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West Ham : Le East London en effervescence

Depuis près d’un an, le club entraîné par David Moyes connaît une période faste en championnat, ce qui leur avait permi de finir 6ème devant leur rivaux Arsenal et Totthenam, et à seulement trois points d’une qualificaton en Champions League. Actuellement au pied du podium en championnat et premier de leur groupe en Europa League, les Hammers surprennent tout le monde et leurs supporters voient enfin le bout du tunnel.

Après une décennie passée à jouer le maintien en Premier League (hormis la saison 2015-2016 où ils finissent 7eme), les Irons commencent à atteindre le niveau espéré depuis quelques saisons. L’équipe de West Ham est désormais composé de joueurs de talents à chaque poste qui sont doublés par des joueurs de niveau presque équivalent. C’est une juste récompense pour une équipe avec des supporters fidèles et qui est en évolution constante depuis 2018.

Le départ d’Upton Park enfin digéré ?

La saison 2015-2016 marquait à l’époque le meilleur classement du club de l’East London en première division depuis 2002. Elle représentait également la dernière dans son antre légendaire du Boleyn Ground (ou Upton Park), utilisée depuis 1904 par les Hammers. L’équipe qui était à l’époque dirigée par Slaven Bilic (ancien joueur du club) avait finit son histoire en beauté avec son stade mythique en battant Manchester United (3-2).

Winston Reid, troisième buteur face à Manchester United lors du dernier match au Boleyn Ground (Source : West Ham)

Si cette saison laissait à penser un avenir radieux aux Hammers, alors sur le point de s’envoler vers le London Stadium pour les prochaines saisons, il en sera tout le contraire. L’opus 2016-2017 peut être considéré comme un échec et une grosse déception pour les supporters de West Ham. Les premiers matchs sont catastrophiques : cinq défaites lors des six premières journées et une élimination en qualifications de l’Europa League face à l’Astra Giurgiu. Les Irons n’arrivent pas à passer la seconde et se retrouvent cramponner la seconde moitié du tableau. Les joueurs qui faisaient les beaux jours du club la saison passée n’arrivent pas à confirmer les espoirs placés en eux.

Outre le cas Dimitri Payet, qui quitte le club en paria pour retourner à Marseille en janvier 2017, l’effectif ne peut répondre aux attentes des supporters, ne faisant pas le poids face aux mastodontes que représentent Manchester City, Chelsea ou encore Tottenham. Pendant trois ans encore, West Ham ne dépasse pas la dixième place du classement final de Premier League, ni Slaven Bilic, ni Manuel Pellegrini (qui dirige l’équipe entre 2018 et 2019) vont réussir à accomplir cette tâche capitale pour le développement du club. Le manque de constance dans cette équipe, malgré l’achat de joueurs comme Sébastian Haller, Andrei Yarmolenko ou Chicharito, empêche au club d’obtenir un statut de prétendant aux places européennes.

En vérité, la faute ne vient pas seulement du côté des managers ou des joueurs, elle est aussi du board. Le manque de profondeur du banc a souvent été pointé du doigt par les supporters qui sont restés sur un goût d’inachevé après le départ du Boleyn Ground. La phrase “c’était mieux avant” n’a jamais pris autant de sens que depuis l’arrivée au Stade Olympique de Londres. Mais fin 2019, un entraîneur écossais déjà passé par le club en 2017 va commencer une longue croisade pour faire revivre le club londonien.

La renaissance de “Dithering Dave”

Arrivé en novembre 2017 pour remplacer à la hâte Slaven Bilic, Moyes avait réussi à maintenir le club dans l’élite en finissant 13e à la fin de l’exercice en mai 2018. Non renouvelé, il revient en décembre 2019 pour remplacer Manuel Pellegrini, avec le club cette fois-ci en position de premier non-relégable. Depuis son départ d’Everton en 2013 et 11 années passées au club (pendant lesquelles il a remporté 3 fois le titre de manager de l’année en Angleterre), le technicien écossais n’a jamais réussi à confirmer son statut d’entraîneur de haut de tableau que ce soit avec Manchester United ou la Real Sociedad. Désormais à la tête d’une équipe avec de grandes ambitions, l’ex-défenseur du Celtic Glasgow a dû batailler pour prouver qu’il mérite une place sur un banc de Premier League.

David Moyes, prolongé en juin pour trois ans (Source : West Ham)

Si la saison 2019-2020 est presque un fiasco, elle marque le début du retour du “Chosen One” (l’élu). Avec son 5-4-1 et Haller en pointe, le coach des Hammers n’arrive pas à faire progresser son équipe et reste dangereusement proche de la zone de relégation. Malgré ce système défensif, l’équipe concède toujours autant de but (18 buts pris entre son arrivée et la pause dû au Covid, ce qui représente neuf journées). Le système offensif est également en panne, Sébastien Haller est tout seul en pointe et ses partenaires offensifs manquent d’éfficacité. Ce temps-mort en championnat va être salvateur pour West Ham qui va se reconstruire et reprendre confiance.

“L’objectif était de repartir sur de nouvelles bases. Quand je suis arrivé, on avait les stats physiques les plus basses du championnat, des joueurs souvent blessés. L’objectif avec le mercato d’hiver était de recruter des joueurs endurants, comme Tomas Soucek ou Jarod Bowen qui peuvent tenir 90 minutes. Il fallait avoir des joueurs robustes et faire en sorte que ceux qui étaient déjà présent le deviennent.”

David Moyes lors d’une interview pour West Ham en mars 2021

Lors de la reprise du championnat face à Arsenal (0-1), le coach écossais passe en 4-4-2 avec Michail Antonio pour épauler son comparse franco-ivoirien. Puis l’inclusion de Bowen et Soucek dans l’équipe type font que le dispositif passe en 4-2-3-1, reléguant l’ex buteur d’Utrecht sur le banc. Les neuf dernières journées vont permettre aux Irons de se maintenir, avec notamment une victoire face à Chelsea (3-2). Cette fin de saison permet à West Ham de se relancer et à David Moyes d’établir un projet de jeu qui va pérenniser la progression de l’effectif.

Il était impossible de prédire la saison 2020-2021, tant le repos a été court mais aussi que l’absence des supporters dans les stades allaient faire vaciller certains clubs. Moyes fait confiance à ses recrues et amène également Vladimir Coufal du Slavia Prague, ancien coéquipier de Soucek. Ce dernier devient un énorme atout de l’équipe, autant en attaque (co-meilleur buteur du club en championnat avec 10 réalisations) qu’en défense. La paire qu’il forme avec Declan Rice est l’une des plus efficaces de PL et va permettre aux Hammers de concéder beaucoup moins de buts.

David Moyes est en train de réussir avec brio sa “révolution” à Londres, bien aider par son board qui commence à dépenser intelligemment.

Un effectif capable de jouer les premiers rôles ?

Ces dernières saisons, Leicester était le seul club hors Big 5 capable de faire déjouer les grosses équipes, grâce à un effectif calibré pour jouer les compétitions européennes. Depuis 2018, les dirigeants de West Ham ont décidés d’investir de grosses somme afin de prouver que le club mérite d’être dans le Stade Olympique londonien mais aussi répondre aux espérances des supporters. Près de 190M£ ont été dépensés entre 2018 et 2020, et a encore dépenser 72.8M£ cet été.

Source : Twitter/@jpwhutv

Il est évident que l’effectif n’allait pas se construire en un jour et que Moyes allait devoir faire avec les forces en présence pour bâtir “son équipe”. Le 4-2-3-1 fonctionne très bien, surtout avec des joueurs comme Bowen et Antonio qui adorent être lancer en profondeur. Ce que l’on peut observer dans l’équipe-type, c’est que cinq joueurs sur onze ont été recrutés depuis janvier 2020. David Moyes a vraiment imposé son style, plus offensif qu’a son arrivée, et mieux armé face aux grosses écuries du championnat. La connexion Coufal-Soucek est un des points d’ancrage du système Moyes, le latéral droit étant un bon centreur et Soucek doué de la tête (228 duels aériens remportés en 2020-2021, 1er du championnat), la paire a rapporté de gros points au club la saison passée pour finir dans le top 6. Michail Antonio, désormais meilleur buteur de l’histoire du club en championnat, vit une seconde jeunesse sous le coach écossais. Il est le parfait exemple de la polyvalence demandé par Moyes, lui qui a débuté en tant qu’arrière gauche chez les Irons.

Une des forces majeurs d’une grande équipe, c’est son banc, et pendant de nombreuses années West Ham manquait d’un banc capable de ne pas ressentir de grandes différences au niveau du jeu avec le onze titulaire. Désormais, le banc des Hammers fait parti des plus alléchants de Premier League, ce qui va aider beaucoup l’effectif quand des turn-over seront nécessaire. Avec des joueurs d’expérience comme Yarmolenko, Lanzini, Dawson et d’autres, présents depuis plusieurs années, le club dirigé par David Sullivan et David Gold peuvent viser une nouvelle fois les places européennes en fin de saison.

Lié jusqu’en 2024 avec le club londonien, David Moyes peut écrire une des plus belle page de l’histoire du club si son équipe continue sa progression. Vainqueur de Liverpool (3-2), qui était invaincu depuis mars en PL, et tombeur de Manchester City en Carabao Cup, les Hammers font figure d’épouvantail en ce début de saison. Reste à voir si West Ham va tenir le rythme sur une saison entière. COYI

Crédit image de couverture : Eurosport/Getty Images

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