Après seulement une seule saison de Formule 2, le Japonais de 20 ans intègre cette année la Formule 1 au sein de l’écurie Alpha Tauri. Dix-huitième pilote japonais de l’histoire de la F1 et premier pilote nippon depuis Kamui Kobayashi en 2014. Il sera associé au Français Pierre Gasly qui sera une vraie référence pour évaluer le niveau du rookie nippon. Après une première course très convaincante à Bahreïn l’intérêt que suscite le Japonais a fortement augmenté. Le protégé de Honda, rookie le moins médiatisé des trois néophytes, pourrait être la très agréable surprise de cette saison. Pour vous habituer au phénomène, le CCS vous le présente aujourd’hui.
Un parcours de bon élève, solide et sérieux
La carrière du Japonais jusqu’à la Formule 1 est un parcours plus rapide que la moyenne sans être un parcours express. Arrivé très jeune, à 16 ans, en Formule 4 japonaise où il fera trois saisons dont la dernière conclue par un titre. Il enchaînera ensuite avec une seule saison de Formule 3 finit à la 9ème place et une saison de Formule 2 dans l’équipe Carlin finit elle à la 3ème place du classement. L’année dernière en Formule 2, le Japonais a impressionné son monde par sa régularité en course et ses superbes performances en qualification. En effet le Japonais a réalisé un tiers des pôles de la saison 2020 de Formule 2 en partant 4 fois sur les 12 courses en tête du peloton. Cette régularité et cette vitesse de pointe sont rares pour un pilote aussi jeune et inexpérimenté. S’ajoute à cette réussite sur un tour, trois victoires sur toute la saison, lors de la course sprint du Grand Prix du 70ème Anniversaire et des courses longues du Grand Prix de Belgique et de celui de l’outer track de Bahreïn.
Ce passage dans les catégories inférieures est, sans être hors du commun, plus solide que le parcours de la plupart des pilotes effectuant le grand saut. Le pilote nippon semble donc prêt pour la catégorie reine.
Yuki le samouraï
Le Japonais est un battant. Il est un boulimique de victoire et malgré sa timidité, le garçon sait où il va et il le clame. Il monte toujours dans la voiture avec l’objectif de s’imposer et il l’affirme comme après la séance de qualification du Grand Prix d’ouverture à Bahreïn. En piste il est audacieux et offensif, en témoigne son dépassement sur Lance Stroll lors du dernier tour du Grand Prix d’ouverture de la saison 2021.
Ce profil de pilote rapide et spectaculaire en piste rappelle un certain néerlandais de la filière Red Bull. Cependant, contrairement à Max Verstappen dans ses premières années en Formule 1, Yuki Tsunoda ne semble pas avoir un comportement dangereux en piste. Le samouraï n’est pas un kamikaze et son style spectaculaire et son abnégation vont séduire bon nombre de fan.
Fidèle à la piété sans borne caractéristique des Japonais, Yuki Tsunoda est un travailleur acharné, il est ambitieux et ne s’interdit absolument rien. Il a une réelle capacité d’autocritique, qualité essentielle en Formule 1 mais assez rare chez les jeunes pilotes. Se permettrait-il de titiller son coéquipier ?
Et s’il bousculait Pierre Gasly ?
La logique voudrait que le pilote français étrille son jeune équipier. Tsunoda le sait, Alpha Tauri est l’équipe de Pierre Gasly. Le Français entame sa cinquième saison dans l’écurie italienne avec laquelle il s’est imposé une fois et est montée sur la boite une autre fois. Cependant, le climat de l’écurie transalpine est parfait pour un jeune comme Tsunoda. L’institution est stable et réputée, aucun jeune de la filière Red Bull ne toque à la porte de l’écurie au taureau blanc et surtout toute la saison sera sur les épaules du Français qui doit confirmer les impressions laissées après son incroyable saison 2020. Globalement, Yuki Tsunoda ne pouvait pas rêver d’un contexte plus favorable pour commencer en Formule 1, surtout que la voiture semble être très compétitive ! Vraisemblablement, la marche entre le Japonais et le Normand sera trop haute pour que le nippon rivalise vraiment toute la saison avec son coéquipier. Malgré ça, le natif de Kanagawa doit se saisir de la moindre occasion de se confronter directement à son coéquipier qui se présenterait à lui.
La saison s’annonce radieuse pour le Japonais qui doit se fixer comme objectif de jouer les points à chaque course et de mettre le plus possible la pression à son coéquipier. Il s’agirait juste que la sortie de piste qui s’est produite à Imola en qualification ne se répète pas trop souvent.
Le Japonais est le profil type du pilote de la filière Red Bull qui réussit en Italie, rapide, travailleur et rigoureux il aura l’avantage de ne pas être sous la menace d’un pilote de Formule 2 pouvant le remplacer. Il a deux saisons pour apprendre et au vu des expériences Albon et Gasly, Dr Marko et Christian Horner lui donneront du temps. Et si finalement, c’était lui le favori pour remplacer Pérez dans 2 ans ?