NBA

Où en sont les rookies draft&stash ?

Parfois, certaines franchises NBA récupèrent un jeune à la draft mais faute de place dans le roster ou de besoin dans l’immédiat, ce joueur se retrouve à passer une saison loin des États-Unis. On appelle ça le “draft&stash”. Cette saison, ils étaient cinq à avoir été drafté en 2020 puis “stash” afin de continuer leur développement loin de la NBA. Certains ont crânement joué leur chance de montrer qu’ils pouvaient évoluer en NBA. Pour d’autres, ce fut plus compliqué de trouver du temps de jeu en Europe. Retour sur la saison de ses cinq jeunes et de leur avenir plus ou moins sombre dans la Grande Ligue américaine.

Leandro Bolmaro

Leandro Bolmaro, drafté en 23e position par les Minnesota Wolves et évoluant cette saison au FC Barcelone. Crédit : BasketUSA

Leandro Bolmaro, 20 ans, SG/SF, Minnesota Timberwolves/FC Barcelone.

Commençons par celui dont le rêve NBA semble le plus proche. En effet, drafté en 23e position lors de la draft 2020 par les Minnesota Timberwolves, Leandro Bolmaro a déjà reçu un message clair de la part du président des opérations basket des Wolves, Gersson Rosas : Leandro Bolmaro jouera en NBA la saison prochaine. Même si le temps de jeu est resté assez limité, le joueur argentin a tout de même pu profiter pleinement de cette saison supplémentaire en Europe pour confirmer les espoirs placés en lui. Il en a même profité pour remporter, tout récemment, le trophée de “joueur le plus spectaculaire” de la ligue espagnole (pas de jugement, un trophée est un trophée). Une année de plus avec des professionnels aguerris, dans un club catalan qu’on ne présente plus dans le gratin du basket européen et surtout, 27 matchs joués en Euroligue, l’une des compétitions les plus prestigieuses et relevées dans le monde du basket. Sans être exceptionnelles, les statistiques sont intéressantes.

En ligue espagnole, Bolmaro tourne à 6,5pts / 1,5rbds / 1,8pad à 50% au tir et un très joli 46% à 3pts sur 15min/match.
En Euroligue, le temps de jeu est plus restreint et forcément, ça se ressent dans les statistiques : 2,9pts / 1rbd / 1,2pad à 41% au tir et 42% à 3pts, le tout en 8,7 minutes par match.

Fort de cette expérience supplémentaire chez les pros qui lui aura apporté sûrement plus qu’une pige en G-League, Leandro Bolmaro va donc débarquer dans le Minnesota dès cette intersaison. Dans une équipe jeune, l’argentin aura l’opportunité de se faire sa place et son apport au scoring et au playmaking pourrait aider les Wolves, eux qui peuvent potentiellement perdre leur choix de draft 2021 au profit des Golden State Warriors.

Yam Madar

Yam Madar, meneur de l’Hapoel Tel Aviv, drafté par les Boston Celtics en 2020. Crédit : Celtics Wire

Yam Madar, 20 ans, PG, Boston Celtics/Hapoel Tel Aviv

Parmi les 5 joueurs passés au crible aujourd’hui, Yam Madar est probablement celui qui a le plus progressé. Drafté en 47e position par les Boston Celtics, il était déjà prévu que Yam Madar rempile une saison de plus dans son club de l’Hapoel Tel Aviv, en Israël. Et bien lui en a pris. Aimé des coachs et des scouts pour son mental de compétiteur, sa défense en 1v1 et ses qualités de créateur, Yam Madar a utilisé cette saison de développement pour effacer des doutes sur un point qui le privait jusqu’à maintenant d’une place dans un roster NBA : Le tir. Après deux saisons chez les pros à moins de 30% à 3pts, à peine 80% aux lancers-francs et moins de 45% au tir, le meneur israélien a progressé de bien belle manière. Ses statistiques au tir cette saison ? 45,9% au tir, 40,5% à 3pts et 84,7% aux LFs. Des statistiques bien plus reluisantes et dignes d’un joueur NBA.
Le tout avec des chiffres très intéressants dans les autres compartiments du jeu : 16,6pts / 2,8rbds / 5,2pads / 1,3ints en 32,8min/match. Bien-sûr, il est important de préciser que le niveau de jeu de la ligue israélienne n’est pas le même que l’Euroligue ou la NBA. Toujours est-il que le gamin ne cesse de progresser, d’année en année, lui qui évolue avec des pros depuis désormais trois saisons.

Yam Madar sort donc d’une très belle saison avec son club de l’Hapoel Tel Aviv. Mais quid de son avenir en NBA? Si pour un joueur drafté en 47e position, le rêve NBA est très souvent éphémère, le meneur israélien pourrait bien tirer profit d’une situation étrange chez les Boston Celtics. En effet, Tremont Waters arrive à la fin de son 2-Way Contract et ne sera pas renouvelé. La franchise celte a déçu cette saison et du mouvement pourrait avoir lieu à l’intersaison avec, dans le viseur des fans (et du front office?) le meneur Kemba Walker. Ajoutez à cela un Marcus Smart en dernière année de contrat et vous avez là trois meneurs dont l’avenir au sein des Celtics est très incertain. De quoi ouvrir une petite porte par laquelle Yam Madar pourrait se glisser, probablement avec un Two-Way Contract dans un premier temps.

Marko Simonovic

Marko Simonovic, drafté en 44e position par les Chicago Bulls et évoluant cette saison au Mega SoccerBet en Serbie. Crédit : ontapsportsnet.com

Marko Simonovic, 21 ans, C, Chicago Bulls/Mega SoccerBet.

Encore un joueur drafté qui sort d’une belle saison Outre-Atlantique. Dans son club serbe du Mega SoccerBet, Marko Simonovic s’est épanoui malgré une saison sans compétition européenne. Mais comme beaucoup de jeunes évoluant dans ce genre d’équipe, Simonovic fréquente le monde professionnel et des adultes depuis longtemps. Cette saison, Simonovic c’est très costaud. 15,8pts / 9,1rbds / 5 pads / 1,1ints / 1,6ctrs à 47,5% au tir, 35% à 3pts en 31,6min/match. C’est d’autant plus impressionnant quand on connait la composition des joueurs du Mega SoccerBet. Petrusev, Jovic et Cazalon pour ne citer qu’eux. Réussir à s’imposer comme l’un des leaders de son équipe, à 21 ans et avec une armée de talent autour de lui, c’est très fort.

Avec son potentiel de stretch five protecteur de cercle, Marko Simonovic a un profil très intéressant pour les franchises NBA. Et au vue des mouvements orchestrés par Karnišovas (vice-président des opérations basket des Bulls de Chicago) lors de la trade deadline et de la situation contractuelle d’une majorité des joueurs des Bulls, il y aura des places à prendre dans l’effectif de Chicago à l’intersaison. Avec les départs de Gafford et Carter Jr, il ne serait pas insensé d’ajouter un pivot dans cette rotation. Et pourquoi pas un européen, bien connu par Karnišovas? Réponse cet été, mais vu le profil du gamin, il n’y aurait rien d’étonnant à le voir évoluer avec le maillot des Bulls la saison prochaine.

Justinian Jessup

Justinian Jessup, ailier des Golden State Warriors, évoluant cette saison en Australie aux Illawarra Hawks. Crédit : mercurynews.com

Justinian Jessup, 23 ans, SF, Golden State Warriors/Illawarra Hawks (Australie).

Qui d’autre que les Warriors de Golden State pour drafter l’ailier de Boise State? Non pas que Jessup ne méritait pas d’être drafté, loin de là, mais son profil semblait parfaitement correspondre au jeu de Steve Kerr. Un ailier spécialiste du shoot extérieur. Cependant, il décide d’aller faire une pige en Australie afin de continuer son développement avant de revenir tenter sa chance dans la grande ligue. Pas de chance pour les Warriors qui perdent Klay Thompson pour toute la saison quelques semaines plus tard. Jessup aurait pu donc avoir sa chance cette saison. Justinian n’a pas perdu une année pour autant. Cette saison, il tourne à 13,9pts / 3,8rbds / 1,7pads / 1,2ints à 43,8% au tir dont 36,2% à 3pts en 30,6min/match. Si les stats pures semblent avoir décliné par rapport à sa saison senior à Boise State, il faut noter que Jessup n’a pas les mêmes minutes et les mêmes responsabilités offensives qu’en NCAA. Il est également important de souligner qu’évoluer en NBL (ligue australienne), bien que n’étant pas la la ligue la plus relevée du monde, reste un très bon moyen de progresser et de travailler auprès de joueurs adultes et professionnels (ce qui n’est pas toujours le cas en NCAA).

Avec seulement deux agents libres la saison prochaine et un Klay Thompson qui devrait faire son retour, il est délicat de savoir ce que va faire le front office de Golden State autour du cas Justinian Jessup. Toujours est-il que c’est un spécialiste du tir extérieur qui sait être décent défensivement. Un profil très apprécié dans la NBA actuelle et encore plus chez les Warriors. Même si les statistiques ne font pas forcément sauter au plafond, Justinian a pu bénéficier d’une année d’expérience dans un monde pro avec et contre des joueurs vétérans et aguerris. Chose dont ne bénéficient pas forcément les joueurs de G-League et qui pourrait peser dans la balance lorsque Bob Myers devra construire son effectif pour la saison 2021-2022.

Vit Krejci

Vit Krejci, meneur de Saragosse en Espagne. Drafté en 37e position par le Thunder d’Oklahoma City. Crédit : eurohoops

Vit Krejci, 20 ans, PG, Oklahoma City Thunder/Casademont Zaragoza (Espagne).

Au tour du dernier joueur draft&stash de la cuvée 2020. Si on l’aborde en dernier. Ce n’est pas parce qu’il est moins talentueux que les autres mais tout simplement parce qu’il s’est présenté à la draft en étant blessé et qu’il est toujours en phase de rééducation. En janvier 2021, il a quitté son club en Espagne pour rejoindre l’équipe de G-League affilié au Thunder d’OKC. Il n’y jouera aucun match.

Pas grand chose à tirer donc de sa saison blanche si ce n’est que le joueur semble déterminé à intégrer la NBA rapidement, en commençant par la G-League. Dans un roster du Thunder où la moyenne d’âge est d’environ 14 ans et où chacun ou presque a encore tout à prouver, Krejci devra batailler mais sa mentalité de bourreau du travail pourrait lui permettre d’obtenir des minutes pour montrer son talent. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Des joueurs en nettes progressions, d’autres qui semblent prêts au niveau basket ou mental pour s’attaquer à leur rêve NBA, c’est peu dire que cette cuvée de draft&stash est toute aussi intrigante que talentueuse. Toutefois, rares sont les joueurs qui ont réussi à percer en NBA sur le long terme après avoir été “stash”. Rares, mais pas inexistants, en attestent Kukoc, Bogdanovic ou encore un certain… Manu Ginobili. Ils restent jeunes et le temps doit faire son travail, en espérant voir ses petits jeunes débarqués rapidement dans la grande ligue, la prouesse ne serait que plus belle.

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