Hockey

New York Islanders : Collectif et complémentarité en quête de la Coupe Stanley

Annoncés contenders en début de saison dans une Division Est très relevée et composée des Bruins, Penguins, Capitals et Flyers entre autres, les Islanders de New York ont créé la surprise en réussissant à se qualifier pour la demi-finale de Coupe Stanley face au Lightning de Tampa Bay. Formation à l’identité moins reconnue que des équipes telles que l’Avalanche ou les Hawks pour le beau jeu ou les Capitals ou Blues pour le hockey viril, les Islanders sont un mélange de ces deux aspects du hockey et c’est peut-être bien ce mix des genres qui leur permet de faire la différence et d’être pour la deuxième saison de suite dans le dernier carré.

Les clés de la réussite

Pourquoi avoir un gardien performant quand on peut en avoir deux ?

Semyon Varlamov l’ancien et Ilya Sorokin le jeune. Ce duo russe a réussi à calmer tour à tour l’attaque des Pingouins de Pittsburgh et les Bruins de Boston. Pas une mince affaire. Barry Trotz possède un problème de riche à ce poste et c’est tant mieux pour l’entraîneur new yorkais. Ayant partagé les apparitions devant le filet lors de la saison régulière, Varlamov a tout de même une allure de gardien numéro un aux yeux de son entraîneur. Ce dernier et Sorokin ont respectivement joué 35 et 22 matchs, Varlamov a tourné à 2,04 buts concédés à 92,9 % dont 7 blanchissages tandis que son cadet a lui encaissé 2,17 buts à 91,8 % dont 3 blanchissages, du solide pour ce dernier qui s’est très vite acclimaté de la KHL à la LNH.

Semyon Varlamov et Ilya Sorokin, un duo complice – Source : Drive4Five

Varlamov est arrivé pour le début de la saison 2019/2020 et cela fait donc 2 saisons où les Islanders arrivent au stade de la demi-finale ou finale d’Association. Eliminés l’année dernière 4-2 par le Lightning de Tampa Bay, les new yorkais sont en mission « revenge ». Cela a commencé dès le premier tour face aux Penguins. Les ayant balayés lors des séries 2019, les Islanders ont réédité cette performance cette fois ci en six matchs. Le joueur de cette série ? Ilya Sorokin. Le russe de 25 ans a tout simplement été éblouissant pendant les 4 matchs et 4 victoires où il a commencé devant le filet : 2,25 alloués à 94,3 % d’arrêts réussis dont le match 1 à 39 arrêts et le match 5 à 48 sauvetages ! Moins en réussite lors du match 1 face aux Bruins, Barry Trotz a le luxe de mettre Varlamov à la place de Sorokin et l’aîné des deux qui a enchaîné deux matchs à 39 arrêts et un autre à 40 ! Le filet est bien gardé sur Long Island.

La défense sous les radars

Sans grand nom composant ses duos de la ligne bleue, la défense des Islanders reste néanmoins l’une des plus complémentaires de la ligue. Ryan Pulock est un des défenseurs les plus sous-estimé de la ligue et a été décisif par trois fois déjà dans ces séries, mais n’a jamais été dans une discussion du Trophée Norris. Avec une moyenne de 2,67 buts encaissés par match, elle est la moins bonne des quatre demi-finalistes. Pourtant c’est avec la défense que les Islanders gagnent souvent les matchs étant une des meilleures équipes dans ce secteur sur les dernières saisons, laissant même souvent un nombre de lancers conséquents pour ses adversaires, ce qui n’est pas commun pour une équipe victorieuse.

Source : Dailyfaceoff

Cette réussite défensive, hormis la qualité de leurs gardiens, est due à une volonté de tous les instants de protéger coûte que coûte le filet. Les Islanders sont une des équipes bloquant le plus de lancers. Menée par les duos Ryan Pulock-Adam Pelech et Nick Leddy-Scott Mayfield, la défense n’a pas de joueurs du statut d’un Hedman ou Carlson mais c’est bien leur complémentarité qui amène cette performance depuis deux saisons du moins. A défaut de grand talent c’est avec un grand coeur qu’ils donnent de leur personne sur la glace.

L’insolente efficacité offensive

L’attaque des Islanders réside en partie sur l’efficacité de ses centres scoreurs dont le plus connu est amené à devenir un joueur majeur de la ligue : Matthew Barzal. Le centre de 24 ans n’est pas le seul a faire parler de lui car ses coéquipiers Brock Nelson et Josh Bailey sont également en pleine réussite sur ces séries. Barzal est considéré par beaucoup comme l’unique « star » de l’équipe et a inscrit 6 buts lors de ces séries, autant que son coéquipier Josh Bailey et un de moins que Brock Nelson et Kyle Palmieri. Ce dernier, arrivé des New Jersey Devils pendant la saison régulière, a eu un impact dans le jeu dès son arrivée grâce à son expérience et sa philosophie de jeu qui colle parfaitement à celle de son entraîneur. Brock Nelson quant à lui présente une réussite au tir de 22,6 % ce qui est tout bonnement exceptionnel pour un joueur ayant tiré 31 fois vers le filet. Palmieri n’est pas en reste avec un taux de 21,2 % en 33 lancers ou bien Josh Bailey à 20 % pour 30 tirs.

Source : Dailyfaceoff

Cette attaque des Islanders tourne à 3,19 buts par match depuis le début des séries et se retrouve être la meilleure attaque devant le Lightning de peu, les Floridiens tournant à 3,13 buts. Il faut se rappeler que les Islanders sont privés de leur capitaine Anders Lee jusqu’à la fin de la saison et est une pièce essentielle des rouages offensifs de Barry Trotz. Jean-Gabriel Pageau se retrouve meilleur pointeur de l’équipe avec 13 points, et meilleur passeur d’ailleurs avec 10 assistances, en compagnie de Josh Bailey, 6 buts et 7 assistances pour ce dernier. Trois autres joueurs suivent à 12 points (Nelson, Barzal et Beauvillier). Jordan Eberle, l’ancien des Oilers, est le sixième Islander à dépasser pour l’instant la dizaine de points, preuve de la profondeur de banc de qualité qu’a à disposition Trotz.

Une construction d’équipe astucieuse

Des choix de repêchages réfléchis

C’est sous la direction de Garth Snow en tant que Directeur Général entre 2006 et 2018 que les Islanders ont construit en grande partie leur effectif actuel. Comme mentionné précédemment, pas de superstars repêchées mais des joueurs de qualité, voyez plutôt :

  • 2008 : Josh Bailey (9ème choix)
  • 2009 : Casey Cizikas (92ème)
  • 2009 : Anders Lee (152ème)
  • 2010 : Brock Nelson (30ème)
  • 2011 : Scott Mayfield (34ème)
  • 2012 : Adam Pelech (65ème)
  • 2013 : Ryan Pulock (15ème)
  • 2014 : Ilya Sorokin (78ème)
  • 2015 : Matthew Barzal (16ème)
  • 2015 : Anthony Beauvillier (28ème)
  • 2018 : Oliver Wahlstrom (11ème)
  • 2018 : Noah Dobson (65ème)

Ajoutez à cela des joueurs acquis par transactions :

  • 2014 : Nick Leddy des Blackhawks de Chicago et Johnny Boychuk des Bruins de Boston
  • 2017 : Jordan Eberle des Edmonton Oilers
  • 2020 : Jean-Gabriel Pageau des Sénateurs d’Ottawa
  • 2021 : Kyle Palmieri et Travis Zajac des New Jersey Devils

Et deux joueurs signés en tant qu’agent libre :

  • 2018 : Leo Komarov
  • 2019 : Semyon Varlamov

Dorénavant c’est Lou Lamoriello qui occupe le poste de DG depuis 2018 et avec l’expérience de champion de la Coupe Stanley 2018 qu’à l’entraîneur Barry Trotz, les Islanders de New York peuvent espérer réaliser l’exploit d’éliminer l’armada de Tampa et d’accéder à leur première finale depuis celle de 1984 perdue face aux Oilers de Wayne Gretzky. Lamoriello l’a affirmé : « Barry Trotz a changé la culture des Islanders » et on ne peut pas lui donner tort. Trotz sait ce qu’il fait, éxécute son plan de jeu à la perfection, sait rappeler à l’ordre quand ses joueurs baissent en intensité et sait surtout comment gagner des match lorsqu’arrivent les Séries de la Coupe Stanley. Cela fait maintenant 7 ans d’affilée qu’il permet à son équipe de remporter au moins une série alors que même de grands entraîneurs et de grandes équipes peuvent perdre au premier tour. Une performance que lui et ses joueurs veulent valoriser au maximum cette saison.

Lou Lamoriello et Barry Trotz, les têtes pensantes de la franchise new yorkaise – Source : The Sports Daily

Les New York Islanders peuvent y croire. A égalité 2-2 avec le Lightning le match 5 de mardi sera un tournant de la série et en cas de victoire à l’Amalie Arena les new yorkais pourraient terminer le travail au Nassau Coliseum dans un match 6 potentiellement historique pour la franchise. Barry Trotz mènent ses hommes par son sens tactique et ses qualités de meneur d’hommes, à ces derniers de garder le cap et croire en leur bonne étoile.

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