La draft, cet événement annuel qui permet aux franchises du sport américain de se renouveler. La NFL ne déroge pas à la règle et le 29 avril prochain, une nouvelle classe de joueurs sortant de l’université sera repêchée et rentrera dans la grande ligue. Entre, choix judicieux, coup du sort, déceptions, le tout saupoudré d’un soupçon de chance, cette année sera encore une fois l’apogée de l’intersaison. Le CCS se mobilise pour vous préparer au mieux à la prochaine draft avec la présentation de profils détaillés des plus gros espoirs, mais aussi de bons coups que l’on pourrait trouver plus tard dans l’événement. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NFL.
Rappel :
Potentiel : Tier S = All Pro, Tier A = Excellent starter, Tier B = Starter, Tier C = Joueur de rotation, Tier D = Practice Squad
Early rounder : Eric Stokes, need for speed
Eric Stokes était cette année le cornerback numéro 1 de l’université de Georgia. Il a oscillé entre le très bon et le vraiment moyennasse selon les match-ups qui se sont présentés. S’il n’arrive pas comme un premier tour assuré à la draft c’est à cause de cette inconstance dans son jeu qui lui fait tant défaut.
Le point fort : la vitesse
Plusieurs fois durant le processus pré-draft, Stokes a couru des 40 yards dash en dessous des 4.3. De quoi affoler les scouts qui ne pensaient pas le joueur si rapide sur les vidéos. Cet attribut physique lui donne un avantage non négligeable dans ses duels avec n’importe qui. Qui plus est, il est bon de rappeler encore une fois qu’un tel atout n’est pas facilement (pas du tout ?) coachable, et donc les joueurs avec des gènes qui leur procurent des avantages que ce soit en vitesse ou puissance sont toujours préférés par rapport à des profils plus doués techniquement mais moins « physique ».
Le point faible : vision
Eric Stokes est souvent perdu lorsqu’il doit trouver le ballon. Ses yeux se perdent entre son joueur et le ballon, il panique et ne sait plus quoi faire. Tout cela engendre des petits problèmes comme une séparation un poil trop importante, une difficulté à fermer l’espace sur le défenseur et des plaquages ratés, alors que Stokes est un excellent plaqueur. Il faudra discipliner ce travail des yeux en NFL.
La note du CCS : Tier A
Avec un peu de travail, Stokes pourrait devenir un bon CB1 ou un excellent CB2 en NFL. Il pourrait même sortir du chapeau au premier tour avec des équipes demandantes au poste. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne passera pas le deuxième tour vendredi prochain.
Mid rounder : Tylan Wallace, potentiel inconnu
Tylan Wallace était le receveur « star » des Cowboys d’Oklahoma State l’an dernier. Enfin « star », il faut le dire bien vite quand on voit sa sous-utilisation. OSU s’est appuyé sur son jeu de course la majorité de la saison (surprenant pour une équipe de BIG XII), la faute à un Sanders, le quarterback, décevant. C’est un peu l’inconnu sur le niveau réel de Wallace à l’aube de la prochaine draft, mais on peut tout de même déceler des attributs intéressants chez le joueur.
Le point fort : ball skills
Quand il s’agit de reconnaître un angle d’attaque, de suivre le ballon des yeux, et de catch, Wallace est imbattable. Il a attrapé un nombre de ballon contestés ou avec une marge d’erreur infime face aux cornerbacks adverses qu’il est passé maître dans l’art de jouer au dessus de la tête de ses adversaires. On peut aussi mettre en évidence sa dureté au point de contact et sa compétitivité toujours au rendez-vous
Le point faible : séparation
S’il est devenu aussi fort dans le domaine exposé précédemment c’est aussi et en grande partie du fait de la faible séparation que le joueur crée. En effet, Wallace n’a pas la vitesse et/ou la qualité technique de route running nécessaire pour créer de la séparation constamment. Un défaut difficilement coachable pour la vitesse mais qui pourra être amélioré pour les tracés courus.
La note du CCS : Tier B
Wallace a été limité par son QB et son système « Air Raid » à OSU. Il n’a pas pu montrer tout son potentiel sur les releases et les routes courues toujours stéréotypés. De même, il n’a joué que dans le rôle du receveur extérieur à droite de l’attaque. En NFL, une transition dans le slot pourrait répondre beaucoup mieux à ses capacités naturelles. Tylan connaîtra les joies d’une sélection à la draft, probablement à partir du 3ème tour.
Mid rounder : Ifeatu Melifonwu déploit ses ailes
Ifeatu Melifonwu a passé sa carrière universitaire à couvrir les extérieures de la défense de Syracuse. Au Senior Bowl, beaucoup d’équipes ont découvert un joueur pas seulement physiquement dominant mais aussi avec de bonnes bases techniques. Sa côte a alors grimpé en flèche pour se présenter aujourd’hui avant la draft comme un des CB avec un gros upside.
Le point fort : le physique
Melifonwu est rapide, assez puissant mais surtout, il est diablement longiligne. Avec ses grands bras, il dissuade et couvre une grande zone en défense de passe. Ses mensurations vont faire rêver beaucoup de defensive coordinators surtout ceux qui jouent dans des systèmes de zones plus que de man coverage. Ses capacités de dissuasions au moment du catch sont terrifiantes pour les attaquants
Le point faible : plaquage
Quel dommage que Melifonwu ne soit pas un grand plaqueur, il aurait été un possible premier tour sinon. Ifeatu ne comprends pas les angles d’attaque, il n’as pas non plus la technique adéquate au contact pour amener son adversaire au sol, dommage avec un tel physique. Maintenant, tout n’est pas à jeter, une progression notable dans le secteur a eu lieu entre les saisons 2019 et 2020 de quoi donner des motifs d’espoir pour le joueur.
La note du CCS : Tier C
Melifonwu présente un profil intriguant et encore une fois convoité par la NFL. Il sera vraisemblablement dans les discussions du 2nd tour même si, son niveau pour l’instant reflète plus celui d’un joueur du 3ème et 4ème tour. Il est aussi possible de voir Melifonwu comme un possible safety en NFL. Un big body qui dans un système de cover 2 pourrait briller.
Mid rounder : Josh Palmer, receveur complet
Entre les problèmes de sacs McDonald, les résultats toujours plus mauvais, un QB qui ne répond pas aux attentes… Jouer pour les Volunteers du Tennessee n’est pas une tâche facile. Pourtant certaines individualités sont sorties du lot. C’est le cas du receveur Josh Palmer qui, notamment contre Bama, s’est mis en évidence. De quoi lui donner un certain crédit à l’orée de la draft.
Le point fort : les mains
Josh Palmer a les mains sûres. Pas spécialement les meilleures du plateau mais au moins dans le haut du panier. Il faut dire qu’avec les ballons qu’il recevait, le joueur a eu tout le plaisir de faire valoir ses qualités d’attrapeur. Palmer sait parfaitement repérer le ballon, ajuster son corps dans les airs et réussir tous types de catch contestés ou non. Il n’a échappé que 9 ballons dans sa carrière universitaire sur 190 passes dans sa direction. Un bon ratio.
Le point faible : après la réception
Si l’on s’appuie une nouvelle fois sur les statistiques, Josh Palmer gagne en moyenne 2,6 yards après réception. Autant dire 0. Le receveur n’a pas montré des capacités d’évitement, de mouvements, dignes d’un receveur tout juste moyen dans le secteur. Il faut dire qu’il n’a aussi jamais reçu de ballons dans de bonnes conditions pour performer en YAC.
La note du CCS : Tier B
Josh Palmer a le potentiel pour devenir une cible plus qu’honnête dans une attaque NFL bien huilée. Son impact nul dans les équipes spéciales pourrait néanmoins le desservir un peu au moment de sa sélection. Un repêchage au début du 3ème jour est à envisager.
Late rounder : Cade Johnson, profession speedster
Chez les Jackrabbits de South Dakota State, université de FCS, un joueur s’est montré à son avantage en 2019, Cade Johnson. Son niveau de jeu a été tel qu’il a aujourd’hui suffisamment de confiance pour aller au repêchage avec des ambitions. Et ce n’est pas difficile de voir pourquoi sur ses matchs.
Le point fort : la vitesse
C’est clairement l’arme principale de Cade Johnson. Le joueur fait tout à une vitesse folle. Ainsi il se crée facilement de la séparation pour réussir des catchs faciles downfield. Il peut aussi prendre le ballon proche de la ligne de scrimmage et gagner beaucoup de yards à la course. Bref rien que par cet atout, Johnson est un playmaker.
Le point faible : le physique
Comme beaucoup de receveurs catégorisés comme des slots, Cade est un peu frêle et petit par rapport aux standards NFL. Et on connaît aujourd’hui la réticence des équipes NFL a repêché les joueurs avec sa stature dans les premiers tours de la draft. Dommage car hormis cela, Johnson est un receveur très complet.
La note du CCS : Tier C
Cade Johnson court bien ses tracés, crée de la séparation et a des mains sûres. Il est probablement le plus abouti des receveurs qui gravitent avec un tel profil à se présenter à la draft (et ils sont nombreux). Seulement juste de par son gabarit il faudra attendre probablement le 5ème tour pour voir son nom sortir. Pourtant Johnson peut aussi apporter en tant que Kick Returner.