Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2021 est la nouvelle date importante pour les prospects NCAA et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
JOSH GIDDEY

Date de naissance : 10 octobre 2002 – Classe : Internationale
Club : Adelaïde 36ers (NBL) – Bilan 2020/2021 : 13V/23D (NBL)
Poste : Meneur de jeu (#36)
Mensurations
Taille : 203 cm – Poids : 86 kg – Envergure : 203 cm
Statistiques saison
28 matchs joués // 10,8 pts // 7,3 reb // 7,6 ast // 1,1 stl // 0,4 blk
32,1 minutes joués/match // 42,7 % FG // 29,3% 3pts // 69,1 % FT // 3,3 Tov // 1,5 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
L’ascension de Josh Giddey a été phénoménal au cours de la saison dans les différentes mock drafts ou big boards des spécialistes. L’Australien bénéficie pourtant d’une génétique avantageuse : le papa, Warrick Giddey, une légende des Tigres de Melbourne, la maman, Kim, a elle aussi joué sous les couleurs des Tigres. Une réputation grandissante qui s’est construite progressivement depuis ses 16 ans, dès lors qu’il a débuté avec le programme NBA Global Academy de Camberra.
Le talent des Josh Giddey éclate aux Championnats juniors d’Australie en 2019. Alors qu’il n’a que 16 ans, dans un tournoi autorisé au moins de 18 ans, le meneur enchaîne les performances pour conduire son équipe de VIC Métro au titre. Au cours de cette compétition, Giddey tourne à 20 points de moyenne, 8,3 rebonds, 6 passes et 2,9 interceptions. En finale, il signe une grande prestation avec 31 points, 9 rebonds, 4 passes, 5 interceptions. La réputation de Giddey passe un nouveau cap lors des Championnats d’Océanie FIBA U17 où il conduit son équipe à la médaille d’or avec une grosse finale contre la Nouvelle-Zélande : 25 points, 8 rebonds, 6 passes, 5 interceptions. Dès lors, le jeune australien reçoit des offres de nombreuses universités de NCAA.
Le 23 février 2020, Giddey devient le plus jeune joueur à porter le maillot de la sélection australienne lors d’un match de qualification pour les J.O. de Tokyo face à Hong-Kong. En seulement 11 minutes, il inscrit 11 points, délivre 6 passes et capte 3 rebonds. Dragué par des programmes prestigieux comme Arizona, St-John, Utah, TCU, Colorado etc., Giddey choisit de rester à la maison et s’engage avec les 36ers d’Adélaïde dans le cadre du programme Next Stars. Une décision probablement favorisée par le succès à la draft NBA des prospects passés par la NBL : LaMelo Ball, RJ Hampton ou encore Terrance Ferguson.
Avec les 36ers, Giddey est utilisé comme principal porteur de balle aux côtés du globetrotter Brandon Paul et du vétéran, légende du club d’Adélaïde, Daniel Johnson. L’équipe termine à la 7ème position de la NBL sous les ordres du nouvel entraîneur, Conner Henry. Une saison plutôt décevante, au même niveau que la précédente, pour un club qui cherche à retrouver les sommets depuis leurs Finales perdues en 2018. L’éclairci est venu de Giddey, élu joueur de la semaine après être devenu le plus jeune joueur de NBL a réaliser un triple-double et surtout, à en enchaîner deux consécutifs. Sans surprise, il est élu rookie de l’année. Giddey quitte les 36ers le 17 mai, après 28 matchs de compétition, pour se préparer à la draft. Malheureusement, Josh Giddey n’est pas retenu dans la liste des 12 joueurs australiens pour le J.O. Il obtient tout de même une place d’honneur parmi les 3 spots d’urgences de l’équipe nationale australienne. Une place qui lui permet de participer aux matchs de préparation de l’équipe.
Il y a quelques jours, le 13 juillet, Josh Giddey a participé à la victoire de l’Australie sur le Nigéria (108-69), avec 14 points, 4 rebonds et 3 passes en 24 minutes. La même semaine, le guard australien fait parti des 20 joueurs à recevoir une invitation pour la Green Room de la draft NBA 2021.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Absent des différentes mock drafts jusqu’en novembre 2020, Josh Giddey a séduit définitivement le monde du basket grâce à son merveilleux QI Basket qui s’exprime par un jeu de passes au-dessus de la moyenne et un playmaking élite. C’est LA qualité principale de ce grand meneur de 2 mètres 03. Une qualité qui le propulse légitiment dans la Green Room mais il ne faut pas ignorer certaines limites chez l’Australien, des questionnements qui conditionnent son plafond.
Josh Giddey est un passeur spectaculaire, toujours créatif sur demi-terrain comme en transition. Sur attaque placée, sa gestion des pick and rolls est tout à fait impressionnante pour son âge. Dans ces situations, il sait absolument tout faire grâce à une palette technique très développée qu’il combine avec un vision du jeu excellente et une lecture des défenses presque parfaite. Un gestionnaire qui aime ralentir le jeu sur ces phases pour ensuite délivrer des passes fulgurantes ou accélérer vers le cercle. Son timing pour libérer le ballon est spécial, il trouve toujours le joueur ouvert soit sur kick-out vers les extérieurs soit à l’intérieur avec une grande diversité d’options : pocketpass, wraparound, alley-oop. Proche de l’ambidextrie, l’Australien joue très bien main gauche, non-dominante, avec laquelle il ne perd pas en précision. Giddey adore jouer de sa taille et utiliser des passes à deux mains au-dessus de la tête, notamment sur les renversements pour trouver le joueur ouvert.
A seulement 18 ans, Giddey est le meilleur passeur de NBL cette saison avec 7,6 caviars par rencontre. Le coach des 36ers l’a bien compris en optimisant son utilisation au fil de la saison : l’USG% de Giddey a diminué au cours des matchs, passant de 21,4% dans le premier mois à 17,9% en fin de saison. Et ce constat se traduit par une belle progression de son AST%, passant de 28,9% en janvier à 41,3% en mai, un record dans la ligue. Visuellement, Josh Giddey est vraiment très agréable à voir jouer. Il plaira à coup sûr aux spectateurs de la NBA et nous nous devons d’être enthousiasme/optimiste de le voir évoluer avec des athlètes dominants au-dessus du cercle. La créativité de Josh Giddey atteint son paroxysme dans le jeu en transition. Bon rebondeur, l’Australien est souvent à l’initiative des contre-attaques. Ses changements de rythme, sa haute précision à grande vitesse et sa vision exceptionnelle lui permettent de servir n’importe qui, n’importe quand.
Avec ses variations de vitesse, Josh Giddey est un très bon finisseur à l’instar de Luka Doncic. L’efficacité et la technique sont évidemment différentes, mais dans l’approche, cette lenteur de l’Australien ressemble à celle du prodige slovène. Il utilise son étiquette de “menace à la passe” pour exploiter les espaces et se frayer un chemin vers le cercle, notamment après une situation de PnR. Avec ses longues jambes et ses grandes foulées, Josh Giddey parvient à dépasser des défenseurs plus petits sur des spin moves intelligents ou endormir des adversaires plus grands/lents. Une fois proche de l’arceau, soit il passe la balle dans des trous de souris avec une grande précision, soit il termine avec un toucher très soyeux. L’Australien possède un floater très intéressant et des long lay-up efficaces. Effectuant des déplacements intelligents, Giddey peut devenir un bon joueur off-ball puisque nous avons vu sur certaines séquences, des coupes agressives vers le cercle plutôt prometteuses.
Un domaine qui suscite espoirs et interrogations chez Josh Giddey : le tir. L’Australien a bien progressé cette saison, mais l’ensemble reste très incohérent. Si à mi-distance, le meneur d’Adélaïde a montré des très belles choses, avec un même un petit step-back intéressant, de loin, l’histoire est différente. Et dans l’ensemble, la prise de tir ne semble pas un réflexe pour lui. Il hésite, cherche la passe avant le tir (loin d’être un défaut), et tarde souvent dans sa prise de décision. A longue distance, Josh Giddey parvient à punir les défenses qui ne prennent pas au sérieux son shoot. Des situations récurrentes tant son jeu est craint par ses adversaires, notamment sur PnR. Les défenses ont tendances à défendre le poseur d’écran et laisser Giddey seul sur la ligne extérieur. Prendre confiance dans son tir est un élément indispensable pour lui permettre de garder des options à la passe. Mais ce n’est pas le seul défaut que Giddey doit corriger. Il y a un gros travail à faire la structure de son tir. Sa mécanique est très rigide, manque de fluidité et de consistance. Son jump est au minimum et curieusement, les appuis sont peu orthodoxes, notamment avec sa jambe un peu pliée en retombant. Heureusement, son follow trough (le fait pour le bras shooteur de maintenir sa position afin d’accompagner le ballon au maximum) est excellent et lui permet de scorer sur la tête de défenseurs plus petits. Dans l’ensemble, la restructuration de son tir conditionnera son développement et son plafond en NBA.
Enfin deux secteurs sont évoqués dans les défauts visibles de Josh Giddey, deux défauts liés au physique : le handle et l’athlétisme. L’Australien possède un physique particulier avec un centre de gravité haut, de longues jambes, et des bras courts. C’est un mauvais combo pour un handle compact. Sa technicité balle en main est loin d’être parfaite et cela le met en difficulté face à des défenseurs plus petits avec une grande mobilité et c’est ce que l’on peut redouter pour lui face aux guards explosifs de la NBA. C’est probablement pour cela que à l’instant t, Giddey est projeté comme un second porteur de balle dans la Grande Ligue. Avec ces défauts naturels, le meneur australien doit absolument avoir un handle parfait pour exploiter son jeu de passes au maximum. Athlétiquement le problème est semblable. Pas très dynamique, en manque d’explosivité et de mobilité latérale, Giddey perd trop souvent el contrôle du ballon lorsqu’il tente de dribbler à haute intensité. Des défauts qui se traduisent également en défense en 1v1. Souvent pris de vitesse, l’Australien manque de concentration sur l’homme et ne fourni pas suffisamment d’efforts pour traverser les écrans. Heureusement, en défense, le QI Basket de Giddey s’illustre par de belles couvertures, des voles bien sentis, et une lecture des trajectoires très intéressantes. Avec un développement physique approprié, il est tout à fait légitime d’acheter son stock défensif.
✔️ FORCES
- QI Basket
- Lectures défensives et offensives
- Gestion des Pick and roll
- Jeu de passes
- Palette technique à la passe
- Playmaking
- Finition
- Jeu en transition
- Toucher
- Gestion du tempo
- Potentiel au tir
- Défense collective
❌ FAIBLESSES
- Manque d’explosivité
- Tir extérieur
- Physique
- Handle
- Athlétisme
- Défense 1v1
- Concentration
- Pertes de balle
PRÉDICTION DRAFT 2021
Milieu du premier tour (places 10-20)
Equipes potentiellement intéressées : New-Orleans Pelicans (#10), Golden State Warriors (#14), Oklahoma City Thunder (#16)
Avec une telle intelligence de jeu, Josh Giddey aura de nombreux prétendants pour cette draft 2021. Il y a des grandes chances que son jeu sur pick and roll soit son principal atout et puisse davantage être mis en valeur en NBA. Malgré quelques interrogations, il possible de voir l’Australien être choisi aux portes du top 10. Dans ces conditions, et avec le dossier Lonzo Ball qui avance, les Pels pourraient bien se laisser tenter par Josh Giddey. Pas idéal pour le spacing, mais un duo avec Zion Williamson est tout simplement excitant. Il en va de même chez les Warriors où voir Giddey évoluer par séquences aux côtés des Splahs Bro serait tout à fait alléchant. L’Australien ne devrait pas patienter longtemps en dehors de la loterie puisqu’il possède un profil assez unique pour être sélectionner par une équipe qui aime les joueurs atypiques et qui possède du temps pour le développer : OKC.
TIER DU CCS : Tier « Starter ++ »
Le QI Basket de Josh Giddey est rare, si rare que nous avons du mal à l’imaginer s’effondrer en NBA. Bien sûr, son tir et son physique reste les secteurs de développement qui conditionneront sa réussite future. Mais dès aujourd’hui, l’Australien possède des qualités avancées qui peuvent servir n’importe quelle franchise. Plus que n’importe quelle autre de ses qualités, sa lecture des pick and roll peut être létale dès son arrivée en NBA. Suivez le Guide, Josh arrive comme un prétendant l’étiquette de chouchou de l’équipe qui le repêchera.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Superstar » ou l’équivalent d’un talent générationnel capable de changer le destin d’une franchise, voir de la ligue.
Groupe 2 : Tier « All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un franchise player.
Groupe 3 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 4 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 5 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle définit.
Groupe 6 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 7 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
Tier « Superstar »
Cade Cunningham
Tier « All-Star »
Evan Mobley – Scottie Barnes – Jalen Suggs – Jonathan Kuminga –Jalen Green
Tier « Starter ++ »
Jalen Johnson – Isaiah Jackson – Keon Johnson – Alperen Sengun – Ziaire Williams – Brandon Boston Jr – Roko Prkacin
Tier « Starter/6ème homme »
Kai Jones – Moses Moody – Sharife Cooper – Corey Kispert – Franz Wagner – Cameron Thomas – Jaden Springer– Usman Garuba – Tre Mann – Chris Duarte – Josh Christopher – JT Thor
Tier « Rotation importante »
Miles McBride – Yves Pons – Jeremiah Robinson-Earl – Greg Brown – Julian Champagnie – Charles Bassey – Jared Butler – Davion Mitchell – Joshua Primo
Tier « Fin de rotation »
Daishen Nix – Herbert Jones – Oshai Agbaji – Ayo Dosunmu – Isaiah Todd – Joe Wieskamp – Marcus Garrett – Aaron Henry – Jason Preston – Joël Ayayi
Tier « G-League/2Way »
Luka Garza