Draft NFL

NFL Draft 2021 : Jaylen Waddle, Need for Speed ?

La draft, cet événement annuel qui permet aux franchises du sport américain de se renouveler. La NFL ne déroge pas à la règle. Le 29 avril prochain, une nouvelle classe de joueurs sortant de l’université sera repêchée et entrera dans la grande ligue. Entre, choix judicieux, coups du sort, déceptions, le tout saupoudré d’un soupçon de chance, cette année sera encore une fois l’apogée de l’intersaison. Le CCS se mobilise pour vous préparer au mieux à la prochaine draft avec la présentation de profils détaillés des plus gros espoirs, mais aussi de bons coups que l’on pourrait trouver plus tard dans l’événement. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire les futures stars de la NFL.

Jaylen Waddle – Wide Receiver – Junior – 1m78 – 83kg – 25 octobre 1998

Jaylen Waddle

Bilan 2020

Bilan d’équipe : 6-0 (matchs joués par Waddle)

Après avoir manqué les playoffs NCAA pour la première fois depuis 2014, Alabama s’est remis dans le droit chemin de la meilleure des manières cette année. Malgré le départ de la colonne vertébrale de l’attaque lors de la draft 2020, les Crimson Tides ont sur rebondir derrière le leadership de Mac Jones et une nouvelle paire de receveurs d’exception pour aller chercher le titre national qui leur glissait entre les mains depuis la saison Freshman de Tua Tagovaoila.

Comme à son habitude, la Marée Pourpre a emporté tous les navires ennemis sur son passage au point d’en dégouter les capitaines les plus intrépides et de percer les coques les plus solides. Au final, seule Florida aura réussi à rester à s’incliner avec un seul touchdown de retard alors que l’escouade offensive finissait sa campagne avec plus de 48 points par rencontre.

Statistiques individuelles : 28 réceptions — 591 yards — 4 touchdowns — 21,1 yards/rec

Si l’on évalue son bilan global sur l’année, la saison individuelle de Jaylen Waddle n’est pas extraordinaire, surtout en comparaison avec son coéquipier Devonta Smith qui a affolé tous les compteurs. Pourtant, en y regardant de plus près, c’est bien le numéro 17 qui aurait pu être le joueur le plus productif de cette équipe d’Alabama.

En effet, Waddle s’est blessé à la cheville (entorse + fracture) au début du match contre Tennessee et n’a disputé que quelques minutes seulement contre Ohio State au mois de janvier. Ses quatre seules rencontres complètes ? 134 yards contre Missouri, 142 contre Texas A & M, 120 contre Ole Miss et 161 contre Georgia, le tout agrémenté de 4 touchdowns.

Évidemment, il est impossible de savoir si Waddle aurait pu tenir cette moyenne sur 14 rencontres, mais s’il l’avait fait, il aurait terminé sa carrière universitaire avec 1 950 yards et 14 scores en une saison. Une performance pas si lointaine de celle qui a valu à Smith le Heisman Trophy en décembre dernier. D’ailleurs, c’est seulement à partir de la blessure de Waddle que le numéro 6 d’Alabama a pu lancer sa campagne historique. S’il sera certainement drafté très haut le 29 avril prochain, on ne peut s’empêcher de rêver à ce qu’aurait pu faire le dragster rouge et blanc sans ses petits pépins physiques.

Forces :

  • La vitesse
  • Pas besoin de de tourner autour du pot, si Jaylen Waddle est considéré comme l’un des meilleurs prospects de sa cuvée, c’est principalement pour sa vitesse hors du commun. Capable de faire du 0 à 100 en quelques pas seulement, il n’est pas rare de le voir prendre deux ou trois pas d’avance sur ses défenseurs dès les dix premiers yards. Et une fois lancé, plus personne ne peut le rattraper puisqu’il est le plus rapide sur le terrain à chaque rencontre.

    En plus d’être une arme de destruction massive dans la profondeur ou lorsqu’il traverse le terrain latéralement, Waddle oblige les Safety de l’équipe adverse à jouer plus haut que la normale et dégage ainsi de l’espace pour ses coéquipiers. En NFL, tous les coordinateurs offensifs rêvent d’une telle vitesse au moins deux fois par nuit et l’un d’entre eux va pouvoir repartir avec le gros lot le 29 avril.

    Exemple 1 :

    Ici, la défense de Georgia joue une cover 3, ce qui veut dire que le Cornerback s’attend déjà à couvrir le terrain dans la profondeur avant même le début de l’action. Rien n’y fait, Waddle est trop rapide. Beaucoup trop rapide.

    Exemple 2 :

    Cette action illustre à merveille non seulement la vitesse de Waddle (#17, slot à gauche de la formation) mais aussi l’intelligence dans sa gestion de l’effort. Au début de l’action, il court à 80% de ses capacités en direction de son vis-à-vis avant d’exploser latéralement pour traverser le terrain. Impossible pour ce dernier de le suivre.

  • Les Yards after Catch
  • Autre bonne nouvelle pour ses futurs employeurs, Waddle ne ralentit pas le moins du monde une fois la balle dans ses mains, au contraire. Avec une vision de jeu parfaite et une capacité à changer de direction en une fraction de seconde, il est quasiment intouchable une fois qu’il a pris l’espace. Les angles de poursuite ont beau être savamment mesurés par les Safety, ils sont généralement trop lents pour attraper le numéro 17.

    En 2019, aucun autre joueur ne s’approchait de ses 12 yards de moyenne après réception.

  • Playmaker
  • En trois ans, Jaylen Waddle a attrapé 106 ballons pour 17 scores, soit une moyenne ridicule d’un touchdown toutes les six réceptions. Et sur la seule année 2020, plus d’un quart des ballons lancés en sa direction ont produit des gains de 20 yards ou plus. S’il y a un joueur qui peut débloquer un match serré en une seule action, c’est bien lui.

  • Le courage :
  • Avec sa vitesse, le jeune receveur d’Alabama va souvent être missionné de traverser le terrain pour créer du mouvement dans la défense. Et avec un rôle pareil, il est primordial de pouvoir catcher le ballon au milieu de plusieurs défenseurs sans craindre les contacts violents qui pourraient arriver.

    Ça tombe bien, Waddle a montré au cours de sa carrière qu’il n’était pas impressionné par les défenseurs plus imposants que lui et est toujours volontaire pour évoluer au milieu du trafic.

    Même face à des ballons trop court, il n’hésite pas à aller au contact pour revenir en direction du Quarterback.

  • Punt-Returner :
  • Avec plus de 19 yards de moyenne par return, Waddle a largement battu le record historique d’Alabama en special team. Ajoutez à cela les deux longs touchdowns inscrits au cours de sa carrière universitaire et vous obtenez un joueur idéal pour mettre son équipe dans les meilleures conditions au début de chaque drive.

    TO-THE-HOUSE !

    Faiblesses :

  • Le physique
  • Avec un physique plutôt léger pour le poste de receveur (1m78 pour 83 kg), on comprend pourquoi Waddle court aussi vite : il est obligé d’éviter les défenseurs s’il veut rester sur ses deux jambes. En 2020, il a été assez rare de le voir casser des plaquages par la puissance et il a souvent suffi d’un seul adversaire pour le mettre au sol. Avec l’historique plutôt effrayant des jeunes speedsters pour ce qui est des blessures (John Ross — 1m80, 85 kg ou encore Henry Ruggs — 1m80, 85 kg), certains GM pourraient réfléchir à deux fois avant de le sélectionner.

    En NFL, il faudra réussir à rester plus solide sur ses appuis face à ce genre de plaquages.

  • Peut-il jouer à l’extérieur ?
  • Dans le meilleur des mondes, Jaylen Waddle suivrait le parcours de Tyreek Hill chez les pros et s’installerait comme le WR1 d’une bonne équipe. Mais une question se pose : a-t-il les capacités de jouer à l’extérieur où il serait le plus utile ?

    Avec sa vitesse, cela permettrait de mobiliser un Safety adverse sur un seul côté du terrain à chaque action et de libérer la profondeur opposée.

    Seulement voilà, s’il a montré qu’il pouvait gagner quelques duels aériens, le numéro 17 a eu du mal à prouver sa régularité dans l’exercice à cause de sa petite taille. De plus, son arbre de tracé est encore un peu trop limité pour pouvoir jouer à tous les postes, ce qui pourrait limiter son temps de jeu à l’extérieur.

  • La production
  • Avec des coéquipiers comme Jerry Jeudy, Henry Ruggs et Devonta Smith en 2019 et avec sa blessure rapide en 2020, Waddle n’a jamais pu montrer l’étendue de son talent sur l’ensemble d’une saison et n’a jamais été dans le rôle d’une première option offensive. De plus, malgré sa vitesse, l’effectif autour de lui a empêché les défenses adverses de lui assigner une double couverture régulièrement. Ce sera surement plus le cas au plus haut niveau.

    Certaines équipes pourraient avoir des doutes quant à sa capacité à porter une attaque NFL sur son dos.

    Prédiction draft : Choix 7 à 16

    Une équipe qui serait intéressée : Philadelphia Eagles

    Après avoir choisi Jalen Reagor avant Justin Jefferson au premier tour de la dernière draft, les Eagles vont certainement vouloir réparer leur erreur et donner une arme de qualité à leur jeune Jalen Hurts. Avec Waddle, Philly obtiendrait ainsi le gain de vitesse convoité depuis tant d’années et pourrait enfin combler leur plus gros besoin en attaque.

    Dans une interview du début de l’année, le nouveau Head Coach Nick Sirianni a annoncé vouloir booster l’attaque grâce aux Yards after Catch. Commencer par drafter le jeune receveur d’Alabama avec le pick 12 serait une excellente première étape pour la réalisation de ce plan.

    La Note du CCS : Tiers A

    Potentiel : Tier S = All Pro, Tier A = Excellent starter, Tier B = Starter, Tier C = Joueur de rotation, Tier D = Practice Squad

    Avec des capacités athlétiques à couper le souffle et une âme de playmaker, Jaylen Waddle fait chavirer le cœur d’un bon nombre de GM. Dans une équipe qui compte déjà une ou deux bonnes options offensives, il pourrait être le facteur X qui fait passer une attaque dans une autre galaxie. Que ce soit au début de l’action ou avec la balle entre les mains, il sème sur son passage tous les défenseurs qui osent s’opposer à lui et n’est limité que par son petit gabarit.

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