Mercato Rugby

Pro D2 : La recrue à suivre, club par club (2/3)

La Pro D2 est de retour ce jeudi soir, avec une confrontation entre l’Aviron bayonnais et le SU Agen. Cette nouvelle saison s’annonce encore une fois attractive pour une compétition qui ne cesse de nous faire découvrir ou redécouvrir des talents. En attendant le top départ, le CCS vous propose chaque jour de découvrir la recrue à suivre de près dans chaque club. Nous poursuivons aujourd’hui avec le SU Agen, le Stade Montois, le FC Grenoble, Oyonnax Rugby et le Rouen Normandie Rugby.

Retrouvez ici le premier épisode de cette série : Pro D2 : La recrue à suivre, club par club (1/3)

SU Agen : Paul Graou

Gersois de naissance, fils de l’ancien pilier international Stéphane Graou (passé par Auch et Colomiers), Paul Graou a fait ses classes dans une grande école de la formation française : le RC Auch. Il y joue jusqu’en 2017 avant de signer à l’US Montalbanaise où il s’impose petit à petit comme le numéro 9 titulaire du club tarn-et-garonnais. La saison passée ce jeune et prometteur demi de mêlée de 24 ans, a réussi à s’imposer dans la hiérarchie montalbanaise face à Clément Darbo ou Jérémy Chaput. Il comptabilisa 22 feuilles de rencontre pour 4 essais inscrits.

Au niveau de son profil, on peut caractériser le néo-agenais comme un neuvième avant (1,77 m, 88 kg). Un brin filou à l’image de son essai en préparation avec le SUA face à Soyaux-Angoulême, il apportera toute la ruse et la malice dans un effectif agenais qui en a besoin. Sa marque de fabrique ? La résistance au contact, des appuis vifs et rapides qui lui permettent souvent de casser les plaquages, comme il a su le montrer lors de la rencontre entre Montauban et Aurillac la saison dernière. Il est l’auteur d’un exploit personnel avant d’envoyer son coéquipier Aviata Silago en terre promise.

Dans le Lot-et-Garonne, Paul Graou partira avec l’étiquette de titulaire au poste de n°9. Du haut de ses 24 ans, il sera “le patron” au poste qu’il va partager avec une autre recrue, l’ancien Toulousain Théo Idjellidaine et Dorian Bellot qui était le titulaire de l’effectif espoir lors de la saison 2020/2021. Derrière les rucks, la jeunesse est au pouvoir à Agen !

Stade montois : Willie du Plessis

Le tour de France continue pour Willie du Plessis ! Arrivé dans l’Hexagone en 2015 en provenance des Cheetahs, l’ouvreur Sud-Africain a d’abord posé ses valises sur la Rade avant d’être envoyé à l’Aviron bayonnais en tant que joker médical. Conservé par l’Aviron jusqu’en 2019 (il effectuera tout de même une pige à Montpellier lors de la saison 2016/2017 en tant que joker), le numéro 10 signe 7 kilomètres plus au sud, au Biarritz olympique. Après une première saison assez convaincante chez les Rouge et Blanc, l’arrivée à l’été 2020 de Gilles Bosch en provenance de Carcassonne, puis le retour d’Ilian Perraux viennent lui barrer la route. Le contraignant ainsi cette année à partir pour un nouveau défi. C’est donc pas très loin du Pays Basque, que le périple de Du Plessis continue puisqu’il s’est engagé cette saison dans les Landes, au Stade Montois. À 31 ans, il va découvrir son cinquième club professionnel français.

Le numéro 10 sud-africain devrait être une pièce maîtresse du XV montois cette saison. Après le départ de Thomas Bell et le retour de prêt de Mathieu Smaïli à Toulon, il sera le seul ouvreur de métier dans l’effectif jaune et noir. Simon Desaubies (centre polyvalent) pourra quand même le suppléer au poste, tandis que Jules Even, fraîchement arrivé de Soyaux-Angoulême, et Yoann Laousse Azpiazu l’assisteront dans l’exercice du tir au but. Lors de la préparation, Willie du Plessis s’est déjà montré à son avantage avec un essai inscrit lors de la victoire des siens face à Agen 17-3. Généralement bon dans l’alternance et solide au pied, le Sud-Africain viendra ajouter un surplus d’expérience et de rythme dans la ligne de trois-quarts montoise. Les Landais chercheront cette année à retrouver leur superbe d’il y a quelques années, avec Willie du Plessis en tête de gondole ?

FC Grenoble : Marnus Schoeman

Son nom ne vous dit rien ? Ne vous en faites pas, vous le connaîtrez d’ici peu. En effet, le nom de Marnus Schoeman semble passer inaperçu dans la liste des recrues grenobloises mais c’est un véritable guerrier qui a débarqué dans l’Isère. Schoeman a débuté sa carrière professionnelle aux Blue Bulls en 2009, une équipe évoluant en Currie Cup, puis a rejoint deux autres formations de cette compétition entre 2011 et 2018 : les Griquas et les Pumas. Il goûta enfin au Super Rugby en 2018 avec une arrivée dans la franchise des Lions, basée à Johannesburg. Formé aux joutes du rugby sud-africain depuis 2009, il arrive donc pour compléter une troisième ligne déjà bien garnie et qui sera l’une des plus expérimentée de Pro D2.

Ce joueur d’expérience (32 ans) a disputé jusque là 42 rencontres de Super Rugby, 53 de Currie Cup et 43 de Vodacom Cup, pour un total de 80 essais en carrière. Au niveau du palmarès, Marnus Schoeman n’a qu’un seul trophée à son actif avec la Vodacom Cup remportée en 2015 avec les Pumas. Ensuite, il termine finaliste du Super Rugby en 2018 et finaliste de la Currie Cup en 2019 avec les Lions. Maigre parcours également chez les Springboks avec seulement 9 sélections avec l’équipe -20 ans mais à noter tout de même une participation à la Coupe du monde de la catégorie en 2009.

Au sein de l’effectif grenoblois, Marnus Schoeman devra s’intégrer au plus vite s’il veut se faire une place dans le XV titulaire. Il aura une concurrence accrue avec les leaders déjà présents comme Steeve Blanc-Mapaz, Clément Ancely, Tanginoa Halaifonua mais également l’arrivée au même poste du puissant Fidjien Pio Muarua, qui arrive de Mont-de-Marsan. Le troisième ligne aile sud-africain devra montrer ses qualités physiques notamment avec son profil trapu (1m80, 105kg). C’est un joueur solide au contest et dans les zones d’affrontement direct comme l’était un certain Deon Fourie, joueur essentiel du FCG en numéro 8 qui est reparti en Afrique du Sud cet été, aux Stormers. Schoeman se positionne sans doute comme son successeur et aura la lourde tâche de faire oublier l’un des anciens meilleur gratteur du championnat.

« Marnus est un joueur très expérimenté. C’est un troisième ligne très actif et très performant dans les zones de ruck avec une grosse qualité de contest »

Fabien Gegenbacher, manager du FC Grenoble

Oyonnax Rugby : Tom Murday

Oyo a réalisé un très beau recrutement cette intersaison ! Ça a été compliqué pour le CCS de choisir un profil parmi les différentes recrues qui rejoignent l’Ain. On peut noter les arrivées de plusieurs joueurs de Top 14 comme Viallelle (ex-Castres), Sweetnam (ex-La Rochelle) ou la révélation columérine de la saison dernière, Jules Soulan. Mais notre dévolu s’est jeté sur le puissant seconde ligne australien, Tom Murday, qui a signé en provenance du Japon et des Toyota Industries Shuttles. Ce n’est pas son dernier passage au pays du soleil levant que l’on retiendra car il a été court (une saison) et très très pauvre car il n’a pu disputé aucune minute avec le club nippon en raison des contraintes de voyage dues à la crise sanitaire. Il n’a malheureusement jamais pu atterrir au Japon. Arrivé en France en 2015, à Agen, après avoir effectué ses débuts professionnels à Auckland, chez les Blues puis les Reds du Queensland, il s’imposa vite comme un joueur essentiel de l’effectif du SUA jusqu’à en devenir capitaine lors de la saison 2018/2019. Homme fort du pack agenais avec 63 matchs de Top 14 au compteur, c’est une recrue de poids qui rejoint le Haut Bugey.

Agé de 32 ans, avec ses mensurations gigantesques de 2 mètres pour 114 kilos, Tom Murday viendra densifier la mêlée oyonnaxienne déjà bien garnie dans la cage avec Ursache, Battye ou Lassalle. Joueur avec un gros caractère et une âme de leader, il saura sans souci s’intégrer à son nouveau groupe où il retrouvera d’anciens coéquipiers de l’effectif agenais (Lassalle, Hamilton, Paris). Gros plaqueur, le géant casqué sait également porter le ballon et se déplacer judicieusement sur le terrain, comme ce fut le cas sur cet essai marqué face au Stade Français en 2018.

Avec une recrue de ce calibre devant, puis l’effectif qui l’accompagne, Oyo aura cette saison l’une des meilleures mêlées du championnat, de quoi en faire un favori pour succéder à Perpignan ?

Rouen Normandie : Alex Luatua

Centre néo-zélandais de 29 ans, Alex Luatua a décidé de donner un nouveau tournant à sa carrière en s’engageant pour 2 saisons avec le Rouen Normandie Rugby. Une très belle pioche pour le RNR.

Arrivé en France en 2011, à l’âge de 18 ans, afin d’intégrer le centre de formation du Stade Toulousain, Luatua disputa ses premières minutes en professionnel seulement 3 ans plus tard en 2014, après avoir quitté Toulouse et rejoint Oyonnax. Il y dispute six rencontres dont deux de Top 14. C’est en 2015 que la carrière du trois-quarts centre va prendre de l’ampleur. Il signe à Aurillac pour 3 saisons et y joue un total 77 rencontres en inscrivant 11 essais, avec en prime une titularisation lors de la finale de Pro D2 en 2016 face à Bayonne (perdue 21-16). Ses belles performances dans le Cantal, lui ouvrent les portes de l’effectif montalbanais, qu’il intègre en 2018. Là-bas, il y jouera 47 matches dont 33 comme titulaire.

Désormais, c’est avec Rouen que l’avenir d’Alex Luatua s’écrit. C’est un renfort de poids et d’expérience pour la ligne arrière rouennaise. Le club en avait besoin après les départs cumulés au centre de Tamaz Mchelidze, Louis Marrou et Antoine Frisch. De plus, le Néo-Zélandais arrive avec le statut de JIFF, un point très important à l’heure actuelle dans le recrutement et la construction des effectifs. D’autant plus que Rouen ne bénéficiera plus cette saison des mesures d’assouplissement du nombre de JIFF à aligner par feuille de match en moyenne, car le club normand n’est plus considéré comme promu . Rouen voudra à coup sur cette saison assurer son maintien le plus vite possible, cela passera obligatoirement par des essais marqués par Luatua !

Sur le papier, les joueurs que nous venons de vous présenter ont les qualités pour réussir leur saison en Pro D2. Mais comme toujours, certains d’entre eux seront considérés comme d’excellentes pioches et d’autres comme des erreurs de casting à l’issue de la saison. Alors, top ou flop ? À vos pronos !

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