpeur de Hereford a été capable d’accompagner le gratin du peloton mondial pour terminer 8è. En battant Egan Bernal, Geraint Thomas, Jakob Fuglsang ou Vincenzo Nibali, il a montré au monde du cyclisme qu’il n’était pas un « petit » grimpeur mais bien un redoutable adversaire dès que la route s’élève.
Alors certes Simon Carr n’a que 22 ans et seulement quelques courses dans les rangs professionnels. Mais tous les voyants sont au vert pour que le grimpeur franco-britannique deviennent un coureur capable de s’imposer partout dès que la route s’élève.