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Top 14 : le CA Brive peut-il rêver plus grand ?

Après cinq journées de championnat, le CA Brive pointe à la cinquième place au classement. Ce bon démarrage doit-il pousser les Corréziens à revoir leurs ambitions à la hausse et viser une place dans le top 6 ?

Les Brivistes ont engrangé 14 points sur 15 possibles à domicile en ce début de saison de Top 14. Samedi dernier, ils ont obtenu leur premier point à l’extérieur à Mayol, après avoir fait tourner lors des deux premiers déplacements à Montpellier et Bordeaux. Des regrets subsistent après la défaite à Toulon. Le CAB avait la possibilité de frapper un grand coup en s’imposant chez des Varois en difficulté depuis le début de saison. L’ambition naissante d’un candidat aux phases finales ?

Amédée-Domenech forteresse bien gardée

Beaucoup d’équipes se déplacent à Brive-la-Gaillarde avec l’ambition de s’imposer à l’extérieur. Très peu y parviennent. L’USAP, la Section paloise et le Stade français se sont cassés les dents en Corrèze. Aucune de ces trois équipes n’est parvenue à prendre un point. En début de saison dernière, les Coujoux avaient eu du mal à domicile face aux grosses écuries du championnat (défaites face à Toulouse, Clermont le Racing 92). Pour ambitionner plus qu’un maintien dans l’élite, les hommes de Jérémy Davidson devront être intraitables dans leur antre d’Amédée-Domenech.

Les Coujoux semblent l’avoir compris. Quitte à se déplacer sans grande ambition à Montpellier et Bordeaux, le staff briviste a mis toutes les chances de son côté à domicile, alignant les meilleurs joueurs possibles. Le ton est donné, aucune impasse ne sera faite à la maison. Autre élément à prendre en considération, le meilleur public de France de la saison 2018/2019 est de retour au stade pour pousser derrière son équipe.

Le CAB avait entamé le match de la meilleure des manières face au Stade français.

Faire des coups à l’extérieur

Obtenir des bons résultats à domicile n’est pas suffisant pour figurer dans les six premiers du Top 14 à l’issue de la saison. Après avoir fait deux impasses à l’extérieur, le week-end passé le CAB se déplaçait avec ses hommes forts pour obtenir un premier succès hors de ses bases. Si certains supporters préfèrent pointer un arbitrage litigieux ou l’absence de quelques cadres, force est de constater que les joueurs ont livré une prestation décevante, face à un RCT peu emballant. C’est la première déception depuis le début du championnat. Maigre consolation, les Brivistes ont ramené un point de Mayol. Un point qu’il faut savoir apprécier au vu du contenu proposé.

Le capitaine du CAB se veut ambitieux.

Le CAB a-t-il la profondeur d’effectif pour rester performant à domicile tout en allant chercher des points à l’extérieur ? Rien n’est moins sur. Quelques certitudes existent chez les ailiers ou les secondes lignes, mais c’est plus compliqué à d’autres postes. En première ligne notamment, Jeremy Davidson pourrait rencontrer des soucis au fur et à mesure de la saison. Au poste d’ouvreur aussi, même si Thomas Laranjeira peut dépanner, derrière le talentueux Enzo Hervé, c’est très compliqué pour Tedo Abzhandadze. Les périodes de doublons sont souvent propices aux surprises pour les équipes de bas de classement. Mais le club de Simon Gilham s’est retrouvé tout aussi impacté l’an dernier que les grosses écuries. Le staff corrézien était privé de sept joueurs appelés avec les Fidji, l’Italie ou la Géorgie en automne. Ce pourrait être, cette saison encore, une épine dans le pied des Coujoux.

Des individualités dans un groupe

De nombreux joueurs qui composent l’effectif étaient déjà présents en Pro D2, il y a 3 ans. Le travail effectué par Jean-Baptiste Péjoine et Jeremy Davidson commence à porter ses fruits. Ce groupe a pu acquérir des automatismes. A Brive s’entrecroisent des joueurs d’horizons différents. Celui qui en parle le mieux, c’est Saïd Hirèche, le capitaine, au micro de Canal + : “Dans ce club, il y a 12, 13 nationalités différentes, peut-être un peu plus. C’est hyper enrichissant pour chacun d’entre nous .”

Dans ce groupe, les recrues se sont parfaitement intégrées et apportent une vraie plus-value à l’équipe. C’est le cas de Paul Abadie, successeur de Julien Blanc, ou du seconde ligne Tevita Ratuva. D’autres sont là depuis plusieurs saisons mais continuent de monter en puissance et de s’affirmer comme des bons joueurs de Top 14. On pense au maestro Enzo Hervé, au surpuissant ailier Setareki Bituniyata ou à l’infatigable Kitione Kamikamica. Ajoutez à cela le travail phénoménal et pas toujours remarqué, du pilier Hayden Thompson-Stringer, du seconde ligne Mitch Lees et du centre Nico Lee. Et vous obtenez la recette magique du CAB.

Un calendrier source de révélations

Si beaucoup de questions restent sans réponse pour l’instant en ce qui concerne l’équipe briviste, le calendrier des prochaines semaines pourrait nous en dire plus sur le potentiel de cette équipe. Un gros mois attend les Coujoux. Dès ce samedi ils recevront le Stade rochelais vice-champion d’Europe et de France en titre, avant de se déplacer à Biarritz et Castres. Ils poursuivront avec la réception du Racing 92. Et la perspective d’une revanche, après la victoire sur la sirène du club francilien la saison passée à Amédée-Domenech. Deux déplacements à leur portée, et deux réceptions de prétendants au titre, Jeremy Davidson en saura plus sur les capacités de son équipe au mois de novembre prochain.

Le calendrier du CA Brive dans les semaines à venir (source : allrugby.com)

Assurer le maintien en Top 14 est évidemment l’objectif prioritaire à Brive. Parler de Top 6 peut paraître trop ambitieux pour cette équipe. Une autre alternative existe pour animer la fin de saison et offrir des phases finales aux supporters. Le CAB pourrait décider de renouer avec la Coupe d’Europe et donc de jouer la Challenge Cup à fond. En phase de poule, les Corréziens se déplaceront à Edimbourg et chez les London Irish. Ils recevront Pau et les Saracens. Si l’on se veut réaliste, ce sera quasi impossible pour le staff de jouer sur les deux tableaux.

Il sera difficile pour les Coujoux de tenir le rythme sur toute la saison. Si le CA Brive est capable d’aligner un XV type qui rivaliserait avec les meilleurs équipes du championnat, la profondeur d’effectif ne joue pas en la faveur de Jeremy Davidson. Mais attention tout de même. A cœur vaillant rien d’impossible.

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