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Sept choses à savoir sur Anne-Cécile Ciofani

Anne-Cécile Ciofani a été élue meilleure joueuse du monde de rugby à sept le 9 décembre dernier par World Rugby. Le CCS vous propose de découvrir, ou redécouvrir, la nouvelle tête d’affiche du rugby à sept français.

Les Ciofani, une famille de champions

Anne-Cécile est la fille de deux athlètes de haut niveau. Son père, Walter Ciofani était devenu quintuple champion de France de lancer du marteau dans les années 1980, et avait notamment atteint la finale des Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984. Sa mère, Jeanne Ngo Minyemeck, est la détentrice du record du Cameroun de lancer du disque, et détenait également le record national de lancer du marteau jusqu’en 2006.

Les parents d’Anne-Cécile posent fièrement avec la médaille d’argent de leur fille.

Si Anne-Cécile Ciofani s’est lancée dans une carrière de rugbywoman, ses deux sœurs ont suivi la trajectoire des parents. A 23 ans, Audrey Ciofani est devenue vice-championne de France de lancer du marteau en 2018, trois ans après sa médaille d’or sur les championnats d’Europe juniors d’athlétisme. Juliette, la sœur cadette, brille elle aussi dans cette discipline. A 21 ans, cette ancienne championne de France juniors, s’est classée septième sur le dernier championnat de France Elite.

Son conjoint est lui aussi sportif de haut niveau

Le sport de haut niveau rythme véritablement la vie d’Anne-Cécile Ciofani, puisqu’elle partage sa vie depuis plus de trois ans et demi avec le footballeur Geoffray Durbant. L’attaquant du Stade lavallois est l’actuel meilleur buteur de National (3ème division). Le Guadeloupéen de 29 ans se confiait sur sa rencontre avec la rugbywoman pour nos confrères du Courrier de la Mayenne : “J’avais vu Anne-Cécile au loin dans une auto-école où un ami travaillait. Je voulais son numéro. Comme il est très professionnel, mon ami m’a dit qu’il pouvait juste me donner son nom si je marquais le week-end. J’ai marqué.” Coïncidence ou non, tous deux semblent arriver au même moment, au sommet de leur carrière.

Une arrivée tardive au rugby

Si Anne-Cécile Ciofani est aujourd’hui la meilleure joueuse de rugby à sept du monde, elle a fait son arrivée tardivement dans le monde du rugby. Elle avait débuté par l’athlétisme tout comme ses parents et ses sœurs. C’est à l’université, en STAPS, que la Balbynienne de 18 ans découvrait ce sport. C’était toute une philosophie d’entraînement à revoir, pour celle qui n’avait connu que le sport individuel jusqu’à présent. Un petit crève-cœur, pour son père, qui était son entraîneur à l’époque, et qui la voyait déjà embrasser une grande carrière d’heptathlonienne. Mais la suite donnait raison à Anne-Cécile, qui intégrait le club de Bobigny et se retrouvait convoquée au Centre Elite de Marcoussis, seulement six mois après ses débuts.

Des débuts fracassants avec le maillot bleu

Anne-Cécile Ciofani devait tout de même attendre 2018 avant de pouvoir enfiler la tunique bleue frappée du coq. Pour sa première année en tant que professionnelle, elle était sélectionnée pour la Coupe du monde de rugby à sept à San Francisco aux Etats-Unis. La licenciée de l’AC Bobigny crevait l’écran et réalisait un joli parcours avec ses coéquipières. Menées par l’Australie en demi-finale, les Françaises obtenaient leur qualification en finale grâce à un essai d’Anne-Cécile Ciofani. Avec un cadrage débordement d’école, elle crucifiait la défense australienne sur la dernière action.

Au milieu des Marjorie Mayans, Fanny Horta ou Shannon Izar, Anne-Cécile Ciofan avait su tirer son épingle du jeu en tant qu’impact player. Et malgré la défaite en finale face à la Nouvelle-Zélande, elle était élue révélation du tournoi.

Une redoutable finisseuse

Comme la plupart des sportifs, la septiste a vu sa carrière freinée par la pandémie de Covid-19. Si le suspense quant à la tenue des Jeux Olympiques de Tokyo a duré jusqu’au bout, Anne-Cécile Ciofani était prête pour cet événement. Elle a brillé en inscrivant sept essais, dont un finale, terminant ainsi meilleure marqueuse française du tournoi. Capable de jouer à tous les postes grâce à ses qualités athlétiques, la médaillée d’argent a été fixée à l’aile. Le plus souvent sur son côté gauche, elle profite de son passé d’athlète pour répéter les efforts et prendre ses adversaires de vitesse. Son raffut main droite fait aussi des ravages et lui permet de créer des différences.

Malgré une arrivée tardive dans le rugby, Anne-Cécile Ciofani a su rattraper son retard d’un point de vue technique. Et lorsqu’elle ne peut finir elle-même les actions, la rugbywoman de 28 ans est capable de servir ses partenaires après contact par de jolis offloads. Cette palette très large lui a permis d’être désignée meilleure joueuse du monde dans sa discipline, le 9 décembre dernier.

Première européenne sacrée meilleure joueuse du monde

Le trophée de meilleure joueuse du monde de rugby à sept avait été décernée pour la première fois en 2013 par l’IRB (actuel World Rugby) à Kayla McAlister. Seules des Néo-Zélandaises et des Australiennes avaient été récompensées avant Anne-Cécile Ciofani. Pour la première fois de l’histoire, le trophée a quitté l’Océanie avec le sacre de la Française. Sur le site de la Fédération Française de Rugby, l’ancienne athlète parle d’une “belle surprise”, qui vient “boucler l’ensemble du travail entrepris”. Mais elle ne manque pas de saluer l’importance de ses coéquipières. Selon elle, cette récompense “met en lumière certaines individualités mais celles-ci sont un reflet du collectif. Tout le monde grandit ensemble et si cette distinction est un titre individuel, pour moi c’est avant tout celui d’un collectif”.

De grosses échéances à venir

Anne-Cécile Ciofani est désormais tournée vers l’avenir, et comme ses coéquipières elle pense déjà à la Coupe du monde 2022. “On prépare déjà chaque étape du World Series. La Coupe du monde, c’est l’objectif à long terme. Cependant, il ne faut pas oublier ceux sur le court terme, car ce sont eux qui nous préparent le mieux”, confiait-elle il y a quelques jours au Rugbynistère. Nul doute que les prochains Jeux Olympiques de Paris 2024 sont déjà aussi dans sa tête. Avec l’optique d’y participer en famille avec ses soeurs, et de faire mieux qu’à Tokyo en allant chercher une médaille d’or.

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