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Trêve hivernale en Ligue 1 : on fait le bilan

Après plusieurs semaines de compétition, il est l’heure de jeter un premier regard sur les matchs qui se sont déroulés. Alors quelles équipes ont su tirer leur épingle du jeu, et au contraire quelles équipes n’ont pas été à la hauteur des attentes ? Analyse sur six mois dans la Ligue des Talents.

Les confirmations :

Marseille

L’été a été mouvementé à Marseille, avec notamment de nombreuses arrivées impactantes comme Gerson, Saliba, Guendouzi ou encore De la Fuente. Chacun de ces joueurs a su se révéler important. Et l’une des principales forces de ce groupe marseillais est cette polyvalence d’effectif. Cela laisse à Sampaoli une grande marge de manœuvre et une vraie liberté tactique. Ainsi, l’OM affiche une intéressante troisième place à la mi-saison avec un match de moins joué, contre une cinquième place à la fin de l’exercice 2020-2021. Tout en prenant en compte que l’OM a aussi joué l’Europa League, ce qui a forcément eu un impact sur les performances en Ligue 1.

L’effectif complet de l’OM permet à l’équipe d’enchaîner les bons résultats. /Crédits : Nicolas Tucat

Dans les statistiques, Marseille est tout simplement la meilleure défense de Ligue 1 avec 14 buts encaissés. Cela est notamment dû au fait que les Marseillais ont le ballon la plupart du temps, eux qui affichent le deuxième plus gros taux de possession de notre chère Ligue des Talents avec 62 %. Cependant, on ressent parfois l’absence d’un pur attaquant de pointe dans cet effectif bien garni. Bonne nouvelle : Milik fait son retour à la compétition depuis quelques semaines. De quoi placer l’OM comme un des gros favoris à la course à la Ligue des champions.

Rennes

À l’instar de Marseille, le mercato rennais fut bien rempli avec tout d’abord le départ de la pépite bretonne Eduardo Camavinga en direction de l’Espagne. Cependant, les principaux mouvements ont été dans l’autre direction avec les arrivées des jeunes Majer, Sulemana et du prolifique Gaëtan Laborde. De quoi donner quelques beaux espoirs du côté du Roazhon Park. Cela s’est bel et bien confirmé avec une belle quatrième place à la mi-saison et une qualification en phase finale de Conférence League.

La jeunesse rennaise promet une belle deuxième moitié de saison. /Crédits : Icon Sport

Lors de son arrivée en Bretagne, Bruno Génésio ne faisait pas figure de leader. Quelques mois après, son équipe affiche pourtant de beaux totaux. En effet, les Rouges et Noirs ont la deuxième meilleure attaque de Ligue 1 et la quatrième meilleure défense, avec 33 buts inscrits pour 18 encaissés. De plus, l’effectif est composé de nombreux jeunes comme Lovro Majer qui ne sont pas forcément tous acclimatés au football français. Cela laisse donc présager de beaux jours à Rennes.

Les belles surprises :

Nice

On aurait pu les mettre dans les confirmations tant leur effectif semblait s’être amélioré après un mercato estival réussi. En tête de file, l’arrivée de Christophe Galtier, coach champion en titre. Suivi de nombreux joueurs talentueux : Todibo, Stengs, Bard ou encore Delort. Et la mayonnaise prend, les joueurs se trouvent et l’effectif se tire vers le haut. Après une terne neuvième place à la fin de la saison 2020-2021, l’OGC Nice arrive à une très belle deuxième place à la trêve hivernale.

Dans les faits, on retrouve une équipe « à la Galtier » avec un bloc bas qui explose offensivement à chaque récupération de balle pour aller de l’avant et provoquer le danger, en particulier par le dribble. On ressent ce goût pour les prouesses techniques dans les statistiques. Tout d’abord, c’est l’équipe qui provoque le plus de penalties, avec six provoqués. Les Niçois ont aussi 61 % de dribbles réussis, soit le meilleur pourcentage de Ligue 1. Finalement, Nice est tout simplement la deuxième meilleure défense de Ligue 1 avec seulement 17 buts encaissés. Autant de raisons pour expliquer un si beau classement à la mi-saison.

Montpellier

A contrario de Nice, rien ne laissait présager une grande saison du côté de l’Hérault. Tout d’abord, les attaquants stars de l’équipe, Gaëtan Laborde et Andy Delort, sont partis vers de nouveaux horizons dans les derniers jours du mercato. De plus, il y a eu peu de mouvements dans l’autre sens avec les arrivées des vétérans Valère Germain et Mamadou Sakho. Ensuite, après quelques belles années, Der Zakarian est parti pour laisser place à Olivier Dall’Oglio qui sortait de plusieurs échecs malgré une réelle philosophie de jeu. Rien de prometteur sur le papier.

Téji Savanier est un des meilleurs joueurs de Ligue 1 sur ces six premiers mois de compétition. / Crédits : Getty Images

Et pourtant. Montpellier est cinquième pour la trêve hivernale contre une triste quinzième place la saison dernière. Un Téji Savanier sur le toit de la Ligue 1 et de nombreux joueurs très bon dans leurs rôles. Cela permet à Montpellier de gagner des matchs. Au niveau offensif, Montpellier est la cinquième attaque de Ligue 1. Si on regarde plus en profondeur, les Montpelliérains affichent un des plus hauts totaux de frappes cadrées et un de plus haut taux de but par frappes cadrées, signe d’une attaque efficace qui ose prendre sa chance.

Les déceptions :

Lille

Après le départ de Galtier et l’arrivée contestée de Jocelyn Gourvennec, on ne s’attendait pas à ramener la Ligue 1 une deuxième année consécutive au stade Pierre Mauroy. Cependant, on pouvait imaginer les Lillois être plus présents dans la course à l’Europe qu’actuellement. Effectivement, les Rouge et Blanc ont fini premiers de leur groupe en Ligue des champions. Mais s’ils continuent dans la même direction en championnat, ils ne joueront même pas la Conférence League la saison prochaine.

Malgré un Jonathan David meilleur buteur du championnat, le LOSC n’est que huitième. / Crédits : Federico Pestellini

On peut toutefois être optimiste pour la deuxième partie de saison. En effet, en termes de but encaissés Lille semble être une défense de Ligue 1 moyenne. Mais c’est l’équipe qui a le meilleur xG défensif, c’est-à-dire que les équipes affrontant les Dogues ont en réalité très peu d’occasions franches. On peut donc imaginer moins de buts encaissés sur cette deuxième partie de saison, avec des adversaires probablement moins efficaces, ce qui donnera logiquement un meilleur classement pour le LOSC.

Lyon

Entre les arrivées de Shaqiri, Boateng et Bosz ainsi que les révélations au très haut niveau de Paqueta, Caqueret et d’autres, on espérait une grande saison au Parc OL. Mais la réalité est tout autre et les Lyonnais sont bloqués dans le ventre mou de la Ligue 1. Dans le jeu, l’OL est un mix entre irrégularité et exploits personnels, ce qui leur permet de ne pas être lâché au classement. Pour nuancer ce premier constat, on peut aussi noter que l’OL s’est qualifié pour les phases finales de l’Europa League à travers quelques très belles performances. Ces matchs de très haut niveau ont forcément émoussé les physiques lyonnais.

Après six mois, l’heure est au questionnement dans le Rhône. Juninho a décidé de partir notamment à cause d’un nombre de scouts trop peu important dans la cellule de recrutement selon lui. De plus, Aulas devra décider dans quelle direction doit aller le bateau lyonnais : faire confiance à la recette Peter Bosz, qui pour l’instant ne marche pas et ne se dirige clairement pas vers une qualification européenne, ou alors changer de coach et repartir de zéro avec une toute nouvelle direction sportive.

Saint-Étienne

Après une terne onzième place la saison dernière, les Verts ont effectué un mercato calme, avec comme seule arrivée conséquente celle d’Ignacio Ramirez et les départs de Debuchy et autre Monnet-Paquet. On ne s’attendait donc pas à jouer l’Europe cette saison du côté du Chaudron. Cependant, on ne s’attendait pas à un bilan si catastrophique non plus. Et pourtant, les faits sont là : Saint-Etienne est dernier de Ligue 1 avec quatre points de retard sur le dix-septième. La sirène d’alarme est tirée et c’est maintenant objectif maintien en terres vertes.

Pascal Dupraz arrive en mission à Saint-Étienne. / Crédits : ASSE

Lorsqu’on se penche sur les statistiques, les résultats se comprennent rapidement. Saint-Étienne est la deuxième équipe à avoir pris le plus de buts, la dix-septième lorsqu’il s’agit d’en mettre. Et même lorsque les Stéphanois mettent tous les ingrédients pour gagner un match, le sort se met face à eux. Ce fut le cas face à Bordeaux où dans les dernières minutes le ballon reste bloqué dans une flaque d’eau sur la ligne de but girondine. Ce but aurait permis aux Verts de remporter un point dans ce match important pour la lutte au maintien. Pour changer de dynamique, le club a licencié Puel et a recruté le chef de guerre Dupraz. Il faudra rapidement renouer avec la victoire pour espérer se sauver.

Les débordements

Malheureusement, c’est peut-être cela qui a le plus marqué les six premiers mois de compétition. De (trop) nombreux débordements qui ont porté atteinte plusieurs fois à la sécurité et à la santé des joueurs. Cela a commencé dès la première journée, une bouteille d’eau avait touché Valentin Rongier en plein visage et la rencontre n’avait même pas été arrêtée. À la suite de cela, on peut évoquer les matchs Nice – Marseille, Lens – Lille ou encore Lyon – Marseille. Dans toutes ces rencontres, on peut regretter les décisions pas assez fortes des dirigeants de notre football français. En effet, malgré plus d’une dizaine de cas en six mois, rien ne semble avoir changé et cela nous laisse peu d’espoirs pour les six prochains mois.

Au-delà de ces bilans équipe par équipe, on peut se réjouir d’avoir cette année une Ligue 1 plaisante à regarder et à animer à chaque journée. Il n’y a eu jusqu’à maintenant que sept matchs s’étant soldés sur un 0-0, de quoi donner de beaux espoirs pour la fin de saison.

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