Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2021 est la nouvelle date importante pour les prospects NCAA et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
KAI JONES
Date de naissance : 19 janvier 2001 – Classe : Sophomore
Université : Texas Longhorns (Big 12) – Bilan 2020/2021 : 19v/8d
Poste : Ailier-Fort/Pivot (#22)
Mensurations
Taille : 211 cm – Poids : 98 kg – Envergure : 215 cm
Statistiques saison
26 matchs joués (4 start) // 8,8 pts // 4,8 reb // 0,6 ast // 0,8 stl // 0,9 blk
22,8 minutes joués/match // 58% FG // 38,2% 3pts // 68,9% FT // 1,4Tov // 2,7 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Kai Jones s’est déclaré à la draft 2021 le 25 mars dernier dans un communiqué sur Twitter. Né à Nassau, capitale des Bahamas, Jones a débuté le basket sur le tard, préférant le saut en longueur dans la pure tradition bahaméenne. Selon ses dires (itw 247sports, 5 juin 2018), Kai Jones n’a commencé le basket qu’à l’âge de 15 ans. Il a développé sa passion pour la balle orange aux côtés de DeAndre Ayton dans leur ville natale et s’est inscrit à l’école préparatoire catholique d’Orlando. Lors de son année sénior en Floride, Kai Jones a remporté le championnat d’état avec les recrues 5 étoiles Nassir Little et CJ Walker. Noté 4 étoiles en 2019 par les principaux médias spécialisés, Jones choisit les Longhorns de Texas aux dépends des propositions de Kansas, Arizona ou Oregon. Programme réputé pour sa formation des jeunes big men.
Lors de saison freshman sous les ordres de Shaka Smart, Kai Jones tient un rôle ascendant dans la rotation intérieure des Longhorns. Sa production statistique n’est pas très reluisante mais son style de jeu et son énergie lui permettent de gagner la confiance de son coach. En début de saison, son temps de jeu tournait autour des 15min/match, en fin de saison, Kai Jones passe régulièrement la barre des 25min/match. Pour l’exercice 2020-21, l’intérieur bahaméen a pesé dans le Texas et Smart l’a essentiellement utlisé en 6ème homme. Les Longhorns ont remporté le tournoi de la Big Ten face à Oklahoma State, une première depuis leur déménagement depuis la SWC en . Malheuresement, Kai Jones et les Longhorns subissent l’un des upsets les plus surpenants du premier tour du tounoi NCAA. Ils s’inclinent 53-52 contre le programme d’ACU. Kai Jones s’est illustré par l’intermédiaire de flashs prometteurs lui promettant une place au premier tour de la prochaine draft. Description.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Kai Jones s’inscrit dans la continuité des intérieurs élancés et athlétiques du programme des Longhorns. Debout de 2 mètres 11 pour une envergure estimée à 2 mètres 15, c’est un nouvel albatros made in Texas qui débarque en NBA. Jones a surtout séduit les scouts par la fluduité avec laquelle il parvient à mouvoir son physique de “freak“. Probablement bien formé par son expérience dans le saut en longeur, le Bahaméen étonne par sa vélocité sans ballon, faisant de lui un excellent joueur en transition. Sa verticalité est impressionnante, notamment dans les espaces restreints. Il est donc naturel de voir Kai Jones figurer parmis les meilleurs rebondeurs offensifs de la Big Ten (2,0 orb/match). Ses sauts et son timing s’illustrent tout aussi naturellement dans sa finition au-dessus du cercle. Kai Jones est l’un des 5 joueurs underclassmen a avoir complété 33 dunks cette saison avec un taux de conversion près du cercle de 72%. Surtout, ces finitions proviennent à 63% de passes décisives. Un chiffre pas exceptionnel mais qui suffit pour montrer comment Kai Jones est capable de se créer des ouvertures vers le cercle malgré un handle limité. Le Bahaméen n’est donc pas simplement un finisseur de lobs, il est tout aussi capable de s’arrêter balle en main, d’accélerer et de changer de direction brusquement. Une qualité rare pour un intérieur avec un tel centre de gravité. Vous comprendrez ainsi que le jeu de jambes de Kai Jones est l’une de ses grandes forces. On retrouve cette qualité en défense où l’intérieur des Longhorns s’est très bien illustré cette saison. Déplacements latéraux, mouvement des hanches, mains actives… Kai Jones maîtrise de nombreux outils défensifs lui permettant de défendre sur les écrans et de tenir, à minima, certains guards.
Vous l’aurez compris, Kai Jones possède de nombreuses qualités rares pour un intérieur de 2 mètres 11. Mais voilà, la quasi-totalité des atouts décris ci-dessus sont apparus sous forme de flashs cette saison. C’est pourquoi Kai Jones ne représente, aujourd’hui, qu’une perspective lointaine. Et ses 22,8 minutes disputées par match ne constituent pas un échantillon suffisant pour une évaluation complète et avertie. Il lui faudra du temps pour développer son corps encore trop frèle (98 kg), peaufiner sa science du jeu, prendre soin du ballon et maximiser l’utilisation de son physique athlétique. Dans l’immédiat, Kai Jones peut être une valeur défensive sûre, tout en apportant de la vitesse et de la verticalité en transition. Comme pour beaucoup, le secteur qui déterminera son potentiel reste le tir extérieur. Il y a une nette amélioration entre la première et la seconde année. Kai Jones a shooté à 29,2% à 3pts lors de sa saison freshman contre 38,2% cette année. Le volume, bien qu’en hausse, reste illusoire avec 24 tirs longue distance en 2019-20 contre 34 cette saison. Sa mécanique est encore neuve, avec un arc très tendu, un positonnement des pieds pas aligné et a tendance à reculer lors de son saut de tir, chose qu’il ne devrait pas faire avec sa taille. Kai Jones semble avoir peu confiance en son tir et n’est pas encore fiable sur catch-and-shoot (8-22 cette saison). Autre secteur d’interrogation, son placement défensif, notamment sur les rebonds. Si Jones a capté 2 rebonds offensifs par match, son total n’excède pas les 5 rebonds par match. Il en va de même pour sa capacité à contrer le ballon (0,9 blk/match). Les bases sont là, le talent aussi, le diamant reste à polir en somme.
✔️ FORCES
- Dimensions physiques et athlétisme.
- Fluidité et rapidité dans les déplacements verticaux.
- Auto-création descente pour sa taille.
- Finisseur en transition.
- Rebonds offensifs.
- Changements défensifs.
- Coupes vers le cercle.
- Jeu de jambes dans les déplacements latéraux.
- Potentiel à 3pts.
❌ FAIBLESSES
- Rebonds défensifs.
- Pertes de balle.
- Confiance dans son tir.
- Mécanique douteuse.
- Pas un gros temps de jeu.
- QI défensif.
- Développement sur le long terme.
PRÉDICTION DRAFT 2021
Milieu de premier tour (15 – 20)
Équipes potentiellement intéressées : Houston, Charlotte, Indiana
Avec son profil athlétique et son potentiel offensif, Kai Jones aura probablement de nombreuses propositions le soir de la draft. Capable d’évoluer au poste d’ailier-fort ou de pivot, le Bahaméen pourrait, dans un premier temps, servir de première rotation dans une raquette en développement. Kai Jones peut parfaitement compléter un profil à la Christian Wood chez les Rockets, d’autant que la franchise du Texas semble avoir du temps devant elle pour développer de jeunes joueurs à haut potentiel. Le temps, voilà qui pourrait être un facteur déterminant pour la franchise qui sectionnera Kai Jones. Il n’est pas impossible de voir une franchise visant une longue reconstruction choisir l’intérieur des Longhorns dans la loterie, voir dans le top 10.
NOTE DU CCS* : Tier “Starter/6ème homme”
Encore un prospect qui coche la case “diamant brut”, c’est-à-dire à polir. Pour un gamin qui a commencé le basket à 15 ans, Kai Jones a montré de très belles aptitudes défensives et offensives grâce à un athlétisme étourdissant. Son développement sera long mais ses perspectives sont tout à fait intéressantes. Dès son année rookie, Jones pourra avoir un impact en défense et dans le jeu en transition, pour tout le reste, y compris le shoot extérieur, il faudra se montrer patient. Une trajectoire à la Pascal Siakam n’est pas à exclure pour ce jeune joueur.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par “tiers”, ou “groupes à potentiel”.
Groupe 1 : Tier “Superstar” ou l’équivalent d’un talent générationnel capable de changer le destin d’une franchise, voir de la ligue.
Groupe 2 : Tier “All-Star”, facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un franchise player.
Groupe 3 : Tier “Starter ++”, le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 4 : Tier “Starter/6ème homme”, rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 5 : Tier “Rotation importante”, 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle définit.
Groupe 6 : Tier “Fin de rotation”, 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 7 : Tier “G-League/2Way”, pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
🇫🇷 Yves Pons 🇫🇷