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Roland-Garros – Finale : finale improbable, mais tradition respectée.

La coupe Suzanne Lenglen - Ana IVANOVIC / Justine HENIN - 09.06.2007 - Finale Simple Dames - Roland Garros 2007 - Jour 14 - (Photo : Philippe Perusseau / Icon Sport via Getty Images)

Ça y est, nous y sommes, c’est la grande finale dame de Roland-Garros. Et cette année, pour la sixième fois de suite, la coupe Suzanne Lenglen sera soulevée par une nouvelle lauréate. C’est décidément difficile de réussir à maintenir une cadence qui permet de soulever le trophée plusieurs fois d’affilée. Roland-Garros est bel et bien le tournoi le plus indécis chez les femmes, car en 2021, c’est Barbora Krejcikova et Ana Pavlyuchenkova qui créent la surprise en s’offrant leur première finale inédite à 29 ans et 25 ans.
Mais entre la Russe et la Tchèque, laquelle sera couronnée Reine Porte d’Auteuil ? Réponse à partir de 15 h 00 sur les antennes de Francetv.

Deux parcours remplis de gros duels

Pour se qualifier en finale, les deux novices du jour ont dû se défaire de coriaces adversaires. D’un côté, Barbora Krejcikova qui a commencé sa quinzaine par se défaire d’une compatriote, Kristyna Pliskova contre qui elle renversa la situation pour rejoindre la Russe Ekaterina Alexandrova au 2nd tour. 1 h 09 de jeu, 5 petits jeux pour son adversaire et le match était plié. Dominant tout le match, elle trouve son équilibre pour aller défier la numéro 6 mondiale et fiancée de Gaël Monfils, Elina Svitolina. Troisième tour qu’elle gagne facilement, taille patronne, sur le même score que son match précédent (6-3, 6-2). La voilà lancée, elle sort l’Américaine, Sloane Stephens, finaliste à la Porte d’Auteuil en 2018, en ne lui laissant que 2 petits jeux. Elle retrouve une autre Américaine, en la personne de Coco Gauff, à qui est promis un grand futur. Match très accrocheur où elle subit les foudres adverses. Elle sauve 5 balles de set dans le premier set et renverse la tendance en montant d’un cran son niveau dans la fin du tie-break. Une balle de set lui suffit pour faire la course en tête. En pleine confiance, Krejcikova devient injouable et pousse Gauff à lâcher le match (7-6, 6-3). En route pour sa première demi-finale, la tombeuse de la lauréate 2020 se dresse sur son chemin, Maria Sakkari. Krejcikova, sûre de ces forces, s’avance sans complexe. Breakée d’entrée, elle ne perd pas espoir et recolle directement. Après avoir vu 7 breaks dans la première manche, dont 4 en sa faveur, elle empoche ce premier set. La Grecque recolle à un set partout. Dans un troisième set de tous les dangers, Krejcikova retourne la situation en sauvant une balle de match à 5-3 pour s’imposer 9-7, après un combat de folie.

Honorable tableau de chasse que nous propose Barbora Krejcikova. Mais que dire alors de celui de Anastasia Pavlyuchenkova ? Le premier tour de la Russe face à Christina McHale fut une promenade de santé (6-4, 6-0). Le second tour contre Ajla Tomljanovic a été maîtrisé de bout en bout et sans difficultés (6-2, 6-3). La suite en revanche fut bien plus disputée. Pavlyuchenkova retrouve l’une des favorites du tournoi en la personne d’Aryna Sabalenka. Match en trois sets, très disputé, qui voit la Russe remporter le match sur une bulle dans la dernière manche (6-4, 2-6, 6-0) pour retrouver la Biélorusse, Victoria Azarenka en 1/8. Non, sans difficulté, elle a une nouvelle fois besoin de 3 sets pour rejoindre les quarts de finale (5-7, 6-3, 6-2). C’est à ce moment qu’on commence à y croire pour la Russe, mais un gros obstacle reste à franchir, Elena Rybakina, 22e mondiale. Mal embarqué dans ce quart, elle perd la première manche au tie-break. Pleine de remords, elle égalise rapidement à 1 set partout. Au mental, la Russe, remporte le match après un dernier set de plus d’une heure (6-7, 6-2, 9-7).
En demi-finale, elle s’impose face à Tamara Zidansek, dépassée par l’événement (7-5, 6-3).

Deux grandes premières 

Si cette finale accouche à coup sûr d’une lauréate inédite en Grand Chelem, les deux joueuses attendent l’heure de gloire. Anastasia Pavlyuchenkova, qui compte douze titres, révèle que son mental lui à toujours fait défaut pour se hisser jusqu’en finale d’un Grand Chelem. C’est pourquoi, après 52 majeurs disputés, elle se qualifie pour sa première finale. Vu les dernières performances de son adversaire, il est difficile de dégager la favorite, mais elle s’avance avec une longueur d’avance pour cette finale.

Son opposante Tchèque est la réelle surprise. Elle n’y croyait pas vraiment. D’ailleurs Barbora a plus l’habitude de connaître le succès en double qu’en simple. Sacrée à Roland-Garros et Wimbledon en 2018, elle s’est offert le luxe de se qualifier cette année pour la finale de double qui se joue dimanche. Doté d’un talent indéniable, Krejcikova n’est pas la joueuse la plus agréable à regarder jouer, sauf qu’elle dicte le jeu et régale avec sa qualité de revers.

Deux styles différents

Passé professionnelle à 14 ans, la 32e mondiale a connu une longue route pour en arriver là. Droitière, elle possède un excellent retour qui pourra poser des difficultés à la Tchèque. Dotée d’un bon service, elle remporte un grand nombre de points sur son premier service. Ce qui pourrait la pénaliser, ce sont des doubles fautes qui offriront quelques points à son adversaire. Avec un style très offensif, Anastasia s’appuiera sur un gros coup droit pour prendre l’avantage sur Krejcikova. Souvent près de sa ligne de fond, elle peut également faire une grande différence avec son revers qui est très efficace. Elle n’hésitera pas à pousser Barbora à faire la faute, d’ailleurs près de 43 % de ses points sont gagnés sur une erreur de ses rivales.

Mais attention à elle, car en face, se dresse une redoutable joueuse de double. Peu prolifique au service, Krejcikova attaque des deux côtés, en revers comme en coup droit. Bien que son coup droit fera plus la différence. Dotée d’une palette très large, elle n’hésitera pas à mettre des effets pour ralentir l’échange et pousser Pavlyuchenkova à mettre du rythme et s’efforcer de prendre des risques pour remporter le point. Joueuse de fond de court, elle reste très près de sa ligne de fond, mais son expérience en double la caractérise comme excellente à la volée. Ses déplacements sont bons et il sera difficile de la déborder.

Une chose est sûre, il y aura une lauréate inédite à Roland-Garros cette année qui permettra de perpétuer une tradition en cours depuis 5 ans. Pavlyuchenkova part avec un net avantage, mais rien n’est joué d’avance. Alors assisterons-nous à un 5e sacre russe à Roland, 9 ans après celui de Maria Sharapova où à celui de Barbora Krejcikova (qualifiée pour la finale de double) qui tentera de devenir la première joueuse à réaliser un doublé jamais réalisé aux Internationaux de France depuis Mary Pierce en 2000. L’incertitude demeure, pour notre plus grand plaisir.

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