Si les Clippers enchaînent et reviennent en force dans la conférence ouest, ils le doivent en partie à l’excellente forme de Nicolas Batum. Le Français, toujours aussi précieux en défense, est aussi très efficace en attaque. Heureux dans une franchise qui lui fait confiance, l’ex-Hornet s’éclate et son énergie se diffuse sur le terrain.
Lorsque les journalistes interrogent Nicolas Batum sur sa forme actuelle, ce dernier répond : “Je n’y pense pas vraiment. Je suis juste heureux, d’être ici, chaque minute, chaque possession, chaque action.” À 32 ans, l’ailier profite de l’instant et perfectionne son basket après l’avoir tout simplement retrouvé.
Cold blood Batum
Si sa ligne de stats n’est pas relative à son apport sur le terrain, elle est tout de même sa plus garnie depuis la saison 2017-2018. Avec 12 points, 6,5 rebonds et 1,2 interception(s) par match, Batum voit sa ligne en hausse sur tous les plans. Le tout, avec un temps de jeu équivalent (27,8) à celui de l’année dernière (27,4). Au-delà de ces données statistiques simples à mettre en comparaison, ce qui fait beaucoup dans la grande forme actuelle de Batum, c’est sa capacité à mettre de gros points… au bon moment. Souvent servi en bout de chaîne avec une possession compliquée, le Français sait se servir de moments chauds pour exploiter ce que la défense lui donne. Catch and shoot, tir après dribble, extra-pass… L’ailier semble plus mûr que jamais. Plus sûr de ses choix, peut-être. En osmose totale dans cette équipe, pendant parfait des franchise player et des joueurs vivants que s’ils ont la balle en main, Nico Batum continue d’épurer le jeu et de le rendre efficace.
Parfois critiqué, notamment en équipe de France, pour s’effacer lors des money-time, Nicolas Batum est cette année dangereux lorsque les dernières minutes s’égrainent. La nuit dernière, dans un match compliqué face à Portland, il a planté deux shoots longue distance dans le clutch pour permettre à son équipe de respirer. Avec ses 22 points marqués face à l’équipe qui l’a révélé, il n’avait plus autant marqué depuis… le 10 mars 2018, et 29 points marqués avec Charlotte. Les % au tir extérieur sont excellents : 6/8.
Nicolas Batum n’a jamais autant shooté derrière l’arc (6,0 tentatives) et n’a jamais été aussi précis (41,7 %). Le volume augmente, et la réussite également. Les Clippers peuvent se frotter les mains devant la réussite extérieure de leur n°33. Dans la NBA moderne, un shooter est encore plus prisé lorsqu’il est capable d’enchaîner dans les corner, espace facile à trouver pour un porteur de balle qui pénètre au cercle. Et le Français est, là-aussi, très performant. Dans le corner droit, il shoote à 50 % de réussite. Il fait partie de l’élite, seuls Danny Green, Brook Lopez font aussi bien, seuls Kent Bazemore (58 %) et un Joe Harris monstrueux (78 % !) font mieux. Il rajoute donc à sa palette de facilitateur de jeu cette régularité dans le corner.
Son net rating est toujours aussi bon (8,8) et son apport global toujours aussi important. Mais force est de constater qu’avec l’absence prolongée d’un Kawhi Leonard, le Français répond présent des deux côtés du terrain, et permet à Paul George d’exprimer son basket, un grand basket. Les Clippers vont bien, Nicolas Batum va très bien, merci pour eux.