Avec un championnat toujours aussi attractif pour les joueurs de l’hémisphère Sud malgré la concurrence japonaise, le Stade Français a réalisé un gros coup en signant l’international néo-zélandais Ngani Laumape. L’une des arrivées les plus retentissantes durant cette intersaison pour celui qui va vite être au centre du projet parisien. Avec les départs de Gaël Fickou en cours de saison puis de l’enfant du club Jonathan Danty, le Stade Français avait besoin d’un renfort de poids dans ce secteur. Avec Laumape cela semble chose faite même s’il aura une énorme pression pour tenter de maintenir cette équipe dans le Top6.
Un Néo-Zélandais à l’expérience solide
Âgé de 28 ans, Laumape possède déjà une solide expérience dans le rugby mondial. Avant de s’imposer dans le rugby à XV néo-zélandais, l’ancien centre des Hurricanes a entamé sa carrière dans le XIII et plus précisément en NRL chez les Warriors. Après trois saisons dans cette ligue, il décide de poursuivre sa carrière en Super Rugby chez les Hurricanes, l’équipe en forme dans l’hémisphère Sud. À ce moment-là, il apparaît comme l’une des futurs têtes d’affiches des All Blacks.
Chez les Hurricanes, il rejoint une génération dorée du rugby néo-zélandais comprenant des joueurs comme Beauden Barrett, les frères Savea, TJ Perenara. À l’image de son arrivée dans la capitale française aujourd’hui, Laumape arrive dans une équipe de Wellington amputée des départs de son duo historique Ma’a Nonu/ Conrad Smith. Une pression énorme pour le joueur qui va réussir avec sa nouvelle franchise à remporter le Super Rugby. Une première saison d’observation pour lui avec 4 essais inscrits en 10 matchs. Les vrais débuts de Laumape se font l’année suivante avec une saison XXL. Il s’est définitivement imposé dans l’effectif en jouant tous les matchs en tant que titulaire. Il inscrit 15 essais, terminant meilleur marqueur de la saison. Même s’il ne parvient pas à mener les Canes au titre de champion face aux redoutables Crusaders, Laumape se révèle définitivement aux yeux du monde entier.

Cette saison lui permet de faire ses premiers pas au sein de la meilleure nation du monde. Il incarne alors l’avenir à ce poste décimé après la victoire en 2015. Dans une nouvelle génération All Blacks qui cherche à marcher dans les pas de la glorieuse équipe du début des années 2010, le premier centre est l’une des stars. Il participe au Rugby Championship ainsi qu’aux tests internationaux, la plupart du temps en tant que titulaire. Après cette magnifique année pour lui, il continue à être le serial marqueur d’essais des Hurricanes avec 9 ballons aplatit dans l’en-but adverse la saison suivante et 13 celle d’après. Toujours aussi précieux au sein de l’effectif des Hurricanes, il est le finisseur de la franchise et l’un des meilleurs dans l’hémisphère Sud. Il commence à faire son trou sur l’ile du Pacifique. Pourtant, il ne fait pas partie des centraux sélectionnés par Steve Hansen pour la Coupe du monde 2019. Une absence difficile à comprendre pour celui qui était aux yeux de certains considéré comme le meilleur centre du pays. Au-delà de sa non-convocation, c’est les joueurs préférés à lui qui ont fait l’objet de débats. Ryan Crotty et SBW n’ont pas réalisé de meilleures performances que le centre des Hurricanes mais il semble que leur vécu au sein du XV néo-zélandais a joué dans la tête du sélectionneur.
Pour Laumape c’est tout le travail d’une vie qui vient de connaitre un gros coup. Malgré son jeune âge, il sait que c’est une occasion en or de disputer la Coupe du Monde avec sa sélection nationale qui vient de s’envoler. Une chance qui pourrait ne pas se reproduire tant le niveau est relevé dans le pays chaque saison. Pourtant après les départs de Crotty et SBW à l’issue de cette Coupe du Monde en 2019, la fédération et le joueur ont trouvé un accord pour prolonger son contrat montrant la confiance placée en lui pour incarner le futur au poste de premier centre. Malheureusement pour lui, les résultats des Hurricanes sont en chute libre tandis que le joueur peine à retrouver la forme. L’interruption liée au COVID et une blessure à l’avant-bras ont empêché le joueur de s’imposer dans le XV All Blacks. Cette saison, il a encore eu du mal à retrouver son niveau d’antan. Entre une baisse de confiance et un salaire proposé plus intéressant à Paris, Laumape a décidé de changer d’air pour découvrir un nouveau championnat loin de la Nouvelle-Zélande.
La puissance comme moteur de son jeu
L’atout premier de Laumape est sa puissance physique. Malgré sa petite taille, il possède une force impressionnante pour renverser ses adversaires. Sur les derniers rapports physiques, Laumape mesure 1m71 pour 103 kg. On pourrait penser que cette puissance peut faire de lui un joueur lent mais il n’en est rien. Il est un joueur difficile à maitriser pour les défenseurs tant le joueur possède une vitesse impressionnante malgré son gabarit.Pour vous montrer à quel point la vitesse de Laumape est impressionnante, dans un duel en bout de ligne face à Beauden Barrett, le centre néo-zélandais à réussi à déposer son ancien coéquipier, considéré comme le joueur le plus rapide du monde. Il est l’exemple type du centre moderne.
Au-delà de sa vitesse et de sa puissance, il possède une très bonne qualité technique avec des crochets dévastateurs permettant de franchir le mur défensif adverse. Avec ses qualités, il était souvent la première option dans le système offensif des Hurricanes. Capable de suivre les autres arrières lors de contre-attaques, il sent le jeu et sait se proposer pour terminer l’action. Sa puissance et sa vitesse lui permettent de faire partie des meilleurs finisseurs du Super Rugby. Une fois qu’il est lancé, il est difficile de l’arrêter pour un défenseur et ceux qui s’y risquent, finissent souvent le nez dans la pelouse. Il a tendance à se positionner en bord de touche pour avoir plus d’espace et prendre ainsi de la vitesse. On peut se remémorer son essai contre la France où il est décalé par Damian McKenzie. Il réussit à prendre de vitesse Fickou avant de renverser Médard par sa puissance. Une action symbolisant toutes les qualités énumérées précédemment.
Pour le Stade Français c’est un sacré coup réalisé. Il remplit parfaitement les manques laissés par Danty et Fickou. Il a été recruté pour dynamiser cette attaque parisienne. Il a tout pour faire lever le peuple parisien au Stade Jean Bouin. Après une déception à la suite de la Coupe du Monde 2019, il arrive revanchard pour montrer que son talent est toujours présent et que les blessures sont derrière lui. Avec le poids de la sélection loin derrière lui avec ce départ pour l’hexagone, il peut se concentrer uniquement sur ses performances en club. Encore jeune, il fait partie de cette génération néo-zélandaise qui chercher un nouveau challenge alors qu’ils sont encore frais physiquement. Néanmoins, il devra essayer de réaliser des débuts différents de ceux de Fekitoa ou Savea dont les performances avec le RCT n’ont pas été celles escomptées. Avec les deux dernières saisons décevantes, les doutes sont légitimes mais ce changement d’air semblait nécessaire pour le premier centre des Hurricanes qui va en profiter pour se relancer.
Pour montrer la détermination du centre All Blacks, à peine la saison terminée avec les Hurricanes, il a rejoint la capitale pour préparer la saison prochaine. Dès son arrivée, il a montré un physique affuté et prêt pour casser les défenses adverses. Il va être l’arme offensive numéro une sur les lignes arrière parisiennes et il est probable que le système de Quesada tourne autour du centre venu de Nouvelle-Zélande.
C’est l’une des recrues phares de cette intersaison qui a été officialisée rapidement au cours de la saison dernière. À la suite des départs de Fickou et Danty, il fallait un joueur de classe mondiale pour prendre la succession. Rapide, physique, il a les capacités pour faire mal aux équipes du Top14. Avec Laumape c’est un autre All Black de classe internationale qui arrive dans notre championnat.
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Ngani