En se qualifiant à la deuxième place du groupe C, aux dépens du Borussia Dortmund, les hommes de Rúben Amorin ont hérité de Manchester City, en 8ème de finale de Ligue des Champions. Le premier match de cette double confrontation se déroule ce soir, mardi 15 février 2022, à l’Estadio José Alvalade (21h).

Les Leões ont fort à faire contre le finaliste de l’édition précédente. Menés par un excellent Pablo Sarabia, les joueurs du Sporting comptent bien créer l’exploit contre l’un des favoris de cette campagne 2021-22 de Ligue des Champions. Voici les armes possibles des Portugais pour faire tomber l’actuel leader de Premier League.
Le club lisboète plutôt en forme
Tenant du titre de l’édition 2020/2021, le Sporting Portugal a de nouveau remporté la Coupe de la Ligue portugaise contre son plus grand rival, le SL Benfica, le 29 janvier 2022. Dans un derby globalement maîtrisé par les Verts et Blancs, les hommes de Rúben Amorim ont su inverser la tendance. Mené 1 à 0 à la pause, le jeune défenseur central, Goncalo Inacio (20 ans) vient égaliser d’une tête sur un corner de Pablo Sarabia. L’ancien joueur du Paris-Saint-Germain donne l’avantage à son équipe, quelques minutes avant la fin du match. C’est le 49è titre depuis la fondation du club, en 1906.
En ce qui concerne le championnat, le Sporting reste sur trois match sans défaite. Malgré la perte du colombien Luis Diaz (transféré à Liverpool), le FC Porto a su retourner la situation vendredi soir (2-2) pour arracher un match nul dans une fin de match plus que tendue. Une mauvaise opération puisque le Sporting a pourtant mené 2-0, jusqu’à l’égalisation à la 78e minute. Ce score de parité ne fait pas les affaires du club Lisboète, relégué à 6 points du leader alors qu’il ne reste que 12 journées de championnat. Rien de mieux que la Ligue des Champions pour se relancer, même si la montagne City s’annonce difficile à gravir.
Quel système de jeu aborder ?
C’est dans un 3-4-3 cher à Rúben Amorim, que le Sporting va recevoir, ce soir, l’armada offensive des Cititzens. Basé sur un jeu offensif, le secteur clé de ce match se trouve certainement sur les ailes. Comme l’illustre les deux buts contre Porto, vendredi 11 février, le jeu latéral est au cœur du système de l’entraineur portugais. Sur un centre du brésilien Matheus Reis, Paulinho, esseulé dans la surface vient tromper d’une tête à bout portant le gardien Portista, alors que l’on joue seulement la 8è minute.
Le second but marqué par les Verts et Blancs est une parfaite illustration du jeu proposé par le Sporting. Sur un contre assassin, l’ailier Nuno Santos se retrouve en point de fixation pour déclencher l’ouverture sur son latéral gauche Matheus Reis (image 1). Le brésilien adresse ensuite un centre au second poteau (image 2), bien repris par Pablo Sarabia, qui d’une merveille de remise, vient trouver Nuno Santos à la conclusion d’une action directe, en cinq passes seulement, pour permettre au Sporting de mener 2 à 0 à la 34è minute (image 3).



Ce but rappelle bien évidemment le match de Manchester City contre le Paris-Saint-Germain (2-1) lors de la 5ème journée de la phase de poule. Kyle Walker, sur son coté droit, adresse un centre au second poteau pour Bernardo Silva, qui, d’une remise, trouve Gabriel Jesus. Avec une moyenne de 2,34 buts par match en Ligue des Champions, le Sporting n’a pas à rougir de la moyenne de Man City qui elle, est à 3 buts par match. Il faudra tout de même essayer de trouver le chemin des filets d’Éderson pour croire à une qualification.
Le jeu long, qu’en est-il ?
On le sait, le système de jeu Mancunien ne permet quasiment pas, ou très peu, aux adversaires de contrôler la possession du ballon. Cela se confirme dans les statistiques, Man City avec 57,7% de possession par match, est la troisième équipe, derrière Chelsea (62,5%) et l’Ajax (58,5%) à avoir possédé le plus souvent le ballon par match. Du côté du Sporting, le pourcentage de possession est nettement plus bas (46%). Cela s’explique notamment par le jeu direct que propose les portugais. En ayant conscience qu’il auront moins souvent le ballon, aux dépens de City, le jeu long peut être une arme plus qu’utile, pour faire flancher la défense des anglais.
Ce jeu long justement, utilisé lors de l’ouverture du score contre le Borussia Dortmund, pour le compte de la 5e journée de la phase de groupe. D’une superbe transversale, le défenseur central uruguayen Sebastian Coates envoie un ballon en profondeur, bien récupéré par Pedro Goncalves, qui vient battre le gardien suisse du Borussia (image 4). En pouvant s’appuyer sur la taille de l’attaquant de pointe portugais Paulinho (1m88), auteur de trois réalisations et une passe décisive en six matchs de Ligue des Champions, il est un atout majeur pour permettre d’avoir un point de relais et par conséquent, espérer faire remonter le bloc défensif, qui risque d’être submerger pas les vagues Citizens.
Capable de bien défendre en bloc, grâce à une charnière Coates, Feddal, Inacio, et un pressing exercé par les milieux et les attaquants, le Sporting possède la meilleure défense du championnat portugais avec un total de 15 buts encaissés en 22 rencontres cette saison. L’une des missions principales commence par bien défendre. Tout en sachant que marquer des buts n’est pas une mince affaire contre l’ogre Mancunien. En effet, les hommes de Pep Guardiola ont terminé premier du groupe C avec 16 points, en n’encaissant qu’un seul but, égalant ainsi le record de la phase de groupe de l’UEFA Champions League.

Quel sont les joueurs à suivre ?
Le premier joueur à suivre du côté du Sporting est le défenseur central Goncalo Inacio (20 ans). Il signe son premier contrat professionnel à l’âge de 16 ans, en janvier 2018. Deux ans après, le 4 octobre 2020, il connait sa première titularisation en championnat contre le Portimonense SC. Le club lisboète prolonge son contrat jusqu’en 2025. Cette saison, il dispute 30 matchs toutes compétitions confondues, dont 5 en Ligue des Champions, preuve qu’il reçoit pleinement la confiance de son entraineur. Son profil athlétique, mobile, et doté d’un bon sens de l’anticipation laisse espérer le meilleur pour ce jeune joueur. Ses capacités de relance et son jeu long sont elles aussi à mettre en avant. Il faudra combiner tout ces atouts pour empêcher les talentueux avant-centre Citizens de trouver le chemin des filets.
Deuxième joueur à suivre pour le Sporting, le milieu de terrain João Palhinha. Le milieu défensif de 26 ans, pur produit de la maison, débute sa carrière avec l’équipe B du Sporting. Palhinha est d’une grande solidité. Milieu défensif à part entière, il gagne la plupart de ses duels grâce à une présence solide, du haut de son mètre quatre vingt onze. Sa stature imposante le rend tout aussi dominant dans les airs. Si l’aspect offensif du milieu n’est pas tout à fait à la hauteur de sa perspicacité défensive, il convient de louer sa capacité dans les longs ballons. Un temps envoyé à Wolverhampton, Tottenham, ou à l’Atlético de Madrid, il signe finalement un nouveau bail qui le lie au club lisboète jusqu’en 2026. Rien de mieux que cette double confrontation pour prouver sa valeur sur le terrain.
Troisième et dernier joueur à suivre durant cette rencontre, Pablo Sarabia. Prêté par le Paris-Saint-Germain en échange de Nuno Mendes, l’Espagnol revit sur l’estuaire du Tage. Avec 32 matchs cette saison, dont 12 buts et 9 passes décisives, le joueur s’épanouit pleinement avec ses nouveaux coéquipiers. Pouvant évoluer dans l’axe, c’est sur le côté droit que Pablo Sarabia montre son talent et sa technicité. Capable d’apporter une justesse technique sur son flanc droit, il est tout aussi à l’aise quand il rentre dans l’axe pour armer une frappe ou déclencher une passe clés. Habitué à se confronter aux grandes équipes, il sera d’une grande utilité pour tenter de déstabiliser la solide défense des anglais.
Un entraineur déjà sur le toit de l’Europe ?
Mais qui est Rúben Amorim ? À seulement 37 ans, l’entraineur portugais est déjà courtisé par les plus grands clubs Européens comme Leipzig ou plus récemment Manchester United. Arrivé à 33 ans à Casa Pia (club de Ligue 2 portugaise), il est suspendu pour avoir donné des instructions aux joueurs (ensuite annulée par le TAS), ce que ses diplômes ne l’autorisaient pas encore à faire. Révélé à Braga grâce à une reprise en main du club, les hommes du technicien portugais ne connaissent pas la défaite pendant un mois, et réussissent même à battre le grand FC Porto.
Son voyage de Braga à Lisbonne s’accompagne de deux joueurs clés dans le système actuel du Sporting Portugal. Paulinho et Palhinha quittent eux aussi Braga pour rejoindre l’entraineur portugais. Après 19 ans sans que le club ne remporte le championnat, c’est un ancien Benfiquiste (156 matchs sous le maillot de Benfica), qui permet au Sporting de remporter le titre de champion. Rúben Amorim confirme sa valeur, puisqu’il a tout de même coûté près de 10 millions d’euros. « Parfois, ce qui semble bon marché s’avère cher et ce qui semble cher s’avère bon marché. Je n’ai aucun problème à investir dans le bon coach. Dans quelques années, Rúben Amorim sera trop grand pour le football portugais », déclarait le président du Sporting, Frédérico Varandas lors de sa présentation.
Pour faire face au départ de Bruno Fernandes à Manchester United, jamais véritablement remplacé, le jeune manager n’hésite pas à faire jouer de jeunes joueurs. Le dernier exemple en date est celui de Nuno Mendes, à 18 ans, qui remporte le titre de champion du Portugal. Quelques mois plus tard, courtisé par le Paris-Saint-Germain, il est finalement prêté pour 7 millions d’euros avec option d’achat (40 millions). D’autres jeunes éléments sont encore présents dans l’équipe, c’est le cas des milieux Pedro Goncalves (23 ans, 4 buts et deux passes décisives cette saison en LDC) et Manuel Ugarte (20 ans) ou du défenseur central Goncalo Inacio (20 ans).
Cette saison, le Sporting est engagé dans toutes les compétitions nationales (championnat, coupe du Portugal), la Coupe de la Ligue a été remportée contre Benfica. Également sur la scène européenne (Ligue des Champions) avec la réception dès ce soir de Manchester City. Ayant une soif de victoire infaillible comme l’a déclaré son coéquipier à Belenenses, José Pedro : « Durant le temps que l’on a joué ensemble, il a toujours été égal à lui-même, toujours très compétitif. Il transmettait ça tous les jours. Connaissant son exigence et sa personnalité, c’est un entraineur qui a tous les joueurs de son côté. C’est un homme de défis. Entraîner le Sporting Ernest un grand, il n’aurait pas pu apporter une meilleure réponse », on peut être sûr que les joueurs ne lâcheront rien pour se qualifier.
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La marche s’annonce difficile pour les Lisboètes face à des Citizens qui n’ont plus connu la défaite depuis un match de Ligue des Champions, contre le RB Leipzig le 7 décembre 2021. Espérons qu’avec leurs armes, ils puissent lutter dignement et remporter ce match devant leur public.