Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprises, la draft NBA 2021 est la nouvelle date importante pour les prospects NCAA et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
Daishen Nix
Date de naissance : 13 février 2002 – Classe : Freshman
Université : Ignite Team (G-League) – Bilan 2020/2021 : 8v/7d (PO : 0v/1d)
Poste : Meneur (#1)
Mensurations
Taille : 196 cm – Poids : 102 kg – Envergure : Non-renseignée
Statistiques saison
15 matchs joués (2 starts) // 8,8 pts // 5,3 reb // 5,3 ast // 1 stl // 0,2 blk
26,5 minutes jouées/match // 38,4% FG // 17,6% 3pts // 71,4% FT // 2,9Tov // 1,6 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Les prospects venant de l’Alaska sont rares et ceux ayant évolué en NBA le sont encore plus. Après Carlos Boozer, Trajan Langdon et Mario Chalmers, le meneur Daishen Nix devrait être le prochain à rejoindre la Grande ligue. Déjà célèbre dans son état natal, Nix rejoint Las Vegas pour entrer à la Trinity International School. Au cours de son cursus, Daishen Nix va marquer l’histoire de son école en compilant 3 228 points, 1 119 passes et 1 1170 rebonds. Des totaux qui constituent tout simplement les records de l’école dans chaque catégorie. Nix marque les esprits avec une performance remarquable : 45 points, 11 passes et 10 interceptions en octobre 2019. Considéré comme le “meilleur passeur” de sa classe, Nix hérite naturellement du statut de recrue 5 étoiles, invité au All-American McDonald’s et signe une lettre d’engagement avec l’Université de UCLA.
Mais voilà, le 28 avril 2020, Daishen Nix décline son engagement avec UCLA pour s’engager avec le programme de développement de la G-League : l’Ignite Team. Selon The Athletic, Nix a perçu 300 000$ pour jouer avec cette équipe composée de prospects talentueux et de joueurs d’expérience. Sous les ordres Brian Shaw, l’Ignite réalise un impressionant début de saison avec 4 victoires en 4 matchs. Mais l’aliage jeunesse/expérience perd rapidement pied et termine à la dernière place qualificative pour les Play-offs avec un bilan de 8v-7d. Défait au premier tour les Raptors 905, l’Ignite (et ses prospects) n’aura disputé que 15 rencontres cette saison. Positionné en sortie de banc, Daishen Nix parvient tout de même à disputer 26,5 minutes par match. Bien que l’échantillon d’analyse soit faible, l’expérience G-League a plombé la côte de Nix contraiement aux deux autres stars de l’équipe, Jaylen Green et Jonathan Kuminga. Projeté au premier tour, voir en lottery pick à sa sortie de Trinity, Daishen Nix est désormais attendu au second tour de la draft 2021. Explications.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Daishen Nix, c’est d’abord un physique atypique pour un meneur de jeu : 1m96 pour 102kg. Grand, large et costaud, Nix présente des qualités physiques intéressantes pour la NBA. S’il apparaît comme plus fort que la majorité des guards, ce physique qui manque clairement d’athlétisme est aussi préjudiciable pour son jeu. Nous reviendrons dessus. LA qualité de Daishen Nix est sans aucun doute son jeu de passe, déjà élite. Sous les ordres de Brian Shaw, Nix a joué comme principal porteur de balle même lorsque le vétéran Jarett Jack était sur le terrain. Sa vision du jeu est excellente, un véritable facilitateur qui possède palette technique complète et développée : passe au-dessus de la défense, dans le trafic, après écran etc… Nix a la faculté de trouver le coéquipier démarqué sur demi-terrain, en particulier dans des situations critiques où la fenêtre de passe est réduite. Cette précision, Daishen Nix l’exploite à merveille en transition, largement favorisée par la rapidité du jeu en G-League. Lorsqu’il est sur le terrain, l’Ignite a affiché une PACE de 105,26 ! Soit un total supérieur aux Wizards, leader en NBA avec 104,64. Mais attention, Nix présente une faille non-négligeable dans son jeu de passe : les pertes de balles. Attentiste, effectuant des passes risquées, téléphonées parfois, Nix affiche un bien vilain 24,8%Tov. Si le jeu de passe est probablement le secteur qui peut lui valoir une place au premier tour, les autres interrogent davantage.
Offensivement, Nix utilise sa force avantageuse sur les drives. Capable d’enfoncer la grande majorité des guards, Daishen Nix n’hésite pas à aller au contact où il peut facilement créer de l’espace pour finir près du cercle où il affiche un pourcentage de réussite de 63,8%. Même s’il nous a montré sur de rares actions qu’il était capable de réaliser des push shots après contact, Nix doit impérativement développer un floater ou un short pull-up pour diversifier son attaque qui en devient trop prévisible. Un impératif qui devient encore plus essentiel lorsqu’on s’écarte encore plus. Daishen Nix affiche un terrible 17,6% à 3pts. Le meneur tente 2,3 tirs longue distance par match, au total on obtient un triste 6/34. Avant de jeter des pierres, relativisons. L’échantillon n’est pas optimal pour évaluer les qualités de Nix au tir : la mécanique est plutôt bonne, le pourcentage aux lancers atteint les 71,4% et on ne l’a vu que très rarement off-ball. Si le tir de Nix reste un point d’interrogation, son physique et sa défense inquiètent de nombreux obsevateurs.
Entre sa sortie de Trinity et sa saison en G-League, les rapports indiquent que Daishen Nix a pris presque 10kg. Une prise de poids qui n’est pas que musculaire. Certains scouts l’ont trouvé particulièrement hors de forme et son jeu en pâtit. Si sa force l’aide pour effectuer des drives physiques, le jeu de Nix manque d’athlétisme et d’explosivité. En comparant aux physiques de la NBA actuelle, deux joueurs possèdent des mensurations similaires à Nix : Jarrell Brantley (UTA) et PJ Tucker (MIL). Deux joueurs qui savent défendre, mais qui ne sont pas réputés pour contenir efficacement des guards de NBA. Nix est trop attentiste, il manque de fluidité et de réactivité. Laissant passer trop souvent son adversaire direct, Nix lâche rapidement l’affaire notamment lorsqu’il se retrouve pris par un écran. Même off-ball, il se fait prendre de vitesse, en particulier sur les coupes en fond de ligne. Si Daishen Nix veut se garantir un avenir durable, il devra absolument façonner son physique. Il doit trouver un équilibre pour garder sa puissance tout en développant un certain athlétisme qui l’aidera en attaque et en défense.
✔️ FORCES
- Jeu de passe complet et développé.
- Créateur élite.
- Générateur d’occasions dans la raquette et à 3pts.
- Vision du jeu élite.
- Lanceur de contre-attaque.
- Passes dans les secteurs étroits.
- Passes sur P&R.
- Force brute.
- Drives phsiques.
- Créateur d’espace dans la raquette.
- Finition près du cercle.
- Jeune.
❌ FAIBLESSES
- Tir extérieur à développer.
- Attaque unidimensionnelle et prévisible.
- Prise de risque et déchet dans le jeu de passe.
- Physique : manque d’athlétisme.
- Défense sur on ball et off ball.
- Manque d’investissement défensif.
- Faible volume de matchs disputés.
PREDICTION DRAFT 2021
Début de deuxème tour (places 35-45)
Équipes potentiellement intéressées : Chicago Bulls, Utah Jazz, Houston Rockets
Daishen Nix est un créateur bien au-dessus de la moyenne et c’est probablement cette qualité qui peut le faire monter au premier tour. Si une équipe pense pouvoir l’aider à façonner son physique, elle n’hésitera pas à tenter le coup. Les Bulls cherchent un créateur depuis longtemps, Nix ne sera pas prêt rapidement, mais c’est clairement le profil qu’ils recherchent. De la création en sortie de banc aiderait également le Jazz, mais l’option la plus plausible reste Houston qui a du temps pour développer le gamin de l’Alaska.
NOTE DU CCS* : Tier “Fin de rotation”
Au moment d’écrire ces lignes, Daishen Nix ne mérite pas plus que notre Tier 6. Son physique, son athlétisme, son tir extérieur et surtout sa défense inquiètent, à juste titre. MAIS. Si Nix arrive ne serait-ce qu’à retrouver sa forme de fin de high school, il peut devenir un paris très intéressant. Son pouvoir de création (pour les autres) est probablement le plus haut de cette cuvée. Rien que pour ça, il mérite l’attention des franchises.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Superstar » ou l’équivalent d’un talent générationnel capable de changer le destin d’une franchise, voir de la ligue.
Groupe 2 : Tier « All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un franchise player.
Groupe 3 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 4 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 5 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle définit.
Groupe 6 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 7 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.