Alors que Fabien Galthié évoquait, il y a quelques semaines, sur le plateau du Canal Rugby Club, une dizaine de joueurs qui pouvaient encore rejoindre le groupe des Bleus, le nom de Thibaud Flament avait été dévoilé par le sélectionneur des Bleus. Une demi-surprise quand on observe les performances du jeune homme et cette saison pourrait propulser le deuxième ligne dans une autre dimension.

Arrivé sur la pointe des pieds au Stade Toulousain après avoir terminé la saison 2019-2020 chez les Wasps, Thibaud Flament est désormais un candidat très sérieux au poste de titulaire chaque week-end et fait plus qu’entretenir l’émulation à ce poste de seconde ligne chez les Rouge et Noir. La preuve, le natif de la capitale avait débuté le premier choc, face à La Rochelle, avec le numéro 4 dans le dos au côté de Rory Arnold. Envoyant de ce fait, Richie Arnold, sur le banc des remplaçants. Pas un hasard. Encore moins après les 50 minutes disputées par le jeune joueur de 23 ans. Très actif, Flament, qui peut également évoluer en troisième ligne, s’était une nouvelle fois distingué et avait prouvé à son entraîneur qu’il pouvait compter sur lui lors des grands rendez-vous. Après une nouvelle titularisation face à Biarritz, au côté de Yannick Youyoutte, sa quatrième en cinq rencontres, Flament monte en intensité comme le prouve sa prestation face à Clermont où il a plaqué à 24 reprises (8 plaquages après 15 minutes, deuxième meilleure plaqueur du match derrière François Cros). La saison passée, l’ancien joueur des Wasps commençait à prendre de l’épaisseur dans l’effectif d’Ugo Mola et avait participé aux deux finales jouées et remportées par son équipe face au Stade Rochelais (en l’occurrence 10 minutes en finale de la Champions Cup et 13 minutes en finale de Top 14). Preuve que le staff toulousain lui faisait confiance malgré son arrivée en début de saison. Désormais le joueur a sa priorité : « Continuer à gratter du temps de jeu, enchaîner les matchs. C’est la priorité numéro un » livrait le deuxième ligne à La Dépêche du Midi et pour l’instant tout se passe bien pour lui.
Une concurrence féroce au Stade toulousain
Avant d’espérer être appeler par Fabien Galthié, Thibaud Flament va devoir essayer de continuer à obtenir du temps de jeu avec les Rouge et Noir. Et ce n’est pas chose aisée dans cet effectif pléthorique. En effet, il doit faire face à la concurrence des jumeaux Arnold, mais également de l’infatigable Joe Tekori ou encore du surpuissant Emmanuel Meafou, actuellement blessé. De là à stopper sa progression ? Certainement pas et le joueur le confiait il y a une semaine à La Dépêche du Midi « Je trouve ça excitant de devoir me frotter à des mecs qui sont très, très bon pour être titulaire ». La saison dernière, le seconde ligne français avait participé à 12 rencontres (9 en Top 14 et 3 en Champions Cup), dont 6 titularisations en championnat. Suffisant pour taper dans l’œil du staff des Bleus. Cet échantillon de matchs, bien que faible soit-il, a permis aux observateurs du ballon ovale de découvrir un joueur qui était passé sous les radars avant d’éclore dans la Ville Rose. Formé en Belgique à l’ASUB Waterloo, passé en Angleterre en effectuant une parenthèse sud-américaine, Flament avait éclos à Coventry chez les Wasps. Du haut de ses 2,03m, le deuxième ligne s’est très vite intégré dans sa nouvelle équipe et correspond parfaitement au « jeu à la toulousaine ». Celui qui est également capable de se positionner en tant que flanker impressionne tout autant que le volume de jeu qu’il propose. Malgré cette concurrence, Thibaud Flament parvient à gagner du temps de jeu et cela ne devrait qu’augmenter s’il continue sur sa lancée.

La Coupe du monde avec les Bleus ?
Désigné comme potentiel futur sélectionné, Thibaud Flament peut rêver plus grand. Il avouait il y a quelques mois «Je pense beaucoup aux Bleus. C’est un des rêves que j’ai. Mon objectif est de jouer la Coupe du monde 2023 en France et de la gagner. Je pars avec l’état d’esprit que je ferai tout pour y arriver. Si cela se fait tant mieux, sinon je postulerais pour celle d’après, mais c’est vraiment quelque chose que j’ai en tête et que je veux réaliser.» Pour atteindre un tel objectif, le deuxième ligne va devoir prouver encore et encore. Quelques détails sont encore à régler pour lui, notamment sa capacité de concentration qui lui fait commettre quelques fautes évitables lors des rencontres. Pour arriver à enfiler la tunique bleue, Thibaud Flament devra faire face à une concurrence là aussi importante mais qui laisse peut-être l’espoir au toulousain d’y croire. Le Roux et Willemse semblent à l’heure actuelle les deux titulaires de cette seconde ligne. Derrière ? Rien n’est figé. Taofifenua, Geraci, Pesenti, Cazeaux ou encore Rebbadj ont tous déjà été appelés chez les Bleus. Une large rotation qui indique, peut-être, que la hiérarchie n’est pas encore tout à fait claire dans la tête de Fabien Galthié. Et c’est là, la chance du Toulousain. En plus de sa polyvalence qui est un atout considérable, Flament peut apporter un nouveau souffle et pourquoi pas passer devant les noms cités auparavant pour intégrer le groupe des Bleus. Pour cela, il lui faudra réaliser des bonnes performances dès ce début de saison afin d’espérer être appelé pour les tests de novembre. Ses 6 premières prestations sont prometteuses et dans la continuité de ce qu’il produisait la saison dernière, nul ne doute que Fabien Galthié va continuer de scruter le jeune toulousain, à lui de jouer.