Ligue 1

Monaco – PSG : L’explication finale

Ce soir à 21h15 se joue une des affiches les plus excitantes de la saison. Au Stade de France, Paris et Monaco vont s’affronter pour le sacre en Coupe de France. Au-delà du prestige amené par cette coupe dans l’armoire à trophée d’un club, cette confrontation est d’une très grande importance pour ces deux formations engagées dans le sprint final en championnat.

Le contexte :

C’est un match qui va probablement se jouer sous haute tension, tant cette finale revêt bien des enjeux. Pour les Monégasques, il s’agit d’aller glaner un titre en Coupe de France qui leur échappe depuis 30 ans, mais aussi de magnifier leur superbe saison. Toujours engagé dans la course à la Ligue des Champions, avec un déplacement compliqué contre Lens le weekend prochain, Monaco ne compte pas prioriser le championnat à en croire Ben Yedder. “Il faudra tout mettre dans ce match car c’est une finale. Nous avons très envie de la gagner. On devra être unis, ambitieux, solidaires et rester forts collectivement”; a déclaré le capitaine monégasque hier en conférence de presse.

Côté PSG, l’enjeu est tout aussi voire plus élevé. L’affrontement de ce mercredi soir est l’avant dernière chance de sauver sa saison pour le club de la capitale. Si jamais le PSG s’incline et à moins d’une contre performance de Lille en championnat, le club peut vivre sa première saison blanche depuis 2012. Même s’ils se sont rassurés le weekend dernier avec une victoire 4-0 contre Reims, les Parisiens, à l’image de Marquinhos, se montrent méfiants avant d’affronter une équipe qui les a déjà battus deux fois cette saison. “Si on regarde les matchs précédents face à Monaco, on a fait de bonnes choses dans les deux, même si on a perdu. On doit améliorer certaines choses. Je pense que Monaco est une équipe qui a été très efficace au Parc, ils ont bien défendu, bien couru et ont profité de leurs occasions. Nous devons être vigilants avec ça, casser les lignes, se créer des occasions et marquer des buts. Ce sera un beau match.” a confié le Brésilien en conférence de presse.

Les clés du match :

Déjà défait deux fois par les Monégasques, les Parisiens seront sûrement gonflés à bloc au moment d’entrer sur le terrain. Face à une des organisations offensives les plus cohérente du championnat, le PSG aura fort à faire. D’autant plus que Presnel Kimpembe et Neymar sont tous deux suspendus pour la rencontre. Si le forfait du numéro 10 est bien évidemment préjudiciable, l’absence du défenseur central va sans doute pousser Pochettino à aligner Kehrer, puisque Diallo se remet tout juste d’une gastro entérite. De plus, ces probables absences risquent de forcer le technicien argentin à titulariser Bakker dans le couloir gauche. Volontaire mais friable, le jeune latéral hollandais va devoir être particulièrement vigilant dans son 1v1 avec Gelson Martins. Face au 3-4-2-1 des monégasques, le repli des ailiers parisiens pour venir soutenir les latéraux sera primordial. Surtout que les couloirs ainsi que l’espace dans le dos des latéraux, ont été les vrais points faibles des Parisiens lors de leurs deux dernières confrontations avec les monégasques. Une faille qui s’est aussi illustrée en demi-finale de Ligue des Champions. Il ne serait donc pas surprenant de voir Monaco pilonner les couloirs parisiens. Cette capacité à contrôler les couloirs monégasques ne pourra d’ailleurs pas se faire sans le travail des milieux parisiens. Ils auront la lourde tâche d’empêcher Ben Yedder, Volland et Golovin d’être servis entre les lignes et ainsi de stopper la création de décalages.

Les milieux parisiens sont trop loin de Ben Yedder et Diop qui aspirent la défense. Mbappé ne fait pas l’effort de revenir compenser et Aguilar à le champ libre. (Source Illustration : Youtube Ligue 1 Uber Eats)
Tout le bloc parisien est en retard et Aguilar est laissé libre au second poteau. À la fin de l’action, Monaco ouvre le score. (Source Illustration : Youtube Ligue 1 Uber Eats)

L’autre clé du match sera bien évidemment la capacité des parisiens à contourner la paire tentaculaire Fofana-Tchouameni, mais également le bloc monégasque dans son ensemble. Si les jeunes milieux de terrain ont rayonné en février dernier, c’est en réalité toute l’animation du bloc de Niko Kovac qui a complètement fait déjouer le PSG. Pourtant habitués à ouvrir le jeu et à presser très haut, lors de cette rencontre, les monégasques ont évolué en bloc bas. Ils ont ainsi parfaitement bloqué l’axe du terrain, ne totalisant que 25% de possession au coup de sifflet final. Même si cette animation peut être considérée comme minimaliste, lors des 45 premières minutes les joueurs de la principauté ont fait preuve d’une grande agressivité sur le porteur de balle, en particulier sur Paredes. Ainsi, en les privant de leur rampe de lancement, les coéquipiers de Ben Yedder ont pu museler les Parisiens à la construction. Il sera donc intéressant de voir si Niko Kovac va reconduire cette animation où plutôt faire confiance à son équipe qui s’est depuis affirmé comme la 3e meilleure attaque du championnat. Côté parisien, il s’agira donc de faire preuve de créativité mais surtout de précision face au but. Puisque lors de la dernière confrontation entre les deux clubs, sur 10 frappes tentées, les Parisiens n’en ont cadré qu’ une seule. Un total bien trop faible pour espérer faire déjouer l’équipe du Rocher.

Monaco est positionné bas et en nombre dans l’axe, attendant que le jeu passe par Paredes pour monter au pressing (Source illustration : BT Sport)
Une fois la passe vers Paredes faite, Fofona vient presser, le forçant à jouer latéral et bloquant ainsi le progression. Une phase de jeu qui s’est souvent répété pendant le match ( Source Illustration : BT Sport)

Le joueur à suivre :

Ce mercredi soir, il y aura pléthore d’étoiles sur la pelouse du Parc des Princes. Entre Mbappé, Di Maria, Volland ou encore Ben Yedder, il est dur de faire son choix. Pourtant, le joueur à suivre pour cette finale est sans doute Golovin. Difficile de ne pas être frustré par la carrière et la saison du Russe jusqu’ici. Trop souvent embêté par un physique récalcitrant, le milieu de terrain monégasque survole pourtant le championnat lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens. En témoigne son ratio de passe décisive qui est tout simplement le plus élevé de Ligue 1. En 20 matchs, le Russe a délivré 9 offrandes pour ses coéquipiers, soit un ratio de 0,45. Ce soir, sa capacité à jouer juste, à tenir le cuir mais aussi à attaquer les espaces avec ou sans ballon, peut-être un atout primordial pour aider son équipe à se sortir du pressing parisien. De plus, sa précision dans les trentes derniers mètres ainsi que sa superbe qualité de frappe peut lui permettre d’être décisif dans un match où Monaco doit se montrer létal dans le dernier geste. En forme avec 1 but et 1 passe lors du match précédent contre Rennes, le retour de Golovin tombe à pic pour Kovac et sa troupe. 

Un enjeux monstre, des joueurs de talents et un esprit de revanche, tout est réuni pour que l’on puisse assister à un grand spectacle lors de cette finale de Coupe de France. Une fois le coup d’envoi donné, ce sera aux 22 acteurs de faire le travail, mais une chose est sûre, on a hâte d’y être.

Source photo : Icon Sport

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