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Champions Cup : retour sur la pire édition des clubs français

Ce week-end, cinq clubs français seront en lice pour accrocher une demi-finale de Champions Cup. C’est un record, ce n’était jamais arrivé auparavant. A l’inverse, l’édition 2008-2009 avait été la pire en terme de résultats pour les clubs de l’hexagone. Retour sur cette saison de H-Cup.

H-Cup 2008-2009 : sept clubs au départ

Les bons résultats du Stade toulousain, finaliste l’année précédente, avaient permis de qualifier un septième club français pour l’édition 2008-2009 de la grande Coupe d’Europe, encore appelée H-Cup durant cette période. Le meilleur club français ayant obtenu un résultat supérieur à celui de la meilleure équipe anglaise, la septième place du Top 14 était synonyme de qualification pour la H-Cup en 2008. Cette septième place avait été obtenue par les Tarn-et-Garonnais de Montauban, le MTG XV à l’époque. Une juste récompense pour les joueurs du duo Travers-Labit qui finissaient pour la seconde année consécutive aux portes du Top 6 après leur retour en première division. En ce qui concernait les autres clubs français qualifiés, il n’y avait pas eu de grosses surprises. L’ASM, le Stade toulousain, le Stade français, l’USAP, le Biarritz olympique et le Castres olympique avaient déjà l’habitude de défendre les chances françaises dans cette compétition.

Toulouse et to lose

La saison 2008-2009 pourrait vous paraître banale sur le papier, Toulouse obtenait le meilleur résultat français en H-Cup et Clermont s’inclinait en finale du Top 14. Mais c’est oublier un peu rapidement la présence de Renaud Boyoud dans le groupe France pour le Tournoi des 6 Nations 2009, mais aussi la performance des clubs français en H-Cup. Seul Toulouse était sorti des poules, mais sorti timidement en tant que meilleur second. Les Catalans de l’USAP, un peu malchanceux, avaient terminé la phase de poule troisième, avec le même nombre de victoires que le leader de leur poule, mais avaient été éliminés.

Dan Carter sous les couleurs de l’USAP face à Leicester. (Crédit photo : USAP)

Le Stade français et le BO pointaient quant à eux à la deuxième place dans leur groupe, mais trop loin de Toulouse et de Ospreys les meilleurs seconds, pour se qualifier. Pour le reste c’était très moyen, les Clermontois et Montalbanais avaient terminé aux deux dernières places de leur poule. Montauban avait sauvé l’honneur malgré tout grâce à sa victoire face aux Sharks de Sale à Sapiac. Le CO quant à lui, finissait également bon dernier malgré une victoire de prestige face au Leinster, futur vainqueur de la compétition.

Le classement de la poule 1. (Wikipédia)
Le classement de la poule 2. (Wikipédia)
Le classement de la poule 3. (Wikipédia)
Le classement de la poule 4. (Wikipédia)
Le classement de la poule 5. (Wikipédia)
Le classement de la poule 6. (Wikipédia)

Du suspense lors des phases finales

Hormis la large victoire du Munster sur les Ospreys (43-9), les autres quarts de finale nous avaient tenu en haleine. Les Toulousains s’étaient inclinés 9-6 chez les Blues de Cardiff malgré deux pénalités de David Skrela. Les Tigers de Leicester l’avaient emporté 20-15 face à Bath, grâce à un essai du demi de mêlée français Julien Dupuy à une minute de la fin de la rencontre. Dans le dernier quart de finale, le compte était bon pour Felipe Contepomi et le Leinster. Deux pénalités de l’Argentin avaient permis au Leinster de prendre le dessus d’un petit point 5-6 sur les Harlequins, malgré un essai du courageux arrière Mike Brown.

Lors des demi-finales, la confrontation tant attendue entre les deux provinces irlandaises du Munster et du Leinster avait lieu à Croke Park devant plus de 80 000 spectateurs. Le Leinster avait pris le meilleur sur les Munstermen 25-6 avec trois essais des internationaux Gordon D’Arcy, Luke Fitzgerlad et Brian O’Driscoll. Mais l’événement de ces demies, c’était la victoire aux tirs aux buts de Leicester face à Cardiff au Millenium. Les Gallois avaient pourtant réussi à revenir au score avec deux essais dans les dix dernières minutes. Le score final était de 26-26, c’est face aux perches que la décision s’était faite. Et à ce petit jeu là les Tigers de Benjamin Kayser l’emportaient 7-6 aux tirs au but, un scénario plutôt rare au rugby, surtout à ce niveau, et une issue cruelle pour les Blues de Cardiff.

La séance de tirs au but entre Cardif et Leicester avec pour enjeu une place en finale de la H-Cup.

Grâce à cette victoire au bout du suspense, Leicester avait gagné le droit de disputer sa finale de H-Cup à Murrayfield face au Leinster. Dans une rencontre très serrée, c’est la pénalité de Jonathan Sexton qui avait fait la différence à 10 minutes de la fin du match. Les Irlandais du Leinster s’imposaient 19-16 en finale.

La pénalité de la gagne inscrite par le jeune Jonny Sexton.

Brian O’Driscoll le symbole de la domination irlandaise

Cet exercice 2008-2009 était la période idéale pour aller déguster des Guinness (contenu non-sponsorisé) dans un pub, et cueillir des trèfles à quatre feuilles . Ce n’est sans doute pas un hasard si cette saison à l’accent irlandais, est également la meilleure saison de la carrière de Brian O’Driscoll en terme de palmarès. Il remporte en 2009 le Grand Chelem avec le XV du trèfle en tant que capitaine, une première depuis 1948 pour l’Irlande. Le tout en finissant meilleur marqueur d’essais de la compétition et meilleur joueur du Tournoi. Le résultat est le même en H-Cup, il finit meilleur marqueur de la compétition et remporte le titre quelques semaines après la fin du Tournoi des 6 Nations.

BOD avait fait des dégâts dans la défense française durant le Tournoi. Lionel Beauxis et Julien Malzieu peuvent en témoigner.

2020-2021 : un record dans un contexte particulier

En ce qui concerne ce week-end, la France n’aura pas que le Stade toulousain comme unique représentant en quart de finale de la Champions Cup comme en 2009. L’UBB, le Racing 92, La Rochelle et Clermont ont aussi réussi à se qualifier. Il ne faut pas minimiser les performances des clubs français en 8e de finale le week-end dernier, mais il est important de rappeler le caractère inédit du format de la compétition. Pour la première fois de l’histoire, 24 équipes étaient engagées parmi lesquelles huit clubs français. Hormis les matchs remportés et perdus sur tapis vert, seuls deux matchs de poule ont été disputés. Par exemple le Stade toulousain est parvenu à se qualifier pour les huitièmes de finale en ne disputant qu’un seul match. Les Rouge et Noir avaient remporté le second sur tapis vert face à Exeter. En revanche les victoires du week-end passé du Racing 92, de Toulouse, de l’UBB, du Stade Rochelais et de Clermont ne sont pas volées et ne doivent rien à personne. Cinq clubs français en quart cela reste un record pour cette compétition, et l’ancien record de quatre équipes qualifiées à ce stade de la compétition a été effacé. Ce record aurait même pu être amélioré si le RC Toulon n’avait pas été éliminé sur tapis vert après l’apparitions de cas de Covid dans son effectif.

Ce retour en arrière permet de se rendre compte que le paysage rugbystique français a bien changé. La preuve en est, l’USAP et le BO ne sont plus des équipes qui jouent la Coupe d’Europe, les deux équipes s’affrontaient jeudi dernier dans le cadre de la 26e journée de Pro D2. A contrario, le Stade toulousain et l’ASM qui s’opposeront dimanche, restent quant à eux deux places fortes du rugby français et européen.

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