NBA

TJ McConnell : Le travailleur de l’ombre

Si la réussite d’une franchise passe très souvent par la présence d’un ou deux gros talents, il est également primordial de pouvoir compter sur de bons roles players. Ces joueurs qui connaissent leur rôle, font souvent le “sale boulot” et attirent beaucoup moins la lumière que leur franchise player. Ils sont pourtant essentiels au bon fonctionnement de leur équipe et méritent d’être mis en valeur. C’est le cas d’un petit meneur de poche de l’Indiana : TJ McConnell. Comment un simple remplaçant, n’ayant jamais dépassé les 8pts/match et cumulant moins de 10 titularisations sur les 4 dernières saisons peut devenir le rouage essentiel d’une équipe en lutte pour les playoffs? Décryptage. (image : indycornrows)

TJ le gestionnaire

Si les Pacers d’Indiana déçoivent cette saison, ils peuvent se reposer sur l’excuse des absences. Entre la blessure pour toute la saison de Warren, l’échange d’Oladipo pour un Caris LeVert pas directement apte à jouer, les petits bobo de Lamb, Sabonis ou encore Turner, c’est peu dire que la saison des Pacers est un véritable chemin de croix. Dans ce marasme, un petit lutin fait pourtant la meilleure saison de sa carrière. En effet, à 28 ans, Timothy John McConnell semble être en plein dans ce qu’on appelle plus communément “son prime”. Autrement dit, au summum de sa carrière. On retient ses performances aux interceptions bien-sûr, qu’on détaillera plus bas, mais TJ McConnell a prouvé au fil de sa carrière, et confirme cette saison qu’il est bien plus que ça.

Points, rebonds, interceptions, contres, nombre de tirs tentés (et mis), pourcentage au tir… McConnell a amélioré quasiment la totalité de ses statistiques personnelles qui sont désormais ses meilleures en carrières. Mais l’une retient particulièrement notre attention. TJ McConnell, meneur remplaçant, ne jouant que 25min/match, tourne cette saison à… 6,6 ast/match ! En plus d’égaliser sa meilleure marque en carrière (il avait fini sa saison sophomore avec la même moyenne mais il avait un temps de jeu légèrement plus élevé et était titulaire d’une équipe de Philadelphie avant-dernière de sa conférence), TJ se place dans le top 15 des meilleurs passeurs de la ligue (14e pour être exact). Mais ce qui rend son classement encore plus invraisemblable est le fait qu’il est entouré de joueurs titulaires, jouant tous plus de 30min par match (hormis Rubio) : Classement des meilleurs passeurs de NBA en 2020/2021.
Vous l’aurez compris, McConnell est ce type de meneur back-up qui peut gérer une attaque mieux que la moitié des meneurs titulaires de NBA, en atteste ses 43 matchs avec au moins 5 passes décisives cette saison, dont 8 matchs avec au moins 10 assists et son ratio ast/to de 3,5 !

Crédit : spox.com

TJ le pickpocket

Maraudeur, nom commun, masculin : Désigne une personne effectuant des vols, des larcins. Synonyme : Timothy John McConnell.

TJ est bien plus qu’un faire-valoir dans son équipe. Ce type de joueur est rarement mis sous le feu des projecteurs. Mais ce qui a poussé McConnell sur le devant de la scène cette saison, c’est bien évidemment son record en carrière au nombre d’interception sur un match. 10 interceptions sur un seul match, rien que ça (avec 16 points et 13 passes décisives, mais c’est un détail). Evidemment, le petit bandit de l’Indiana a fait une entrée fracassante dans les annales de la ligue avec cette statistique. En effet, après les 11 interceptions en un match de Kendall Gill, les 10 ballons volés par TJ lors de ce match face aux Cavs (le 3 mars 2021) le place à la 2e place du classement du plus grand nombre d’interception sur un match NBA. Ils ne sont que 18 joueurs à l’avoir fait dont seulement trois depuis 2009 (Draymond Green en 2017 et Lou Williams en 2018).

Revenons à la NBA un peu plus actuelle. Là aussi, TJ se démarque dans cet aspect si particulier qu’est l’interception. Joueur ayant le plus gros total d’interception sur la saison (109 à l’heure où ses lignes sont écrites), il est également le 2e meilleur joueur de la ligue au nombre de steal/match avec 1,9 interceptions/match. Le premier? Un certain Jimmy Butler qui tourne à 2,1 ballons volés/match.
Mais qu’est-ce qui différencie McConnell des autres joueurs de ce classement? TJ McConnell est le seul joueur du top 8 de ce classement à jouer moins de 30min/match. Et les Pacers en sont bien contents car, même s’il en n’est pas l’unique responsable, la progression de McConnell a permis à la franchise de passer de la 20e à la 4e place au classement des équipes faisant le plus d’interceptions, et ce, malgré l’absence sur toute la saison de leur meilleur intercepteur de la saison dernière, TJ Warren.
Toutes ces statistiques montrent la capacité du joueur à bien lire et couper les lignes de passes, à avoir les mains actives. Le joueur fait preuve d’un fort QI défensif et ce n’est pas pour rien qu’il est le 2e joueur à générer le plus de déviation sur les lignes de passes (3,6/match), en compagnie de gros défenseurs reconnus comme Robert Covington ou Ben Simmons par exemple.

Credit: insidebasket

Un bon rôle player qui ne fait pas de vague mais qui est bien présent tous les soirs, qui fera le sale boulot pour soulager son franchise player, qui peut défendre mais aussi gérer une attaque. TJ McConnell est agent libre cet été, sort de sa meilleure saison en carrière après un contrat de 2 ans à 3,5M/an. Sur un poste de meneur où les remplaçants de bonnes factures se font rares, le petit lutin des Pacers devraient recevoir beaucoup d’offre plus ou moins juteuses en fonction de la compétitivité de la franchise. Alors, messieurs les GMs, vous êtes prêts à donner combien à ce type de meneur back-up?

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