Freestyle JO Hiver 2022

Le ski acrobatique : que le spectacle commence !

En attendant les Jeux Olympiques qui se tiendront du 4 au 20 février prochain, la rédac’ Sports d’Hiver du CCS se mobilise afin de vous préparer au mieux en vue de cette échéance. C’est pourquoi nous vous proposerons au tout au long de ce début de saison, des articles présentant les différents sports ainsi que leurs disciplines, les athlètes qui ont marqué l’histoire, et ceux qui sont prêts à l’écrire… Aujourd’hui, retour sur le sport d’hiver le plus populaire de France, qui nous remplit de bonheur chaque année : le ski acrobatique. (l’image de couverture est le site de big air des JO qui deviendra permanent après les compétitions. Crédits : IOC/Greg Martin, Pékin 2022)

La particularité de cette dénomination, uniquement utilisée par le CIO, est qu’elle en regroupe 6 disciplines ! Le ski de bosses est le premier à avoir fait son apparition aux Jeux Olympique de 1992 après une démonstration en 1988. Le saut acrobatique a suivi en 1994 après démonstration en 1988 et 1992. Il a ensuite fallu attendre 2010 pour qu’une nouvelle discipline apparaisse : le ski cross (seule discipline sans jugement des six). Le slopestyle et le half-pipe ont fait leur arrivée ensemble en 2014. Enfin le Big Air va être découvert par le public lors de cette olympiade. 

Si on se place du côté de la fédération internationale de ski, elle distingue deux catégories : d’un côté le freestyle ski qui comporte le saut, les bosses et le ski cross et de l’autre le freeski avec slopestyle, big air et halfpipe.

Et en France ? Elles sont toutes regroupées sous l’appellation Ski Freestyle. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

Un peu d’histoire

Les premières traces de figures sur des skis remontent à 1920. L’Allemand Fritz Rauel s’essaye et imagine des figures sur des skis à l’image du patinage artistique. Ce sont les prémices du ballet ski qui, malgré deux démonstrations en 1988 et 1992, ne deviendra jamais olympique. Il publie un recueil des nouvelles possibilités à ski en 1929.

Ce n’est que 40 ans plus tard que ce sport va connaître une accélération dans sa notoriété. Des exhibitions de sauts et de bosses ont lieu sur le continent nord-américain (qui vont devenir les X Games) puis sur le continent européen. Si bien qu’en 1979, la fédération internationale de ski (FIS) décide de reconnaître cette discipline et l’inscrit à son programme.

Le premier championnat du monde de ski acrobatique a eu lieu en 1986 à Tignes, en France. En 1988, le ski de bosses est en démonstration aux JO de Calgary avant son intégration officielle en 1992 pour les JO d’Alberville. Edgar Grospiron est le premier médaillé d’or olympique de ski acrobatique (ski de bosses) de l’histoire, accompagné sur le podium de son compatriote Olivier Allamand qui obtient la médaille d’argent.

Edgar Grospiron champion olympique de ski de bosses 1992, sans casque ! © Getty – Dimitri Lundt

Le ski de bosses

Première discipline olympique, le ski de bosses est une épreuve qui se déroule sur une piste d’une longueur de 250 mètres, de 25 à 30 degrés de pente (28 degrés sur la piste des Jeux olympiques d’hiver de 2022), recouverte de bosses d’un mètre de hauteur et de 40 centimètres de largeur. Malgré ses règles, chaque piste est différente et l’adaptabilité doit être la qualité première d’un bosseur.

La piste comprend également 2 tremplins placés aux 1/3 et 2/3, sur lesquels le skieur effectue un saut acrobatique. Mais attention il y a une règle : le même saut ne peut être répété deux fois, et selon le type de rotation, les concurrents doivent présenter deux sauts de types différents, sauf s’ils effectuent deux sauts du même type, mais avec au moins 180° (une demi-rotation) de plus. 

Un jury attribue aux compétiteurs une note qui est le résultat d’une addition de points sanctionnant la vitesse (20 % de la note), la technique d’exécution (60 %) et les deux sauts acrobatiques (20 %). Il faut d’abord passer par les qualifications et ensuite la finale se déroule en 3 manches. Premier run avec les qualifiés avec objectif d’être dans les 12 meilleurs. Second run pour parvenir à être parmi les 6 meilleurs. Et enfin la grande finale, dernier run, avec les 6 meilleurs afin de déterminer le vainqueur.

Pour revenir aux JO de Pékin, la piste semble convenir au clan Français comme le dit le coach Ludovic Didier :

” Le profil et les bosses nous conviennent parfaitement. C’est une neige abrasive, très froide, qui correspond à notre style de ski “(source skichrono)

Perrine Laffont peut réaliser un doublé qui n’a jamais été réalisé chez les femmes jusqu’à maintenant en raflant la médaille d’or. Chez les hommes, le Canada, par le biais de la star Mikaël Kingsbury tentera de garder la mainmise sur la discipline car elle reste sur 3 médailles d’or de rang. Ben Cavet, vice-champion du monde en titre et 3ème des qualifications aura à coeur de démontrer son talent afin de décrocher une belle breloque

Le saut acrobatique

Le saut acrobatique est une discipline olympique depuis 1992, qui demande de grandes qualités gymniques. L’épreuve se déroule sur l’un des tremplins enneigés (pente de 67°), de 3 à 4 mètres de hauteur. Le sauteur sur retrouve ensuite à plus de 10 mètres de hauteur pour exécuter ses figures. Celle-ci consistent en l’exécution de rotations aériennes avec un ou des sauts périlleux et des vrilles. Il y a deux sauts à effectuer.

Il est jugé par un jury selon des critères précis : l’amplitude, la forme du saut et la qualité de la réception. Les points obtenus sont multipliés par un coefficient en fonction de la difficulté du saut prévu en fonction d’un barème connu de tous comme en gymnastique.

Les dénominations des figures sont anglaises :

  • Lay signifie tendu,
  • Full signifie vrille,
  • Tuck signifie groupé,
  • Pike signifie carpé,
  • Back signifie arrière
Par exemple, la difficulté la plus importante est un coefficient 5. Il s’agit d’un Back/double full, full, double full soit 3 salto avec 2 vrilles dans le premier, 1 dans le 2ème et 2 dans le dernier. Vous avez le mal des airs ? Moi aussi.

Le saut acrobatique se distingue par la nature du saut, plus en hauteur, comparé au big air dont le saut se fait sur la longueur. Il s’effectue également sans bâton comparé à son petit frère. C’est la seule épreuve mixte du ski acrobatique.

Aucun Français ne participe à cette épreuve lors de cette olympiade et la seule médaille a été remportée par Sébastien Foucras en 1998 à Nagano. Son successeur se fait attendre. Le sport est globalement dominé par les Bélarus lors des JO (4 médailles d’or). La Chine n’a conquis qu’un seul titre chez les hommes en 2006 à Turin, mais reste sur 4 médailles d’argent chez les femmes et 1 chez les hommes.

Le ski cross

Le principe du skicross est inspiré du motocross. Il consiste en une course par série de quatre compétiteurs identifiés par des dossards de couleur différente (jaune, bleu, rouge et vert), simultanément, le long d’un parcours d’environ 600 mètres et de 33 % d’inclinaison, composé de divers éléments naturels ou artificiels comme les virages négatifs, les bosses, les courbes relevées ou tremplins. Bien qu’appartenant au ski freestyle, le skicross n’est pas une discipline artistique et s’apparente davantage à une descente chronométrée et agrémentée de modules et de sauts. C’est la seule discipline sans jugement des six du ski acrobatique.

La compétition se déroule en deux étapes : les qualifications qui sont une descente seule et chronométrée puis les phases finales auxquels participent les 32 meilleurs temps. Il s’agit d’une phase à élimination directe par groupe de 4 skieurs. Le but est de descendre plus vite que les autres. Seuls les deux premiers de chaque descente sont qualifiés pour la manche suivante. Les courses continuent ainsi jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que quatre skieurs en lice. En phase finale, il faudra donc remporter 4 descentes pour décrocher l’or.

Malheureusement l’épreuve mixte testée en coupe du monde en 2021 n’a pas été inscrite au programme des Jeux Olympiques de Pékin.

Chez les femmes, toutes les éditions ont été remportées par des Canadiennes. Chez les hommes, 3 éditions, 3 nations en or, mais tout le monde se souvient du fabuleux triplé des Français en 2014 à Sotchi. A Pékin, l’équipe de France peut légitimement espérer une médaille tant chez les hommes (Jean-Frédéric CHAPUIS, Térence TCHIKNAVORIAN, Bastien MIDOL, François PLACE) que chez les femmes. (Jade GRILLET-AUBERT, Alizée BARON)

Le Halfpipe

Le half-pipe est une discipline olympique depuis 2014. Le type de “rampe” employée se trouve également en Skateboard, Roller et BMX. Pour les skieurs, on ajoute la pente pour la prise d’élan, là où les sports cités auparavant sont sur une structure fixe. Les skieurs font donc une série de sauts et de figures dans une structure neigeuse se présentant sous la forme d’un demi-tube constitué de deux longs murs de neige de forme arrondie qui se font front et se rejoignent en leur base. Cette forme est obtenue par une dameuse spéciale appelée Pipe Dragon ou Dragon Master. Un half-pipe classique a une hauteur de murs d’à peu près 5 mètres, mais les plus gros, dits « SuperPipes », peuvent aller jusqu’à 7 mètres au niveau du copping (bord supérieur du mur). La cuillère, ou mur, est la partie arrondie de chaque côté.

Les freestyleurs sont jugés sur la difficulté, l’exécution, l’amplitude des figures et des sauts. Après deux manches de qualification, la finale est disputée sur trois manches et la meilleure note est retenue.

La discipline est dominée par les nations nord-américaines. En deux olympiades, les Etats-Unis ont remporté 3 médailles d’or et le Canada 1. Kevin Rolland sera le seul représentant français dans cette discipline. Ce miraculé n’a rien à perdre et aura à coeur de ponctuer son retour pour un podium (il avait fini 3ème en 2014 à Sotchi).

Le Slopestyle

Cette discipline a également intégré les JO à Sotchi en 2014. L’aménagement des pentes de Slopestyle consiste en plusieurs séries de différentes structures en neige ou en métal : des tremplins pour réaliser des sauts, des rampes ou rails le long desquels les sportifs peuvent glisser, ou encore des obstacles sur lesquels ils peuvent réaliser diverses figures avant de retomber sur la pente en marche avant ou arrière. C’est pour cette raison que les skis utilisés sont à double spatule.

Les différents termes techniques utilisés sont : les modules qui sont les structures en neige ou en métal puis d’accomplir en l’air des figures (les tricks : flips, rotations..), que l’on grab (attraper de différentes manières les skis durant le vol) avant de retomber sur les skis (replaquer) en marche avant ou arrière (fakie ou switch). 

Ces figures sont appréciées par des juges, notamment le style, la qualité, la difficulté et la variété. Après deux manches de qualification, les finalistes s’affrontent sur trois manches. Le meilleur score est conservé.

La Française Tess Ledeux vient de gagner les X-Games il y a quelques jours en Slopestyle donc elle fait figure d’épouvantail même s’il faudra compter sur les nord-américains, chez les hommes comme chez les femmes. Antoine Adelisse a chuté lors des X-Games il y a quelques jours, tentera malgré tout de décrocher une médaille.

Le Big Air

Voici donc le dernier arrivé de la famille ski acrobatique. Présent pour la première fois lors de cette olympiade, le Big Air ressemble au saut acrobatique dans le fait qu’il s’agit d’un saut unique. Mais le saut s’effectue avec des bâtons et les skieurs font des sauts plus longs qu’en saut acrobatique. Le skieur prend son élan jusqu’au monticule de neige appelé table. Ce monticule est surmonté d’un tremplin appelé kick. Le freestyleur replaque sur une partie descendante plus ou moins longue selon la longueur de la table avant de se stopper dans l’air d’arrivée. Big Air est à la fois le nom de la discipline et le nom du module.

Le saut est jugé sur l’amplitude, la difficulté, la créativité et l’exécution. La note tient compte également de la qualité de la réception. Les qualifications se déroulent sur deux sauts et la finale sur trois avec un seul comptant pour le classement final. 

Comme pour le Slopestyle, Tess Ledeux, qui est devenue la première femme à réaliser une rotation de 1620° lors des derniers X-Games, jouera la médaille. Elle aura fort à faire face à Eileen Gu qui représente tout l’espoir du pays organisateur après avoir choisi la nationalité chinoise (pays de sa maman) en 2019, à 15 ans. Si Antoine Adelisse ne se ressent pas de sa chute il y a quelques jours et qu’il retrouve son niveau des X-Games 2021, il sera également dans le coup pour la médaille.

Programme Ski acrobatique JO Pékin

Samedi 5 févrierA partir de 11hFinale Bosses Hommes
Dimanche 6 févrierA partir de 11hFinale Bosses Femmes
Mardi 8 févrierA partir de 3hFinale Big Air Femmes
Mercredi 9 févrierA partir de 4hFinale Big Air Hommes
Jeudi 10 févrierA partir de 12hFinale Saut Mixte
Lundi 14 févrierA partir de 2h30Finale Slopestyle Femmes
Lundi 14 févrierA partir de 12hFinale Saut Femmes
Mardi 15 févrierA partir de 2h30Finale Slopestyle Hommes
Mercredi 16 févrierA partir de 12hFinale Saut Hommes
Jeudi 17 févrierA partir de 7hFinale Ski-Cross Femmes
Vendredi 18 févrierA partir de 2h30Finale Halfpipe Femmes
Vendredi 18 févrierA partir de 7hFinale Ski-Cross Hommes
Samedi 19 févrierA partir de 2h30Finale Halfpipe Hommes

Ces disciplines vont nous offrir beaucoup de spectacle au cours de cette olympiade. A Pyeongchang, la France, par le biais de Perrine Laffont (or) et Marie Martinod (argent), avait ramené 2 médailles. L’espoir d’une meilleure performance est permis. Ne loupez pas les retransmissions, vous allez en prendre plein les yeux !

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