Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2021 est la nouvelle date importante pour les prospects NCAA et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
JOEL AYAYI
Date de naissance : 5 mars 2000 – Classe : Junior
Université : Gonzaga Bulldogs (WCC) – Bilan 2020/2021 : 31V/1D (PO : 5V/1D)
Poste : Meneur/Arrière (#11)
Mensurations
Taille : 196 cm – Poids : 82 kg – Envergure : 203 cm
Statistiques saison
32 matchs joués // 12pts // 6,9 reb // 2,7 ast // 1,1 stl // 0,2 blk
31,3 minutes joués/match // 57,5% FG // 38,9% 3pts // 78,1% FT // 1,4 Tov // 1,8 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
« Elle a toujours été un modèle pour moi et j’ai toujours voulu jouer en équipe nationale. Pour faire comme elle (…) Elle a toujours été là pour moi. J’ai tenté de marcher dans ses pas. Je l’ai beaucoup regardée jouer, elle me donnait des conseils ». Voilà ce que déclarait Joël Ayayi le 5 juillet 2019 dans les colonnes de bebasket.fr. Car chez les Ayayi, le basket est légion. Sa sœur, Valériane Vukosavljevic, pour qui il nourrit tant d’admiration, est une joueuse professionnelle évoluant à Basket Landes et ayant même foulé les parquets de la WNBA. Le petit frère Gérald Ayayi est quant à lui en train de se faire un nom en France sous les couleurs de Pau-Lacq-Orthez.
Joël est lui aussi passé par Pau. Formé à l’Elan Béarnais, le français a très vite été sollicité par les programmes universitaires américains. Ayant l’embarras du choix, l’arrière choisit Gonzaga. Âgé alors de seulement 17ans, il décidé d’être déclaré redshirt (étudiant pouvant faire 5 années universitaires au lieu de 4 réglementaires s’il prend part à moins de 4 matchs sur la saison). C’est donc en 2018 qu’il commence à entrer dans la rotation même s’il ne débute aucune rencontre en tant que starter. Néanmoins, sa progression est constante. Chaque saison, son temps de jeu et son rôle évoluent. Cette saison, il a été très utilisé par Mark Few (coach de Gonzaga) et il a oscillé entre poste 1 et poste 2 avec la même régularité.
Son équipe a pu atteindre la finale de la March Madness mais une défaite face à Baylor a anéanti les rêves de titre NCAA du frenchie. Ce dernier a d’ailleurs réalisé une performance historique pour le programme. En effet, il a réalisé le premier triple-double de l’histoire de sa fac avec 12 points, 13 rebonds et 14 passes. C’est donc avec l’espoir de trouver un vrai rôle en NBA que Joël Ayayi s’est présenté à la Draft 2021.
Côté sélection, Ayayi a toujours été un des maillons forts des équipes de jeunes. En 2018, il obtient la médaille de bronze aux Championnats d’Europe U18. Avec près de 16 points de moyenne, il est élu dans le meilleur 5 de la compétition. A la Coupe du Monde U19 2019, il obtient une nouvelle fois la médaille de bronze et est à nouveau élu dans le cinq majeur de la compétition en compagnie d’un certain Tyrese Haliburton. Car le natif de Bordeaux est un excellent basketteur même s’il n’excelle pas forcément dans un domaine spécifique. Focus !
DESCRIPTION DU JOUEUR
Joël Ayayi, c’est un joueur polyvalent capable de faire de nombreuses choses sur un terrain de basket. Tout d’abord, c’est un shooteur fiable. Il tourne, cette saison, à un très intéressant 41% de réussite pour 83 tentatives sur jumpshots. Sur catch & shoot, il conclue avec un excellent 40.5% et la mécanique est bonne. L’arrière possède également la capacité de créer son propre tir. Cet aspect du jeu est transposable pour la grande ligue et on imagine Ayayi continuer à être performant dans l’exercice.
Le français possède aussi de belles qualités défensives. Joueur très intelligent, il lit bien le jeu et parvient très souvent à rester au contact de son adversaire. Mobile latéralement sans être très rapide, il a forcé beaucoup de joueurs à tirer sur des pull-up car il parvient à contenir le drive de manière plus que correcte. Pour sa taille, il capte énormément de rebonds et est très performant pour lire les trajectoires.
Sa plus grande qualité reste selon toute vraisemblance sa capacité à créer du jeu. Véritable playmaker, il est extrêmement efficace sur pick & roll. Il convertie 69.2% des pick & roll qu’il joue. Lorsqu’il drive jusqu’au cercle, c’est 69.8% de réussite. C’est énorme quand on sait que son physique est “soft”. Le pick & roll justement, Ayayi l’affectionne particulièrement et Mark Few s’est fait un plaisir de lui demander de le jouer. Il a pu ressortir de nombreux ballons pour les shooteurs et en particulier pour Corey Kispert. Il a cette capacité à faire les petites choses qu’on ne voit pas forcément mais qui sont ô combien importantes dans une équipe de basket. Il peut aussi gérer le tempo du match avec brio. Son QI basket lui permet d’analyser s’il faut accélérer ou au contraire ralentir le jeu. Dans une ligue où la PACE est de plus en plus rapide, Ayayi saura gérer les temps forts et les temps faibles.
Le français peut finir des deux mains et possède une vraie qualité de finisseur main gauche. Il aime à aller sur sa gauche pour utiliser son bras droit pour se protéger de contacts éventuels. Il est capable de finir par de petits floatters et aime lancer ses coéquipiers dans le jeu de transition.
Néanmoins, Joël Ayayi devra progresser dans sa capacité à naviguer entre les écrans défensivement. Il a cette tendance, probablement du à son physique, à perdre son vis-à-vis lorsqu’un écran est posé. Cela pose problème surtout lorsqu’il doit défendre sur des shooteurs. Il est trop loin et laisse donc beaucoup trop de temps à l’attaquant de poser ses appuis et de déclencher son tir.
Il a également des difficultés à créer de l’espace offensivement entre son défenseur et lui. Ceci s’explique encore une fois par son physique peu véloce mais aussi par son attirail offensif. Il ne possède pas un step back fiable ni des moves lui permettant de faire des différences. Pourtant, il n’a pas été défendu par les meilleurs défenseurs adverses au cours de sa saison NCAA.
Joël Ayayi est donc bon dans beaucoup de domaines mais n’excelle nulle part. Ses limites athlétiques jouent en sa défaveur et il lui faudra trouver un domaine de prédilection (catch & shoot ?) pour devenir un élément important dans une rotation NBA.
✔️ FORCES
- Playmaking
- Gestion du P&R
- QI basket
- Rebondeur de haut niveau pour sa taille
- Role player de talent
- Shooteur fiable
❌ FAIBLESSES
- Manque d’athlétisme
- Premier pas plutôt lent
- Navigation dans les écrans
- 1 vs 1 offensifs
- Élite dans aucun domaine
PRÉDICTION DRAFT 2021
Fin de second tour (places 35-45)
Equipes potentiellement intéressées : Utah Jazz, San Antonio Spurs, Philadelphie Sixers
Joël Ayayi pourrait devenir un back up utile dans une franchise aimant les joueurs dévoués à l’équipe. C’est le cas du Jazz qui en l’absence de Mike Conley manque de playmaking sur les postes extérieurs. Du côté de San Antonio, Ayayi pourrait également se plaire avec un coach qui aime mettre en lumière le collectif. La filière européenne est de plus toujours étudiée de près dans le Texas. Enfin, Philadelphie pourrait être tentée en 50ème position même si cela paraît tout-de-même un peu bas.
TIER DU CCS : Tier « Fin de rotation »
Joël Ayayi est ce qu’on appelle un joueur d’équipe. Il saura apporter son playmaking et son sérieux à l’équipe qui le choisira. Il doit désormais s’endurcir physiquement pour pouvoir exister en NBA. Néanmoins, c’est un joueur qui n’a cessé de progresser chaque saison et il pourrait être une bonne surprise de la prochaine Draft.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Superstar » ou l’équivalent d’un talent générationnel capable de changer le destin d’une franchise, voir de la ligue.
Groupe 2 : Tier « All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un franchise player.
Groupe 3 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 4 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 5 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle définit.
Groupe 6 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 7 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
Tier « Superstar »
Tier « All-Star »
Evan Mobley – Scottie Barnes – Jalen Suggs – Jonathan Kuminga –Jalen Green
Tier « Starter ++ »
Jalen Johnson – Isaiah Jackson – Keon Johnson – Alperen Sengun – Ziaire Williams – Brandon Boston Jr
Tier « Starter/6ème homme »
Kai Jones – Moses Moody – Sharife Cooper – Corey Kispert – Franz Wagner – Cameron Thomas – Jaden Springer– Usman Garuba – Tre Mann – Chris Duarte
Tier « Rotation importante »
Miles McBride – Yves Pons – Jeremiah Robinson-Earl – Greg Brown – Julian Champagnie – Charles Bassey – Jared Butler
Tier « Fin de rotation »
Daishen Nix – Herbert Jones – Oshai Agbaji – Ayo Dosunmu – Isaiah Todd – Joe Wieskamp – Marcus Garrett – Aaron Henry – Jason Preston
Tier « G-League/2Way »