Après le Top14 il y a deux semaines, le championnat anglais reprend ses droits ce week-end. Après une saison riche en spectacle qui a vu les Quins créer la surprise, les fans anglais espèrent pour leur retour dans les stades, voir le même spectacle. Pour cette nouvelle année, on reprend les mêmes équipes et on ajoute les Saracens, de retour en Premiership après leur relégation administrative il y a deux saisons. Un championnat sous le signe de la jeunesse avec des équipes composées de nombreux jeunes anglais, voulant se montrer pour une possible sélection. Un championnat difficile à prédire tant le niveau est serré et les places qualificatives pour les play-offs peu nombreuses. La rédaction vous propose un petit tour des forces en présence cette année.
Dans un rugby moderne toujours plus compétitif et imprévisible, la Premiership n’échappe pas à la règle. Propulsés par leur jeune génération anglaise, les clubs du championnat anglais sont de plus en plus proches les uns des autres. Des équipes apparaissent au-dessus au niveau de l’effectif mais la saison dernière a montré que tout peut changer sur une saison. Les Quins, pourtant en reconstruction et en grande difficulté en début de saison, ont réussi à remonter et se qualifier pour les playoffs. Ils ont réussi à battre les deux meilleures équipes de la saison que sont Bristol et Exeter. Une performance historique donnant de l’espoir aux clubs pour cette année. Avec une première vraie intersaison pour la plupart des joueurs depuis la pandémie, les joueurs sont prêts physiquement à en découdre.
Les Favoris
Forcément, quand on parle de clubs favoris pour cette saison, on met directement dans ce panier les quatre équipes qualifiées la saison dernière pour les playoffs. Ces équipes n’ont pas beaucoup changé et conservent leur solidité dans le jeu anglais.
Les Quins à la quête du doublé
Les Quins ont énormément de pression sur leurs épaules après une magnifique épopée lors de la seconde partie de saison créant une vraie cohésion et les menant jusqu’au titre. Mais cette année, ils seront attendus au tournant. L’effet de surprise ne fonctionnera plus et les jeunes verront les entraineurs de premiership s’adapter à leur jeu. Mais le talent de ces dernières est indéniable et ils continueront à performer dans le championnat. Malgré le départ de la légende Mike Brown, les cadres comme Joe Marler et Danny Care sont toujours dans l’effectif pour encadrer les jeunes. Marcus Smith est passé dans une autre dimension cet été avec ses premiers pas en tant que titulaire avec le XV de la Rose avant d’être convoqué avec les Lions. Déjà l’un des meilleurs joueurs de ces dernières saisons chez les Quins, il risque de continuer à faire mal aux défenses adverses d’autant qu’une place de titulaire au poste d’ouvreur est en jeu en Angleterre.

Des renforts de poids sont arrivés dans la capitale anglaise. Tout d’abord, on retrouve Huw Jones qui a signé tardivement après que son contrat avec Bayonne ait été rompu suite à la relégation de l’équipe basque. Son association avec Marchant s’annonce explosive et l’international écossais ne devrait pas avoir du mal à se fondre dans ce jeu très offensif de l’équipe londonienne. Pour continuer dans les jeunes arrières dynamiques, on peut citer Nick David qui tentera de succéder à Mike Brown. Avec le départ de Brett Herron à Biarritz, les Quins sont allés chercher Tommaso Allan qui devrait débuter au début du championnat, Marcus Smith reprenant plus tard que les autres. Un joueur précieux pour permettre à Smith de se reposer et qui permet aux Quins d’avoir une vraie doublure pendant les matchs internationaux. Devant, les joueurs restent inchangés même si le départ du talonneur Scott Baldwin risque de se ressentir dans le pack anglais.
Enfin, l’arrivée de Tabai Matson à la tête de cette équipe ne devrait pas trop changer la philosophie offensive de celle-ci tandis que le staff composé de Nick Evans, Adam Jones et Jerry Flannery reste inchangé à ses côtés. Un bon ajout permettant d’apporter de l’expérience à cette équipe et dont l’adaptation ne devrait pas être difficile, l’entraineur fidjien ayant déjà entrainé Bath lors de la saison 2016/2017. Les Quins ont les moyens de se qualifier une nouvelle fois pour le Top4 mais la concurrence risque d’être acharnée avec des équipes toujours plus fortes en face. Il faudra aussi observer la manière dont l’équipe compte gérer la Coupe d’Europe et la premiership.
Bears et Chiefs en favoris naturels
Parmi les principales équipes favorites à la succession des Quins, on retrouve les Bears et les Chiefs, de deux des meilleures équipes ces dernières saisons. Exeter est l’un des clubs marquants de la dernière décennie aux côtés des Saracens. Menée par Rob Baxter depuis 12 ans, l’équipe a été surprise l’année dernière par les Quins en finale et n’a pas réussi à conserver son titre. Elle a semblé moins dominante laissant de nombreux points en route malgré la saison impressionnante de Sam Simmonds. Il n’en reste pas moins que les Chiefs ont atteint la finale du championnat. Cette année, ils avancent pour reprendre leur titre. Les cadres sont restés à l’exception d’Alex Cuthbert qui est retourné au Pays de Galles. Pour le reste, on retrouve les habitués que sont Hogg, les frères Simmonds, Slade, O’Flaherty, Gray, Hill… Des joueurs qui ont pu se reposer durant l’intersaison et recharger les batteries après deux saisons enchainées sans repos. L’expérience et le peu de changements au sein du groupe en font des sérieux favoris pour remporter la Premiership.
Pour les Bears, l’échec en demi-finale face aux Quins au terme d’un match de folie, laisse un gout amer. L’équipe de Bristol a dominé la saison du début à la fin mais elle s’est une nouvelle fois fait surprendre en demi-finale. Néanmoins, pour un club présent en premiership depuis trois ans, arriver à se qualifier pour les playoffs est déjà inespéré. La gestion de Pat Lam est parfaite même si certains choix ont pu être discutés cette saison. Il a en sa possession l’un des meilleurs effectifs en Europe composé de lignes arrière impressionnantes avec la star Semi Radradra ou la révélation de la dernière saison Piers O’Conor. On peut aussi citer Callum Sheedy, Harry Randall, Ioan Lloyd, Luke Morahan et Charles Piutau. L’arrière néo-zélandais jouera d’ailleurs cette saison sans son frère Siale. L’ainé des frères, arrivé en 2017 au moment où l’équipe était en difficulté, a marqué de son empreinte les Bears, remportant la Challenge Cup en 2020. Une page se tourne à Bristol même si l’avenir est assuré à ce poste.
Deux autres joueurs importants de l’effectif la saison passée ont quitté le club en la personne de Max Malins et Ben Earl. Deux joueurs prêtés par les Saracens et qui ont permis aux Bears d’être redoutable offensivement. Le troisième ligne aile a cette capacité à se proposer dans le jeu. Puissant, il va manquer dans le pack de Bristol. Max Malins n’est pas le joueur qui fait le plus de bruit mais il a été capable de s’adapter à tous les postes derrière en fonction des blessures. Très bon à la relance, il sait casser les plaquages, permettant aux Bears d’être une des équipes les plus efficaces à la récupération du ballon. Ses neuf essais inscrits l’année dernière témoignent de son efficacité. Deux pertes importantes mais l’effectif reste l’un des meilleurs d’Europe. L’équipe reste toujours aussi dangereuse offensivement et si les blessures sont évitées, les Bears peuvent espérer réitérer leurs performances. Avec un groupe qui devient de plus en plus expérimenté, l’équipe de Bristol peut viser le titre.
Les Sharks, les rois de la puissance
Derrière ces trois équipes, on retrouve les Sharks. Loin d’être l’équipe la plus impressionnante dans le jeu, elle fait preuve d’une redoutable efficacité et d’une puissance hors norme. Avec sa colonie d’Afrique du Sud, l’équipe continue à faire peur même si elle n’est pas aussi joueuse que les deux autres. Elle va se focaliser sur la puissance de ses avants pour faire mal à la défense adverse. La saison dernière, elle a pu compter sur l’ouvreur américain AJ Macginty auteur de 188 points et qui a terriblement manqué lors de la demi-finale contre les Chiefs. L’ouvreur semble avoir passé un cap cette saison. En phase de reprise avec la sélection américaine, il risque de manquer le début de saison mais Robert Du Preez devrait récupérer sa place pour guider le jeu de l’équipe de Sale. Si les avants prennent la lumière chez les Sharks, il ne faut pas sous-estimer les lignes arrière avec les frères James ou encore Manu Tuilagi qui espère pouvoir enfin jouer une saison entière et voir les blessures le laisser tranquille. Peu de changements dans l’effectif des Sharks à part le retour de Simon McIntyre. Ancien des Wasps, il apportera de la puissance sur le banc de Sale.

Une équipe puissante et efficace qui devrait avoir son mot à dire. Reste à savoir l’impact du rugby Championship sur l’équipe alors que de nombreux Sud-africains sont avec l’équipe nationale et n’ont pas eu beaucoup de repos depuis la fin de saison avec la tournée des Lions.
Les Saracens, le retour des champions
La dernière équipe favorite aux playoffs est une revenante puisqu’il s’agît des Saracens. Equipe dominante de la dernière décennie en Angleterre et en Europe, les Saracens ont été relégués pour avoir manqué aux règles sur la masse salariale. Après une victoire en deuxième division, les Saracens sont remontés rapidement en premiership et apparaissent comme des candidats sérieux pour le titre. Avec une grande partie du XV de la rose dans ses rangs, l’équipe possède de nombreux joueurs talentueux. Les frères Vunipola, Jamie George, Maro Itoje, Owen Farrell et d’autres comptent bien revenir au premier plan en Angleterre après une saison passée dans l’anonymat. Pourtant, la forme de l’équipe pose question. Les joueurs n’ont pas joué beaucoup de matchs avec les Saracens en raison du tournoi des VI nations. Des joueurs qui n’ont pas convaincu lorsqu’ils ont joué, subissant les critiques des différents médias anglais.
C’est donc une équipe revancharde qui revient en premiership pour récupérer son trône. Elle va bénéficier du retour de Malins et Earl ainsi que Nick Tompkins qui ont été prêtés la saison dernière. Durant l’intersaison, les Saracens se sont renforcés au poste de numéro 9 avec l’arrivée de deux jeunes prometteurs avec l’Américain Ruben de Haas et le Sud-africain Ivan van Zyl. Deux joueurs sur lesquels ne pourront pas compter les Saracens puisque De Haas est avec les Etats-Unis pour les qualifications à la Coupe du monde 2023 tandis que Van Zyl a été suspendu 4 semaines après un carton rouge reçu lors d’un match de préparation contre l’Ulster pour ses débuts. Pour pallier à ces deux absences, les Saracens ont récupéré Joe Simpson de Gloucester pour un prêt de 1 mois. Un joueur expérimenté pour lancer la machine en ce début de saison. Sur le papier, l’équipe n’a pas d’égal en terme de talent, d’expérience et de palmarès. Mais les joueurs ne sont plus dans leur meilleure période et face à une concurrence de plus en plus jeune, l’équipe peut avoir du mal.
Les outsiders
Avec le système à quatre équipes qualifiées pour les playoffs, les places sont chères et il ne faut pas laisser trop de points en route. Malgré des effectifs moins forts sur le papier, certaines équipes peuvent venir jouer les troubles fêtes.
Les Tigers, continuer à grandir
On peut commencer par les Tigers qui ont montrés de bonnes choses la saison passée. L’équipe la plus titrée d’Angleterre s’est retrouvée en faisant confiance à ses jeunes. Un retour dans la première partie de tableau après deux saisons terminées à l’avant-dernière place dont l’année 2019/2020 où ils échappent à la relégation en raison des pénalités infligées aux Saracens. La saison passée, l’équipe a alterné le bon et le moins bon mais elle est parvenue à se classer sixième et atteindre la finale de Challenge Cup. Une saison réussie pour les hommes de Steve Borthwick qui vont retrouver la Champions Cup. L’objectif désormais est de bâtir sur les bonnes performances de la saison passée et faire preuve d’une plus grande régularité. L’homme à suivre sera surement Freddie Steward qui a impressionné la saison dernière, récompensé par ses premières sélections avec le XV de la rose. Il est bien entouré avec des jeunes comme Guy Porter, Harry Potter ou encore l’expérimenté Nemani Nadolo. Des véritables finisseurs qui peuvent changer le cours d’un match.

L’équipe voit aussi le retour de Freddie Burns qui viendra apporter son aide à cette équipe en cas de convocation de George Ford avec le XV de la Rose. Une équipe joueuse et puissante avec des joueurs comme le capitaine Ellis Genge ou le numéro 8 Jasper Wiese capable de percer la défense adverse sur des courses. Encore inexpérimentée, l’équipe risque d’avoir du mal à se qualifier pour les playoffs mais l’objectif sera surement de se maintenir dans les équipes qualifiées pour la Champions Cup en attendant de faire grandir les jeunes.
Les Saints, l’épouvantail du championnat
Une autre équipe peut tirer son épingle du jeu cette année et il s’agit des Saints. Longtemps a la lutte avec les Quins et les Sharks pour accrocher les playoffs la saison dernière, ils ont été en difficulté en fin de saison, terminant à une très belle cinquième place. L’équipe s’appuie sur une solidité collective avec une défense impressionnante et difficile à franchir. Sans grands noms, l’équipe propose un jeu intéressant grâce à son métronome Alex Mitchell. Probable futur successeur de Ben Young dans le XV de la rose, le demi de mêlée anglais a été un des acteurs de la réussite des Saints. Capable de se glisser entre les défenseurs pour échapper aux plaquages, il s’appuie sur sa science du jeu pour créer des décalages. L’équipe peut aussi compter sur Dan Biggar qui s’est parfaitement adapté à la premiership, permettant aux Saints de bénéficier d’une certaine solidité au pied. Globalement l’équipe a manqué de finisseurs la saison dernière en inscrivant seulement 59 essais. Un secteur dans lequel Northampton s’est renforcé avec l’arrivée de Courtnall Skosan. L’ailier Sud-africain va tenter d’apporter de la finition à cette équipe qui en a besoin. Si l’équipe parvient à conserver sa solidité défensive et tenter de se montrer plus efficace devant, elle peut espérer se mêler à la lutte pour les playoffs.
Bath et Cipriani à la reconquête
Parmi les dernières équipes qui peuvent lutter aux playoffs, on retrouve Bath. L’équipe anglaise a déçu la saison passée avec une septième place alors qu’on pouvait penser qu’elle avait l’effectif pour jouer les playoffs. Elle n’a jamais réussi à jouer son jeu et les joueurs comme Jonathan Joseph ou encore Anthony Watson n’ont pas réussi à porter l’équipe. Après cette saison difficile, des changements ont été menés. Avec le départ de Priestland de retour à Cardiff, l’équipe se devait de trouver un nouveau numéro 10 pour animer son jeu. Et le choix s’est alors porté sur la star anglaise Danny Cipriani, sans club depuis son départ de Gloucester la saison passée. Après une année blanche, de nombreuses interrogations quand on niveau d’un des joueurs les plus talentueux de sa génération existent. Pourtant le joueur semble avoir retrouvé du plaisir dans le rugby après la déception de sa non-sélection pour la Coupe du monde de rugby 2019. Une épreuve difficile à digérer mais il semble de nouveau s’épanouir sur et en dehors des terrains. Le joueur est motivé pour enflammer les terrains de premiership.

Libéré du poids de la sélection, il va pouvoir se concentrer exclusivement sur son club et ainsi relancer cette équipe. Pas de gros changements dans le reste de l’effectif. Toujours redoutable offensivement, l’équipe tentera surtout de s’améliorer défensivement, l’équipe ayant concédé 82 essais la saison dernière, le pire total en premiership. Elle a les moyens de s’améliorer dans ce secteur mais elle peut aussi privilégier un jeu comme les Quins, se focalisant uniquement sur l’attaque. Avec Cipriani, Bath a les moyens de proposer du jeu. Les principales incertitudes résident dans les départs de Zach Mercer, probablement le meilleur joueur la saison dernière. Son apport offensif et défensif était indéniable et l’équipe n’a pas réussi à lui trouver un successeur. On peut ajouter aussi le départ de Josh Matavesi au Japon tandis que Cameron Redpath, opéré en mai, ne devrait pas retrouver les terrains avant décembre risque de manquer au poste de centre. Stuart Hooper peut se rassurer en ayant réussi à conserver Joseph. L’autre mauvaise nouvelle est la blessure de Joe Cokanasiga. L’ailier anglais s’est une nouvelle fois blessé à son genou qui l’avait éloigné des terrains en 2019.
Alors qu’il semblait revenir à son meilleur niveau, l’équipe attend les résultats mais le joueur devrait manquer le début de saison. De nombreuses pertes pour Bath qui va devoir se battre pour conserver sa place dans les équipes qualifiées pour la Champions Cup.
Les équipes à surveiller
Il est difficile de trouver des équipes à la traine en premiership. Même si celles-ci ne devraient pas pouvoir jouer une place dans les playoffs, elles ont les moyens d’accéder aux places qualificatives pour la champions cup. Des clubs qui sont en train de se reconstruire après de nombreux changements au sein des effectifs.
Les Wasps en reconstruction
On peut commencer par les Wasps qui ont connu une deuxième partie de saison compliquée en raison des blessures. Après une finale lors de la saison 2019/2020, les résultats ont été décevants et l’équipe doit se renouveler et laisser plus de place aux jeunes. C’est une saison mouvementée qui a eu lieu à Coventry. Tout d’abord, l’équipe a enregistré les départs de Lima Sopoaga, Tommy Taylor ou encore Will Rowlands. Des joueurs importants dans cet effectif et qui vont devoir être remplacés cette saison. Du côté des arrivées, les Wasps ont fait de jolies acquisitions avec l’arrivée de Vaea Fifita mais aussi celle de Francois Hougaard qui vient concurrencer Dan Robson.
Le demi de mêlée sud-africain arrive pour apporter son expérience à Jacob Umaga, la jeune star des Wasps. L’ouvreur anglais a semblé manquer de confiance la saison passée avec la pression sur ses épaules. Une saison avec aucune ambition du côté des Wasps devrait lui permettre de reprendre confiance et ainsi redevenir le joueur talentueux qu’on connaît. L’équipe devra aussi faire sans de nombreux cadres blessés au genou. Jack Willis et Joe Launchbury devrait revenir vers fin décembre tandis que le jeune ailier Paolo Odogwu devrait revenir en 2022. Des absences importantes qui risquent de se ressentir dans le jeu et qui font des Wasps une équipe distancée pour les playoffs. Mais le retour des cadres en milieu de saison pourrait permettre à l’équipe de tenter de jouer une place pour la Champions Cup.
Worcester, un mercato XXL pour quitter les bas du classement
Worcester est l’équipe la plus difficile à juger. L’équipe a terminé au fond du classement la saison dernière avec 4 victoires dont 3 liées à des matchs annulés en raison de nombreux cas positifs chez leurs adversaires. Une saison compliquée qui a menée l’équipe à changer radicalement son effectif. De nombreux départs avec Hougaard, David ou encore Nick Schonert. Dans le sens des arrivées, Worcester a probablement fait le meilleur recrutement en premiership durant l’été. De nombreux internationaux et des joueurs d’expérience sont venus renforcer les rangs de l’équipe. On retrouve les internationaux écossais Rory Sutherland et Duhan Van Der Merwe ainsi que le talonneur Scott Baldwin. On peut aussi citer Willi Heinz au poste de demi de mêlée. Une première ligne renforcée avec deux joueurs puissants et très bons avec le ballon. Des lignes arrière renforcées avec un numéro 9 expérimenté et un des meilleurs finisseurs outre-Manche. Des recrues capables de faire quitter le bas du classement à Worcester. On peut ajouter des joueurs comme Ollie Lawrence ou Chris Ashton, en quête de rédemption, pour dynamiter les défenses adverses.

Néanmoins, l’équipe a connu beaucoup de changements et il va falloir du temps pour que chacun trouver ses repères. Sur le papier, elle peut espérer jouer une place pour la Champions Cup.
Gloucester, la revanche des arrières
Gloucester a connu une saison compliquée. Malgré le retour de Jonny May et la confirmation de LZR, l’équipe s’est montrée pauvre dans le jeu en partie dû au départ de Danny Cipriani. Véritable métronome du jeu de Gloucester, Lloyd Evans n’est pas parvenu à faire oublier la star anglaise. Une avant-dernière place au classement avec de grandes difficultés offensives malgré des ailiers internationaux. Seulement 56 essais ont été inscrits par l’équipe loin des 72 et 75 essais inscrits les saisons précédentes. Une faillite offensive tandis que la défense n’a pas su combler cette perte d’efficacité. Sans solution dans son équipe, George Skivington s’est résigné à faire jouer de nombreux joueurs de l’académie à la fin de la saison en raison des blessures et du manque de résultats. Des joueurs se sont révélés à l’image de Charlie Chapman, auteur de 3 essais. Mais il manque toujours un créateur dans cette équipe. La direction s’est alors tournée dès le début d’année vers Adam Hastings. L’international écossais est un véritable virtuose. Très agressif, il a tout pour dynamiser le jeu de l’équipe.
Avec ce renfort de poids au poste de numéro 10 complété par le duo Charlie Chapman / Stephen Varney, Gloucester a probablement sécurisé sa charnière pour plusieurs saisons. Derrière eux, des joueurs comme Mark Atkinson, Chris Harris, LRZ, Ollie Thorley, Santiago Carreras ou Jonny May devraient avoir des ballons à exploiter pour marquer dans l’en-but adverse. Dans le pack, le capitaine Lewis Ludlow continue de s’affirmer comme l’un des meilleurs à son poste outre-Manche. Ils ont tous les éléments pour effacer la déconvenue de la saison dernière mais les absences probables des joueurs cadres durant les périodes internationales risquent de pénaliser cette équipe.
Les London Irish et les Falcons à la lutte en bas de tableau
Pour le bas de tableau, deux équipes devraient se battre pour éviter la relégation en RFU Championship. En premier, on retrouve les London Irish auteur d’une bonne saison l’année dernière malgré une certaine irrégularité. Les lignes arrière ont été particulièrement excitantes à l’image des Quins avec une forme d’insouciance et une grande prise de risque. Le duo Ollie Hassell-collins et Ben Loader a enflammé les rencontres des London Irish au point de faire de ces deux jeunes des candidats sérieux pour le XV de la rose. Le premier fait partie des joueurs ayant parcouru le plus de mètres ballon en main avec 995 mètres, le sixième plus gros total du championnat derrière des joueurs comme Charles Piutau, Tom O’Flaherty ou encore Sam Simmons. On peut rajouter à cela 37 passes après contact, le deuxième meilleur total du championnat derrière Joe Marchant. Deux véritables pépites qu’il faut désormais entourer pour le mieux en particulier dans le pack anglais.

Ainsi, l’équipe est allée chercher Marcel Van Der Merwe. Le pilier sud-africain va apporter sa puissance et de la stabilité dans la mêlée des London Irish. Il apportera son expérience aux jeunes. Néanmoins, on notera les départs de Blair Cowan, figure de cette équipe depuis huit saisons mais aussi Waisake Naholo qui n’aura jamais réussi à s’acclimater au championnat en raison de blessures. L’ailier néo-zélandais n’aura disputé aucun match la saison passée, laissant la place aux jeunes. L’équipe risque de s’appuyer une nouvelle fois sur ses lignes arrière pour faire la différence mais aussi sur le jeu au pied de Paddy Jackson qui semble avoir retrouvé des couleurs. Ils auront besoin de ces joueurs pour éviter la dernière place.
Face à eux, on devrait retrouver les Falcons. L’ancien équipe de Sir Johnny Wilkinson a surpris en début de saison, occupant les premières places du championnat. Mais au fur et à mesure, l’équipe est revenue dans le rang pour terminer à une honorable dixième place alors que beaucoup les imaginaient terminer à la dernière place. Dans le jeu, l’équipe a été loin d’être impressionnante avec seulement 50 essais inscrits et 5576 mètres parcourus ballon en main, le pire total en championnat la saison dernière. Une difficulté qui peut s’expliquer par le manque de stabilité sur les lignes arrière avec de nombreux changements réalisés d’un match à l’autre. Pour se renforcer dans ce secteur, l’équipe est allée chercher la légende des Quins Mike Brown mais aussi l’ancien espoir du rugby anglais Nathan Earle. Deux joueurs revanchards qui peuvent apporter leur expérience mais des incertitudes persistent concernant Earle avec de nombreuses blessures dont il a des difficultés à se remettre.
Au regard des effectifs des principaux concurrents, les Falcons semblent les moins bien armés d’autant que Toby Flood a pris sa retraite avant le début de la saison pour devenir entraineur du jeu au pied et de la technique au sein des Falcons. Un apport important sur le banc mais qui risque de manquer sur le terrain. Les Falcons devront trouver les ressources dans le jeu pour lutter face aux autres équipes.
Un championnat qui s’annonce aussi excitant qu’indécis. Entre des équipes pas encore au complet en raison du retour tardif de certains Lions ou encore des blessés, ce championnat nous promet une belle adversité. Les jeunes pépites anglaises sont de plus en présentes et nous réservent du beau spectacle. Le futur du XV de la rose risque de prendre le pouvoir cette année. Ajoutez à cela l’arrivée de nombreux internationaux gallois, Écossais ou encore Sud-africains qui en fait l’un des championnats les plus excitants à suivre.
Les pronostics de la rédaction pour le Top 4 :
Ervan : 1. Exeter Chiefs 2. Saracens 3. Harlequins 4. Bristol Bears
Hakim : 1. Exeter Chiefs 2. Bristol Bears 3. Harlequins 4. Saracens
Cyprien : 1. Bristol Bears 2. Bath Rugby 3. Saracens 4. Wasps
Yanis : 1. Exeter Chiefs 2. Saracens 3. Bristol Bears 4. Northampton Saints
Quentin : 1. Saracens 2. Bristol Bears 3. Exeter Chiefs 4. Bath