Hockey

Hockey féminin : présentation des mondiaux 2021

Dans quelques heures débuteront les mondiaux féminin. Du 20 au 31 août, 250 joueuses et 10 équipes nationales lutteront pour remporter le titre mondial.

Comme pour le tournoi masculin, il n’y aura pas de relégation, ni de promotion. De même, ces mondiaux sont également le premier et ultime test de préparation pour les équipes qualifiées pour le tournoi olympique.

Poule A: la poule des favorites

🇺🇸 Etats-Unis: La passe de six ?

Source image – JAYNE KAMIN-ONCEA, USA TODAY SPORTS – Alex Carpenter #25

Les USA sont les grandissimes favorites de ce tournoi. Quintuples championnes du monde en titre, les Américaines vont essayer de faire oublier le “scandale” de la finale 2019. Sur les 25 joueuses sélectionnées par l’entraineur Joe Johnson, 15 ont remporté le titre 2019.
Avec de grandes stars telles que Hilary Knight, Amanda Kessel, Megan Bozek, Amanda Coyne Schofield, Brianna Decker, les Américaines ont un effectif digne d’une équipe All-stars. Suffisant pour faire la passe de six ? Réponse le 31 Août prochain.

La joueuse clé 🗝️

Il va de soi que tout le monde aura les yeux rivés sur Hilary Knight, mais une joueuse sera la véritable clé du team USA: Alex Carpenter.
Carpenter, qui effectue son retour dans l’alignement, a connu une saison impresionnante en Zhenskaya Hockey League (la ligue féminine Russe) avec l’équipe chinoise des KRS Vanke Rays de Shenzhen. Avec une fiche de 51 points (28 buts et 24 passes) en 28 matchs de saison régulière, elle a été une des principales artisanes du titre ZhHL pour Shenzhen.

🇫🇮 Finlande: Prendre sa revanche

Source image: Tumblr Naisten Liiga – Michelle Karvinen

S’il est une certitude, c’est que la Finlande possède une équipe au même niveau que le Canada et les USA. Cette confirmation a eu lieu en 2019, où les Naisleijonat (Lionnes) ont vu leur rêve de titre a domicile s’envoler cruellement. Toutefois les joueuses de Pasi Mustonen ont à cœur de prendre leur revanche sur le destin. Pour ce faire, l’effectif retenu est un savant mélange d’expérience et de potentiel. Malgré tout, un gros nuage noir s’accroche au dessus de l’équipe finlandaise: Le forfait de la gardienne Noora Räty. Considérée par beaucoup d’observateurs comme la meilleure gardienne du monde, Räty ne s’est toujours pas remise d’une blessure au genou. Cependant, la bonne nouvelle pour la Finlande, c’est d’avoir une remplaçante qui est également une des meilleure au monde: Meeri Räisänen.

La joueuse clé 🗝️

Au cœur de la première ligne offensive des “Lionnes”, il y a une joueuse qui sera étudiée par toutes les défenseures lors de ces mondiaux, Michelle Karvinen.
Karvinen est sans conteste une des meilleures attaquantes voire une des meilleures joueuses au monde. Celle qui a été pendant longtemps une pièce maitresse de l’équipe de Lulea, en ligue suédoise, risque d’avoir besoin d’un peu de temps pour se remettre en jambes, mais sans aucun doute, elle va vite retrouver son mojo offensif et faire trembler les filets.

🇨🇦 Canada: Redorer la feuille d’érable

Source image: THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz – Emerance Maschmeyer

Il y a une statistique douloureuse pour les Canadiennes: ça fait 9 ans que l’or mondial leur échappe. Pire encore, durant ces 9 ans, elles ont vu leurs meilleures ennemies Américaines truster les titres. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, lors des mondiaux 2019, le Canada a dû céder face aux assauts finlandais lors de la demi-finale, et ne se contenter que du bronze.
Désormais il leur faut inverser cette tendance, et reprendre leur place au sommet du hockey féminin mondial. l’effectif présent à Calgary est un mix de vétérans connaissant parfaitement le jeu et de jeunes joueuses qui apporteront leur grain de folie.

La joueuse clé 🗝️

On pourrait parler de Marie-Philip Poulain, tant elle semble de plus en plus forte, mais c’est clairement la gardienne Emerance Maschmeyer qui attirera les regards. Pourra t’elle supporter la pression et les attentes de tout un peuple ? La réponse est clairement oui, Maschmeyer est une des meilleures gardiennes au monde, dans la droite lignée des Manon Rhéaume, Charline Labonté, Kim St. Pierre et autre Shannon Szabados (qu’elle remplace devant le filet canadien). La native de Bruderheim, dans l’Alberta connait le très haut niveau. Possédant une technique et surtout la force mentale pour se dresser face à l’adversité. Elle devra garder la tête froide si toutefois sa jeune garde défensive flanche.

🇷🇺 Russie: Continuer a grandir

La Russie (nommée Comité Olympique Russe suite aux sanctions pour dopage d’Etat par les instances sportives) veut briser la monotonie des podiums mondiaux de hockey. Alors que beaucoup d’observateurs attendent la vengeance des finlandaises ou les performances d’un team Canada vieillissant, les Russes débarquent avec un effectif jeune, et affamé de titres et de médailles.
Il y a beaucoup de talent issu de la ZhHL (la ligue russe), dans l’effectif. et ce talent a l’habitude de jouer ensemble. Ce qui est un plus quand il faudra se battre.

La joueuse clé 🗝️

À 29 ans, Olga Sosina est une des joueuses les plus expérimentées de l’effectif russe. Elle est également une des menaces offensives les plus importantes de la Sbornaja. Lors du tournoi 2019, elle a menée les Russes sur le nombre de tirs, et si elle continue à lancer autant, surtout contre les armadas Nord Américaines, et Finlandaises, les Russes pourraient être un danger pour leurs adversaires.

🇨🇭 Suisse: Place à la nouvelle génération

Que vaut vraiment cette équipe de Suisse ? Pointant actuellement à la 5ème place mondiale, (derrière la Russie, mais devant les Japonaises), les Suissesses sont en plein changement de génération, exit la belle génération de Florence Schelling et bonjour à la nouvelle génération emmenée par Alina Müller. Est-ce que cette équipe réussira à égaler la médaille de bronze de 2012, voire aller plus haut ?
La seule certitude, c’est que ces mondiaux de Calgary seront un premier test, pour apprendre et pour grandir.

La joueuse clé 🗝️

Alina Müller sera la joueuse la plus en vue lors de ces mondiaux. Surtout sachant qu’elle sort d’une saison à 38 points en 25 matchs, avec l’équipe des Huskies de Northwestern en NCAA. Mais c’est également ses performances en 2019 qui donnent le tournis: plus de 20% des tirs de la Suisse lors des mondiaux d’Espoo sont l’œuvre de Müller! Ce faisant, elle concentrait l’attention des équipes adverses, ce qui permettait à ses coéquipières de tenter leur chance. Nous pouvons déterminer qu’elle est au somment de sa forme et elle est de plus en plus forte. Elle est spéciale, et elle sera sans doute, une des joueuses les plus en vue dans ce tournoi.

Poule B: Une poule pour apprendre

🇯🇵 Japon: Préparer les jeux

Le Japon est une équipe fascinante. Ils ont un grand nombre de vétérans mais également quelques jeunes provenant de l’équipe U18, ce qui est intéressant à voir. Mais ces jeunes joueuses ont déjà l’habitude de jouer avec les séniors.
Des noms sautent immédiatement aux yeux, la gardienne Nana Fujimoto, les attaquantes Haruka Toko et Chiho Osawa, ou encore la défenseure Sena Suzuki qui sont familières aux yeux des fans de la NWHL, la SDHL ou de la défunte CWHL.
L’objectif des japonaises est simple: libérées de la pression de la relégation, ce tournoi servira surtout de préparation pour les jeux de Pékin.

La joueuse clé 🗝️

La réponse la plus évidente serait Hanae Kubo (la meilleure marqueuse de l’histoire du Japon). Mais partons sur Haruka Toko, qui à 24 ans, a tout pour suivre les traces de son illustre prédécesseure. Certes ses performances ne sont pas du même niveau (elle n’a obtenu que 2 mentions d’assistance en 2019). Mais sa présence en attaque la place dans la même veine que Kubo. Il faut juste qu’elle trouve le chemin des filets et le Japon pourrait se retrouver en bonne position.

🇨🇿 République Tchèque: Une équipe soudée

La côte de la République Tchèque est à la hausse. Actuellement 7 ème nation mondiale, l’équipe nationale Tchèque est arrivée dans la catégorie élite en 2016 (avoir avoir dominé le mondial D1A organisé en France en 2015). Depuis cette équipe n’a cessé de progresser, ne frôlant la relégation qu’en 2017 (face à la Suisse). Mais la qualité de son escouade offensive en fait un réel danger pour des équipes pourtant rodées à cette compétition. Le point tournant pour les Tchèques étant le match face à Suède en 2019, une victoire inattendue de 4 à 2 (qui poussera les Suédoises tout droit à la relégation).
Pour les Tchèques, ce tournoi est une occasion de continuer à surprendre, mais également préparer leur premier tournoi Olympique.

La joueuse clé 🗝️

Les observateurs sont unanimes, Katerina Mrazova est une des centres les plus excitantes a regarder jouer. Ses mains sont magiques, pouvant créer du jeu même quand la situation semble impossible. Cet habilité en fait une des meilleures fabriquante de jeu au monde. Mrazova a terminé la saison en SDHL avec 63 points (dont 23 buts) en seulement 29 matchs ! Il va de soi, que le staff tchèque voudra voir le palet le plus souvent dans sa palette.

🇩🇪 Allemagne: Améliorations en vue ?

Le parcours de l’Allemagne, c’est un peu les montagnes russes. Faisant la navette entre l’élite et la D1A depuis 2018. L’objectif est évidemment de remonter dans la hiérarchie mondiale, et retrouver leur niveau de 2017, où elles étaient sorties de la poule B pour terminer à la quatrième place. Le mondial 2019, fut une déception pour les allemandes, après avoir battu la Suède, et le Japon , elles ont semblés à court de forme, se faisant battre par la France (la seule victoire des bleues) et par les Tchèques. Elles seront éliminées par le Canada en quart de finale (5-0) malgré un match grandiose de la gardienne Jennifer Harß.
À noter que l’attaquante Anna Bartsch s’est fracturée le poignet lors d’un entrainement et a malheureusement dû déclarer forfait.

La joueuse clé 🗝️

Il va de soi que la gardienne Jennifer Harß est la joueuse à surveiller du coté allemand. Jouant avec l’équipe nationale depuis ses 17 ans, Harß a 2 tournoi olympiques, 9 mondiaux et un mondial D1A à son actif. Récoltant de nombreuses récompenses individuelles au passage. Elle sera également nommée dans le Top-3 Allemand à 5 reprises.
Même si l’équipe d’Allemagne n’est pas là pour dominer le tournoi, on peut être sûr que Jennifer Harß sera là pour dominer individuellement.

🇩🇰 Danemark: Une première depuis 1992 !

Pour la première fois depuis 1992, le Danemark participe à un championnat du monde élite. Ayant obtenu sa promotion en 2019, les Danoises auront pour objectif de se qualifier pour les quarts de finale. Cette promotion est également une bouffée d’air pour le programme féminin au Danemark, qui espère pouvoir attirer plus de femmes dans le hockey. Evidemment avant de penser aux quarts, il faudra prouver qu’elles peuvent jouer au plus haut niveau mondial. N’ayant pas la pression de la relégation, ce sera avant tout un tournoi d’apprentissage.

La joueuse clé 🗝️

La capitaine Danoise, Josefine Jakobsen sera la joueuse clé de l’effectif. Arrivée dans la sélection en 2008, à 17 ans, Jakobsen a été de toutes les campagnes des Danoises. Son expérience glanée en NCAA avec l’université de North Dakota et plus récemment en SDHL avec Djurgardens, seront importants pour emmener l’attaque. Son jeu dans les deux sens, sera également important pour aider ses coéquipières.

🇭🇺 Hongrie: une première historique

Pour la Hongrie, ce tournoi est d’ors et déjà historique, en effet, c’est la première participation des Magyars à un Mondial élite.
Le chemin parcouru lors de ces 20 dernières années est juste incroyable. Végétant entre la Division 3 et la division 2B pendant 12 ans, les Hongroises ont grimpé doucement mais sûrement les échelons, jusqu’à ces mondiaux. Ce tournoi sera avant tout une découverte, mais également la possibilité de préparer leur tournoi de qualification olympique de Novembre.

La joueuse clé 🗝️

Fanni Gasparics est une joueuse qui risque de faire parler d’elle. A 26 ans, elle est la meilleure compteuse de l’histoire de la Hongrie avec 52 points. Durant ses 5 saisons en ZhHL , elle affolera les compteurs, scorant un total de 204 points (dont 104 buts et 100 assists) en 156 matchs de saison régulière. Son retour à Budapest n’a pas atténué sa réussite devant le filet (comptant 115 points en 44 matchs).
La jeune équipe hongroise compte sur le leadership et sur la capacité à scorer de Gasparics pour essayer d’exister durant ce mondial.

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