JO Hiver 2022

Pékin 2022 – Les médailles françaises : le record n’est pas tombé, le biathlon en force !

On a cru le record de 15 médailles inaccessible en première semaine après quelques déconvenues. Puis il y a eu un dimanche 13 février en fanfare avec 3 médailles. On a donc pensé le record facilement accessible. Et puis finalement l’équipe de France s’arrête à 14 médailles. Portée par le biathlon qui a raflé la moitié des médailles, la délégation française n’a pas réussie à faire mieux que lors des deux dernières olympiades. La rédaction sports d’hiver vous propose de revivre ces 14 breloques.

SAMEDI 5 FEVRIER

Biathlon – relais mixte – argent (Quentin Fillon-Maillet, Émilien Jacquelin, Julia Simon et Anaïs Chevalier-Bouchet)

Le relais mixte composé de Julia Simon, Anais Chevalier-Bouchet, Emilien Jacquelin et Quentin Fillon-Maillet a lancé la razzia du biathlon français. Cette première course de ces Jeux Olympiques était l’occasion de faire connaissance avec cette piste très difficile ainsi que son pas de tir et ses conditions parfois dantesques. Les Bleus ont offert la première médaille à la délégation tricolore. Elle fut d’argent. On aurait pu croire que nos quatre biathlètes montent sur la plus haute marche du podium, mais Johannes Boe a battu Quentin Fillon-Maillet au sprint. Avant ça, Anaïs Chevalier-Bouchet avait effectué un timide relais transmis à la huitième place avant que Julia Simon ne réussisse un 10/10 et place les Bleus à la première place. Emilien Jacquelin filait devant mais il craquait au tir debout avec deux tours de pénalité et donnait le relais en troisième position à Quentin Fillon Maillet. Le leader de la coupe du Monde a parfaitement tenu son rang mais n’a rien pu faire face à son rival Johannes Boe lors du sprint final. Ce n’est pas l’or de Pyeongchang mais la première médaille de Pékin.

LUNDI 7 FEVRIER

Ski Alpin – descente – argent : Johan Clarey

En raison des conditions climatiques et du vent qui souffle sur le site de Yanqing, la descente masculine est reportée du dimanche au lundi. Pour des raisons de sécurité, et dans le but d’avoir une course équitable pour tout le monde. Un dernier point pour lequel s’est battu le français, représentant des athlètes, depuis son arrivée en Chine. On craint alors de la fatigue pour le vétéran de la délégation française. Mais Johan Clarey, 41 ans, n’est pas fait du même bois. Dernier des favoris à s’élancer avec son dossard 19, il sait qu’il doit réaliser la course parfaite pour jouer une médaille, avec Beat Feuz et Matthias Mayer aux avants postes. 6h02 en France, Clarey s’élance, et fait la descente (presque) parfaite, la descente d’une vie. En tête pendant toute la première partie de la course, il passe derrière le suisse à 30s de l’arrivée, la marge est faible pour la médaille… Le français fait alors parler ses talents de glisseur dans le dernier canyon, pour venir échouer à dix petits centièmes de Feuz. A 41 ans, il devient le plus vieux médaillé de l’histoire du ski alpin !

Biathlon – Individuel Femmes – argent : Anaïs Chevalier-Bouchet

Elle est la seule française qui est parvenue à remporter deux médailles lors de ces JO 2022. Après s’être parée d’argent lors du relais mixte, Anaïs Chevalier-Bouchet a remis ça lors de l’Individuel. Elle avait eu du mal à apprécier réellement sa première médaille en raison de son mauvais relais, la Française a parfaitement su rebondir : « J’ai eu du mal à profiter de ma médaille du relais, car j’étais déçue de ma performance, il manquait quelque chose. Là, aujourd’hui, j’ai fait le biathlon que j’aime ! J’ai engagé mes tirs, j’étais concentrée du début à la fin, c’est super », avouait la nouvelle vice-championne olympique.  Un 19/20 sur le pas de tir et un quinzième temps de ski afin de monter sur la deuxième place du podium. Elle n’échoue qu’à neuf petites secondes de l’allemande Denise Herrmann mais devance Marte d’une course individuelle et offre à la France une première médaille dans ce format chez les femmes depuis 1994.

MARDI 8 FEVRIER

Biathlon – Individuel – Or : Quentin FiIlon Maillet

La première médaille en or de la délégation tricolore est l’œuvre de Quentin Fillon-Maillet. Déjà en argent lors du relais, le leader du classement général de la coupe du monde s’est mis à voler sur les skis pour s’imposer lors de cet Individuel. Ce n’est pas le format qu’il affectionne le plus, pourtant la victoire de QFM n’a souffert d’aucune contestation ou presque. Malgré une faute lors du premier debout et du deuxième couché, le tricolore a par exemple relégué Johannes Boe, pourtant une référence sur les skis, à 21 secondes sur le temps de ski afin de devancer Anton Smolski. Le Biélorusse a réussi un 20/20 mais n’a rien pu faire face à l’avion QFM. C’est Johannes Boe qui a complété le podium. Il devient le premier Français médaillé sur cette épreuve depuis Martin Fourcade, sacré en 2014 à Sotchi. À l’issue de la course, le nouveau champion olympique de l’Individuel réagissait : « Il y a eu beaucoup d’épreuves traversées, beaucoup de travail, c’est incroyable, c’est un rêve qui se réalise. C’est dingue ». Dingue oui, mais QFM ne savait pas encore que cette deuxième médaille n’était que la seconde d’une longue série !

Ski freestyle – Big air – Argent : Tess Ledeux

Elle était attendu comme la grande favorite après sa masterclass lors des X-Games quelques jours plutôt. Première femme à passer le cork 1620 en compétition, elle n’a pas failli et l’a passé dès son premier saut. Oui mais voilà, parfois dans la vie, vous pouvez être à votre meilleur niveau et ça ne suffit pas. Ce jour-là, Tess Ledeux est tombée sur Eileen Gu, futur triple médaillée olympique (Or en big air, Argent en slopestyle, Or en Halpipe). La Chinoise, en passant ce fameux cork 1620 à son dernier saut, décroche l’or. Première finale de big air de l’histoire et un niveau stratosphérique. Tess Ledeux est inconsolable sur le moment après avoir longtemps pensé qu’elle était championne olympique. Pour faire un parallèle, c’est comme imaginer une course avec deux athlètes qui battent un record du monde mais un est forcément devant. Pour le Française il a manqué seulement 0,75 points sur plus de 180. Difficile à accepter, mais elle ne peut rien se reprocher tant elle a assuré sur cette finale. Gu était simplement plus forte. Elle passera malheureusement à côté de sa finale du slopestyle quelques jours plus tard.

MERCREDI 9 FEVRIER

Snowboard – Snowboard cross – Argent : Chloé Trespeuch

Dans un sport spectaculaire, où tout peut arriver et surtout le pire, Chloé Trespeuch a globalement dominé son sujet pour atteindre la finale. Face à la légende Lindsey Jacobellis, la Française a tout essayé mais a dû se contenter de l’argent après le bronze de Sotchi. Malheureusement pour le clan tricolore, elle n’a pu être rejointe en finale par l’autre française Julia Pereira, éliminée en demi-finale après s’être littéralement pris une adversaire sur le dos. Fauchée dans son rêve de médaille après avoir mené une véritable course contre la montre suite à une importante blessure en octobre dernier. Rageant.

Malheureusement de l’épreuve mixte, une problème technique va empêcher les deux françaises d’espérer quoique se soit avec leur binôme masculin. Une belle chance de médaille envolée.

SAMEDI 12 FEVRIER

Biathlon – Sprint – Argent : Quentin Fillon Maillet

Une troisième course et une troisième médaille pour le grand bonhomme de ces Jeux Olympiques côté français. Quentin Fillon-Maillet était passé à côté de ses JO 2018, il est arrivé à Pékin pour tout rafler. Après l’argent lors du relais et l’or durant l’Individuel, c’est de nouveau de l’argent que QFM a remporté. Le Franc-Comtois s’est glissé entre les deux frères Boe. Le plus petit, Johannes, a survolé la course grâce à un énorme temps de ski et a relégué Quentin Fillon-Maillet à 25 secondes, alors que Tarjei a terminé à 28 secondes. Après la course, le tricolore, auteur d’une faute sur son tir couché, réagissait : “J’étais en très bonne position pour lâcher les chevaux. Petit bémol sur le tir qui aurait pu me laisser espérer la victoire même si Johannes était très fort aujourd’hui”. Sur le site de Zhangjiakou, les deux hommes sont les plus forts et n’arrêtent pas d’échanger les places sur la plus haute marche du podium.

DIMANCHE 13 FEVRIER

Ski Alpin – Slalom géant – Bronze : Mathieu Faivre

Champion du monde en titre de la discipline après sa victoire à Cortina l’an passé, le niçois n’abordait pas ses Jeux avec la plus grande des confiances, comme la saison dernière avant les mondiaux finalement. 11e, 8e, 16e, 9e sur les géants du début de saison avec des difficultés en seconde manche, Faivre réalise sa meilleure course de l’hiver à Adelboden début janvier, il prend la 5e place de ce dernier géant avant les JO. Une course qui l’a peut-être lancé… En ce 13 février, la neige (la vraie) tombe sur Yanqing, les conditions sont délicates avec une visibilité réduite et des changements de neige sous les pieds. Avec sa finesse qui le caractérise, Faivre passe sans encombre la première manche et se classe 3e, et est idéalement placé pour jouer la médaille. En seconde manche, Faivre réitère sa performance dans des conditions toujours dantesques, et s’offre le bronze. Il confirme ainsi qu’il est bel et bien l’homme des grands rendez-vous, complète un palmarès déjà bien fourni, et perpétue la tradition française en géant !

Ski de fond – Relais 4×10 km – Bronze : Maurice Manificat, Hugo Lapalus, Clément Parisse et Richard Jouve

Les Bronzés font du ski de fond ! Après 2014 et 2018 , le relais français a perpétué la tradition en allant décroché une belle médaille de bronze. Grâce à une belle stratégie de course, le quatuor est parvenu à décrocher une belle breloque derrière les intouchables Russes et Norvégiens. Malgré de belles places d’honneur et de nombreux efforts, c’est la seule médaille décrochée dans cette discipline par l’équipe de France. Si Maurice devrait s’arrêtait là, l’avenir est malgré tout radieux avec cette génération incarnée par Clément Parisse (7ème du 30km), Richard Jouve (éliminé au temps en demi-finale du sprint, plusieurs podiums en CdM) et Hugo Lapalus (7ème du 15km classique). Vivement Milan 2026 pour cette équipe qui arrivera à maturité !

Biathlon – Poursuite – Or : Quentin Fillon Maillet

Quelle course, quel scénario et quel champion ! Quentin Fillon-Maillet remporte son deuxième titre olympique à l’issue d’une Poursuite PARFAITE avec un 20/20 au tir remarquable de maîtrise. Parti 2ème de la course, loin derrière Johannes Boe, Quentin va rattraper son retard avec un 10/10 sur le couché, alors que le norvégien fait deux erreurs sur le couché. Arrivé sur le premier debout, le jurassien fait le plein alors que Johannes s’effondre avec 3 fautes. Quentin gère alors son quatrième tour puis fait craquer le russe Latypov sur le dernier tir, pour s’offrir une dernière boucle de parade : en 4 courses, Quentin Fillon-Maillet que quadruple médaillé olympique et double champion olympique. Il entre dans la légende du biathlon et même du sport en général.

LUNDI 14 FEVRIER

Patinage artistique – Danse sur glace – Or : Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron

C’était l’unique titre manquant à leur immense palmarès. Les quatre dernières années de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron avaient été organisées et gérées en fonction de cette échéance. Après une pause des compétitions pendant le temps du covid et des impasses pour éviter toutes contaminations, ils arrivaient malgré tout favoris. En effet, ils avaient tout gagné cet automne et détenaient les records de points annuels sur la danse rythmique et le programme libre. Et à Pékin, 4 ans après leur médaille d’argent, les deux patineurs clermontois ont enfin obtenu leur médaille d’or olympique.

Sur la glace de Pékin, ils ont réalisé deux prestations parfaites. Suite à leur danse rythmique sur le thème original du waacking qu’ils étaient les seuls à avoir choisi, ils mènent la compétition. Ils battent à cette occasion le record du monde de l’épreuve, dont ils étaient déjà détenteurs. Mais avec seulement une courte marge sur les Russes, tout restait à faire sur le programme long. Sur la musique “L’Élégie” de Gabriel Fauré, auteurs d’un programme libre de toute beauté, ils remportent la compétition, battant leur record de la discipline à cette occasion.

MARDI 15 FEVRIER

Biathlon – Relais 4×7,5km hommes – Argent : Fabien Claude, Emilien Jacquelin, Simon Desthieux et Quentin Fillon Maillet

Comme à Pyeongchang, les Bleus doivent se contenter d’une médaille d’argent bien méritée, battue par une Norvège très solide. Après le premier passage raté de Sturla Laegreid (1 tour de pénalité), les nordiques ont assurés avec les frères Boe et Vetle Christiansen. Ils ont surtout pu compter sur une craquante terrible du russe Eduard Latypov. Placé dernier relayeur avec une belle avance sur la France, la Norvège et l’Allemagne, il rate 5 balles sur l’ultime tir debout et fait 2 boucles, le reléguant à la 3ème place. Côté français, aucun tour de pénalité mais des pioches (9) et un niveau de ski moyen pour les relayeurs tricolores. Toujours aux avants postes, longtemps derrière les russes puis dépassés par la Norvège sur le dernier tir, la bande à Quentin peut se satisfaire d’une médaille qui représente plutôt bien le niveau de l’équipe de France chez les hommes : deuxième force du plateau derrière la Norvège. C’est la première médaille de Simon Desthieux et Fabien Claude, la seconde pour Emilien Jacquelin et surtout la 5ème médaille de Quentin Fillon-Maillet, première pour un sportif français. Légende.

MERCREDI 16 FEVRIER

Ski Alpin – Slalom – Or : Clément Noël

Clément Noël fait bien parti des grands ! Prodige du slalom à la technique révolutionnaire, le français connaissait une petite période de trouble liée à une perte de confiance avant d’arriver en Chine. Deux sorties à Madonna et Adelboden, et des résultats loin de ses ambitions lors des classiques de janvier qu’il affectionne tant… Sa démonstration de Val d’Isère (victoire avec 1,40s d’avance) semblait bien loin. Mais le Vosgien est capable de tout ! Après s’être rassuré sur son ski en première manche, et s’être placé en embuscade (6 à 38 centièmes), le Français sort le run de sa vie dans le second tracé. Il signe le meilleur temps de la manche, et voit ses adversaires se casser les dents sur son chrono les uns après les autres. L’Autrichien Strolz, meilleur temps de la première manche, ne déroge pas à la règle. Clément Noël est champion olympique de slalom à 24 ans, et succède à Jean-Pierre Vidal, sacré dans la discipline en 2002. Envahi par l’émotion, le jeune Vosgien peine à réaliser, il vient de changer de dimension !

VENDREDI 18 FEVRIER

Biathlon – Mass-start – Or : Justine Braisaz-Bouchet

Quel exploit de Justine Braisaz-Bouchet ! Quelle résilience surtout. Toujours dominante sur les skis mais en délicatesse avec le tir depuis plusieurs années, Justine a choisi LE moment pour concilier les deux. Sur une piste très exigeante, et avec beaucoup de vent, tout avait pourtant mal commencé avec 2 fautes sur le premier tir couché, puis une nouvelle faute pour un 7/10 au couché. Puis vinrent les tirs debout. Pendant que Roiseland et Eckhoff faisaient 2 fautes, Justine fait un sublime 5/5 sur le premier debout pour ressortir en tête, à la surprise générale. Après avoir creusé l’écart dans le 4ème tour, la française assure avec un 4/5 sur le dernier tir, alors que ses 3 poursuivantes (Davidova et les deux norvégiennes) tournent deux fois. Justine peut savourer pendant tout le dernier tour : pour la première fois de sa carrière, à 25 ans, elle est championne olympique. Ses larmes lors de la Marseillaise en ont ému plus d’un.

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