Actuellement dernier du Top 14 avec trois rencontres en retard, Toulon s’est incliné face à Castres le week-end dernier. Un match qui a symbolisé toutes les lacunes de cette équipe qui n’a plus gagné depuis le 27 novembre dernier.
Avant de se rendre à Montpellier, ce samedi soir, l’état d’urgence est décrété sur la Rade. En cause, la dernière place occupée au classement. Pas rédhibitoire puisque les Toulonnais comptent trois matchs de retard, mais les futurs adversaires (Montpellier, UBB et La Rochelle) des Toulonnais n’inspirent pas la confiance. L’arrivée de Franck Azéma n’a pas encore créé l’électrochoc espéré tandis que le niveau de l’équipe semble être en dessous de la majeure des équipes du championnat. La rencontre face à Castres en est le symbole.
Une attaque au ralenti
Pour gagner des matchs, il faut inscrire plus de points que l’adversaire. Et ça, le RCT n’y arrive pas. En cause ? La plus mauvaise attaque du Top 14, avec seulement 17 essais inscrits. Certes, les Toulonnais ont trois matchs à jouer et pourraient quitter cette place. Mais l’impression laissée par les joueurs de Franck Azéma ne laisse pas de place au doute et le match face aux Castrais en est l’illustration parfaite. À plusieurs reprises, les Toulonnais sont apparus en bonne position pour marquer, mais n’y sont pas arrivés. Des rucks pas maîtrisés par un manque de présence (18e, 21e, 40e ), des mauvais choix, tout y passe. Le manque de confiance gagne les joueurs qui se retrouvent à hésiter sur des actions importantes.

Un exemple parfait des erreurs qui gâchent d’énormes actions. Wainiqolo, très en forme samedi dernier avec plus de 150 mètres parcourus ballon en main, perce le rideau défensif castrais. Il sert Dorian Laborde, et malgré ce 3 contre 1, le RCT ne marquera pas. Le centre toulonnais négocie mal cette supériorité en commettant un en-avant. C’est une action qui symbolise tout le mal de cette équipe cette saison.
Une autre action qui prouve toutes les difficultés actuelles du RCT. Louis Carbonel trouve une brèche dans la défense castraise. Mais la suite est plus compliquée et c’est ici que le bât blesse. Derrière le jeune ouvreur talonnais, personne. Les soutiens arrivent deux secondes trop tard et permettent aux défenseurs du CO de pouvoir gratter le ballon. Quand les attaquants du RCT arrivent enfin dans le regroupement, c’est déjà trop tard et de surcroît, leurs déblayages ne sont pas assez efficace. De ce fait, comment vouloir enchaîner des temps de jeu quand ces rucks nécessitent une débauche d’énergie beaucoup trop importante, qui permettent aux défenseurs adverses de pouvoir se replacer ? C’est ici que Franck Azéma doit s’appuyer pour redorer une attaque bien morne.
Des joueurs pas prêts pour cette bataille ?
À l’heure actuelle, la situation préoccupe les supporters et les membres du club varois. Comptablement, les trois journées de retard peuvent permettre aux Toulonnais de repasser devant Biarritz, Brive, Perpignan et Pau. Mais ce serait illusoire de croire que le RCT peut remporter ces trois rencontres, contre des adversaires du haut de tableau. Surtout, les équipes citées auparavant ont l’habitude de jouer ce championnat du bas, contrairement aux joueurs de la Rade. En effet, les nombreux internationaux présents au sein de l’effectif sont habitués à jouer les premiers rôles en championnat. Sont-ils prêts à revoir leurs ambitions initiales afin de se lancer dans une opération survie pour éviter la relégation ?
🗨️ "Franchement, s'il vous plaît, un peu de combativité. On rentre en mode survie là"
— Canal Rugby Club (@CanalRugbyClub) February 5, 2022
Le message de Baptiste Serin à ses coéquipiers après #RCTCO 🗣️ pic.twitter.com/hRhETtXHg1
La question mérite d’être posée mais le constat est clair et Louis Carbonel ne cachait plus cette situation après le revers subi face au CO, samedi dernier : « Aujourd’hui, on joue le maintien. Nous n’avons pas d’autre objectif. Nous avons passé des moments compliqués depuis le début de la saison mais nous ne le devons qu’à nous-mêmes ». Un constat que dressait également Cheslin Kolbe, au micro de Canal + : « Je n’ai jamais connu de telle situation dans ma carrière. Je vais pouvoir tester ma force de caractère, mais également celle de l’équipe. Désormais cela nous appartient, voir de quoi nous sommes capables dans cette situation. Nous avons l’effectif pour faire beaucoup mieux. » Pouvoir c’est bien, le faire c’est plus dur.
Des prochaines semaines décisives pour gommer les nombreuses erreurs
Nous avons déjà évoqué les trois matchs en retard contre des adversaires très coriaces. Mais ce ne sont pas les seules échéances qui attendent les Toulonnais durant le prochain mois et demi. Les coéquipiers de Cheslin Kolbe vont affronter leur concurrent direct. À savoir Perpignan le 19 février, Brive 15 jours plus tard et Biarritz le 5 mars. Trois matchs plus qu’important tant leurs adversaires voudront enfoncer Toulon. Le président Bernard Lemaître avouait cette semaine dans les colonnes du Midi Olympique : « La priorité absolue c’est un bon match de Top 14. Et il le faut dès cette semaine face à l’UBB. On a à cœur de faire un très bon résultat. Si on fait un bon résultat, on pourra entamer un enchaînement positif avec pourquoi pas la réception de l’USAP. Mais attention, Perpignan a des qualités. Personne ne lâche. Lundi, j’ai dit aux joueurs que la tâche sera dure. Perpignan et Biarritz ce n’est pas rien. Soyons humbles, nous ne sommes pas meilleurs qu’eux. »
Mais pour cela, il faudra faire preuve de sang-froid près des lignes mais également faire les bons choix. Face à Castres, les Toulonnais ont multiplié les occasions manquées. À la 15e minute, ils obtiennent une pénalité, ne prennent pas les points, vont en touche et perdent celle-ci. Quelques minutes après le début de la seconde période, le RCT décide cette fois-ci de prendre les points mais Carbonel rate sa tentative. Une dizaine de minutes plus tard, le ballon porté toulonnais s’écroule dans l’en-but mais ne parvient pas à marquer. À dix minutes du terme de la rencontre, Castres vient de prendre le score et mène 13-10. Carbonel tape le coup de pied de renvoi, mais Laborde part avant. Cinq minutes plus tard, alors que le CO est à 14, les Toulonnais peuvent revenir dans les 22m castrais. Malheureusement pour lui, Laborde ne trouve pas la touche, le RCT a manqué sa dernière opportunité de revenir.
Ce sont toutes ces fautes que les Varois devront corriger pour espérer battre l’UBB ce soir, leader du Top 14. Les prochaines semaines s’annoncent décisives dans le Var. Franck Azéma va devoir trouver des solutions pour refaire de l’attaque toulonnaise une vraie force de frappe. Avec Wainiqolo, Kolbe, Serin, Isa ou encore Luc, le RCT a un effectif de grande qualité mais qui va devoir passer en mode maintien pour ne plus se faire peur.