Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2021 est la nouvelle date importante pour les prospects NCAA et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
Keon Johnson
Date de naissance : 10 mars 2002 – Classe : Freshman
Université : Tennessee (SEC) – Bilan 2020/2021 : 18v/9d
Poste : Arrière/ Ailier (#45)
Mensurations
Taille : 196 cm – Poids : 84 kg – Envergure : 204cm
Statistiques saison
12 matchs joués // 11,3 pts // 3,5 reb // 2,4 ast // 1,1 stl // 0,4 blk
25,5 minutes joués/match // 44,9% FG // 27,1% 3pts // 70,3 % FT // 2,6 Tov // 2,3 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Incroyable histoire que celle de Keon Johnson. Né d’une mère basketteuse et qui fut en son temps deux fois All SEC avec Auburn, petit, Keon a longtemps hésité entre le basket et le baseball. Le sport à la batte tenait même la corde chez le jeune Keon vu qu’il passait ses étés à y jouer avec ses amis, mais l’héritage familial, ainsi que l’absence d’un programme baseball sérieux dans sa High School l’a convaincu de s’impliquer corps et âme le sport inventé par le Docteur Naismith. La vie étant parfois capricieuse, la carrière sportive de Johnson a failli ne jamais exister. Alors qu’il venait d’intégrer The Webb School (petite école au fin fond du Tennessee dans un village de moins de 1000 habitants nommé Bell Buckle situé au sud de Nashville) Keon subit un accident avec perte de connaissance et fracture ouverte de quatre de ses doigts, son salut viendra des soins intensifs qui lui éviteront l’amputation. Webb School n’existe sur aucune carte sportive et évolue en deuxième division, ce qui n’empêche pas Johnson de remporter par deux fois en 2018 et 2019 le titre honorifique de Tennessee Mr Basketball. A cause d’une blessure au ménisque il ne joue que 5 matchs lors de sa saison sénior, suffisant pour être reconnu unanimement comme une recrue 5 étoiles par les sites spécialisés. Convoité par des programmes tel que Virginia et Ohio State, Keon choisira l’option locale avec les Vols de Tennessee. Il se dira séduit par “le discours honnête de coach Barnes”.
D’un point de vue collectif on ne va pas s’attarder outre mesure sur la saison des Volunteers qui a été largement évoqué dans le profil de Yves Pons. On notera juste l’acclimatation progressive de Johnson, lui qui commença sa saison en sortie de banc. C’est aussi le joueur qui jouira en fin de saison du plus de latitudes offensives pour s’exprimer dans l’attaque martiale de Rick Barnes. Annoncé par beaucoup comme un “top ten” pick, comment expliqué l’engouement autour du freshman alors qu’il ne “pèse” que 11,2 points par match ?
DESCRIPTION DU JOUEUR
Attention athlète ! Alors oui les grincheux pointeront son appartenance à la famille des phasmes avec ses 84 kilos tout mouillé mais il est bon de rappeler que les prospects ont rarement un physique de prof de cross fit.. Sur tout le reste Keon a des outils basket, une belle envergure, vitesse de pied incroyable, détente avec la tête au niveau de l’arceau et un gros moteur. Il coche toutes les cases du prospect intriguant physiquement pour les scouts NBA. Mieux il excelle dans sa capacité de réaction dans les phases de transition que cela soit pour se projeter en attaque ou revenir en défense, chose qui s’apprend difficilement.
C’est sans doute un poil cliché, mais comme souvent les prospects “made in UT” savent défendre. Johnson ne fait pas exception. Il y a beaucoup de chose a aimer chez lui. Sa défense sur porteur est très bonne, bien aidé par sa vitesse de pied, il a la bonne idée de rester devant son attaquant, tout en mettant une pression physique et en ayant des mains actives. Il conteste aussi nombre de tirs grâce à son envergure et son intelligence de jeu sans se jeter comme un fou et donc sans faire de fautes. Même si physiquement on est plus près de Snoop Dog que de Fifty cent il résiste étonnement bien aux écrans qu’il subit, trouvant bien souvent un moyen de se faufiler pour continuer à harasser son adversaire. Sur la défense non porteur il sent bien le jeu, et se trouve bien souvent sur les lignes de passes. Il a montré aussi une capacité à couper complétement un joueur du ballon par séquence et son effort est constant, pour ne rien gâcher, il semble en plus à l’aise sur les “aider/reprendre” et autre “close out”. Vous l’aurez compris il y a un potentiel défensif de très haut niveau pour le joueur à l’IGP Tennessee 100 % vérifié.
L’arsenal offensif reste un chantier en construction mais Johnson ne part pas de rien. Les pourcentages peuvent faire peur ( 27% à 3 points, 70 % aux LF) mais ce serait occulté sa faculté à sanctionner à mi distance ou il tourne à un très honorable 42% sur un gros volume (106 tentatives). La technique de tir est plutôt bonne, un vrai tir en extension, même si on a l’impression visuellement que jambes et bras ne travaillent pas exactement en même temps. Le lâcher de ballon se fait assez haut (releasing point) ce qui est est intéressant dans la projection que l’on peut avoir dans la capacité d’un joueur à se créer son tir. L’attaque du cercle en transition est un domaine ou il excelle, bien aidé qu’il est pas ses capacités athlétiques et sa habilité à pouvoir se désaxer. Il se montre aussi extrêmement précieux dans ses cuts, il sent bien le jeu. Sur jeu placé on l’a vu aussi souvent et malgré son coté Oscar ( mais si Oscar, le squelette qui trônait fièrement dans votre salle de SVT pendant vos années collèges…) sur du post up dans la zone intermédiaire ou il a montré une certaine efficacité, grâce à sa vitesse de pieds et son turn around jumper à 4 mètres. Assez curieusement et malgré ses qualités physiques il a eu du mal à créer une vraie séparation dans les 1c1 en cause, un handle moyen et une faculté à se précipiter et à ne pas lire les appuis de l’adversaire, genre d’action qui finissaient souvent par un très mauvais shoot dans la zone intermédiaire. Son IQ reste plutôt bon, en témoigne ses 2,4 assists par matchs, trouvant (souvent en pénétration) le joueur démarqué lorsque le défenseur venait aider (vrais flashs de playmaking). Le plus problématique, par rapport à l’évolution de la NBA, reste le tir à 3 points. Le shoot est lent et les écarts (même en étant “wild open”) étaient parfois colossaux.
Pour finir, Keon Johnson parait vraiment dédié à son d’équipe plus que par son cas personnel, c’est en tout cas ce qu’il ressort de ses interviews lui qui déclarait en avant saison “avoir de grands objectifs pour Tennessee, mais aucun spécifique à titre individuel”. Genre de déclarations qui sonnent bien à l’oreille des coachs.
✔️ FORCES
- Top athlète
- Potentiel pour être un défenseur de très haut niveau
- IQ
- Etat d’esprit
FAIBLESSES
- Shoot d’une manière générale
- Finition au contact
- Physique à muscler
PRÉDICTION DRAFT 2021
Milieu de premier tour (5 – 15)
Equipes potentiellement intéressées : Toronto, Orlando, Washington
Toronto a connu une saison plus que complexe et sera probablement assez haut dans la lottery. De quoi jeter son dévolu sur Keon tant le fit avec Nick Nurse semble évident. Orlando est une équipe qui a appuyé sur le bouton “reset” à la trade deadline, et tout talent sera accueilli les bras ouverts, le coté athlétique de Keon devrait plaire au FO du magic. Si Keon glisse un peu le soir de la draft on imagine les Wizards à l’affut eux qui ont connu toute les peines du monde pour défendre cette saison.
NOTE DU CCS* : Tier « Starter++ »
Keon Johnson est un joueur aux qualités dans la veine des Okoro et Jaylen Brown lors de leurs drafts respectives. Une base athlétique et défensive ultra solide, un jeu offensif à polir. 4/5 ovnis de la draft 2021 empêchent Johnson d’espérer une sélection avant mais l’équipe qui l’accueillera aura un solide prospect. Si Keon développe un tir “alors peut être” un avenir étoilé sera accessible..
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Superstar » ou l’équivalent d’un talent générationnel capable de changer le destin d’une franchise, voir de la ligue.
Groupe 2 : Tier « All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un franchise player.
Groupe 3 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 4 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 5 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle définit.
Groupe 6 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 7 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
Tier « Superstar »
Tier « All-Star »
Tier « Starter ++ »
Jalen Johnson – Isaiah Jackson
Tier « Starter/6ème homme »
Kai Jones – Moses Moody – Sharife Cooper – Corey Kispert – Franz Wagner
Tier « Rotation importante »
Miles McBride – Yves Pons – Jeremiah Robinson-Earl – Greg Brown – Julian Champagnie – Charles Bassey
Tier « Fin de rotation »
Daishen Nix – Herbert Jones – Ochai Agbaji – Ayo Dosunmu – Isaiah Todd – Joe Wieskamp – Marcus Garrett
Tier « G-League/2Way »