Les Canadiens de Montréal affronteront le Lightning de Tampa Bay en finale de la Coupe Stanley à partir de ce lundi 28 Juin. Pas nécessairement attendu à ce stade de la compétition, Montréal n’a jamais été aussi proche de retoucher enfin au précieux trophée. Retour sur les faits pour mieux comprendre ce que représenterait une victoire du club de la Belle Province.
Une disette de 28 ans
Plus de 100 ans d’existence et 24 coupes Stanley. Voilà ce qui résume en une phrase la riche histoire de la franchise de la métropole québécoise. Membre des « Original Six », Montréal a ainsi connu les grands honneurs au moins une fois durant chaque décennie entre les années 1910 et 1990. Cependant, depuis leur dernière conquête, en 1992/1993, les Canadiens n’avait jamais réatteint ce stade de la compétition. Des finales de conférence en 2014 et 2010 avaient alors été leurs meilleurs résultats.

Si l’on analyse la période 1994-2021, on ne dénombre que 14 vainqueurs différents, incluant plusieurs dynasties comme les Red Wings (1997, 1998, 2002) ou les Blackhawks (2010, 2013, 2015). Dans un tel contexte, incluant l’ajout de nouvelles franchises d’expansion, il serait compréhensible que les montréalais soient encore à la recherche d’une nouvelle victoire. Pourtant, lorsque l’on possède une histoire aussi riche que celle des Canadiens, une disette de 28 ans parait interminable. Ceci est d’autant plus vrai dans une ville comme Montréal où le club de hockey fait partie du patrimoine culturel et sportif.
Sans être considérés comme des prétendants au titre, les Canadiens ont abordé la saison 2021 avec la même pression populaire. Ils ont été auteurs d’une saison correcte (fiche de 24-21-11), avec des hauts et des bas, leur permettant de ne glaner que la 4ème place de la Division Nord. Bousculés puis dos au mur face à Toronto au premier tour des séries, ils ont été capables de renverser la situation et de gagner le septième et dernier match. Grâce à un effectif homogène et survolté, ils ont ensuite balayé les Jets de Winnipeg en quatre rencontres. Finalement, leur victoire en six matchs face aux puissants Golden Knights a permis de confirmer qu’ils n’étaient définitivement pas là par hasard et qu’ils ont ce qu’il faut pour rentrer eux aussi dans la légende de la Sainte-Flanelle.
Carey Price, digne héritier de Patrick Roy
Lorsque l’on analyse le parcours des Canadiens dans les présentes séries, il ne fait aucun doute que les performances de Carey Price expliquent en grande partie leur succès. Auteur d’une saison régulière ordinaire, le cerbère de 33 ans a su élever son jeu d’un cran durant les séries pour rappeler à tous qu’il n’était pas considéré comme l’un des meilleurs gardiens de la dernière décennie pour rien.

Dans ces circonstances, la comparaison avec Patrick Roy est inévitable. Ce dernier avait lui aussi été flamboyant lors de la dernière conquête des Canadiens en 1993. Ses performances lui avait d’ailleurs permis de décrocher le trophée Conn Smythe, remis au meilleur joueur de la finale. Outre la sérénité dégagée par Price, ceux sont surtout ses statistiques actuelles (moyenne de but alloués de 2,02 et pourcentage d’arrêts de 0,934) qui font fortement penser à celles de Patrick Roy (2,13 et 0,929). Et comme si ce n’était pas suffisant, Carey Price s’est permis de jeter lui aussi un petit clin de l’œil lors du premier match face à Vegas, tout comme l’avait fait Roy lors de la finale en 1993.

Bien qu’il y ait plusieurs belles histoires au sein de l’effectif, les prouesses de leur gardien pourrait faire de lui l’icone de cette nouvelle conquête attendue par toute une génération de supporters.
Un soutien populaire inconditionnel
Afin de comprendre ce que représente le Canadiens de Montréal dans l’histoire du sport, il suffit de regarder l’effervescence entourant leur parcours en séries éliminatoire. En effet, peu de franchises sportives sont capables de générer une telle frénésie populaire à l’approche d’un si grand évènement, tous sports confondus. C’est à ce moment là qu’on comprend à quel point le CH est encré dans le patrimoine culturel de la ville de Montréal mais aussi d’une province toute entière. Comme un symbole, la victoire synonyme de qualification à la Coupe Stanley a été acquise le 24 juin, jour de la Fête Nationale du Québec.
Un des exemples les plus frappant aura été le millier de partisans réunis aux abords du Centre Bell durant les matchs de la demi-finale, alors même qu’il n’y avait pas diffusion sur grand écran à l’extérieur.

Une autre preuve de ce que représente l’engouement pour les Canadiens au niveau provincial est cette photo du premier ministre du Québec, François Legault. Si certains y verront une stratégie politique, on ne peut nier qu’il n’est pas si courant pour un chef de gouvernement d’afficher aussi fièrement son support à un club sportif.

Finalement, ceux sont aussi de nombreuses villes au Québec, comme au Canada, qui arborent fièrement le bleu-blanc-rouge en soutient aux Canadiens. Signe d’une popularité qui dépasse largement les frontières de la ville de Montréal.
Avec une histoire aussi riche que celle des Canadiens de Montréal, on comprend très vite que la gain d’une Coupe Stanley ne se savourerait pas de la même façon que partout ailleurs dans la ligue nationale. Avec un soutien populaire sans égal, il y a fort à parier que l’été risque d’être très festif en cas de victoire.