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Andrei Arlovski, le pitbull

A l’occasion de la Fight Night opposant les featherweight féminines Aspen Ladd et Norma Dumont, l’attention sera particulièrement portée sur le co-main-event, avec la 54ème apparition dans un combat de MMA professionnel du biélorusse (naturalisé américain) Andrei Arlovski. Si vous ne le connaissez pas, vous allez voir les multiples facettes de celui qu’on surnomme « le Pitbull ».

Un pionnier

Andrei Arlovski est né le 4 février 1979 à Babruysk, grande ville de la Biélorussie, qui était encore à l’époque un « territoire » de l’Union Soviétique. Pas vraiment bercé par les arts martiaux, ce sont d’abord des années de harcèlement scolaire qui lui donneront l’envie de prendre du muscle. Mais à 16 ans, il décide de compléter sa prise de masse par des cours de sports de combat, plus précisément de sambo, judo, et de kickboxing. Son envie d’intégrer la police l’obligera à se perfectionner en sambo (discipline essentielle de sa formation) et Andrei s’avérera être un excellent pratiquant de Sambo. Au point de remporter les championnats d’Europe junior, puis les mondiaux peu de temps après. Il est le premier à accomplir une telle performance.

Tout naturellement, il s’essaye au MMA dans la foulée en rejoignant la belle organisation russe M-1, mais perdra son premier combat par KO au premier round. Il ne se découragera pas, reviendra l’année suivante et remportera ses 3 combats suivants tous par KO ou soumission, dont le dernier en 13 petites secondes.

Il atterrira à l’UFC grâce à cette série de victoires et combat pour la première fois lors de l’UFC 28 : l’événement est un tournant important pour la fédération qui intègre pour la première fois les règles que vous connaissez désormais à l’UFC, soit la présence de gants, de rounds limités en temps et en nombre et surtout de catégories de poids. C’est aussi le dernier évènement de la firme SEG qui vendra ses parts à Zuffa, actuel propriétaire de l’UFC. Ce premier combat verra la victoire d’Arlovski dès le premier round.

Un globe-trotter

Son premier run à l’UFC s’est étalé sur 8 grosses années, durant lesquelles il remporta le titre des poids-lourds, qu’il défendra à deux reprises. Néanmoins, ses deux combats face à Tim Sylvia lui feront perdre le titre, mais aussi s’éloigner petit à petit d’une nouvelle chance de titre. Son dernier combat face à Jake O’Brien se soldera par une victoire, mais son contrat a expiré et le voilà à nouveau dans le circuit, libre comme l’air. Durant ces six années (2008-2014), il combat dans diverses fédérations, certaines affiliées de plus ou moins loin à l’UFC (Strikeforce) et d’autres à la M-1 (Affliction Entertainment). Il aura surtout l’occasion de voyager un peu, tout d’abord à travers les États-Unis, puis faisant un crochet par les Philippines et la Russie.

Le 24 avril 2014, Andrei Arlovski quitte les World Series of Fighting, organisation à laquelle il était affilié depuis 2 ans et fait son retour à l’UFC, à 35 ans. Actuellement, il est toujours sous contrat et durant ces 7 années en cours, il a également eu l’occasion de combattre au Brésil, aux Pays-Bas, en Allemagne, etc… Il aura fait pas moins de 10 pays différents, et 4 continents. Un passeport bien rempli pour celui qui obtiendra un palmarès de 10-10-1 lors de son second passage à l’UFC. Le palmarès évoluera dès samedi, par une victoire?

Un guerrier

Parce que oui, il prend de l’âge mais n’en reste pas moins un dangereux adversaire lorsqu’il est dans la cage. Son sens accru du combat, aiguisé grâce à ses 20 ans de carrière, en faisant le poids-lourd le plus victorieux de la catégorie (20 victoires), le plus prolifique (plus de 5 heures cumulées passées dans l’octogone) mais aussi le premier champion biélorusse de l’histoire de l’UFC. Le Pitbull est une légende et personne ne peut le contester. Le combattant, qui a également profité de sa notoriété pour participer à des films dans lesquels il donne la réplique à de grands acteurs comme Denzel Washington, a également remporté plusieurs récompenses de « combat de la soirée » (2 : Josh Barnett et Travis Browne) et de « performance de la soirée » (1 : Antônio Silva).

Même s’il n’a probablement plus le niveau des Francis Ngannou et consorts, peut-il tout de même mettre en difficulté Carlos Felipe, son prochain adversaire? La réponse est oui. Son retour à l’UFC en 2014 a surpris agréablement beaucoup de spectateurs et probablement les hauts-placés de l’UFC qui croient toujours en lui, en faisant le « revenant de l’année » pour Combat Press en 2015 grâce à ses quatre victoires de rang. Même si le brésilien est en pleine ascension, il pourrait tomber sur un os. Si physiquement le biélorusse est moins en forme, moins endurant et moins costaud, son QI de combat pourrait faire pencher la balance de son côté. Il laisse ses plus belles années derrière lui mais pourrait partir la tête haute…

Car oui, le Pitbull fait partie de ces légendes qu’on n’a pas envie de voir s’arrêter. On a vu Alistair Overeem, Tony Ferguson ou Robbie Lawler se détériorer dans la cage et proposer des performances bien en-deçà de leur « prime » et on ne veut pas que ce cas de figure anéantisse tous ces visages qui ont permis à l’UFC d’en être là. Et au contraire de ceux cités, il a encore la carrure et l’assurance nécessaires dans cette catégorie des poids-lourds qui se veut très stricte, mais qui laisse la possibilité aux vétérans de briller encore un peu. Et Andrei Arlovski, qui a remporté son dernier combat pour le moment, peut encore viser haut.

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