Le troisième combat très attendu entre le “Notorious” et “Diamond” a lieu ce week-end, dans un nouvel event numéroté haut en couleurs (salut Kris Moutinho et Sean O’Malley, on parle de vous). Mais une nouvelle fois, nous nous chargerons de mettre la lumière sur les combats qui se dérouleront plus tôt, dans l’ombre des stars des poids-légers et des poids-welters. La carte préliminaire vous sera décortiquée par le Café Crème Sport, avec votre rendez-vous mensuel.
- Dricus du Plessis vs. Trevin Giles (poids moyens)
Combat très intéressant chez les poids moyens avec deux combattants sur une série de trois victoires chacun, quasiment du même âge et ayant un palmarès quasi identique également. Néanmoins, l’avantage d’expérience est du côté de l’Américain Trevin Giles, qui évolue dans les rangs de l’UFC depuis maintenant 4 ans.
D’ailleurs, “The Problem” a connu un petit coup de mou en 2019 après une période d’inactivité de près d’un an, avec deux défaites d’affilée, les seuls points noirs de sa carrière. Il s’est vite réajusté et depuis, il n’a pas perdu, a également obtenu une récompense de “performance de la soirée” et a aussi gagné par KO le combat suivant.
Du Plessis n’est pas en reste. Même s’il est bien moins expérimenté et ne combattra que pour la deuxième fois dans la promotion de Dana White, il a fait une superbe impression en s’imposant dès le premier round par KO face à Markus Perez. Passé par l’EFC, une fédération sudafricaine, il a remporté la ceinture des welters avant de s’envoler pour la Pologne et de remporter la ceinture des poids welters du KSW contre toute attente, avant de la perdre dans la foulée.
Dans ce combat opposant striker (Dricus Du Plessis) à grappler (Trevin Giles), on risque de voir un arrêt avant la limite. D’autant plus que le sudafricain, lors de ses deux défaites, a été terminé (1 KO, 1 soumission). On peut imaginer une victoire de l’américain sur soumission, pourquoi pas. Mais attention, les deux hommes ont une puissance de frappe impressionnante et si Dricus connecte, il peut faire très très mal.
- Ryan Hall vs. Ilia Topuria (poids plumes)
Si vous êtes un(e) adepte du jiu-jitsu brésilien et de tout ce qui englobe le travail au sol, vous devez regarder cet affrontement. Ryan Hall est un vétéran du JJB et a une ceinture noire troisième dan dans la discipline, ayant remporté de nombreux titres nationaux et internationaux et ayant participé à TUF 22, édition qu’il a remportée face à l’illsutre Artem Lobov. 6 ans plus tard, il n’a combattu qu’à quatre reprises et a remporté tous ses combats. Il a également réussi la soumission de l’année 2018 avec une sublime clef de talon, qui n’a pas mis longtemps à faire taper le grand BJ Penn.
Mais face à lui se dresse le très jeune mais tout aussi talentueux lutteur espagnol d’origine géorgienne, invaincu et ayant terminé 9 de ses 10 adversaires, j’ai nommé Ilia Topuria. Vrai globe-trotter, que ce soit dans sa vie personnelle comme dans sa carrière professionnelle, il a combattu à deux reprises à l’UFC et reste sur une superbe victoire par KO sur Damon Jackson. Alternant corps et visage, “El Matador” a complètement éteint son dernier adversaire et compte reproduire l’exploit face à l’un des rois du JJB.
L’issue du combat devrait être plutôt logique : le jeune Ilia Topuria est plutôt complet autant debout qu’au sol. 12 ans plus jeune que son adversaire, plus puissant et plus incisif, il devrait s’imposer avant la décision. Mais attention aux coups de génie de Ryan Hall qui a un panel technique extrêmement important et qui pourrait se sortir de situations difficiles.
- Niko Price vs. Michel Pereira (poids welters)
Pour ce combat, c’est les adeptes du spectacle qui seront probablement servis. Dana White a créé le combat parfait pour attirer l’oeil, avec Niko Price qui se présentera pour la treizième fois dans l’octogone… et dont seul le dernier combat s’est fini à la décision. Entre les no contest à cause de la consommation de marijuana (hello Nate Diaz), les victoires et les défaites avant le troisième round, Price a plutôt l’air d’un gladiateur, dont les performances sont saluées par l’UFC. Quadruple vainqueur de la “performance de la soirée”, et obtenant également le titre de “KO du mois” en octobre 2019 après son coup de pied dévastateur en position allongée sur le dos lors de son affrontement face à James Vick, il aura face à lui un combattant tout aussi extravagant.
Michel Pereira n’a que 27 ans, bientôt 28, mais a un CV qui pourrait faire pâlir certains vétérans de l’UFC. Ayant combattu sur 4 continents et remportant 1 titre majeur en Serbie, il a fait du ring sa maison principale. Et il y est comme un poisson dans l’eau, au vu de ses prestations spectaculaires au ROAD FC mais aussi à l’UFC où on pourrait se demander s’il n’essaie pas des techniques aléatoires par moments, mais qui font assez souvent mouche. Son premier combat à l’UFC est d’ailleurs le meilleur exemple, avec ce superbe coup de genou sauté suivi d’un énorme direct du droit qui endort Danny Roberts.
Il est complexe d’imaginer le combat aller à la décision ou n’être pas intéressant, mais il est aussi complexe de mettre une pièce sur l’un des deux combattants, tant ils sont spectaculaires et imprévisibles. L’affect parlera pour nous… vive Niko Price.
- Carlos Condit vs. Max Griffin (poids welters)
Dernier combat de la carte préliminaire, qui sert d’introduction à cette belle carte principale qui nous attend. Deux vétérans de l’UFC, dont l’un qui fait partie des plus sous-côtés de l’histoire de l’UFC (vous savez de qui je parle) et l’autre qui a commencé sa carrière tardivement mais qui a remporté quelques titres par-ci par-là, dans des petites promotions locales avant de faire le grand saut. Combattant de l’ombre, au palmarès trompeur (17-8, mais une seule défaite par KO), il reste néanmoins un vrai danger et même s’il a eu des résultats en dents de scie ces derniers temps, il a l’aptitude singulière de pouvoir signer de superbes KO.
On va la faire courte car la prédiction est assez amère, mais même s’il fut l’un des meilleurs de sa génération, Carlos Condit semble rejoindre petit à petit les Overeem, Ferguson et consorts, c’est à dire des anges déchus qu’on use afin de garder un pied dans le passé. Même si Condit reste sur deux victoires de rang, elles n’effacent pas vraiment les cinq défaites qu’il avait enchaînées juste avant et Max Griffin semble encore trop puissant, trop endurant pour être inquiété par l’ancien champion intérimaire des poids welters.
Ce soir, vous n’aurez donc pas de quoi vous ennuyer en attendant la carte principale et surtout le point final de la trilogie la plus lucrative de ces derniers temps. Entre les lutteurs hors-pair, les showmen et les vétérans, il y en aura pour tous les goûts. C’est aussi l’occasion pour certains d’enfin espérer obtenir une jolie place dans le classement, mais ce sera également synonyme de désillusion pour d’autres… ce qui est certain, c’est que cet UFC 264 risque d’être une vraie fanfare.