JO 2021

JO Tokyo | Cyclisme – Course en ligne : Qui gravira le Mont Olympe ?

La vingt-deuxième édition des Jeux Olympiques de l’ère moderne a débuté aujourd’hui du côté de Tokyo. Dès demain, les meilleurs coureurs de la planète vont ouvrir le bal du cyclisme sur route pour l’épreuve en ligne masculine. Situé proche du célèbre Mont Fuji, ils devront affronter un parcours exigeant avec une course qui s’annonce aussi bien palpitante qu’incertaine.

Le parcours

Comme lors de chaque course international, c’est un parcours long et endurant qui s’offre au coureur. 234 kilomètres avec 4 865 mètres de dénivelé positif où les protagonistes du jour partiront de Musashino Nomori Park pour se rendre au Fuji Internationale Speedway. 

Parcours de l’épreuve en ligne masculine des JO 2020. (Photo : todaycycling.com)

La première heure de course sera sans doute nerveuse avec un départ plutôt plat qui va permettre à une échappée de se créer. Après 60 kilomètres, les protagonistes vont commencer à affronter le Doushi Road. Une ascension assez roulante qui ne devrait pas faire d’énormes dégâts mais donner des indications aux coureurs sur leur état de fraîcheur.

Après le Kagosaka Pass, le peloton plongera dans la descente pour rejoindre la deuxième ascension du jour qui escalade les pentes du Mont Fuji. Le Fuji Sanroku n’est pas un col dantesque. Mais cette ascension de 14 kilomètres à 6% de moyenne présente le terrain parfait pour qu’une ou plusieurs équipes prennent en main la course. Les plus téméraires pourront tenter d’anticiper une éventuelle grande bagarre. Son sommet – situé à 94 kilomètres de l’arrivée – pourrait néanmoins dissuader les grandes manœuvres.

Le splendide Mont Fuji sera visible tout le long de la course en ligne. (Photo : visitonstokyo.com)

A la fin de la descente, les coureurs abordent une quarantaine de kilomètres assez vallonnés. C’est alors que se présente le terrible Mikuni Pass et ses 6,8 kilomètres à plus de 10% de moyenne. Une montée très difficile qui interviendra après quasiment 200 bornes. Ici, les costaud ne pourront plus se cacher et une bataille intense devrait avoir lieu. 

Son sommet se situe néanmoins à 34 kilomètres de l’arrivée, ce qui va peut être influencer la façon d’aborder cette montée. Être en tête au sommet du Mikuni Pass ne sera pas gage de médaille olympique. Les coureurs vont emprunter une deuxième fois le Kagosaka Pass pour ensuite plonger dans la descente.  L’arrivée s’effectuera sur un circuit automobile au pied du Mont Fuji, un décor de rêve pour revêtir l’Or tant convoité.

Une course pas comme les autres

Les épreuves en ligne des Jeux Olympique présentent une grande particularité. Les équipes nationales bénéficient au maximum de 5 coureurs, pour les plus chanceuses. Une donnée à prendre en compte dans un cyclisme moderne où le contrôle est une pièce maîtresse du déroulement des courses. Dans ce type d’épreuve, il sera  impossible pour une équipe d’avoir la main seule sur le dénouement des JO. 

Les grandes nations devront faire preuve d’intelligence de course et de patience tandis que celles qui n’ont pas beaucoup d’éléments d’audace et de surprise. On se souvient qu’en 2012 à Londres, le vétéran Alexandre Vinokourov – membre de l’équipe du Kazakhstan qui comptait seulement 2 coureurs – avait déjoué les pronostics en remportant la médaille d’or au nez à la barbe de la Grande-Bretagne de Mark Cavendish.

Les candidats au sacre

Le champion olympique 2016 Greg Van Avermaet sera présent pour défendre son titre. Néanmoins, les plus belles cartes belges se situent du côté des deux grands talents du plat pays : Wout Van Aert et Remco Evenepoel. Le premier sort d’une très bonne seconde partie de Tour de France où il a éclaboussé par sa polyvalence la Grande Boucle avec à la clef trois succès d’étapes.

Remco Evenepoel est lui plus frais, mais il reste une interrogation sur sa capacité à avoir (déjà) retrouvé son meilleur niveau après sa terrible chute l’an dernier sur le Tour de Lombardie. Ce qui est sûr, c’est que les deux – s’ils s’accrochent dans le Mikuni Pass – sont capables de réaliser un efort solitaire important pour toucher le graal. Cette formation Belge est aussi composée par Tiesj Benoot et le jeune Mauri Vansevenant.

Dans le pays voisin, les Pays-Bas rassemblent une équipe qui a fière allure. Bauke Mollema, qui sort d’une magnifique victoire d’étape sur le Tour, semble la meilleure carte même si des Wilco Kelderman ou Tom Dumoulin pourraient avoir leur mot à dire. Dylan Van Baarle et le Yoeri Havik complètent la formation batave. Vainqueur de la Clasica San Sebastian (2016) et du Tour de Lombardie (2019), Mollema a de solides références sur ce type de parcours.

Bauke Mollema, l’un des outsiders de la course. (Photo : Getty Images)

Un monstre à deux têtes est présent côté Slovène. On parle évidemment de Tadej Pogacar et Primoz Roglic. Le premier sort d’un Tour de France stratosphérique quand le second arrive plutôt frais après son abandon sur cette même Grande Boucle. De nature grimpeur, les deux coureurs sont capables d’être de grands puncheurs. On a pu le voir lors des arrivées d’étapes de grands tours mais aussi sur les classiques, eux qui sont les deux derniers lauréats de Liège-Bastogne-Liège. 

Pour les formations historiques, la France débarque en terre nippone sans Alaphilippe, Bardet et Pinot. C’est David Gaudu et Benoît Cosnefroy qui ont les caractéristiques les mieux adaptées au parcours. L’Espagne arrive avec les frères Izaguirre, Jésus Herrada, le champion d’Espagne Omar Fraile et Alejandro Valverde. Les Italiens ont fière allure avec le récent surprenant deuxième du Giro Damiano Caruso. Il sera accompagné par Gianni Moscon, Alberto Bettiol, Giulio Ciccone et Vincenzo Nibali. Des profils polyvalents qui pourraient bien mettre la pagaille dans cette course en ligne.

La Grande-Bretagne a également de belles cartes avec Geraint Thomas, Tao Geoghegan Hart et les frères Yates. Adam par ses qualités de punchs et sa fraîcheur (il n’a pas encore couru de grand Tour) est un sérieux client à la médaille. L’Allemagne a l’odeur Bora (Bora) avec le duo Maximilian Schachmann – Emanuel Buchmann. Les Russes emmènent au Japon un intéressant trio Pavel Sivakov- Aleksandr Vlasov- Ilnur Zakarin.

Adam Yates, chef de file de la nation britannique (Photo : Volta_Catalunya)

La Suisse qui dispose de quatre coureurs présents et sort de sa poche un jeune duo Gino MäderMarc Hirschi. Le coureur d’UAE Team présente des qualités qui correspondent à ce parcours. Cependant, sa saison dans sa nouvelle équipe ne donne pour l’instant pas de grands résultats personnels. Ah si les JO avaient eu lieu en 2020…

Chez les Sud-Américains, la Colombie a dû faire face à la perte de Daniel Felipe Martinez qui a contracté la Covid. L’équipe n’est plus que quatre avec Nairo Quintana, Esteban Chaves, Rigoberto Uran et Sergio Higuita. Tous ces coureurs sortent d’un Tour de France éprouvant. Second à Londres en 2012, Uran se verrait bien convertir l’argent en or. Higuita présente avec sa pointe de vitesse et sa belle fin de Tour un profil qui pourrait lui permettre de tirer son épingle du jeu. Les Equatoriens viennent à deux avec un duo Jhonatan NarvaezRichard Carapaz.

Des outsiders à la médaille sont présents chez des petites nations. On peut citer Alexey Lutsenko (Kazakhstan), Michal Kwiatkowski (Pologne), Patrick Konrad (Autriche), Dan Martin (Irlande), Joao Almeida (Portugal), Brandon McNulty (Etats-Unis) ou encore Attila Valter (Hongrie).

Qui pour succéder au Belge Greg Van Avermaet et rejoindre au palmarès Jan Ullrich, Alexandre Vinokourov ou encore Samuel Sanchez ? La réponse dans quelques heures. D’ici là, n’oubliez pas de mettre votre réveil… La course en ligne masculine des Jeux Olympiques 2020, c’est à suivre dès 4h du matin sur les antennes de France Télévisions et Eurosport.

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