Dans la longue lignée des futurs géants du tennis mondial, voici Carlos Alcaraz Garfia. Après une longue attente, on voit que le tennis est à l’aube d’une nouvelle génération dorée. Bien façonné et plein de fraîcheur, le petit murcien fait partie des nouvelles coqueluches du tennis espagnol et mondiale. De plus en plus connu, c’est à pleine vitesse que le jeune prodige espagnol s’élance vers les sommets du tennis mondial.
Né à Murcie, dans le Sud-est de l’Espagne, Carlos Alcaraz Garfia est tout juste majeur, il a eu 18 ans le 3 mai dernier. Professionnel depuis 2019, l’Espagnol a fait une entrée fracassante sur le circuit mondial. Jeune prometteur, Alcaraz n’arrive pas sur la pointe des pieds. Très enthousiaste et ambitieuse, la nouvelle coqueluche de Murcie n’est pas habituée à sortir un talent si prometteur.
Une vie consacrée au tennis
Carlos Alcaraz tape sa première balle à l’âge de quatre ans sous l’engouement de son père, autrefois classé dans le top 40 Espagnols. Ce fan de Nadal à un rêve, celui de soulever le trophée de sa majesté sur le gazon de Wimbledon.
Carlos vit à l’Académie la plupart du temps. Il se dit un peu frustré lorsqu’il voit ses amis sortir. Mais au bout du compte, les idées se remettent en place et le plaisir que lui procure de taper la balle jaune lui apporte beaucoup de bonheur.
Il n’a qu’une obsession, réussir du mieux possible dans ce sport et le fait de ne pas vivre comme les autres jeunes de 17 ans est un sacrifice à faire pour atteindre ses rêves.
« J’aime le tennis et je suis ravi de ma vie en ce moment. »
À côté de ça, ce fan du Réal Madrid profite de son temps libre pour jouer au golf. Passion qu’il partage avec son père et auprès duquel il se ressource loin de la petite balle jaune.
Un grand coach pour l’épauler
Juan Carlos Ferrero, l’ancien numéro 1 mondial et champion de Roland-Garros 2003, travaille avec lui depuis deux ans dans son académie à Equelite. En partageant toute sa grande expérience, Ferrero façonne un joueur très complet et altruiste. La gestion des émotions est quelque chose de primordial que Juan Carlos ne cesse de lui enseigner, afin de rester concentrer et maître de son tennis lors de ses matchs.
Encore jeune, Carlos a une grande soif d’apprendre. Il est conscient qu’il doit progresser dans de nombreux domaines comme le service. Sous un mauvais jour, il a tendance à donner de nombreux points gratuits à ses adversaires. C’est pourquoi, lors de sa pré saison, il a cherché à revoir son équilibre, son lancer de balle et comment réussir à être plus précis pour directement mettre en difficulté l’adversaire. Il le dit :
« Le service est quelque chose que je vais continuer à travailler. »
Au-delà de cela, son coach a eu l’audace de tenter une petite comparaison avec un certain Roger Federer en raison de la large palette que possède Alcaraz et son profil de joueur très agressif.
« Il peut jouer sur n’importe quelle surface et peut jouer n’importe quel type de style.”
Alcaraz est d’ailleurs très heureux avec son équipe qui ne cesse de l’amener vers les hauteurs du tennis mondial.
Déjà la reconnaissance de ses pairs
Carlos Alcaraz a reçu le prix de « nouveau venu de l’année » en 2020 grâce à ses performances de haut standing lors de laquelle il a grimpé de 350 places au classement ATP pour terminer en apothéose la saison au 141e rang mondial. Les nominés dans sa catégorie n’étaient autres que Musetti, Korda, Rodionov, Ruusuvuori et Seyboth Wild.
Rafael Nadal n’a pas tari d’éloges quand il a fallu décrire Carlos Alcaraz après leur confrontation à Madrid.
« Il joue de façon très agressive. Il a beaucoup de potentiel. Il est jeune et a déjà un haut niveau de tennis. Je crois vraiment qu’il va devenir un joueur fantastique dans un futur proche. »
« C’est un joueur complet. Il est courageux sur le court, en allant très souvent finir au filet. Super coup droit, super revers, il se déplace à merveille. »
« Quand vous faites une salade, vous avez besoin des bons ingrédients pour la réussir. Lui, il a déjà tous les ingrédients pour devenir un grand joueur. »
Rappelons qu’Alcaraz remporte son premier match à 16 ans et 288 jours, dans un tournoi classé ATP 500 contre Albert Ramos-Vinolas, compatriote espagnol qui excelle sur terre battue.
Une mentalité de gagnant
Intelligent et bien entouré, Carlos se donne de nouveaux objectifs chaque saison. Déterminé, rien n’est laissé au hasard dans sa préparation. Pour la saison 2021, il a beaucoup travaillé sur sa condition physique. Ce qui lui permet de se sentir plus fort et de jouer de façon très intense pendant toute la durée de ses matches.
«Je ressens un énorme changement à cet égard ; maintenant, je suis plus fort et je suis capable de maintenir mon meilleur niveau sur une période prolongée. »
Il l’avoue, Carlos a une faculté à aborder ses matchs de manière très sereine en étant sûre de ses forces.
« Je m’améliore beaucoup en termes d’attitudes. J’en suis fier et je suis surpris d’y être parvenu si tôt. »
Cette mentalité de gagnant le pousse dans une toute autre stratégie à l’opposé de nombreux joueurs. Il attaque sans arrêt pour mettre sous pression ses adversaires et prendre l’ascendant sur le match. Juan Carlos, lui répète sans arrêt qu’il faut être agressif dans les moments clé. On l’a vu terrasser le Géorgien Basilashvili au second tour de Roland-Garros, adversaire possédant des caractéristiques similaires, mais les coups de canons de l’espagnol ne lui ont laissés aucune chance.
« J’aime bien foncer, je pense que c’est la bonne façon de faire. Au moins, le point s’est terminé selon mes termes et je pense que l’adversaire aura peut-être un peu peur de vous voir foncer et de le mettre sous pression. »
Il a d’ailleurs été très flatté d’avoir obtenu la récompense du nouveau venu de l’année, qui récompense principalement le meilleur jeune qui vient d’arriver sur le circuit et qui est le mieux classé. Cette distinction l’a touché et l’a motivé à travailler très dur pour être prêt pour la saison 2021.
Prochainement top 50 mondial
Actuellement à la 55e place mondiale, le classement le plus élevé de sa carrière. Alcaraz le doit en partie à ses excellentes prestations lors du dernier Roland-Garros lors duquel il élimine Zapata Miralles puis Basilashvili avant de subir les foudres de Jan-Lennard Struff. Mais c’est surtout grâce à son premier titre remporté sur le circuit ATP au tournoi ATP 250 d’Umag après une magnifique semaine.
L’Espagnol, qui est devenu le plus jeune joueur à atteindre le troisième tour d’un Grand Chelem depuis Rafa Nadal à l’Open d’Australie 2004 s’est dit très fier.
En avril 2021, il remporte trois titres sur le circuit Challenger et est le plus jeune joueur du circuit masculin à remporter des tournois sur plusieurs semaines consécutives. Il est le deuxième plus jeune à avoir remporté un Challenger, battu seulement par le record de Richard Gasquet, âgé de 16 ans, en 2003.
Mais l’espagnol visé très haut pour son futur. Son rêve à long-terme est de devenir numéro un mondial et de remporter un titre du Grand Chelem. Vu son sérieux et son début de carrière prometteur, quelque chose nous dit qu’il devra sûrement atteindre ses rêves s’il continue sur cette longueur. Concernant ce dernier, il avoue qu’il a une grande préférence pour Wimbledon. Peut-être, car au fond de lui, il sait que d’évoquer Roland-Garros le mettra dans une case et les comparaisons avec Rafael Nadal afflueront trop vite.
Un joueur offensif et complet
Il donne toute son énergie sur le court. Carlos possède de nombreux atouts qui font tourner la tête à une panoplie de joueurs. Excellent en fond de court, il possède un coup droit destructeur qui a tendance à laisser ses adversaires sur place. Très puissant avec son revers à deux mains, Alcaraz fruste ses adversaires tant ses défauts sont peu nombreux.
Ayant fait ses gammes sur la terre battue murcien, sa science du déplacement est excellente. Fort sur ses appuis, Carlos sait se mettre dans les meilleures dispositions pour contrer son adversaire. Possédant une science du timing parfaite, il a souvent le coup juste, que cela soit pour attaquer où pour défendre.
« J’ai un très bon coup droit, que je frappe avec beaucoup de confiance. Je suis également un joueur agressif, car je cherche toujours des ouvertures pour prendre l’initiative dans le point. J’aime finir les points au filet et j’essaie de ne pas donner à mes adversaires les mêmes balles encore et encore, j’essaie de les mélanger autant que possible. »
Une chose est sûre avec Carlos Alcaraz, c’est que sa grande sérénité l’amènera petit à petit aux sommets qu’il souhaite atteindre. Son premier Roland-Garros fut une grande réussite, il y a d’ailleurs fait forte impression. Peu connu du public français, il a pu y montrer toute l’étendue de son talent. Le Murcien laisse présager un avenir radieux, rempli de succès. À lui de continuer sa route en restant fidèle à ses principes pour envisager d’accomplir un de ses rêves qui est de soulever un trophée du Grand Chelem.