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JO Pékin | hockey masculin : présentation du Groupe B

La rédaction hockey du CCS se met à l’heure chinoise. Le 09 février prochain, les hommes entrent sur la patinoire de Pékin pour livrer bataille dans le cadre du tournoi olympique masculin de hockey sur glace. Si au premier regard, l’absence des joueurs de LNH peut réduire à zéro l’engouement pour ce tournoi, il est aussi bon de constater que le niveau n’a jamais semblé être aussi homogène. Une donnée importante qui favorise les surprises et les belles histoires ! Partons à la découverte des différents groupes olympiques en continuant aujourd’hui par les nations du Groupe B !

Fonctionnement du tournoi Pékin 2022

L’édition 2022 du tournoi olympique masculin de hockey sur glace réunie 12 nations, réparties en trois groupes de quatre équipes. Cette 25ème édition du tournoi répond à une organisation particulière :

GROUPE A
Canada / USA / Allemagne / Chine
GROUPE B
ROC / Tchéquie / Suisse / Danemark
GROUPE C
Finlande / Suède / Slovaquie / Lettonie

Groupe B
Symbole de l’homogénéité du tournoi

🇷🇺 COMITÉ OLYMPIQUE RUSSE 🇷🇺
L’Or ou rien

Source images : Twitter @iihfhockey

Pour une deuxième olympiade consécutive, le Comité Olympique Russe (COR) fait office de grand favori. Malgré l’absence des joueurs de la NHL, le COR reste l’équipe la moins affectée puisqu’ils peuvent compter sur leur propre vivier, la KHL. Deuxième meilleur ligue au monde, elle leur a ainsi permis de constituer un effectif à la fois talentueux et compétitif. Contrairement à bien d’autres nations, ils n’ont pas eu à faire de compromis sur la philosophie pour sélectionner leurs joueurs. Résultat : un des effectifs les plus jeunes (26,32 ans) mais qui possèdent pourtant une vaste expérience olympique (46 matchs cumulés). Difficile donc de ne pas voir les champions olympiques en titre favoris à leur propre succession.

Déjà dominante lors de la précédente édition, l’escouade offensive russe a de quoi faire peur cette année encore. Le coach Alexei Zhamnov pourra en effet compter sur un parfait alliage entre ex-NHLers, stars de la KHL et jeunes très prometteurs. Parmi les anciens de la NHL, Artem Anisimov apporte le plus d’expérience. Ses 376 points en 771 matchs prouvent qu’il devrait un atout sur la glace comme dans le vestiaire. De son côté, Nikita Gusev se présentera à nouveau comme l’un des leaders offensif. Meilleur pointeur et joueur du tournoi à Pyeongchang en 2018, il a fait son retour en Russie cette année après trois saisons en NHL. De leur côté, Mikhail Grigorenko, Andrei Chibisov et Kirill Semyonov font la pluie et le beau temps dans la KHL depuis plusieurs années. Au travers cette expérience, plusieurs jeunes seront à scruter avec attention. Kirill Marchenko (21 ans) est probablement en tête de liste. Choix de 2ème ronde (2018) de Columbus, il en est déjà à sa troisième saison en KHL. Arseni Gritsyuk (20 ans) fait également très bien cette saison avec 28 points en 39 matchs avec Omsk. Pour rappel, c’est aux derniers JO que nous avions réellement découvert un certain Kirill Kaprizov… Outre les talents individuels, il est important de noter que bons nombres joueurs viennent de la même équipe (ex : 5 attaquants du CSKA Moscou). L’alchimie établi entre ces joueurs sera également un avantage non négligeable.

Une philosophie similaire a été utilisé pour bâtir l’escouade défensive. De ce fait, elle est sur le papier l’une des meilleurs à se présenter au tournoi. En tête d’affiche, Slava Voynov en est le leader incontesté. Meilleur défenseur du dernier tournoi, il est depuis 4 ans l’un des meilleurs attaquants offensifs de la KHL. Avec médaille d’or olympique et deux Coupe Stanley, il connait la recette pour gagner. À ses côtés, Nikita Nesterov sera un autre atout de luxe. Ce dernier était lui aussi présent en 2018 et possèdent une vaste expérience au plus haut niveau (170 matchs NHL). Avec des joueurs aussi expérimentés, la Russie a pu se permettre d’ajouter quelques joueurs d’avenir comme Sergei Telegin (21 ans) et Alex Nikishin (20 ans). Finalement, la plus grosse interrogation chez les Russes se situe devant les cages. Bien qu’ils n’aient rien à envier aux autres nations, le trio composé de Timur Bilyalov, Ivan Fedotov et Alex Samonov laisse songeur quant à son peu d’expérience sur la scène internationale. On attend de voir qui se démarquera entre Bilyalov et Fedotov pour proteger le filet.

Les Russes ne sont pas venus pour faire de la figuration et leur alignement le prouve très bien. Avec un tel effectif, un autre résultat que l’Or sera forcement une grande déception.

Le joueur clef 🗝️

Vadim Shipachyov, Attaquant, 34 ans

Si le succès des Russes devrait forcement passé par un effort collectif, on s’attend à ce que Vadim Shipachyov en soit l’artilleur. Le capitaine du Dynamo de Moscou est tout simplement l’une des plus grosses stars du hockey russe, hors NHL. Double champion en KHL, champion olympique et champion du monde, il est aussi l’un des meilleurs pointeurs en KHL, année après année. Cette saison encore il écrase la concurrence avec 67 points (24 buts) en 48 matchs. On s’attend donc qu’il soit l’un des moteurs offensifs du tournoi.

🇨🇿 TCHÉQUIE 🇨🇿
Une deuxième médaille d’or, pourquoi pas?

Source images : Twitter @iihfhockey

Sans jamais faire de bruit, la Tchéquie est un adversaire à toujours prendre au sérieux lors des compétitions internationales. Talentueux et besogneux, les Tchèques réussissent souvent à créer une petite surprise. Le Canada en avait d’ailleurs fait les frais lors de la phase de groupe des derniers JO. Compétition au cours de laquelle, la Tchéquie avait fini au pied du podium. Cette année encore, ils se présentent comme un candidat légitime aux médailles avec un effectif extrêmement expérimenté : 3ème pour l’expérience aux Jeux (60 matchs) et 5ème en moyenne d’âge (29.71 ans).

Ce qui saute aux yeux lorsqu’on analyse le groupe d’attaquants, c’est le nombre de trophées qu’ils ont remportés en club. NHL, AHL, KHL, WHL, Coupe Mémorial et bien entendu Championnat Tchèque, toutes ces compétitions ont été remporté par au moins un des joueurs. Et on ne parle pas de faire-valoir mais bien d’acteurs clé lors de ces conquêtes. Ce fait illustre parfaitement à quel point la Tchéquie est composée d’attaquants compétitifs. Néanmoins, un nom se distingue parmi les autres, celui de David Krejci. À 35 ans, il a décidé de revenir joué dans son pays natal après avoir excellé pendait 15 saisons chez les Bruins de Boston. N’eut été ce choix, il resterait un très bon joueur en NHL considérant sa récolte de 44 points en 51 matchs l’an dernier. À ses côtés, Michael Frolik et Vladimir Sobotka apporteront également une vaste expérience acquise en NHL. Flamboyant attaquant de la surprenante équipe du Traktor Tcheliabinsk en KHL, Lukas Sedlak sera également un atout offensif. Sa récolte de 43 points en 49 matchs le place au 7ème rang des pointeurs de la KHL. Si l’on souhaite parler d’automatismes entre joueurs, les frères Zohorna, Tomas et Hynek, en sont le parfait exactement. Que ce soit en KHL ou SHL, ils évoluent dans le même club depuis 3 ans, leur donnant un avantage naturel s’ils jouent sur la même ligne.

De l’expérience, il n’en manque pas également en défense. À 25 et 26 ans, David Sklenicka et Lukas Klok en sont d’ailleurs les joueurs les plus jeunes. Avec ses 31 points en 44 matchs en KHL (5ème meilleur défenseur), Klok sera fort probablement le leader de cette brigade. Il devrait être bien épaulé par Libor Sulak qui n’est pas loin derrière lui parmi les meilleurs défenseurs de KHL. Quant à Tomas Kundratek et Vojtech Mozik ont connu quelques bonnes saisons du côté de la AHL. Ils devraient ainsi apporter une profondeur intéressante à l’équipe coaché par Filip Pešán. Globalement, la défense Tchèque ne possède par les noms les plus connus mais elle n’en demeure pas moins compétitive. D’autant qu’elle pourra s’appuyer sur l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, duo de gardien du tournoi. Duo qui représente, à coup sûr, le facteur clef de la Tchéquie.

Les joueurs clef 🗝️

Simon Hrubec/Will Roman, Gardien, 30 et 29 ans

L’un joue pour Avangard de Omsk, l’autre pour Traktor Tcheliabinsk. L’un est le gardien champion de la KHL en titre, l’autre évolue pour l’une des plus belles surprises de la saison. L’un a 22 victoires cette saison (1er en KHL), l’autre en 21 (2ème KHL). L’un à un pourcentage d’arrêt de 92.2%, l’autre de 92.9%. L’un à une moyenne de but encaissés de 2.19, l’autre de 2.20. Peu importe votre préférence mais nous avons là deux des meilleurs gardiens de la KHL cette saison. Un luxe qu’aucune autre nation peut se venter d’avoir. Simon Hrubec et Will Roman semblent au pic de leur carrière au même moment, au grand plaisir de leur équipe nationale. Hrubec devrait obtenir le poste de n°1 mais avec Roman en back-up, il va être difficile de marquer beaucoup de buts face à la Tchéquie.

🇨🇭 SUISSE 🇨🇭
Un effectif unis pour redorer le blason

Source Images : twitter @iihfhockey

À l’instar de la Tchéquie, la Suisse se présentera avec un groupe avec une expérience internationale accrue. Certes, le talent global de l’effectif est moindre mais les Suisses connaissent mieux que quiconque les JO avec 72 matchs cumulés (1er). En misant également sur des joueurs provenant uniquement de la Ligue Nationale Suisse (NL), on peut s’attendre à voir un groupe très soudé. C’est donc sous le thème de l’unité que les Suisses espèrent se démarquer et faire mieux que leur maigre 10ème place en 2018.

Traditionnellement, l’escouade offensive de la Suisse n’est pas leur principale force. Cette tendance ne devrait pas changer mais la présence de Denis Malgin devrait apporter un peu plus de punch. L’attaquant de 25 ans est l’un des meilleurs pointeurs de la NL depuis deux ans. Avec 44 points en 40 matchs, il est présentement le 5ème meilleur pointeur de la ligue. Après trois saisons passées dans la LNH entre 2017 et 2020, il pourrait également profiter des Jeux pour se mettre en valeur et obtenir une nouvelle chance en Amérique du Nord. À ses côtés, les Suisses pourront également compter sur Killian Mottet, un autre artilleur depuis quelques années. En terme d’expérience, Sven Andrighetto et Christoph Bertschy sont probablement les plus aguerris avec de multiples saisons au compteur en LNH. Plus jeune joueur de la formation helvète, Calvin Thürkauf (24 ans) pourrait lui aussi tenter d’obtenir une autre chance outre-Atlantique. Initialement repêché par Columbus en 2016, il n’avait pu faire mieux que trois saisons dans la AHL. L’esprit revanchard de certains joueurs pourraient donc ajouter du mordant à une attaque qui en aura bien besoin.

En défense, Raphael Diaz et Yannick Weber feront office de leader en dehors et sur la glace. Ils rappelleront également quelques souvenirs aux fans de Montréal. Possédant à eux deux plusieurs centaines de matchs joués en LNH, leur connaissance du plus haut niveau sera primordiale. Ils devraient être ainsi les piliers d’une escouade défensive typiquement reconnu pour sa solidité et son abnégation. À leur côté, Mirco Müller devrait lui aussi apporté son expérience de la grande ligue. Ancien choix de premier tour de San Jose, il ajoutera beaucoup de robustesse du haut de son 1m91 pour 95 kg. Finalement, Ramon Untersander devrait appuyer efficacement l’attaquant. Il est présentement l’un des meilleurs défenseur offensifs de la NL avec 30 points en 42 matchs. Si elle n’est pas l’escouade défensive la plus talentueuse du tournoi, elle a le mérite de présenter des profils variés et complémentaires.

Le joueur clef 🗝️

Reto Berra, Gardien, 35 ans

Si les Suisses espèrent se tailler une place jusqu’en 1/4 de finale, ils devront compter sur les performances de Reto Berra. À 35 ans, Berra n’a plus rien a prouvé après avoir roulé sa bosse durant cinq saisons en LNH. Il devrait donc se présenter sans complexe et mettre à profit son expérience. Certes, il n’a jamais atteint un niveau élite, mais il a toujours présenté des statistiques plus que respectables et surtout constantes au fil des ans. Si les défenseurs lui facilitent la tâche, il possède ainsi les qualités nécessaires pour voler un match.

🇩🇰 DANEMARK 🇩🇰
Faire plus que de la figuration

Source images : Twitter @iihfhockey

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le Danemark en sera à sa première participation aux Jeux Olympiques. Mais ne comptez pas sur eux pour faire de la figuration. Possédant plusieurs joueurs de qualités, ils pourraient très bien jouer les troubles fêtes face à des Tchèques et Suisses jugés meilleurs sur le papier. Bien qu’amputé de certains joueurs de LNH, ils pourraient néanmoins profiter de l’homogénéité du tournoi pour se frayer un chemin.

Pour se faire, le Danemark possède quelques armes intéressantes en attaque. On retrouve bien évidemment Frans Nielsen, dont on reparlera plus loin, mais il y aussi Mikkel Boedker. 8ème choix des Coyotes en 2008, il a connu une belle carrière en LNH avec 327 points en 709 parties. Évoluant en Suisse depuis 2 ans, il continue à produire efficacement et sera un très bel atout pour les Danois. Autre menace offensive de qualité, Frederik Storm. Ce dernier performe très en DEL cette saison (38 points en 36 matchs) et a aussi connu de belles saison du côté de la SHL. À 26 ans, Nick Olesen pourrait quant à lui être un de ces joueurs qui voudra tirer profit du tournoi pour se faire un nom.

En défense, le joueur format géant (1m97 pour 106 kg), Oliver Lauridsen, s’affiche comme l’un des leaders. Sans être très talentueux, il a eu le mérite d’évoluer en Amérique du Nord (principalement en AHL) au début des années 2010. Son expérience sera donc précieuse dans un tournoi comme celui des Olympiques. Il pourrait d’ailleurs être aligné avec son frère Markus qui est aussi son coéquipier en SHL avec le club de Malmö. Une connexion naturelle qui serait fort utile pour assurer une certaine fiabilité défensive. Le joueur le plus intéressant à suivre sera peut être Oliver Joakim Larsen. À seulement 23 ans, il connait une belle saison en Liiga avec une récolte de 16 points en 31 matchs. L’occasion pour lui de se faire connaitre sur la scène internationale.

Devant les cages, le coach Heinz Ehlers (père de Nikolaj Ehlers) devrait faire confiance à Sebastien Dahm. Ce dernier avait été solide lors du tournoi qualificatif olympique et mérite tout logiquement sa place. S’il serait surprenant de le voir jouer, on notera la présence de Frederik Dischow (20 ans), un jeune espoir du Canadian de Montréal.

Le joueur clef 🗝️

Frans Nielsen, Attaquant, 37 ans

Porte drapeau du Danemark lors de la Cérémonie d’ouverture des Jeux, Frans Nielsen est sans conteste le leader de l’équipe. Après avoir connu une belle carrière en LNH (473 points en 925 matchs), il a décidé de revenir en Europe cette saison. Une décision qui sourit donc aux Danois dans l’optique de ces Jeux. S’il est capable de contribuer offensivement, il pourrait permettre au Danemark d’aller chercher un peu plus qu’un simple participation.

🔮 Les prédictions du CCS 🔎

1er : Comité Olympique Russie
2ème : Tchéquie
3ème : Suisse
4ème : Danemark

Si la première place semble promise au Comité Olympique Russe, la hiérarchie pour les trois autres places est loin d’être assurée. Certes, la Tchéquie semble se détacher sur le papier mais une surprise face à la Suisse ou le Danemark n’est pas impossible. Cette incertitude est la preuve même que le niveau du tournoi est très homogène cette année, en l’absence des joueurs de la NHL.

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