La Triple Couronne en sports automobiles représente sans doute la plus haute distinction personnelle pour un pilote. Pour s’en voir attribuer le privilège, un pilote doit remporter trois épreuves, les 500 miles d’Indianapolis, les 24 h du Mans et le Grand Prix de Monaco. À ce jour, un seul homme a réussi à décrocher ce titre prestigieux : Graham Hill. Cinq fois auréolé en principauté, le pilote anglais pouvait être considéré comme l’un des Princes du circuit de Monaco… Jusqu’à l’apparition du réel roi de ces terres au nom plutôt familier de tous : Ayrton Senna.
Monaco ou comment implanter l’un des plus beaux circuits du monde sur un caillou de 2,02 km2

Monaco, sa jet set, ses personnalités, son cadre, de l’argent en abondance, du luxe bref… Monaco quoi ! Ce lieu a toujours été culte dans le monde du sport automobile en général mais surtout dans sa catégorie reine : la Formule 1. Mais comment en est-on arrivé à une telle cote de popularité auprès du monde entier ? Encore une fois, grâce à l’histoire.
Même si le championnat du monde de Formule 1 a été créé en 1950, ce tracé urbain ultra technique remonte a bien plus longtemps. En effet, il a été conçu à la fin des années 1920 et il la première course s’est déroulée le 14 avril 1929, remportée par William Grover-Williams au volant d’une Bugatti 35B. Cette épreuve est organisée à l’initiative de Son Altesse Sérénissime, le Prince Louis II de Monaco. Le tracé, lui, est imaginé par Anthony Noghès, le fils d’Alexandre Noghès, qui était à l’époque le président de l’automobile club de Monaco (ACM), organisateur de la course.
Pour résumer la démarche et la création de ce tracé, on peut noter qu’une fois formé, le 29 mars 1925, l’automobile club de Monaco voit l’engouement autour des sports mécaniques grandir de plus en plus et veut lui aussi avoir une épreuve automobile au sein de sa Principauté. Ainsi, l’enseigne monégasque souhaite entrer au sein de l’Association internationale des automobile-club reconnus (AIACR), l’ancêtre de la FIA (Fédération internationale de l’automobile), pour construire un projet de circuit et donc d’épreuve automobile. Cependant, l’AIACR est catégorique : pour eux, il est impossible de créer le moindre tracé sur ce caillou qu’est le rocher de Monte-Carlo.
Ainsi, le président de l’ACM et son fils (Alexandre & Anthony Noghès) décident de leur prouver le contraire en imaginant un circuit urbain comme on peut en trouver outre-Atlantique, aux États-Unis. Pour donner une meilleure crédibilité à leur projet et convaincre l’AIACR, les deux protagonistes décident de se faire appuyer par des personnalités influentes. D’un côté, Louis Chiron (grand pilote international avec Bugatti et seul monégasque en sport automobile à l’époque) qui représente la crédibilité sportive. Et de l’autre, le Prince Louis II de Monaco qui incarne le pouvoir et la capacité économique à rendre un tracé praticable pour des voitures de course. Après des années de travail, les deux hommes de la famille Noghès ont fait mouche : le circuit est approuvé et six mois plus tard, le Grand Prix de Monaco accueille sa première course. William Grover-Williams s’impose donc devant les 16 autres concurrents après 100 tours de ce circuit.

Après quelques courses organisées, le Grand Prix de Monaco n’échappe pas à l’histoire de l’homme et doit être interrompu à cause de la Seconde Guerre mondiale, tout comme n’importe quelle épreuve sportive. L’édition de 1947 a donc bel et bien eu lieu. Mais en ce qui concerne celle de 1948, elle ne verra pas le jour en raison du deuil de la Principauté, à la suite du décès de son monarque, le Prince Louis II. Mais les plus grandes pages de cette épreuve s’écrivent à partir de la création du championnat du monde de Formule 1, en 1950.
Monaco et la Formule 1, une relation amoureuse plus forte que celle de Roméo et Juliette
21 mai 1950 : Première édition du Grand Prix de Monaco en F1 et deuxième épreuve au calendrier du championnat du monde, remportée par Juan Manuel Fangio pour Alfa Romeo. Une légende qui remporte sa première victoire en Formule 1 sur un circuit de légende, comme un heureux hasard.

Grâce aux prouesses en matière d’innovations technologiques réalisées par les ingénieurs de ces autos, les F1, devenues des prototypes bien plus rapides que beaucoup d’autres voitures de course, assurent un spectacle qui devient de plus en plus impressionnant. Plus les années passent et plus on voit des pilotes se faufiler entre les rails à des vitesses folles, défiant la mort. Car oui, Monaco étant un tracé totalement urbain, les pilotes n’ont pas le droit à la moindre erreur. Car s’ils en commettent ne serait-ce qu’une seule, la voiture se brise contre les rails métalliques installées sur ce circuit éphémère.
De plus, qui dit spectacle, vitesse et moteurs à Monaco dit aussi stars venues des quatre coins du globe. De très nombreuses personnalités ont déjà foulé l’asphalte de ce circuit comme Cristiano Ronaldo, Serena Williams, Tom Brady, Kit Harrington, Leonardo Di Caprio… (la liste est encore plus que longue).
Mais l’ACM a aussi été stratégique dans le choix de ses dates car le Grand Prix de Monaco a toujours lieu le dernier week-end du festival de Cannes. Alors pour toutes ces stars du cinéma, quoi de mieux pour finir le festival que d’aller voir les pilotes les plus talentueux du monde dans l’un des lieux les plus luxueux du monde ? Plus encore, Monaco a même vu des actions publicitaires éphémères lors de son épreuve, comme la collaboration entre Red Bull et Star Wars en 2005 pour la sortie du film La Revanche des Siths.

Mais ce qui intéresse tout le monde reste les performances sportives dans les rues de la Principauté. Beaucoup d’hommes se sont illustrés au fil du temps à Monaco. On peut notamment citer nombre des plus grands pilotes de Formule 1 de tous les temps :
- Juan Manuel Fangio : cinq fois champion du monde & deux victoires à Monaco (1950-1957).

- Maurice Trintignant : dix podiums et ses deux seules victoires sont à Monaco (1955-1958).

- Niki Lauda : trois fois champion du monde & deux victoires à Monaco (1975-1976).

- Jody Scheckter : une fois champion du monde & deux victoires à Monaco (1977-1979).

- David Coulthard : vice-champion du monde 2001 & deux victoires à Monaco (2000-2002).
- Fernando Alonso : deux fois champion du monde de F1 & deux victoires à Monaco (2006-2007).
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- Mark Webber : trois fois vice-champion du monde & deux victoires à Monaco (2010-2012).

- Sebastian Vettel : quatre fois champion du monde & deux victoires à Monaco (2011-2017).

- Lewis Hamilton : sept fois champion du monde & trois victoires à Monaco (2008-2016-2019).

- Jackie Stewart : trois fois champion de monde & trois victoires à Monaco (1966-1971-1973).

- Nico Rosberg : une fois champion du monde & trois victoires à Monaco (2013-2014-2015).

- Stirling Moss : L’un des éternels rivaux de Fangio & trois victoires à Monaco (1956-1960-1961).

- Alain Prost : quatre fois champion du monde & quatre victoires à Monaco (1984-1985-1986-1988).

- Michael Schumacher : sept fois champion du monde & cinq victoires à Monaco (1994-1995-1997-1999-2001).

- Graham Hill : deux fois champion du monde & cinq victoires à Monaco (1963-1964-1965-1968-1969).

- Ayrton Senna : trois fois champion du monde & six victoires à Monaco (1987-1989-1990-1991-1992-1993).

Comme on peut le remarquer, seuls de grands pilotes se sont imposés en Principauté. Pourquoi ? Car c’est le circuit le plus exigeant en termes de technicité de toutes les épreuves du calendrier. Pour réussir à triompher au Rocher, il faut au pilote, en plus d’une concentration extrême tout le long de la course, être le plus minutieux et délicat possible dans son pilotage. Car la moindre erreur est fatale. Même avec la meilleure voiture, il faut se surpasser pour pouvoir gagner. Et cela, seuls les meilleurs en sont capables.
Bien évidemment, la quasi totalité des pilotes aiment courir à Monaco car, en plus d’être la terre de résidence d’une bonne partie du plateau, le cadre y est unique. Tout comme l’ambiance d’ailleurs. Aucune autre destination du calendrier ne permet d’être au plus proche de la mer, de piloter dans un port et d’être admiré par une multitude de yachts. En plus de cela, Monaco est apprécié pour sa grande technicité et ses nombreux virages tous connus mondialement comme les S de la piscine, le virage du Bureau de Tabac, celui du Casino… D’ailleurs, ce tracé offre à la fois la courbe la plus lente de la saison mais aussi la plus rapide : L’épingle du Grand Hôtel se passe à environ 45 km/h quand, quelques mètres plus loin, le virage du tunnel de Monte Carlo se passe aux alentours de 280 km/h.
Il est intéressant de noter que, sur les 3,38 km de tracé et les 18 virages, la vitesse moyenne est de 170 km/h au beau milieu des rues de la Principauté. Alors évidemment, pour chaque homme derrière le volant d’une Formule 1, la prise de risque est à son maximum et on voit les voitures frôler ou même parfois embrasser tendrement les rails de sécurité à chaque tour pour faire le chrono le plus rapide possible.
Mais Monaco c’est surtout une multitude d’histoires passionnantes, remplies de faits marquants, inscrits à jamais dans l’histoire de la Formule 1. En voici une liste non exhaustive des évènements principaux ayant eu lieu lors de cette épreuve :
- 1950 : Giuseppe Farina, le premier vainqueur d’un Grand Prix de F1, part à la faute au virage du Bureau de Tabac et provoque l’un des plus gros carambolages de l’histoire, contraignant dix pilotes à l’abandon.

- 1955 : Les favoris Fangio et Moss au volant de leurs Mercedes cassent le moteur tout en répandant de l’huile sur la piste. Ascari, dans une Lancia, glisse sur ces flaques à la chicane du Port et finit sa course… dans l’eau ! Il s’en est sorti indemne grâce à l’efficacité des “hommes-grenouilles”. Cette manche sera la première course de F1 gagnée par un Français, Maurice Trintignant, à l’époque chez Ferrari.

- 1965 : Graham Hill remporte l’une des plus belles victoires de sa carrière en remontant de nombreuses places après avoir dû sortir de sa voiture pour la remettre sur la piste. Car non, à l’époque, il n’y avait pas de marche arrière. Ce succès fût son 3e consécutif à Monaco. De plus, lors de cette édition, Paul Hawkins finit lui aussi la course dans l’eau du port de Monte Carlo à la suite d’un accident à la chicane. Hill a d’ailleurs prononcé l’une des phrases cultes du monde de la F1, une petite pique adressée à son rival de l’époque, Jim Clark (absent de l’épreuve car il participait le lendemain aux 500 miles d’Indianapolis) : “Aujourd’hui, je me sentais de taille à battre n’importe qui, même Clark.”

- 1966 : Seulement quatre voitures passent la ligne d’arrivée à la suite de nombreux accidents.

- 1970 : Jack Brabham se sort de la course dans le dernier virage du dernier tour, offrant la victoire à Jochen Rindt. Cette édition était aussi le seul podium du français Henri Pescarolo, alors au volant d’une Matra.

- 1972 : Seul et unique succès en Formule 1 du Français Jean-Pierre Beltoise alors chez BRM. Il a dominé de la tête et des épaules cette édition qui s’est pourtant passée sous des conditions climatiques désastreuses.
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- 1982 : La pluie s’est invitée dans les derniers tours et le leader de la course Alain Prost encastre sa voiture dans le rail dans l’avant dernier tour. Patrese prend alors la tête mais va lui aussi aller à la faute, lui faisant perdre la tête. Dans le dernier tour, c’est donc Didier Pironi qui est en première position mais ce dernier tombe en panne d’essence, tout comme Daly et Cesaris qui avaient eux aussi repris la tête de l’épreuve. La victoire est finalement décrochée par Patrese qui avait pourtant fait un tête-à-queue dans le dernier tour à l’épingle du Grand Hotêl.

- 1984 : Les premiers pas du roi de Monaco Ayrton Senna en Principauté. Le tout, sous la pluie. Nigel Mansell est premier après un bon départ mais se sort de la course pour laisser les commandes à Alain Prost. Senna, parti dans les derniers au volant de sa modeste Toleman – une écurie de milieu voire fond de grille – effectue une remontée sensationnelle et se rapproche du leader français, qu’il rattrape au 31ème tour. Mais le directeur de course Jacky Ickx prend la décision incompréhensible de stopper l’épreuve, ce qui lui coûtera sa place au sein de la FIA. Victoire donc d’Alain Prost.

- 1993 : Ayrton Senna remporte son 6e Grand Prix de Monaco, dont 5 de rang, et bat ainsi le record de victoires en Principauté établi par Graham Hill. Le fils du Britannique, Damon Hill, figurera d’ailleurs sur le podium aux côtés du Brésilien. En ce qui concerne l’édition suivante, Senna n’a pas pu y prendre part car il décède deux semaines avant, au Grand Prix d’Imola le 1er mai 1994. L’épreuve monégasque de cette année sera remportée pour la première fois par un certain Michael Schumacher.

- 1996 : La pluie à Monaco rime souvent avec accident et abandon. Ceux-ci ont profité au Français Olivier Panis et sa Ligier. Panis a alors inscrit sa seule victoire en Formule 1 et sera le dernier français vainqueur d’un Grand Prix de F1 jusqu’à Pierre Gasly à Monza en 2020, suivi l’année d’après par Esteban Ocon en Hongrie 2021. (cf : Les Français et la F1, une histoire d’un amour vache)
- 1999 : 1er doublé de Ferrari à Monaco à la suite de la victoire de Schumacher et de la 2ème place d’Eddy Irvine.

- 2001 : Coulthard en pole position cale sur la grille de départ et, malgré une belle remontée, finit 5e. Schumacher gagnera quant à lui sa 5e et dernière victoire à Monaco. Alesi ramène les premiers points de Prost Grand Prix depuis le Grand Prix d’Europe 1999.

- 2003 : Juan Pablo Montoya devient le deuxième pilote à gagner Monaco et Indianapolis après le fameux et unique auréolé de la Triple Couronne, Graham Hill. Il courait pour Williams-BMW.

- 2006 : Édition à nombreux retournements de situation. Schumacher, qui avait signé la pole, est rétrogradé à la dernière place sur la grille pour s’être volontairement mis dans le rail et donc pour avoir empêché son concurrent Fernando Alonso d’améliorer son temps. L’Espagnol a ainsi gagné la course devant Montoya, passé de Williams à McLaren. L’Ecossais David Coutlhard ramène le premier podium de l’histoire de Red Bull. Ce dernier est d’ailleurs monté sur le podium avec une cape rouge due à la collaboration éphémère entre l’écurie autrichienne et le film Superman Returns. Dans le même temps, Räikkönen s’est crashé et n’est même pas retourné aux stands pour la fin de course mais il a bel et bien rejoint son yacht, une bouteille à la main. L’une des images mythiques de ces dernières années.

- 2010 : Alonso, engagé chez Ferrari, effectue une remontée de l’extrême. Celui-ci partait de la voie des stands et il a réussi à se classer 6e de la course, record de places gagnées en Principauté (18 et le précédent record était de 15, détenu par Schumacher). Cette édition sera remportée par Mark Webber et sa Red Bull.

- 2015 : À la suite d’un violent accrochage entre Verstappen et Grosjean, Hamilton, 1er et de loin, est victime d’une erreur stratégique de son Team qui avait jugé l’écart suffisant entre le Britannique et son coéquipier Nico Rosberg pour changer de pneumatiques. Premier au restart de la course, Rosberg s’impose pour la 3e fois consécutive en Principauté en devançant Vettel, deuxième, et Hamilton sur la dernière marche du podium.

- 2021 : Charles Leclerc, l’un des seuls pilotes monégasques depuis Louis Chiron, obtient la pole à domicile mais part à la faute lors de sa deuxième tentative chronométrée, cassant sa monoplace. Sa boîte de vitesse étant endommagée, il ne pourra pas prendre le départ de la course. C’est Verstappen qui a ainsi triomphé à Monaco. Le Néerlandais a ainsi pris, pour la première fois de sa carrière, la tête du championnat du monde des pilotes. Le reste appartient à l’histoire…

Avec tous ces éléments, il est facile de comprendre pourquoi cette épreuve fait partie du Panthéon des courses automobiles et donc pourquoi elle a une place légitime au sein de la prestigieuse Triple Couronne. Berceau de la Formule 1 depuis sa création, le Grand Prix de Monaco a réussi à offrir un circuit et des courses qui ont fait sa renommée au fil des années et les pilotes raffolent de cette épreuve. Damon Hill a d’ailleurs prononcé une phrase qui permet de comprendre la difficulté de ce tracé : « Monaco est le circuit qui distingue encore les hommes des gamins. »
La Triple Couronne : Du prestige à l’état pur qui récompense les pilotes les plus complets
Pour résumer cette série de trois articles sur la Triple Couronne (Les 500 miles d’Indianapolis & Les 24h du Mans et celui-ci) cette distinction est une denrée très rare qui se mérite. En effet, seul l’Anglais Graham Hill a réussi à se voir auréolé de ce prestigieux, bien qu’officieux, titre. Mais nombreux sont ceux à avoir tenté leur chance pour rejoindre l’homme à la moustache toujours impeccablement taillée. En ce qui concerne le palmarès des pilotes qui sont ou ont été les plus proches de remporter la Triple Couronne, on peut se rendre compte qu’il n’est pas tant fourni que cela comparé au nombre de pilotes automobiles ayant foulé les circuits depuis toutes ces années :
- Tazio Nuvolari : Pilote italien ayant gagné le Grand prix de Monaco 1932 et les 24 h du Mans 1933. Il a tenté sa chance pour les 500 miles d’Indianapolis mais il n’a pas réussi à se qualifier pour sa seule tentative outre-Atlantique en 1938. Homme de caractère, Tazio Nuvolari, habituellement engagé chez Ferrari, se fâche avec le Commentattore (Enzo Ferrari, créateur de l’enseigne) malgré le soutien que lui voue un certain Benito Mussolini. Il rejoint Mercedes en 1938 et reste fidèle à la firme allemande jusqu’à son décès en 1953 à la suite d’un AVC.

- Maurice Trintignant : Seul Français de la liste des presque triplement couronnés, Trintignant a gagné ses deux seuls grands prix de Formule 1 à Monaco (1955 chez Ferrari et 1958 chez Cooper-Climax). Il a aussi remporté les 24 h du Mans en 1954 pour l’écurie au cheval cabré. Mais malheureusement, il n’a jamais tenté sa chance pour courir sur les circuits américains.

- Anthony Joseph Foyt Jr. : Seul Américain du classement, il est évident que celui-ci a gagné plus d’une fois les 500 miles d’Indianapolis (1961-1964-1967-1977). Mais Foyt a aussi gagné les 24 h du Mans en 1967 aux côtés de Dan Gurney, un compatriote au volant d’une Shelby. Cependant, les Américains n’ayant pas vraiment leur place en Formule 1, A.J Foyt Jr. n’a jamais eu l’occasion de courir dans cette catégorie.

- Bruce McLaren : Oui, il s’agit bien du père fondateur de l’écurie McLaren. Car en plus d’avoir construit l’une des enseignes les plus emblématiques du sport automobile, Bruce McLaren était aussi un grand pilote (par le talent parce qu’en réalité il n’était pas si grand que cela). Le Néo-zélandais a notamment gagné le Grand Prix de Monaco 1962 avec une Cooper-Climax et les 24 h du Mans avec son compatriote Chris Amon, eux aussi au volant d’une Shelby. Décédé prématurément à 32 ans le 2 juin 1970 lors de tests sur le circuit de Goodwood, Bruce McLaren n’a jamais eu l’occasion de prendre le départ des 500 miles malgré ses essais en 1968 et en 1970.
![McLaren, la belle histoire [1/4] : Bruce, le fondateur - Car Life](https://i0.wp.com/mlpuuorvtl3l.i.optimole.com/_dRGCds-BjT2fSuq/w:1024/h:576/q:auto/https://car-life.fr/wp-content/uploads/2020/05/ENCADRE-1-B-1.jpg?w=780&ssl=1)
- Jochen Rindt : Fidèle aux écuries britanniques en Formule 1, ce pilote autrichien a remporté l’édition 1970 du Grand Prix de Monaco dans une Lotus-Ford. Pour les 24 h du Mans, Rindt les gagne avec son équipier américain Masten Gregory avec l’écurie North American Racing Team. Petite particularité, Jochen Rindt est le seul pilote à avoir été titré champion du monde de F1 à titre posthume car il a trouvé la mort à 28 ans seulement, au Grand Prix d’Italie le 5 septembre 1970, à Monza.

- Juan Pablo Montoya : Le Colombien fait partie des deux seuls actuels pilotes à pouvoir encore remporter la Triple Couronne dans la mesure où, encore en activité, il ne lui “reste plus qu’à gagner les 24h du Mans” (comme si c’était facile…). Vainqueur à Monaco avec sa Williams-BMW en 2003 et aux 500 miles en 2000 et 2015, Montoya a terminé au 7e rang de sa seule tentative aux 24 h du Mans, en 2018.

- Fernando Alonso : C’est peut être lui le prochain à égaler Graham Hill. De retour avec Alpine en F1 depuis deux saisons, l’Espagnol affiche une soif de victoires inébranlable, comme lors de ses plus belles années chez Renault. Alonso a réussi à décrocher deux victoires à Monaco en 2006 et 2007 ainsi que deux victoires au Mans en 2018 et 2019. Malheureusement pour lui, il a échoué à la 20e place lors de sa tentative avec McLaren à Indianapolis en 2020.

Après avoir parcouru l’histoire des trois plus belles épreuves des sports automobiles sur asphalte, il est clair que l’on peut se rendre compte à quel point il est difficile de remporter cette fameuse distinction. Encore une fois, le palmarès des hommes triplement auréolés est réduit à seul homme, Graham Hill. Et ce, malgré le panel gigantesque de pilotes plus que talentueux qui ont pu fouler les circuits automobiles. Certains préfèrent leur catégorie, certains n’ont malheureusement pas eu la chance de pouvoir aller jusqu’au bout de leur rêve ou d’autres peuvent encore écrire l’histoire de ces sports. Mais n’empêche, quel prestige cette Triple Couronne.
Crédit photo de couverture : @AuRupteur Twitter