A quelques jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo, le CCS fait un état des lieux des disciplines représentées et se plonge au cœur de l’histoire. Aujourd’hui, c’est vers un sport local que nous allons nous tourner. Le judo, qui signifie, voie de la souplesse en japonais, est dotée de valeurs indissociables de la culture nippone. Il a également ouvert des portes bien avant les autres sports et bien avant l’évolution de la société.
Au cœur de l’histoire
Fondé à la fin du 19ème siècle (1882) par Jigoro Kano, le Judo est une discipline regroupant à la fois des aspects physiques, mentaux et moraux.
Commençons par le physique. Bien avant que ce sport soit créé, un moine japonais avait observé la neige tomber sur des arbres. Après des heures d’observation, il constata que les branches les plus grosses cédaient sous le poids de la neige quand les branches les plus souples parvenaient à s’en débarrasser. Partant de ce postulat et en reprenant des techniques Samouraï, le docteur Jigoro Kano a décidé de créer une discipline capable d’utiliser la force de l’autre pour vaincre.
De ce fait, il pose les fondations de son sport et décide de mettre en avant un code moral. Il définit 8 valeurs fondamentales.
Très vite, le judo prend une place importante au Japon et dans le sport plus globalement. Lors des Jeux Olympiques de 1912 à Stockholm, Jigoro Kano croise notamment le Baron Pierre de Coubertin. Il sera par la suite le premier japonais membre du CIO et militera grandement pour l’attribution des JO à Tokyo en 1940. Malheureusement, la Seconde Guerre Mondiale et le différend opposant la Chine au Japon empêchera la bonne tenue de ces derniers. La première apparition du judo aux Jeux Olympiques date de 1964 déjà à Tokyo. La machine est donc lancée et Jigoro Kano est considéré très vite comme un précurseur idéologique pour le sport.
Un sport ouvert à tous
Depuis les premières heures d’existence du judo, Jigoro Kano n’a cessé de clamer que cette discipline pouvait être ouverte à tout un chacun. Si, à l’époque, le sport est réservé aux hommes, le fondateur japonais en décide autrement. Il encourage les femmes à le pratiquer. Il ne fait pas de distinction entre les sexes pour la pratique de son sport. Il va même plus loin.
Il souhaite que n’importe quelle personne puisse pratiquer le judo qu’importe son statut social et son train de vie. Il décide donc de rendre la pratique du judo gratuite et ce dès le plus jeune âge. Il supervise l’introduction de l’éducation physique à l’école car il considère cette dernière comme indispensable à l’équilibre des enfants.
Un héritage préservé
De nos jours, le nom de Jigoro Kano est respecté de tous les judokas mais également de bon nombre de sportifs. Son portrait est d’ailleurs présent dans tous les dojos du Monde. Lors de chaque entrée sur le tatami (tapis de combat), le combattant se doit de saluer comme signe de respect. Il salue également son adversaire à chaque début et à chaque fin de combat.
Il existe peu de sport où les valeurs ont été, à ce point, préservées. Refuser de se “soumettre” aux us et coutumes mises en avant des années plus tôt est considéré comme un grave manquement dans la vie d’un judoka. Il peu parfois y avoir des erreurs d’arbitrage ou plus vulgairement des vols manifestes, le judoka doit rester fier et digne et accepter sa défaite avec respect.
Aujourd’hui, les Jeux Olympiques permettent au judo de revenir sur les traces de ses ancêtres. La compétition aura d’ailleurs lieu au Nippon Budokan, là où elle avait déjà eu lieu 57 ans plus tôt. Cette discipline a d’ailleurs permis au Japon, comme à la France de glaner un nombre important de médailles lors des différentes Olympiades passées.
Le judo, pourvoyeur de médailles
Historiquement, le Japon a amassé pas moins de 39 médailles d’or olympiques grâce au seul judo. C’est la discipline la plus prolifique côté nippon. C’est autant que le total cumulé des quatre nations qui suivent. Parmi ces dernières fait partie la France qui est deuxième nation avec 14 titres olympiques. Cette année encore, les chances françaises sont très élevées et les attentes sont grandes.
Si la porte-drapeau de l’édition, Clarisse Agbegnenou et l’ex porte-drapeau, Teddy Riner, sont attendus comme les grands favoris de leur catégorie, d’autres noms ont un coup à jouer et auront à cœur de s’imposer en terres saintes.
Les françaises possèdent des judokates confirmées et déjà titrées sur la scène européenne et internationale. Shirine Boukli, Amandine Buchard, Margaux Pinot ou Romane Dicko ont toutes un titre européen. Madeleine Malonga a elle aussi ce titre européen mais également le titre mondial lui permettant d’espérer de belles choses à Tokyo.
Du côté des hommes, la mission s’annonce plus difficile. Si les chances de médaille existent bel et bien, il faudra réaliser une journée parfaite. La concurrence est féroce et le palmarès de la sélection française est moins fourni que beaucoup de leurs adversaires. Néanmoins, ce sont les Jeux Olympiques et c’est l’échéance rêvée par tout sportif de haut niveau.
Le programme complet de l’épreuve
Samedi 24 juillet
-48kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
-60kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Dimanche 25 juillet
-52kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
-66kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Lundi 26 juillet
-57kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
-73kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Mardi 27 juillet
–63kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
-81kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Mercredi 28 juillet
-70kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
-90kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Jeudi 29 juillet
-78kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
-100kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Vendredi 30 juillet
+78kg (F) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
+100kg (H) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00
Samedi 31 juillet
Par équipes (Mixte) : Tableau éliminatoire – 4h00 / Finales – 10h00