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Draft NFL 2021 : Sleepers, les hommes forts des tranchées

La draft, cet événement annuel qui permet aux franchises du sport américain de se renouveler. La NFL ne déroge pas à la règle et le 29 avril prochain, une nouvelle classe de joueurs sortant de l’université sera repêchée et rentrera dans la grande ligue. Entre, choix judicieux, coup du sort, déceptions, le tout saupoudré d’un soupçon de chance, cette année sera encore une fois l’apogée de l’intersaison. Le CCS se mobilise pour vous préparer au mieux à la prochaine draft avec la présentation de profils détaillés des plus gros espoirs, mais aussi de bons coups que l’on pourrait trouver plus tard dans l’événement. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NFL.

Rappel :

Potentiel : Tier S = All Pro, Tier A = Excellent starter, Tier B = Starter, Tier C = Joueur de rotation, Tier D = Practice Squad

Early rounder : Samuel Cosmi, le soldat Texan

Samuel est un enfant du Texas mais aussi le meilleur ami de son quarterback Sam Ehlinger à la prestigieuse université du Texas. Avec ses coéquipiers, le tackle a redonné des couleurs aux longhorns, tombés un peu en désuétude ces dernières années. Cosmi a de l’expérience à droite et à gauche et surtout a été solide à tous les niveaux depuis sa saison freshman. Au total c’est seulement 6 sacks qu’il a laissé échapper pour plus de 2500 snaps sur les 3 dernières années.

Le point fort : l’athlétisme

Si l’on devait résumer Samuel Cosmi en un seul mot, ce serait forcément « athlétique ». Le joueur est un monstre physique, les mensurations sont bonnes, la puissance est excellente et surtout la mobilité et la vitesse sont incroyables pour un homme à sa position et avec son gabarit. Son « Relative Athletic Score » de 9.99 (sur 10) basé sur ses mesures lors des tests physiques de son pro day est le meilleur jamais réalisé pour un offensive tackle. Son 40 yard dash à 4.87 secondes est aussi historique. Bref Samuel Cosmi est athlétique.

Le point faible : la technique

Souvent les profils comme Cosmi, ultra-athlétiques, sont tellement bénis de la nature qu’ils peuvent gagner leurs confrontations sans efforts. Et donc, par effet domino, ils ne s’appuient que sur leur physique au détriment de la technique. Cette observation est une nouvelle fois vérifiée avec Samuel qui a beaucoup de travail à effectuer sur sa technique de jambes, dans le placement, les mouvements et l’ancrage au sol. Mais aussi, sur sa technique de mains avec des positions quelques peu aléatoires et souvent un attentisme face à ses vis-à-vis.

La note du CCS : Tier B

Samuel est donc ce prospect brut, dans tous les sens du terme. Un diamant à polir pour devenir un joueur dominant. Un joueur qui au bon endroit, avec le bon coach, pourrait se développer en excellent OT pour son équipe. Les profils comme le sien sont aimés lors du repêchage, et il n’est pas rare de voir une équipe jeter son dévolu sur ce genre de joueur. Peut-être même au premier tour.

Mid rounder : Payton Turner, pass rusher surprise

A l’université de Houston, Payton Turner a eu sa chance alors qu’il souffrait d’une blessure assez grave en sortie de lycée. Le joueur a répondu présent de la plus belle des manières. Depuis le front, il a fait un peu de tout dans la défense de l’université de Houston. Probablement batti pour occuper un rôle de DE dans une 43, il a aussi modulé son poids à maintes reprises lors de sa carrière pour correspondre aux attentes de ses coachs. Un joueur qui plaira en NFL.

Le point fort : puissance

Lorsqu’il attaque la poche depuis l’extérieur, Turner transforme son explosivité en puissance d’une facilité déconcertante. Il enfonce les tackles ou guards qui se présentent face à lui répétition après répétition, traduction aussi de son gros moteur et de son tempérament de combattant.

Le point faible : variété

Le problème, c’est que Turner abuse un peu trop de sa puissance et en oublie sa technique. Dommage, car avec un peu de variétés dans ses mouvements et un processus plus appliqué au moment d’utiliser ses moves, Turner pourrait être une arme létale. Surtout que le joueur a montré de sérieux flashs dans le secteur sur sa carrière universitaire.

La note du CCS : Tier B

Turner est un projet dans la NFL. Un joueur qui ne jouera pas dès sa première année mais qui apprendra patiemment à utiliser tout son potentiel, si grand. Avec un bon coach DL et des vétérans autour de lui. Payton pourrait devenir un pass rusher respecté dans la ligue. Le genre de profil que les équipes commenceront à regarder au 3ème tour.

Mid rounder : Brady Christensen, le tackle oublié

Tout le monde parle de Zach Wilson, lui qui est pressenti pour être le deuxième choix de la Draft 2021. Mais seul, Zach n’aurait rien pu faire. Pour briller, il lui fallait des cibles mais aussi et surtout, des protecteurs. Et son meilleur garde du corps à BYU s’appelait Brady Christensen. Au diapason avec son équipe, sa dernière année a été excellente d’un point de vu statistique avec seulement 3 pressions concédées au total. Maintenant, l’adversité n’a effectivement pas été la meilleure du College Football, de quoi se poser des questions chez les scouts.

Le point fort : utilisation parfaite des mains

Techniquement, Christensen est un joueur très abouti. Ses déplacements sont bons, intelligents et toujours avec un équilibre parfait. Au niveau du haut du corps, c’est encore meilleur, notamment de par l’usage de ses mains. Brady pose ses paluches rapidement sur son opposant, ne lâche plus sa prise ensuite bien sûr, mais le plus important, c’est que ces dernières sont toujours au bons endroit sur son adversaire. Ainsi il peut manipuler avec aisance les pass rushers.

Le point faible : la vitesse latérale

C’est un peu d’athlétisme qu’il va manquer à Christensen à l’échelon supérieur. Sur le terrain, on remarque surtout sa vitesse latérale trop faible. Ce manque d’explosivité sur les extérieurs lui donne des temps de retard trop difficile à récupérer lorsqu’il est en un contre un face à des vrais speed rushers. Les joueurs capables de combiner les moves extérieurs puis intérieurs lui posent aussi problème.

La note du CCS : Tier C

Christensen a le défaut de présenter un plafond qui semble un peu bas. Cela fera sans doutes un peu peur à quelques franchises sur les premiers tours de la draft. Mais, a contrario, le plancher est lui assez haut. Christensen se présente donc comme un joueur plug and play, qui jouera titulaire dès son arrivée dans la ligue sur un poste à besoin chez une équipe. De plus, si sa mobilité latérale fait peur sur les extérieurs, elle pourrait être gommée avec un replacement au poste de guard. Une polyvalence qui pourrait elle aussi faire monter sa côte.

Mid rounder : Rashad Weaver, l’autre de Pitt

Dans le processus pré-draft, on a beaucoup entendu parler de Patrick Jones II, EDGE de l’université de Pittsburgh. Dans l’ombre, son coéquipier, Rashad Weaver, attend. Pourtant, Weaver gagne à être connu, le joueur a un profil si atypique qu’il ne conviendra pas à toutes les équipes c’est certain, pourtant ses qualités en NFL pourrait faire des dégats.

Le point fort : intelligence

Rare sont les pass rushers dont l’intelligence est mis en avant comme leur principale force. Rashad Weaver fait partie de cette caste. Il comprend les concepts défensifs et offensifs, il comprend ses assignations, il comprend aussi quels mouvement utilisés pour battre ses vis-à-vis. Couplé à son excellente technique, son intelligence lui permet d’être un défenseur total contre la passe et la course.

Le point faible : explosivité

Rashad Weaver a loupé l’entièreté de la saison 2019 à la suite d’une grosse blessure au genou. Depuis le joueur n’a plus jamais été le même il faut le dire. Il manque d’explosion aux départs des actions, il manque aussi d’agilité et de mobilité. Des limitations physiques qui semblent irrémédiables.

La note du CCS : Tier C

Malheureusement, pour Rashad, c’est cette blessure et les limitations physiques qu’elle engendre qui limiteront son plafond et donc une possible sélection plus haute que le 4ème tour. Pourtant bien utilisé, avec des coéquipiers complémentaires, Weaver peut devenir un starter sur le long terme en NFL. Un joueur toujours beau à voir sur un terrain.

Late rounder : Spencer Brown, le géant

Attention, on parle évidemment ici de Spencer Brown le tackle de UNI, la faculté jouant en FCS, et pas de son homonyme running back. Face à une plutôt faible compétition, Spencer Brown a brillé en 2019. Ne pas jouer en 2020 n’a pas impacté outre mesure son draft stock et ses qualités physiques naturelles sont ressorties à son Pro Day. Brown sera sans aucun doute drafté, reste à voir quand.

Le point fort : la longueur

Comme on peut l’apercevoir dans le sous-titre, Brown est un géant. Il culmine à 2,10m. Son corps est proportionnel avec sa taille, ses bras sont donc eux aussi d’une longueur assez folle. Cette longueur lui permet de tenir en respect n’importe quel EDGE voulant le contourner à l’extérieur. Il couple à ça une technique de mains bonne qui fait de lui un joueur tout à fait capable de tenir en pass protection en NFL.

Le point faible : l’équilibre

Quand on est aussi grand, on a souvent du mal à abaisser son centre de gravité pour créer les effets de levier. Mais aussi, on souffre sur l’équilibre général du corps notamment sur les déplacements latéraux. Si Brown n’est pas souvent au sol, que ses appuis ne se dérobent pas, il est tout de même régulièrement en déséquilibre face à des vis-à-vis plus agiles que lui. Sa longueur et son mental lui permettaient de surpasser ce défaut en FCS. Reste à voir si cela sera suffisant dans la grande ligue.

La note du CCS : Tier C

Brown est un pur right tackle à qui il reste tout de même beaucoup de travail sur le plan technique du bas du corps. Sinon les outils physiques sont là, une équipe prendra assurément le risque de repêcher Brown un peu plus haut que son niveau réel. Spencer est un beau projet pour une équipe avec un bon coaching staff et du temps pour développer un joueur sur la ligne.

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