La rédaction hockey du CCS se met à l’heure chinoise. Le 3 février prochain, débute le tournoi olympique de hockey sur glace féminin. Jusqu’au 17 février, 10 équipes vont s’affronter pour monter sur le toit de l’Olympe. Aujourd’hui, présentation du Groupe B, la poule des ambitieux.
Le tournoi féminin est composée de 10 équipes, divisées en 2 poules de 5 pour le tour préliminaire. Nous avons déjà présentés les nations composant le Groupe A.
Désormais, place au Groupe B qui comprend le Japon (6ème nation mondiale), la Chine (pays organisateur), le Danemark, la Tchéquie et la Suède (nations issues du TQO).
Ici il n’y a que 3 places qualificatives pour les quarts de finales. Autant dire que la lutte va être épique.
🚨 Dernière Minute 🚨
Depuis le 24 janvier dernier, l’IIHF autorise toutes les équipes à avoir 6 joueuses en réserve (taxi-squad) pour parer les éventuels cas de Covid ou les blessures.
Groupe B: Rêver d’aller plus haut
🇯🇵 Japon : Progresser pour inspirer

Pour son 4ème tournoi olympique à Pékin, le Japon arrive avec une double ambition.
Tout d’abord, susciter les vocations. Le hockey étant un sport mineur au Japon, un bon résultat à Pékin pourrait aider à braquer la lumière sur la discipline.
Ensuite, celui de faire mieux que ses 3 dernières participations (6èmes en 1998 et 2018, 7ème en 2014) et ainsi remonter au classement de l’IIHF (Actuellement les japonaises sont la 6ème nation mondiale).
Pour réussir leur pari, l’entraineur-chef Yuji Iizuka a fait revenir 12 joueuses présentes à PyeongChang. Menées par la capitaine Chiho Ozawa et la vétéran Hanae Kubo, les nipponnes présentent une équipe rompue aux batailles du haut niveau.
Pour rappel, lors des derniers mondiaux à Calgary. Le Japon a connu une belle campagne : 3 victoires (face au Danemark, la Hongrie et l’Allemagne) et une défaite face à la Tchéquie. Ce bilan leur permet de finir à une belle deuxième place dans la Poule B. Lors des quarts de finale, “Smile Japan“* a subit la loi des futures vice-championnes du monde, les USA(10-2).
*”Smile Japan” est le surnom et le leitmotiv de l’équipe féminine. Ca correspond à leur état d’esprit lors des entrainements et des matchs.
La joueuse clef 🗝️
Dans cette poule qui sent la poudre, le Japon va compter sur une performance XXL de sa gardienne Nana Fujimoto. Celle qui fait désormais partie du Denso Hokkaido Athlete (programme de préparation physique mise en place par l’entreprise Denso) va devoir utiliser toute l’expérience accumulée dans sa carrière (aux USA en NWHL, et en division 1 Suédoise) pour aider le Japon a briller dans ce tournoi olympique.
🇨🇿 Tchéquie : Objectif quarts

Première participation pour la Tchéquie. Dont la qualification historique obtenue lors du TQO organisé à domicile. A Chomutov, les joueuses de Tomas Pacina n’ont pas laissé la moindre miette à leurs adversaires. Avec un bilan de 3 victoires en 3 matchs, 24 buts marqués pour seulement 2 encaissés, les Tchèques présentent une équipe redoutable. Dotée d’une attaque de feu menée, entre autres, par Alena Mills et Katrina Mrazova, soutenu par une défensive intraitable, protégée par la gardienne Klara Pesarlova. Cette équipe tchèque va donner des migraines à tous les coachs adverses.
Les joueuses vont avoir à cœur de faire payer la moindre erreur comme à Calgary, où la Narodnitymzen a terminé invaincue la phase de poule, avant de tomber, avec les honneurs, face à la Finlande (1-0) lors des quarts.
La joueuse clef 🗝️
Trouver une joueuse clef dans l’équipe tchèque est compliqué tant cette équipe regorge de talents. Mais notre focus se porte vers la jeune attaquante Noemi Neubauerova. Agée de 22 ans, celle qui brille en NCAA avec l’équipe de la Colgate University, fait presque office de “vétéran” dans l’effectif tchèque. Sa première sélection dans l’équipe nationale vient quand elle n’a que 16 ans.
Depuis ‘Nemo” s’est imposée au sein de la formidable escouade offensive. Son apprentissage au contact de joueuses aussi talentueuses qu’Alena Mills ou encore Katrina Mrazova va lui donner des ailes pour aller encore plus haut.
🇸🇪 Suède : Revenir dans la lumière

Deuxième nation qualifiée par le biais du TQO (au dépend de la France) lors du tournoi organisé à Lulea. La Suède arrive à Pékin avec la volonté de se rappeler au bon souvenir de tous.
Depuis leur relégation en Division 1A en 2019, la Suède a dû se contenter des quelques matchs organisées pour se reconstruire. Pourtant la Suède n’est pas une débutante dans le tournoi olympique. Présente depuis l’introduction du tournoi olympique féminin en 1998. Médaillé de bronze en 2002 et Médaillée d’argent surprise en 2006, la Suède connait très bien ce niveau de compétition. Cependant, à Pékin, il va falloir livrer une bataille de chaque instant pour obtenir une place en quarts de finale. Pour ce faire, la Tre Kronor va notamment compter sur les exploits des vetérans Emma Nordin et Michelle Lowenhelm, sans oublier le grain de folie des jeunes joueuses, notamment Linnea Johansson pour les mener en quart.
La joueuse clef 🗝️
Tous les espoirs de la Suède repose sur les épaules d’Emma Nordin. L’attaquante du KRS Vanke Rays de Shenzhen en ZhHL (Ligue féminine russe) va devoir se transcender pour que la Suède accède aux quarts. Co-meilleure buteuse de la Tre Kronor lors du TQO (4 buts, à égalité avec Felizia Wikner-Zienkiewicz), Nordin affole les compteurs partout où elle passe. Son sens aigu du but et son placement en font un véritable poison pour les gardiennes adverses. Capable de créer le jeu pour ses co-équipières, Nordin sera la joueuse à surveiller.
🇩🇰 Danemark : Petit poucet aux dents longues

Véritable petit poucet du tournoi olympique, le Danemark n’est pas à une exception près. La saison dernière, les Danoises font leur retour dans la catégorie élite (une première depuis 30 ans). N’ayant pas la crainte de la relégation et malgré leur dernière place, les mondiaux sont utilisés, à bon escient, comme une base d’apprentissage. Puis arrive le TQO organisé à Füssen en Allemagne, où les lionnes profitent du faux-pas des Allemandes pour créer la surprise en se qualifiant pour le premier tournoi olympique de leur histoire.
A Pékin, l’effectif danois est sensiblement la même que depuis 2019 et leur accession en élite. Un gage de stabilité pour une escouade qui va aborder le tournoi sans aucune pression. Si sur le papier, elles semblent un peu faibles, cette équipe n’est pas étrangère à faire mentir les pronostics.
La joueuse clef 🗝️
Tous les regards du Danemark seront fixés sur la gardienne Cassandra Repstock-Romme. Celle qui a fait ses débuts dans la cage nordique en 2018, à l’âge de 17 ans, porte sur son dos les lionnes. En progression constante, Repstock-Romme a ébloui le microcosme du hockey lors des derniers mondiaux à Calgary, où elle a sorti un authentique exploit. Lors des 2 matchs qu’elle a joué, elle a stoppé 50 des 54 tirs qu’elle a eu à affronter.
Lors du TQO, elle a dominé avec ses 96% d’arrêts et sa moyenne de buts encaissés de 0.65.
Si le Danemark veut avoir une chance de passer, il va falloir des performances hors normes de la part de Repstock-Romme. Mais comme son équipe, rien ne lui parait impossible.
🇨🇳 Chine : Pour l’honneur d’une patrie ambitieuse

Le pays organisateur, la Chine, fait son grand retour dans le tournoi olympique. Lors de leur dernière participation, en 2010 à Vancouver, les chinoises étaient arrivées 7ème sur 8. Mais désormais les choses ont changés. La Chine ne fait plus partie de l’élite mondiale, pensionnaires depuis presque 10 ans de la Division 1B (3ème division mondiale). Ce tournoi peut leur servir de tremplin afin de remonter dans l’élite à court ou moyen terme. C’est en tout cas la volonté du Parti au pouvoir qui a mis en place un programme pour améliorer les équipes nationales en vue de ces Jeux à domicile.

Naissance du dragon chinois
En 2016, le gouvernement chinois annonce la participation dans la KHL (Ligue Russe) de la première franchise chinoise, qui servira de base pour l’équipe nationale masculine de hockey : Le Kunlun RedStar.
En 2017, C’est au tour de deux franchises féminines de faire leur apparition. Destinées à faire progresser la sélection nationale féminine : les Shenzhen Vanke Rays et le Kunlun RedStar voient le jour. Il est décidé que ces nouvelles équipes participent à la, désormais défunte, Ligue Canadienne de Hockey Féminin.
L’effectif comprend une majorité de joueuses nées en Chine, entourées par des joueuses de classe mondiale. Ainsi on y retrouve, entre autres, la finlandaise Noora Räty (une des meilleures gardiennes au monde). A leur première saison, Kunlun va en finale (perdue face à Markham). En 2018, les Vanke Rays sont écartés par la LCHF. On procède à une fusion avec le RedStar, pour devenir le Shenzhen KRS Vanke Rays. Malgré la non-qualification, l’aventure canadienne est une belle réussite.
En 2019, après la disparition de la ligue canadienne, le Shenzhen KRS Vanke Rays est accepté dans la ligue féminine Russe, la Zhenskaya Hockey League. Avec la même recette qui a fait son succès en Amérique du Nord : Des joueuses chinoises entourée par les stars internationales. Ainsi des joueuses telles que Alex Carpenter, Alena Mills, Michelle Karvinen ou encore Emma Nordin jouent avec Shenzhen.
Dès sa première saison en Russie, les résultats sont immédiats, les Vanke Rays terminent deuxième de la saison régulière derrière l’Agidel Oufa, puis en séries, elles balayent le Tornado Moscou puis en finale elle balayent Oufa. Shenzhen remporte le titre russe.
La saison dernière, Shenzhen joue ses matchs “à domicile”, non plus en Chine, mais à Stupino dans la banlieue de Moscou. La raison invoquée, est qu’en raison de la pandémie, les mesures concernant les voyages entre la Russie et la Chine sont plus drastiques.
Malgré son déménagement forcé, Shenzhen retourne en finale, cette fois elles sont battues par Oufa.
Désormais, place aux jeux, les chinoises du club de Shenzhen forment la majorité de l’équipe nationale, mais il faut noter que quelques étrangères ont été naturalisées pour le tournoi olympique. Ainsi, l’équipe nationale de Chine ressemble à une équipe “internationale” (à l’image du Qatar en handball). Ainsi, sur le papier, elle semble mieux armée qu’en 2010.
A noter qu’il y a 3 “rescapées” de l’équipe présente à Vancouver, il y a 12 ans : Zhixin Lu, la capitaine Mengying Zhang, et Baiwei Ju.
L’ambition grandit, car les “Lady Dragons” ne veulent pas simplement participer au tournoi olympique, elles visent au minimum les quarts de finale !
La joueuse clef 🗝️
La défenseur chinoise Baiwei Ju sera une des attractions de l’équipe chinoise. Elle est une des rares joueuses de l’équipe à avoir l’expérience du tournoi olympique. Ju est également une pionnière du hockey chinois. Elle a joué aux USA, avec l’équipe des Whitecaps du Minnesota en NWHL, mais également au Canada avec les Chinos d’Edmonton en Western Women’s Hockey League, et elle a même joué 2 saisons (de 2005 à 2007) avec l’équipe de Chine, dans la Naisten Liga, le championnat féminin de Finlande.
Désormais elle joue avec l’équipe du KRS Vanke Rays en Russie. Son expérience et son leadership vont être très précieuses pour la Chine dans “ses” jeux.
🔮 Notre pronostic 🔎
1er : Tchéquie
2ème : Japon
3ème : Suède
4ème : Chine
5ème : Danemark
Ce Groupe B semble être une affaire entre la Tchéquie et le Japon. La Suède semble être suffisamment armée pour passer en quart. Toutefois il faut faire attention à la Chine, qui pourrait être surmotivée de briller sur ses terres. Les petits poucets Danoises continueront à prendre de l’expérience, voire éventuellement essayer de pousser un des “gros” dans ses derniers retranchements.