Parmi les sports à suivre quand on regarde les chances de médailles françaises, il y a le triathlon. Cette discipline, qui nécessite une vraie préparation herculéenne, regroupe trois sports : natation (1,5km), cyclisme (40km) et course à pied (10km). Tout ça dans un temps d’environ 1h45min (temps du vainqueur à Rio). La France, dans le sillage de son double champion du monde Vincent Luis, vient pour décrocher plusieurs médailles. Cette olympiade japonaise voit en effet l’arrivée d’une nouvelle épreuve très télégénique : la course mixte en relais. 4 triathlètes (2 femmes et 2 hommes) parcourent à tour de rôle un circuit de 300m de nage, 7,4km de vélo et 2km de course à pied. Cette nouvelle discipline est une spécialité française. L’équipe est triple tenante du titre mondial (de 2018 à 2020). Présentation des forces françaises.
Le parcours et la programmation

La partie natation s’effectuera sans combinaison, car l’eau est déjà à 30°. Après la première de natation, il y aura ce que l’on appelle une sortie à l’Australienne. Les concurrents sortiront de l’eau pour courir quelques mètres avant de replonger pour la deuxième boucle. Cette particularité peut permettre de créer des petits écarts. Pour la partie vélo, comme tout circuit en ville, le parcours est technique avec une bonne douzaine de relances par boucle (virage à 90° et 180°). Ses changements de rythme usent les organismes et il faudra être vigilant pour ne pas perdre les roues. Les triathlètes à l’aise techniquement pourront se détacher.
Epreuve masculine : 25 juillet à 23h30 heure française
Epreuve féminine : 26 juillet à 23h30 heure française
Relais mixte : 31 juillet à 0h30 heure française
Cassandre Beaugrand

Honneur aux femmes et à la meilleure chance française de médaille sur le papier. Cassandre Beaugrand, que le public à découvert dans un reportage d’intérieur sport qui a filmé sa préparation, s’entraîne à Montpellier, mais court pour le club de Poissy. Elle a remporté sa première victoire sur le circuit WTS à Hambourg en 2018. Elle va vivre ses 2ème JO à seulement 24 ans. Si à Rio elle était là pour apprendre et qu’il lui reste encore Paris en 2024 pour briller, elle essaiera d’accrocher une médaille au Japon.
Léonie Periault
En balance avec Emilie Morier, Léonie Périault doit sûrement sa sélection grâce à son expérience en plus de ses résultats continentaux. Elle a également participé aux relais qui ont été sacrés, ce qui ajoute un argument de poids à l’heure de choisir pour les DTN. Si en individuel, elle aura du mal à se mêler à la lutte pour la médaille, elle sera un élément important pour le relais mixte. Nulle doute que l’on verra la remplaçante Emilie titulaire aux Paris en 2024 car elle progresse rapidement et est notamment championne du monde espoir en titre.
Les adversaires
Face aux Françaises, la concurrence est rude entre les Américaines (emmenées par Katie Zaferes championne du monde en titre, Taylor Knibb et Summer Rappaport) et les Anglaises (Vicky Holland, Jessica Learmonth et Georgia Taylor-Brown). L’Allemande Laura Lindemann et la Néerlandaise Maya Kingma vont également jouer les premiers rôles. Si elles n’accrochent pas de médaille individuelle, elles pourront toujours se rattraper sur l’épreuve mixte, elles qui faisait partie des relais mixtes champions du monde.
A noter que lors du test event de Tokyo en 2019, les deux anglaises Learmonth et Taylor-Brown étaient arrivées ex aequo main dans la main pour la première place… avant d’être disqualifiées car le règlement stipule qu’une égalité ne peut avoir lieu qu’en cas de bagarre pour la même place et non en se tenant la main volontairement..

Vincent Luis
Vincent fait face à son plus grand défi en carrière. Confirmer sa domination et conquérir le titre qui lui manque : l’or Olympique. Il est au sommet de son art depuis 2 ans avec notamment deux titres mondiaux. Il ne sera pas seul à se battre pour la médaille, mais il a mis tout en place pour être dans les meilleures dispositions pour décrocher le graal. S’il ne fait pas une obsession de cette médaille comme c’était le cas à Rio, repartir sans titre serait un déchirement pour cet acharné de travail. Le principal adversaire de Vincent sera également l’étouffante chaleur qui avait été un problème pour lui à Rio. Depuis, il s’entraîne et vit en Espagne. Il n’avait pas pris part au test event de 2019 à Tokyo.
Léo Bergère
Il est l’avenir du triathlon Français. Peut être un peu juste pour cette olympiade, il aura à coeur d’emmagasiner de l’expérience pour viser la médaille sur Paris 2024. Il reste quand même sur une 3ème place aux mondiaux donc tout est possible sur une course d’un jour. Son objectif sera d’être dans les huit premiers, sans s’interdire de rêver à mieux. Il sera en balance avec Dorian pour la deuxième place en relais, à moins de Vincent Luis ne se désiste.
Dorian Coninx
En bagarre avec Pierre Le Corre pour la troisième place de l’équipe, l’expérience de Dorian a parlé. Seul Français avec Luis et Beaugrand à avoir gagné une épreuve de WTS, il a été trois fois champion du monde en relais avec ses compatriotes. Il peut jouer les premiers rôles en individuel et s’il participe au relais, son redoutable finish (comme lors du test event sur le site des JO) devrait aider l’équipe dans sa quête de médaille.
Les adversaires
Les Français ont perdu un adversaire à cause du COVID. En effet, le malheureux Belge Jelle Geens ne peut pas s’aligner au départ suite à un test positif. Les principaux adversaires sont l’éternel Espagnol Mario Mola (triple champion du monde) qui a déjà loupé 2 fois la médaille olympique et le norvégien Kristian Blummenfelt, très en forme en début de saison. Si le double champion olympique Alistair Brownlee n’est pas présent car jugé en méforme, les Anglais Alex Yee et Jonathan Brownlee (double médaillé olympique) seront également à suivre. L’expérimenté Sud-Africain Henri Schoeman, médaillé de bronze à Rio, sera également dans la lutte pour la médaille.
Si l’équipe de France se présente avec de réelles chances de glaner deux voir trois médailles, le principal problème à gérer en plus des adversaires sera la chaleur. Lors du test event de 2019, il y a avait eu beaucoup de défaillances dues à la chaleur. L’épreuve féminine avait même été raccourcie et Cassandre Beaugrand avait du être hospitalisée pour une insolation. Depuis, les athlètes se sont préparés dans des “thermo training room” afin de s’entrainer dans les même conditions qu’à Tokyo sans avoir à y aller afin de mettre toutes les chances de leur côté. La première médaille française aux JO en Triathlon n’a jamais paru aussi proche