L’équipe des Harlequins renaît de ses cendres. Après plusieurs années difficiles avec une chute vertigineuse dans le classement de la Premiership, l’équipe remonte dans la hiérarchie cette saison. Pourtant, tout n’avait pas commencé pour le mieux avec des résultats en dents de scie. Mais depuis janvier et le changement d’entraineur, les Quins sont passés d’équipe de milieu de tableau à prétendant aux playoffs. Sous l’impulsion de jeunes stars du rugby anglais, l’avenir s’annonce radieux pour l’équipe de Londres. La rédaction vous propose de revenir sur cette remontée au classement des Quins avec le témoignage de fans de l’équipe avec qui nous avons eu la chance de discuter @HarlequinsPod.
Une dynamique retrouvée
Les Quins occupent depuis plusieurs saisons le milieu du tableau, ne parvenant jamais à accrocher une place dans les équipes qualifiées pour les playoffs. Une situation difficile pour l’équipe Londonienne qui n’a plus connu de titre de champion depuis la saison 2011/2012. Une série commençant à s’éterniser pour l’une des plus anciennes équipes du championnat. Cette année encore, les ambitions n’étaient pas élevées. Après avoir fini sixième de la dernière saison à plus de 16 points de Bath, dernier qualifié, l’équipe restait sur l’idée de développer ses jeunes.
« Nous avons commencé la saison en prévoyant une place finale en milieu de tableau. »
(@HarlequinsPod)
Voilà le ressenti des fans des Quins en début de saison qui ne se faisaient guère d’illusions sur les résultats de leur équipe pour cette année. Le début de saison allait donner raison aux fans avec une lourde défaite à domicile contre Exeter avec seulement trois points inscrits sur l’ensemble de la rencontre. Une défaite logique contre les champions en titre mais le résultat pouvait légitimement inquiéter les fans. L’équipe s’est bien repris lors des deux matchs suivants avec deux victoires à l’extérieur contre Northampton et Gloucester. Deux succès contre des concurrents directs dans ce milieu de tableau. Lors de ces deux confrontations, les Quins peuvent remercier leur jeune ouvreur Marcus Smith auteur de 24 points dont un essai contre les Saints et 14 points contre les Cherry and whites. Alex Dombrandt aura lui aussi été précieux avec 3 essais inscrits sur les deux matchs. Deux victoires précieuses réjouissant les fans en ce début de saison. La suite aura été plus compliquée pour les Quins avec deux grosses défaites en Coupe d’Europe contre le Munster et le Racing où l’équipe londonienne a encaissé 49 points à domicile. Un match qui aura montré les difficultés défensives de l’équipe contre l’armada offensive des Franciliens.
Toutes les performances encourageantes observées ont été réduites à néant avec une nouvelle défaite à domicile contre les Bears 19 à 27 puis un match annulé contre Worcester. À la suite d’un cas positif au sein de l’effectif, la ligue a décidé d’annuler le match octroyant 4 points à Worcester et seulement 2 points pour les Quins. Pour finir sur cette mauvaise période, les hommes de Paul Gustard sont tenus en échec 27 à 27 contre les London Irish à domicile. Un match où ils auront mené 27 à 15 à la 65ème minute de jeu. Malheureusement un carton jaune d’Archie White et deux essais encaissés à la 67ème et 78ème minute permettront aux Irish de revenir à égalité. Paddy Jackson aura même eu l’occasion de donner la victoire aux visiteurs avec une pénalité du milieu de terrain à la 82ème minute. Les Quins s’en sortent bien mais se retrouvent au milieu d’une petite crise, pointant à la 8ème place du championnat avec deux points d’avance sur Bath, onzième de ce classement. La défense est en difficulté et le jeu proposé laisse perplexe.

Après l’annulation des deux matchs de Coupe d’Europe, la direction et Paul Gustard ont décidé le 20 janvier de rompre le contrat les liant. C’est Billy Millard, manager général du rugby qui supervisera l’équipe avec l’aide des entraineurs adjoints Jerry Flannery, Nick Evans et Adams Jones. Un changement d’entraineur qui pouvait inquiéter tant l’équipe était déjà sur une mauvaise passe :
« Lorsque Gustard est parti, nous pensions que cela pourrait empirer, mais maintenant, nos cadres retrouvent leur meilleure forme et conduisent le club dans une direction positive. »
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En effet, l’équipe est apparue libérée par ce changement d’entraineur. Les victoires se sont enchainées avec deux gros succès 49 à 17 sur la pelouse des Wasps et 15 à 28 sur celle de Bath. L’équipe a poursuivi avec deux grosses victoires à domicile contre Leicester et surtout les redoutables Sharks. Un choc entre les troisièmes et les quatrièmes du championnat qui a tourné à l’avantage des Quins. Ils auront dominé la rencontre avec 24 points dont 3 essais inscrits en première période. Des petites frayeurs en seconde période avec deux essais inscrits par les Sharks qui n’y changeront rien, les Quins l’emportent et auraient pu prétendre récupérer un point de bonus offensif sans l’essai annulé de Northmore pour une passe en avant. Ce match était un véritable test contre une équipe prétendante aux playoffs. Le résultat a été plus que convainquant pour les Quins avec les jeunes joueurs prenant leurs responsabilités et des cadres de retour à leur meilleur niveau. Un match servant de confirmation sur leur niveau affiché depuis le changement d’entraineur.

Depuis, l’équipe enchaine les victoires et les défaites frustrantes. Une défaite contre Newcastle concédée à une minute de la fin après une pénalité de Brett Connon. Deux autres défaites contre Exeter et Bristol, elles aussi frustrantes au regard de la configuration des matchs. Contre les Chiefs, les Quins auront mené une bonne partie du match avec 13 points d’avance à 27 minutes de la fin du match. Malgré une défense solide face aux attaques redondantes des Chiefs, les Quins craquent à 6 minutes de la fin du match, s’inclinant 21-20. Le même scénario s’est reproduit contre les Bears. Les deux équipes ont offert un magnifique spectacle offensif. A ce petit jeu, les Quins avaient pris un net avantage, menant de 12 points à six minutes de la fin du match. Mais deux mauls dominant des Bears ainsi que les nombreuses fautes concédées par les Quins auront permis à Bristol de l’emporter à la 82ème minute. Le comble pour les fans ? Le dernier essai a été inscrit par un ancien de la maison : Kyle Sinckler. Deux défaites frustrantes contre les deux meilleures équipes du championnat. Un sentiment mitigé entre frustration mais aussi de fierté pour les fans : “Les défaites contre Exeter et Bristol nous ont permis de rester réalistes sur notre situation et ont été des apprentissages fantastiques pour nos joueurs” (@HarlequinsPod).
Malgré les défaites frustrantes, il ne faut pas oublier les victoires bonifiées contre Northampton, Gloucester et Worcester, permettant aux Quins d’occuper la troisième marche du podium. Aujourd’hui, l’équipe londonienne est à la lutte pour les playoffs. Après de telles performances, ils ne peuvent pas viser autre chose que le top 4 du championnat. Si l’équipe s’est remis à l’endroit, c’est en partie grâce à ses jeunes joueurs qui incarnent pour la plupart l’avenir du rugby anglais.
Une jeunesse expérimentée
Quand on pense aux jeunes joueurs des Quins, les premiers noms qui nous viennent à l’esprit sont ceux de Marcus Smith, Joe Marchant ou encore Alex Dombrandt. Trois joueurs qui font la joie de l’équipe londonienne depuis leur arrivée et qui incarnent le futur des Quins et du XV de la rose. Marcus Smith est probablement le meilleur ouvreur anglo-saxon. Auteur de 201 points depuis le début de la saison, il domine largement ce classement, AJ MacGinty n’ayant inscrit derrière lui que 138 points. Toujours aussi impressionnant offensivement, il est un véritable dynamiteur par ses crochets permettant de casser les plaquages adverses. Très bon à la relance, il ne faut pas lui laisser prendre de la vitesse au risque de ne plus le revoir. Les bons résultats de son équipe ainsi que ses bonnes performances ont motivé le joueur et les Quins à poursuivre l’aventure pour plusieurs saisons.
Alex Dombrandt et Joe Marchant sont les deux autres noms les plus mentionnés derrière Marcus Smith concernant la jeunesse de l’équipe. Le premier continue de progresser à son poste de numéro 8. Présent offensivement et défensivement, il n’est jamais avare dans les efforts. Il n’hésite pas à prendre le jeu à son compte et à attaquer la défense adverse avec ses 720 mètres parcourus, devant Sam Simmonds et ses 702 mètres. La force de Dombrandt c’est sa capacité à suivre le jeu et se proposer en soutien après que Danny Care a franchi la ligne défensive. Un joueur de soutien expliquant les 8 essais inscrits depuis le début de la saison en championnat. Défensivement, il est très précieux et se montre très présent pour arrêter les attaques adverses. Encore un peu trop fougueux, il a tendance à perdre certains ballons et commettre des fautes évitables. Enfin, Joe Marchant est probablement celui qui connaît la meilleure progression. Le centre anglais s’impose petit à petit avec 3 essais ainsi que de nombreuses courses pour apporter du danger dans la défense adverse. Ses deux essais inscrits contre les Sharks auront permis à l’équipe de l’emporter dans un match décisif. Ses bonnes performances lui ont permis de connaître sa première sélection avec le XV de la Rose contre l’Irlande. Son passage en Nouvelle-Zélande semble avoir porté ses fruits, le joueur ayant acquis une maturité impressionnante. Il s’inscrit parfaitement dans cette équipe portée vers l’attaque.

Le style de jeu de cette équipe portée sur l’attaque permet à ces trois joueurs de se mettre en valeur. Très sollicités, ils n’hésitent pas à attaquer la ligne défensive de front et s’insérer dans les petits espaces laissés.
Mais d’autres jeunes joueurs se révèlent très précieux cette saison. On peut commencer par Will Evans qui se révèle être un parfait complément à Alex Dombrandt sur la troisième ligne des Quins. Le troisième ligne aile impressionne en ce début de saison par sa capacité à être omniprésent offensivement et défensivement. À l’instar de son coéquipier de la troisième ligne, il n’hésite pas à attaquer la ligne défensive pour créer une brèche grâce à sa puissance. Son travail défensif fait beaucoup de bien à son équipe. Il est le meilleur récupérateur de Premiership avec 24 ballons gagnés loin devant Josh Bayliss et ses 11 ballons récupérés. Il est le troisième joueur réalisant le plus de plaquages avec 172 unités. Le véritable poumon défensif de cette équipe permettant à l’équipe de pouvoir inverser le cours du jeu.
En manque d’ailiers, les Quins ont aussi lancé les jeunes Tyrone Green et Louis Lynagh. Le premier est arrivé en provenance du Super Rugby à l’intersaison. Après un temps d’adaptation nécessaire, il a montré tout l’étendue de son talent lors de sa première titularisation contre les Falcons de Newcastle en inscrivant deux essais. Depuis ce match, il n’a plus quitté le XV de départ et a ajouté 3 essais à son compteur. Avec lui, les Quins ont trouvé un titulaire en puissance sur l’aile. Le second n’a pas un nom inconnu pour les fans de rugby. Fils de la légende Michael Lynagh vainqueur de la Coupe du monde de rugby en 1991, il avait fait ses débuts à la fin de la saison dernière.
Cette année, l’équipe a décidé de le titulariser à plusieurs reprises lui permettant de montrer tout son talent. Auteur de deux essais, il a impressionné par sa capacité à se proposer sur son aile et à casser les plaquages adverses. Dans le jeu rapide des Quins, il bénéficie de beaucoup d’espaces lui permettant d’apporter du danger. Ses bonnes performances lui ont permis de signer un contrat sur le long terme avec son équipe formatrice. Blessé depuis plusieurs matchs, il n’a pas rejoué depuis Newcastle, stoppant sa bonne dynamique. Avec ces deux jeunes ailiers, les Quins ont peut-être trouvé les futures pépites de l’équipe d’Angleterre sur les ailes.
Chez les ailiers, il ne faut pas oublier la jeune pépite Cadan Murley. Le numéro 11 anglais de 21 ans a été gêné cette saison en raison d’une blessure. Depuis son retour contre Exeter, il a beaucoup joué montrant la confiance placée en lui par ses entraineurs. À l’instar de ses deux coéquipiers, il est très entreprenant et peut faire la différence à lui tout seul sur son aile. Un joueur précieux pour l’attaque des Harlequins.
Dans les autres jeunes à surveiller du côté des Quins, on peut citer Luke Northmore qui apporte son énergie à chacune de ses rentrées. Il apporte de la fraicheur et de la puissance à cette équipe pour les matchs serrés. Enfin, on peut citer Dino Lamb qui a pris de plus en plus de confiance, devenant titulaire indiscutable au poste de deuxième ligne. Malgré une blessure qui l’a handicapé, il est revenu avec cette force physique lui permettant d’attirer la défense vers lui et permettre à son équipe d’avoir plus d’espaces. Ses bonnes performances lui ont permis de signer un nouveau contrat.
Des jeunes artisans de la bonne dynamique des Quins. Néanmoins, pour réussir à garder la régularité, il faut de formidables encadrants.
Des cadres entourant cette jeunesse
Si la jeunesse a pris le pouvoir dans l’équipe londonienne, il ne faut pas négliger l’importance des joueurs d’expérience. Entre Joe Marler, Mike Brown, Danny Care, Stephan Lewies ou encore Scott Baldwin, l’équipe a de quoi faire.
« Big Steph et Marler sont très respectés dans le vestiaire. Quand ils parlent, tout le monde écoute. »
@HarlequinsPod
Voilà ce qui symbolise l’état d’esprit de cette équipe où la hiérarchie est respectée. Portés par ses trentenaires, les Quins ont réussi à allier la jeunesse et l’expérience. Le trio anglais est le moteur de cette équipe dans le vestiaire. On connaît le joueur qu’est Marler. Toujours présent pour faire les efforts et donner son corps pour son équipe, il est le joueur qui vient protéger les jeunes. Préférant ne pas rejoindre le XV de la Rose pour le VI nations, le pilier anglais a été précieux pendant cette période remplie de victoire du côté de Londres. Mike Brown est lui aussi un vétéran de cette équipe. Il a tout connu avec son équipe et espère bien finir en beauté son périple dans cette équipe qui l’a vu grandir. En effet, l’arrière anglais quittera les Quins à l’issue de la saison 2020/2021 pour rejoindre Newcastle.
On connaît le Mike Brown courageux toujours là pour relancer les ballons dès qu’il en a l’occasion mais il faut aussi saluer le leader de terrain qu’il ait. Il prend sous son aile Marcus Smith pour en faire son successeur sur les lignes arrière. Son état d’esprit de combattant va beaucoup manquer à cette équipe la saison prochaine. Avec plus de 340 matchs joués sous les couleurs des Quins, les jeunes tenteront surement de lui offrir un cadeau d’adieu avec le trophée de vainqueur du championnat. Dans le pack anglais, on retrouve Stephan Lewies, capitaine des Quins. Le Sud-africain arrivé en 2019 à Londres est devenu un pilier de cette équipe défensivement et offensivement. Il est très précieux pour fixer la défense adverse grâce à sa puissance. Ses bonnes performances lui ont permis de signer un contrat d’une longue durée le mois dernier. Enfin, il ne faut pas oublier le talonneur Scott Baldwin. Très précieux sur les lancées en touche, il utilise sa puissance pour casser la ligne défensive.

Mais le joueur qui impressionne le plus parmi les cadres n’est autre que Danny Care. Le numéro 9 anglais a retrouvé une seconde jeunesse depuis le début de l’année 2021. Avec un début de saison mitigé et des performances moyennes, Scott Steele a pu saisir sa chance en tant que titulaire. Mais depuis son match contre les Wasps fin janvier, le demi de mêlée anglais revit. Il a inscrit 7 essais, devenant le deuxième meilleur marqueur du championnat derrière Sam Simmonds. Avec sa petite taille, il parvient à éviter les plaquages adverses et apporter du danger. Son duo avec Marcus Smith fonctionne à merveille, faisant de cette charnière l’une des meilleures au monde. Un retour au premier plan qui a entrainé une vague de soutien chez les fans anglais pour le voir jouer avec les Lions cet été. Actuellement le meilleur 9 anglo-saxon, il surnage au point d’avoir été élu meilleur joueur du championnat au mois de mars. Le fait d’avoir abandonné l’objectif de revenir en sélection nationale semble avoir libéré le joueur.
Enfin le staff des Quins n’est pas anodin dans ces résultats. Après le départ de Paul Gustard, l’équipe joue plus libérée et les entraineurs que sont Nick Evans, Jerry Flannery et Adam Jones. Deux anciens de l’équipe qui ont connu certains joueurs encore présents dans l’effectif ce qui permet une certaine proximité ainsi qu’une meilleure connaissance des qualités et des faiblesses de chacun. Avec Nick Evans, Marcus Smith est bien encadré pour évoluer et s’améliorer à son poste. Légende des Quins, il permet au jeune ouvreur de progresser et lui livre son expérience en tant qu’ancien joueur des Harlequins. Il ne laisse rien au hasard et préfère laisser du temps à Smith avant d’évoluer avec le XV de la Rose. Avec Jerry Flannery et Adam Jones, le pack anglais est sous bonne garde. Une situation semblant convenir aux joueurs : « Comme il n’y a pas d’entraîneur en chef, il y a juste un peu de liberté. Beaucoup de cadres l’ont dirigé, dirigé la mentalité des Quins comme Danny Care, Joe Marler et Mike Brown » (Cadan Murley).
Avec ce staff, l’équipe a retrouvé un jeu à une main avec la volonté de jouer rapidement. Avec un créateur comme Danny Care, les 3/4 sont rapidement sollicités en bout de ligne. Avec des avants à l’aise avec leurs mains et participant au jeu, l’équipe joue très peu au pied et préfère relancer à la main. Avec les Harlequins, il faut rester concentré sur 80 minutes et ne jamais leur laisser le moindre espace. Depuis leur retour en forme, aucune équipe n’a réussi à les canaliser. Ils aiment tellement jouer rapidement que l’équipe perd de nombreux ballons en raison de l’usage abusif d’offloads. Une précipitation qui leur est parfois préjudiciable mais correspond au style de cette équipe. Les Harlequins ont encore des améliorations à faire en défense avec des espaces laissés entre les défenseurs. Des choses qu’il faudra améliorer à l’avenir pour espérer lutter pour le titre. Enfin l’expérience leur a été plusieurs fois préjudiciable avec des défaites contre Exeter et Bristol. La gestion de la fin du match a été manquée par l’équipe londonienne. Un élément susceptible d’amélioration avec un staff aussi expérimenté que celui des Quins.
Malgré le changement d’entraîneur, ils ont réussi à garder une équipe soudée. Les Quins sont devenus l’une des meilleures équipes de Premiership. Meilleure attaque avec 491 points inscrits, l’équipe peut commencer à regarder droit dans les yeux les Chiefs et les Bears. Avec les jeunes joueurs déjà bien expérimentés ainsi que les vétérans, les Quins peuvent espérer viser les premières places du championnat sur le long terme. Comme si les 3/4 des Quins n’étaient déjà pas aussi forts, l’équipe londonienne est allée chercher Nick David pour remplacer Mike Brown. Un nouveau jeune talentueux qui viendra apporter de la vitesse et de la technique à cette attaque. Même si l’expérience peut leur faire défaut pour cette fin de saison, une qualification serait une juste récompense pour le jeu d’attaque proposé par cette équipe depuis début 2021. En cas de playoffs, l’équipe qui les affrontera en demi-finale aura la tâche difficile.
Entretien complet avec @HarlequinsPod :
Premièrement, j’aimerais votre avis sur les derniers résultats. Depuis le départ de Paul Gustard, les Quins semblent mieux jouer ? Danny Care a retrouvé son jeu. Comment expliquez-vous cette dynamique ?
C’est une question difficile. Nous voyons cela arriver assez souvent dans le football, un entraineur part et l’équipe commence à mieux jouer. Nous pensons que Paul Gustard est un entraîneur fantastique, très stratégique et clair dans sa réflexion mais cela ne fait pas toujours le meilleur entraîneur chef car l’entraîneur-chef doit prendre du recul et permettre à son équipe d’entraîneurs de prospérer. En tant que fans, nous avons eu l’impression que Paul était assez rigide, ce qui signifie que les joueurs et les entraîneurs jouaient avec moins de liberté. Depuis lors, avoir un « groupe d’entraîneurs » a permis aux entraîneurs de s’épanouir et cette attitude est contagieuse sur les joueurs.
On sait que la Premiership est très serré derrière Exeter et Bristol mais les Quins semblent devenir la troisième équipe de ce championnat. En tant que fan, aviez-vous imaginé ces résultats aussi rapidement après des débuts compliqués ?
Non pas du tout. Nous avons commencé la saison en prévoyant une arrivée au milieu du classement. Lorsque Gustard est parti, nous pensions que cela pourrait empirer, mais maintenant, nos cadres retrouvent leur meilleure forme et conduisent le club dans une direction positive. Les avoir entourés de jeunes joueurs affamés semble les avoir revigorés.
Le match entre les Quins et Exeter était incroyable. Ils ont perdu à 5 minutes de la fin du match après avoir mené une bonne partie du match. Une défaite difficile contre un concurrent direct. Le match suivant nous avons vu le même scénario contre les Bears. De quoi ont besoin les Quins pour battre ces équipes et retourner au sommet de la Premiership ?
Ces deux matchs ont été extrêmement difficiles à prendre parce que nous aurions dû les gagner tous les deux, mais nous en tirons toujours une immense fierté. Les fans de rugby sont souvent coupables d’être négatifs ou irréalistes. Nous nous rendons compte qu’il y a 8 semaines, nous étions une équipe pauvre, à la recherche d’une place finale en milieu de tableau. Avec la position dans laquelle nous nous trouvons maintenant, terminer dans le top4 et une solide sortie en Europe sont l’objectif. Les défaites contre Exeter et Bristol nous ont permis de rester réalistes sur notre situation et ont été des apprentissages fantastiques pour nos joueurs.
Les Quins ont probablement l’une des jeunes équipes les plus talentueuses avec Marcus Smith, Alex Dombrandt, Joe Marchand and Will Evans. Ils ont très bien joué depuis janvier. Comment voyez-vous le futur avec eux ? Pensez-vous qu’ils peuvent confirmer les bons résultats à l’avenir ?
Les joueurs sont incroyables à regarder chaque semaine, ils jouent à la manière des Quins, un rugby rapide et passionnant qui vous permet de vous lever. Les gens diront qu’ils sont excellents pour l’avenir de notre club – mais ils sont assez bons pour gagner des choses maintenant, et avec un entraîneur en chef expérimenté et une ou deux autres grosses signatures, je pense que cela se produira très bientôt.
J’ai écouté votre podcast avec Louis Lynagh. Avec lui et Tyrone Green, les Quins ont de bons ailiers. Que pensez-vous de leurs premiers matchs ?
Ils sont tous les deux électriques. Louis Lynagh à la tête sur les épaules pour un si jeune homme, vous pouvez dire qu’il a été élevé dans une maison de rugby – il lit le jeu d’une manière phénoménale. Tyrone Green est un autre type d’ailier, une boule d’énergie, se jetant dans chaque facette du jeu – il court fort et plaque fort. Les deux joueurs ont un grand avenir au club, avec un peu de réussite.
On sait que Mike Brown va quitter le club à la fin de la saison mais Stephan Lewies a prolongé et Joe Parler semble vouloir continuer avec les Quins. Ces joueurs ont un gros impact sur cette jeune équipe et ils aident le staff à créer une harmonie dans cette équipe. Que pensez-vous de leur impact sur cette équipe ?
Rien n’est encore confirmé, mais il y a beaucoup de rumeurs fortes. Malheureusement, les rumeurs doivent partir de quelque part, et il est probablement parti à la fin de saison. Nous ne pouvons pas mettre des mots sur ce que Brownie signifie pour nous. Un Quin de part en part, il joue avec son cœur sur sa manche. Sans lui dans notre ligne de 3 derrière, nous avons l’air un peu inexpérimentés, ce qui inquiète pour les futures ambitions de titre. Si nous le perdons, nous devons recruter un arrière confirmé (les Quins ont officialisé le départ du joueur récemment).
Big Steph et Marler sont très respectés dans le vestiaire. Quand ils parlent, tout le monde écoute. Ce sont deux joueurs plus expérimentés qui ont un rôle à jouer dans le développement de l’équipe en prétendant au titre.
Nous avons plusieurs rumeurs à propos de Marcus Smith en particulier en France avec un possible contrat avec Lyon. Pensez-vous que les derniers résultats ont joué un rôle majeur dans le renouvellement de son contrat ?
Nous savions que Marcus resterait en Angleterre car il est incroyablement déterminé à jouer pour l’Angleterre, et pour ce faire, vous devez jouer en Angleterre. Nous craignions que d’autres clubs aient plus d’argent pour l’attirer loin de nous, mais le garder était notre priorité numéro 1 lorsque Gustard est parti, nous avions besoin d’une direction pour l’avenir et de verrouiller le demi d’ouverture le plus excitant d’Angleterre à un tel moment. Avec Nick Evans comme mentor, une vie fantastique à Londres et beaucoup de ses camarades venant de l’académie Quins avec lui, j’espère qu’il obtiendra très bientôt ses récompenses avec de la réussite.
Pour le reste de la saison, les Quins ont un calendrier difficile avec la Challenge Cup contre l’Ulster et la Premiership. Pensez-vous qu’ils peuvent jouer sur les deux tableaux ou vont-ils préférer se focaliser sur le championnat avec de potentiels playoffs ? Qu’attendez-vous pour la fin de saison ?
Nous avons eu ce débat dans notre dernier épisode podcast. La challenge cup est une réelle opportunité de gagner une compétition cette année. L’Ulster ressemble à l’équipe la plus difficile qui reste, donc si nous pouvons les battre à domicile, nous pensons que nous devenons favoris pour gagner la compétition. De même, les Harlequins n’ont pas participé aux playoffs de la premiership depuis très longtemps. Nous voulons bien sûr gagner chaque match, mais la premiership pourrait arriver un peu trop tôt pour ce groupe, mais espérons gagner la Challenge Cup (match finalement perdu, les entraineurs ayant remanié l’équipe pour faire reposer ses cadres).
Dernière question, pensez-vous que les Harlequins peuvent retourner au sommet de la Premiership et créer une dynastie avec cette jeune équipe ?
Nous avons été étroitement liés à Rassie Erasmus et Scott Robertson, tous deux des entraîneurs très performants et ayant fait leurs preuves. C’est le genre de personnage dont nous avons besoin pour entrer et amener l’équipe au niveau supérieur. Nos plus grands rivaux pour les trophées sont Exeter et Bristol, qui ont tous deux cette « mentalité gagnante » transmise par leurs entraîneurs en chef. Les Harlequins sont un géant endormi, la dernière pièce du puzzle est un entraîneur en chef de classe mondiale.