Biathlon Sports hiver

Le biathlon, pourvoyeur de médailles et de frissons

En attendant les Jeux Olympiques qui se tiendront du 4 au 20 février prochain, la rédac’ Sports d’Hiver du CCS se mobilise afin de vous préparer au mieux en vue de cette échéance. C’est pourquoi nous vous proposerons au tout au long de ce début de saison, des articles présentant les différents sports ainsi que leurs disciplines, les athlètes qui ont marqué l’histoire, et ceux qui sont prêts à l’écrire… Aujourd’hui, retour sur le sport d’hiver le plus populaire de France, qui nous remplit de bonheur chaque année : le biathlon.

Année de fondation de la fédération : 1993

Licenciés en France : Moins de 1000

Pays les plus médaillés aux Championnats du monde : Norvège

Apparition aux Jeux Olympiques : 1960

Athlètes les plus titrés : Darya Domracheva (4) et Ole Einar Bjørndalen (8)

Athlètes les plus médaillés : Uschi Disl (9) et Ole Einar Bjørndalen (13)

Pays le plus titré : Allemagne (19 titres, 56 médailles)

Nombre de médailles françaises : 26 dont 9 en or

Première médaille française : médaille de bronze eu relais à Lillehammer en 1994

Athlète français le plus médaillé : Martin Fourcade (7 médailles dont 5 en or)

Un peu d’histoire

Si la fédération associée au biathlon, l’IBU, n’est fondée qu’en 1993, le sport en lui-même est bien plus ancien. Les premières traces de l’usage de ski pour chasser remontent à plus de 5000 ans en Scandinavie. Le biathlon est dans l’histoire avant tout un outil militaire en période hivernale. Mais les premières traces de courses remontent à 1767 à la frontière suédo-norvégienne.

Il faut attendre près de 100 ans, en 1861, pour qu’un premier club de ski associé au tir soit créé, à Trysil en Norvège. Par son usage militaire, le biathlon évolue très vite et gagner un aspect compétitif en intégrant les premiers Jeux Olympiques de 1924 comme sport officiel. Le sport prend ensuite un rôle de sport de démonstration. Le principe du biathlon à l’époque est proche de celui d’aujourd’hui : alterner entre tours à ski et séances de tir.

Le biathlon est présent dès les premiers JO à Chamonix (Crédit : Le Miroir des sports)

Après la Seconde Guerre Mondiale, le ski s’ouvre aux civils et la biathlon fait alors partie du pentathlon d’hiver (combinant 5 épreuves dont l’équitation, l’escrime, le tir, le ski de fond et le ski alpin). Le biathlon, plus facile à mettre en œuvre, remplace finalement le pentathlon d’hiver au sein de l’UIPM (Union International de Pentathlon Moderne) et est reconnu par le CIO en 1957. Dès 1960, il devient sport olympique.

Le changement de calibre des armées en 1978 permet la création d’une coupe du monde et la séparation du biathlon avec le monde militaire. En 1993, l’UBU est créée et devient autonome en 1998 dans la gestion des compétitions internationales.

Un sport d’endurance…

Le principe du biathlon est d’alterner entre phases de ski, sur des distances variables, et phases de tir à la carabine. Les tirs se réalisent couché ou debout, où il faut placer une balle dans une cible située à 50 mètres. Chaque séance de tir demande de blanchir 5 cibles. Nous vous conseillons cette présentation très longue des règlements du biathlon issue de la Fédération Française de Ski, avec un court résumé ci-dessous.

Le principe du biathlon résumé en une minute (Crédit : Youtube/AFP)

Du côté du ski, le biathlon se calque sur le ski de fond, avec une précision : le skating (ou pas de patineur) est privilégié car il est plus rapide et surtout évite les mouvements du haut du corps, ce qui risque d’endommager la carabine que les biathlètes portent sur leur dos. La piste permet de faire de très grosses différences, aussi bien en courses de chronomètres qu’en courses en ligne. Les biathlètes font d’intenses préparations physiques, notamment l’été à l’aide du ski-roues que nous avions présenté il y a quelques mois.

Le travail des techniciens de ski (Crédit : Youtube / Le Pool France)

Dernièrement, le principal sujet lié à la partie fond du biathlon concerne le fart et sa règlementation. Le fart, c’est ce traitement chimique sous les skis qui permet d’améliorer la vitesse des biathlètes en jouant par exemple sur l’accroche avec la neige. Son problème ? Il est au cœur d’un scandale sanitaire du fait de la présence de fluor, responsable de maladies à forte exposition. L’IBU a d’ailleurs interdit une partie des farts fluorés cette saison, mais seulement ceux à forte concentration en fluor. Les farts fluorés seront entièrement interdit lors de la saison 2022-2023. Le sujet est très bien traité dans le dernier L’Equipe Explore.

… où les émotions se concentrent sur le pas de tir !

C’est finalement ce pas de tir qui explique l’engouement autour du biathlon : si les performances à skis sont plus ou moins prévisibles lorsqu’on connaît les athlètes, la séance de tir révèle toujours des surprises. Qu’on soit derrière la tribune ou sa télé, chaque balle tirée par son ou ses coureur(s) déclenche un petit frisson. Le public rajoute d’ailleurs une émotion supplémentaire, acclamant ses représentants à chaque balle réussie. Le pas tir, c’est finalement le cœur d’une épreuve de biathlon, où on y trouve les zones de départ et d’arrivée, les zones des coaches, des médias, les tapis de tir et les cibles à abattre, les supporters en fond et l’effroyable tour de pénalité où les biathlètes veulent passer le moins de temps.

Schéma type d’un pas de tir au biathlon

Qui dit tir dit carabine, le pourvoyeur de frissons des biathlètes. Aussi précis que fragile (chaque fan de biathlon a déjà vu une chute entraîner un changement de carabine), la carabine joue un rôle particulier pour les biathlètes.

Présentation d’une carabine-type au biathlon (Crédit : Veloptimum)

En biathlon, la carabine est une 22 Long Riffle, de calibre 5,5 millimètres et pouvant peser entre 3,5 et 6 kilogrammes. Les biathlètes peuvent se l’approprier et la personnaliser via le choix des équipements supplémentaires : un harnais pour porter la carabine, un clapet pour empêcher la neige de s’infiltrer, un râtelier pour transporter les chargeurs et un viseur réglable pour s’adapter aux conditions de vent.

Car oui, le vent est le principal perturbateur des sessions de tir. Avant et pendant ce dernier, les athlètes peuvent observer des fanions pour apprécier l’orientation et la vitesse du vent. Ils doivent alors adapter leur carabine avant ou pendant le tir, en faisant notamment des « clics » qui permettent de décaler le tir pour prendre en compte la déviation due au vent !

Franck Badiou explique le principe du clic lors du tir en biathlon (Crédit : Youtube / France 3 Bourgogne-Franche-Comté)

Les différentes disciplines

Le biathlon est aujourd’hui un des sports les plus fournis en termes d’épreuves, aussi bien en coupe du monde qu’aux Jeux Olympiques : quatre épreuves individuelles masculines et féminines, complétées par quatre relais (femme, homme, mixte et mixte simple), cela représente un total de 12 épreuves et 33 médailles à distribuer (le relai mixte simple n’est pas intégré aux JO). C’est également un sport de parité puisque hommes et femmes ont le même nombre d’épreuves et s’associent notamment dans deux formats mixtes.

L’épreuve historique du biathlon reste l’Individuel, premier format démocratisé et premier format représenté aux Jeux Olympiques dès 1960. C’est une épreuve de contre-la-montre où chaque concurrent s’élance avec 30 secondes d’intervalle pour 5 boucles entrecoupées de 4 tirs : deux couchés et deux debout. Les boucles font 4 kilomètres chez les hommes et 3 kilomètres chez les femmes. L’objectif est de rallier l’arrivée avec le temps le plus faible possible. Contrairement aux autres formats, une erreur au tir n’entraîne pas de tour de pénalité mais l’ajout d’une minute au temps. L’Individuel est souvent reconnue comme étant l’épreuve la plus à l’avantage des tireurs, au vu de l’impact d’une faute sur le temps. Elle est aussi le symbole d’un biathlon moderne qui tend à renier son histoire. Jugée moins télégénique, l’Individuel est de moins en moins présente sur le circuit, et pourrait être remplacée à termes par le Super Sprint.

Le Sprint est la seconde épreuve de contre-la-montre, beaucoup plus répandue dans le calendrier à présent. Sur le fond, l’épreuve ressemble à l’Individuel, mais sur la forme, il y a de nombreuses différences. Le Sprint ne compte que trois tours, pour 10 kilomètres au total chez les hommes et 7,5 kilomètres chez les femmes. Il n’y a donc que deux tirs, un couché puis un debout, où chaque erreur entraîne ici un anneau de pénalité à parcourir de près de 150 mètres de long. Son introduction aux JO remonte à 1980.

Le Sprint comme l’Individuelle sont des épreuves solitaires (Crédit : Orange Sports)

La Poursuite est la première épreuve de course, et aussi l’une des plus complexes à suivre. Une poursuite ne peut avoir lieu qu’après un Sprint, puisqu’elle reprend les écarts réalisés lors du Sprint pour définir l’ordre de départ. Ainsi, le vainqueur du Sprint part premier, suivi par le reste des qualifiés en respectant les écarts réalisés, dans une limite de 60 coureurs. Ces derniers partent pour 5 boucles (de 2 kilomètres chez les femmes et 2,5 kilomètres chez les hommes) entrecoupées de 2 tirs couchés puis 2 tirs debout. Chaque erreur au tir rajoute un anneau de pénalité de 150 mètres à parcourir. Le premier coureur à passer la ligne l’emporte. Son introduction aux JO remonte à 2002.

La fin de la poursuite des Mondiaux de 2020 rappelle de bons souvenirs aux français (Crédit : Youtube / BEST OF BIATHLON)

La Mass-Start (ou départ groupé) est la dernière épreuve individuelle mais sûrement la plus explosive. Elle regroupe 30 concurrents, en général les 25 premiers du classement de la coupe du monde plus les 5 meilleurs autres biathlètes du week-end, qui partent tous ensemble pour 5 boucles (de 2,5 kilomètres chez les femmes et 3 kilomètres chez les hommes) entrecoupées de 2 tirs couchés puis 2 tirs debout. L’erreur au tir rajoute un tour de pénalité. Le premier coureur à passer la ligne l’emporte. Son introduction aux JO remonte à 2006.

Le pas de tir est le plus souvent synonyme de rebondissements sur les courses en ligne (Crédit : FFS)

Passons alors aux relais, qui sont au nombre de quatre. Les relais femme, homme et mixte suivent le même schéma. Chaque équipe alignent 4 biathlètes, qui vont réalisé tour à tour 3 boucles (de 2,5 kilomètres chez les hommes et 2km chez les femmes), entrecoupées d’un tir couché puis d’un tir debout. A chaque tir, on accorde trois balles de pioche au biathlète, c’est à dire trois balles supplémentaires, pour blanchir ses 5 cibles. Il faut donc faire plus de trois erreurs pour tourner sur l’anneau de pénalité, bien que tirer chaque balle de pioche fasse déjà perdre environ dix secondes. Si les relais homme et femme sont au programme des JO depuis 1968, le relais mixte est introduit en 2014.

Reste alors le relais mixte simple, épreuve de coupe du monde non introduite aux JO pour le moment. Chaque équipe est composée d’une femme et d’un homme, qui vont faire deux sessions chacun. Une session est composée d’un tour à ski, d’un tir couché, d’un second tour à ski et d’un tir debout. Le dernier tour de ski est absent ici, le biathlète passe le relais juste après son tir debout, à l’exception du tout dernier relais qui s’achève par un tour supplémentaire. A skis, les boucles sont plus petites qu’au relais classique. Au tir, chaque biathlète a également trois balles de pioche. Enfin, l’anneau de pénalité est plus petit que sur les autres épreuves, pour rendre la course plus dynamique.

Une nouvelle épreuve devrait faire son apparition sur le circuit principal prochainement : le Super Sprint. Épreuve créée dans le but de rendre le biathlon plus télégénique, c’est un Sprint avec des distances de ski plus petites et des tirs plus nombreux où chaque biathlète a le droit à une balle de pioche par tir. L’épreuve est déjà testée sur le circuit de l’IBU Cup, soit le second échelon professionnel.

Voici un résumé descriptif des épreuves olympiques pour le biathlon (Crédit : Radio Mont Blanc)

Un calendrier dense

Les saisons de biathlon sont souvent chargées, avec en général 10 week-ends de compétitions auxquels il faut ajouter les championnats du monde ou cette saison les Jeux Olympiques. Femmes et hommes se rendent sur les mêmes sites pour les mêmes épreuves, ce qui est plus pratique en termes d’organisation. Le plus souvent, les athlètes enchaînent entre deux et quatre semaines de compétition avant une pause de quelques semaines. Chaque week-end est composé de deux à trois courses du jeudi au dimanche, relais compris. On compte très souvent un Sprint et un relais, bien que les semaines les plus excitantes pour les spectateurs sont les triplés Sprint – Poursuite – Mass-Start.

Le calendrier de la saison de biathlon 2021-2022 (Crédit : Le Dauphiné Libéré)

La plupart des épreuves ont lieu en Europe avec certains passages obligés : Oberhof et Ruhpolding en Allemagne, Östersund en Suède, Hochfilzen en Autriche, Antholz-Anterselva en Italie, Kontiolahti et bien sûr Oslo en Norvège. D’autres pays européens sont visités un peu moins régulièrement, notamment la France, qui accueillera cette saison un week-end à Annecy – Le Grand Bornand !

Les biathlètes vont retrouver la ferveur du Grand Bornard fin 2021 (Crédit : France Bleu)

Le biathlon s’expatrient parfois hors de l’Europe, en Asie pour les Jeux Olympiques 2018 et 2022, ou en Amérique du Nord, comme en 2018-2019 où les biathlètes se sont rendues à Canmore au Canada et Soldier Hollow aux Etats-Unis.

Les stars passées et actuelles

Il est difficile de comparer les époques et le nombre de titres, notamment du fait que le nombre d’épreuves a beaucoup augmenté depuis le début du circuit coupe du monde de biathlon. Il est intéressant de noter des tendances générationnelles.

Chez les femmes, la domination est d’abord soviétique et norvégienne avec respectivement Elena Golovina et Svetlana Davidova. Un gros globe chacune, 12 médailles mondiales dont 10 en or pour Golovina et 11 médailles dont 7 en or pour Davidova.

Elles ont été très vite éclipsées par l’une des plus grandes biathlètes de l’histoire : Magdalena Forsberg. La suédoise a dominé sans partage le biathlon féminin de 1997 à 2002, remportant chaque année le gros globe de cristal, pour un total de six, auxquels on ajoute 17 petits globes, 12 médailles mondiales dont 6 en or. Seul regret, l’absence de consécration olympique, avec « seulement » deux médailles de bronze à Salt Lake City.

Magdelena Forsberg est une légende de son sport (Crédit : Ski-nordique.net)

Parmi ses adversaires pour le titre de meilleure biathlète de l’histoire, il faut citer l’allemande Ursula Disl. Double championne olympique, elle compte un total record de 9 médailles olympiques, 19 médailles mondiales dont 8 en r et 3 gros globes de cristal. Elle symbolise la domination allemande des années 1990 à 2010, où on peut également citer Magdalena Neuner ou Laura Dahlmeier.

à Ursula Disl est le symbole de la domination allemande sur la biathlon féminin de 1990 à 2010 (Crédit: Alchetron)

Depuis le début des années 2000, d’autres pays ont également amené de grandes championnes. On peut citer Sandrine Bailly, dernière française à avoir remporté le gros globe de cristal, la finlandaise Kaisa Mäkäräinen, vainqueur de 3 gros globes de cristal, et bien sûr Darya Domracheva. La Biélorusse a remporté 6 médailles olympiques dont 4 en or, elle est la biathlète le plus titrée aux Jeux Olympiques en biathlon, rien que ça. A son palmarès, on ajoute également 6 médailles mondiales et 1 gros globe de cristal.

De gauche à droite : Sandrine Bailly, Kaisa Mäkäräinen et Darya Domracheva

Ces dernières années, le niveau est très dense mais deux individualités sont ressorties : l’italienne Dorothéa Wierer, vainqueur des coupes du monde 2018-2019 et 2019-2020, et bien sûr la norvégienne Tiril Eckhoff, qui a surclassé la concurrence en 2020-2021.

Chez les hommes, les premiers grands biathlètes ont été allemands de l’Est, à savoir Frank Ullrich et Frank-Peter Roetsch. Le premier remporte 4 fois le général de la coupe du monde, 14 médailles dont 9 en Or aux mondiaux de 1977 à 1983, et 4 médailles olympiques dont 3 aux JO de Lake Placid en 1980. L’apothéose intervient lors du Sprint, où il remporte son unique médaille d’or. Roetsch prend ensuite la relève, remportant 10 médailles donc 5 en or aux mondiaux de 1983 à 1989. Vainqueur des coupes du monde 1984, 1985 et 1987, il obtient également 3 médailles olympiques dont un doublé Individuel-Sprint en or aux JO 1988 de Calgary.

Après avoir dominé le circuit, Frank Ullrich devient entraineur et forme son successeur sur le toit du biathlon : Frank-Peter Roetsch Crédit : imago/Gerhard König

Les norvégiens sont ensuite montés en puissance avec l’avènement d’un biathlète qui a démocratisé ce sport et est sûrement le meilleur biathlète de l’histoire : Ole Einar Bjorndalen. Il a remporté 6 globes de cristal, 45 médailles aux mondiaux dont 20 en Or, 13 médailles dont 8 en Or en 6 olympiades, son palmarès est inégalable. Il a laissé les miettes à d’autres grands biathlètes de son temps, tels que Raphaël Poirée, Sven Fisher ou encore Ricco GroB.

Ole Einar Bjorndalen est l’une des deux plus grandes de son sport (Crédit : Jens Meyer)

Cocorico, son principal adversaire pour le titre de meilleur biathlète de l’histoire est Martin Fourcade. Le Jurassien détient la plupart des records du biathlon (les autres appartiennent à Ole Einer Bjorndalen principalement). Il y a par exemple le nombre de gros globes de cristal remportés, au nombre de sept (d’affilé qui plus est), le nombre de petits globes de spécialité (26), le nombre de podiums individuels sur une saison (22 en 25 courses), entre autres. A cela, on ajoute 7 médailles olympiques dont 5 en Or en 3 olympiades, et également 28 médailles mondiales dont 13 en Or. Le tout en 13 années sur le circuit. Légendaire.

Martin Fourcade est une légende du biathlon qui a démocratisé ce sport en France (Crédit : Matthias Schrader/AP/SIPA)

Aujourd’hui, la star du biathlon mondial est un autre norvégien : Johannes Thingnes Boe. A 28 ans, il a déjà remporté 3 gros globes de cristal, 24 médailles mondiales dont 12 en or et 3 médailles olympiques dont 1 en or. Il sera la principale attraction masculine de cette olympiade en biathlon, avec son compère Sturla Laegreid, qui doit confirmer sa magnifique saison 2021-2022.

Johannes Boe est la star actuelle du biathlon masculine (Crédit : Getty Images)

Les chances françaises aux Jeux Olympiques 2022

Le biathlon est depuis longtemps installé comme l’un des principaux pourvoyeurs de médailles françaises aux Jeux Olympiques. Il faut remonter à 2002 pour trouver une olympiade où le biathlon n’est pas le premier sport français en termes de médailles ou médailles d’Or. Depuis, les bleus ont remporté 4 médailles (dont 2 en Or) en 2006, 6 médailles (dont 1 en Or) en 2010, 4 médailles dont 2 en Or en 2014 et enfin 5 médailles dont 3 en Or en 2018.

Si les bleus ont perdu leurs deux dernières sources de médailles, à savoir Martin Fourcade chez les hommes et Marie Dorin-Habert chez les femmes, la relève est assurée et les opportunités seront nombreuses.

Martin Fourcade et Marin Dorin-Habert ont été les fers de lance français du biathlon pendant de nombreuses saisons (Crédit : Maxppp)

Chez les hommes, des possibilités de médailles en pagaille

Chez les hommes, on pense en premier lieu à Quentin Fillon-Maillet, biathlète français le plus complet depuis le départ à la retraite de Martin Fourcade. A 28 ans, Quentin possède 10 médailles mondiales dont 2 en or, (en relais) a remporté 6 victoires individuelles et a terminé 3ème du classement général de la Coupe du monde les trois dernières saisons. Il court derrière sa première médaille olympique, lui qui était le cinquième homme en 2018. C’est le leader des bleus depuis une saison, même s’il peine à confirmer sur les courses d’un jour, avec aucun titre mondial en individuel.

A l’inverse, Emilien Jacquelin est moins régulier en coupe du monde mais se sublime lors des grands rendez-vous. Beaucoup voient en lui la véritable relève de Martin Fourcade, toutes proportions gardées. A 26 ans, il ne compte que deux victoires individuelles mais ce sont deux titres de champion du monde de poursuite, en 2020 et 2021. On y ajoute 4 autres médailles mondiales dont un relais en Or en 2020 et un petit globe de la poursuite, sa course préférée. N’ayant participé qu’à deux épreuves en 2018, Emilien s’avance à Pékin pour ses premiers JO dans la peau d’un réel prétendant à la médaille.

Il faut également mentionner Simon Desthieux, qui a remporté ses deux premières victoires en carrière en 2021 et s’est donc libéré de cette pression. Contrairement à Emilien Jacquelin et Quentin Fillon-Maillet, il participera à ses troisièmes olympiades et a déjà connu l’Or avec le relais mixte à Pyeogchang en 2018. A 29 ans, il sera à surveiller.

L’équipe de France probable à Pékin : de gauche à droite, Antonin Guigonnat, Quentin Fillon-Maillet, Simon Desthieux et Emilien Jacquelin (Crédit : Sport Business Mag)

A 30 ans, Antonin Guigonnat devrait participer à ses seconds Jeux Olympiques, et pourra prétendre à médaille s’il se sent dans un grand jour, comme aux mondiaux d’Östersund en 2019 avec l’argent en Mass-Start. A moins que la quatrième et dernière place française soit prise par Fabien Claude, qui participerait alors à ses premiers JO et essayerait de prendre un maximum d’expérience.

Chez les femmes, un peu plus d’incertitude

Le biathlon féminin connaît une lente décroissance depuis le départ de Marie Dorin-Habert à la retraite, malgré quelques magnifiques performances parfois imprévisibles. Si la plupart des filles sont très rapides à ski, c’est souvent au tir que leur classement se dessine, pouvant aller de la victoire au fond du classement.

Julia Simon en est le plus bel exemple. Après une très belle saison 2019-2020 (8ème du général), elle a alterné entre le moyen (parfois au-delà de la 60ème place) et le magnifique avec deux victoires en Mass-Start et l’or en relais mixte aux Mondiaux. Sur les courses à confrontation directe, d’où elle tire ses victoires, Julia sera une prétendante à la médaille. Elle devra tout de même maîtriser ses émotions pour ses premières olympiades.

Même constat pour Justine Braisaz-Bouchet. Depuis sa superbe saison 2016-2017 (6ème du général), elle connaît de gros problèmes au tir que son aisance à ski ne suffit pas à gommer. Dès que le tir est au rendez-vous, le podium est proche, comme lors de sa médaille de bronze aux mondiaux 2019 ou sa victoire à Östersund fin 2019. Si elle retrouve de la sérénité au tir, Justine pourra prétendre à une médaille.

Anaïs Chevalier-Bouchet est sûrement la valeur sûre du clan bleu. Pour sa troisième olympiade, celle qui a connu le bronze sur le relais 2018 cherchera sa première médaille individuelle. Sa saison post-accouchement en 2020-2021 est une réussite avec une 9ème place au général, des podiums et deux médailles individuelles (Argent et Bronze) aux mondiaux de Pokljuka. Son expérience et sa polyvalence seront de vrais atouts pour aller chercher une médaille à minima, c’est tout ce qu’on lui souhaite.

De gauche à droite : Anaïs Chevalier-Bouchet, Justine Braisaz-Bouchet, Anaïs Bescond et Julia Simon (Crédit : Sven Hoppe/dpa)

A 34 ans, Anaïs Bescond vivra sûrement ses derniers JO sans grande pression, à moins que Chloé Chevalier ne lui prenne sa place. Déjà bronzée en 2018 sur la Poursuite, elle a connu l’or avec le relais mixte. Avec 8 médailles mondiales et une victoire sur le circuit coupe du monde, elle n’a plus rien à prouver. Malgré son physique en déclin, sa gestion de l’évènement devrait lui permettre d’assurer en relais et pourquoi pas de surprendre tout le monde en Individuel.

Le biathlon est évidemment un sport phare des Jeux Olympiques d’hiver et également un des principaux pourvoyeurs de bonheur pour les supporters français. Même si Martin Fourcade n’est plus plus sur la piste, les chances de médailles sont nombreuses, aussi bien par la qualité de nos athlètes que par le nombre d’épreuves organisées. Chaque relais visera la médaille et contestera la suprématie norvégienne, et les femmes comme les hommes ont au moins deux voire trois athlètes en mesure d’aller chercher une médaille individuelle. Et avant Pékin, il y a de nombreux week-end de coupe du monde pour faire monter la pression. Vivement février 2022 !

Crédit de l’image mise en avant : Facebook / Equipe de France de Biathlon

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