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Le (petit) guide de la Moto GP

La saison reprend ! Après un peu plus de 3 mois à ronger son frein, Fabio Quartararo, Johan Zarco, Marc Marquez ou encore Pecco Bagnaia sont de retour. Et oui, la Moto GP fait sa rentrée des classes, et pour vous préparer au mieux à cette nouvelle saison, le CCS a décidé de proposer un guide sur cette discipline. Un rappel des règles pour certains, une précieuse relique pour d’autres. Bref l’objectif reste le même, aborder la nouvelle saison sans la moindre interrogation !

Moins connue et médiatisée que sa cousine la Formule 1, la Moto GP reste tout de même une discipline appréciée des amateurs de sport mécaniques. Plus rythmé, du spectacle, un pilote français champion du monde (!), bref, la moto à la côte. Et même si ces dernières années, la médiatisation est plus grande, l’histoire et les règles de cette discipline restent toutefois encore grandement méconnues.

Le week-end de Moto GP

Un week-end de Moto GP se déroule sous 3 jours ; du vendredi matin au dimanche après midi et peut se diviser en 3 grandes échéances; les essais, les qualifications et la course.

Un exemple de Week-end de Moto GP, afin de pouvoir comprendre les différentes échéances qui s’y dérouleront (crédit: Motorsport.com)

1) Les essais libres

Qualifiés sous le termes d’essais libres (EL) ou Free Practice (FP) pour les plus anglophones, il faut dénombrer quatre séances d’essais qui se déroulent du vendredi matin au samedi midi. Ces séances ont pour but premier, pour les ingénieurs de trouver les bons réglages sur les machines et aux pilotes de trouver leurs repères.

Les trois premières séances, d’une durée de 45 minutes chacune, permettent ainsi sur des temps chronométriques, aux pilotes et aux écuries de trouver les éléments qui font défaut à la moto, afin de pouvoir en extraire le plein potentiel. Tous les réglages sont possibles, tout comme il est possible de modifier la moto autant de fois que souhaité. À la fin de ces 3 séances, un classement des pilotes selon les meilleurs temps est effectué, et ce classement sera déterminant pour la suite du week-end.

La FP4 (il faut suivre), quant à elle, ne prend pas en compte les temps effectués par les pilotes. L’objectif est simplement de peaufiner les derniers réglages, trouver les derniers repères avec les différents types de gommes utilisés. Au terme de cette séance, suivant le classement des 3 premiers FP,  il est possible de séparer les pilotes en 2 groupes aux abords des qualifications; le groupe Q2 et le groupe Q1.

2) Les qualifications

Sur la base du FP1, FP2 et FP3 un premier classement est effectué pour les deux phases de qualifications (Q1 et Q2). Les 10 premiers pilotes des essais libres se voient passer directement en Q2 (Qualification 2), les autres quant à eux doivent passer par la Q1 (Qualification 1).

Il faut donc voir la Q1 comme une sorte de repêchage, permettant aux deux pilotes les plus rapides d’intégrer la Q2. Lorsque la Q1 se termine, place donc à la Q2 et les 12 pilotes les plus rapides, qui se battront pour la pole position. A la fin de cette séance de qualification, les classements sont faits. Les pilotes s’élanceront le lendemain dans l’ordre déterminés en Q2, suivis de ceux en Q1.

3) La course

La course se déroule toujours le dimanche. Jour du seigneur pour tous, religieux comme fans de Valentino Rossi. Positionnés par 3 sur chaque ligne, les pilotes prennent le départ et courent 45 minutes durant. L’objectif étant de parcourir une distance comprise entre 95 et 130 kilomètres.

Cette course, rythmée, offre généralement spectacle et rebondissements. Entre luttes pour la victoire, le podiums ou même les points, les pilotes donnent de leur personne et c’est ce qu’on apprécie.

À l’issue de la course, des points sont attribués aux pilotes classés de la 1ère à la 15ème place. L’ordre se définissant ainsi:

  • 1er = 25 points
  • 2ème = 20 points
  • 3ème = 16 points
  • 4ème = 13 points
  • 5ème = 11 points
  • 6ème = 10 points
  • 7ème = 9 points
  • 8ème = 8 points
  • 9ème = 7 points
  • 10ème = 6 points
  • 11ème = 5 points
  • 12ème = 4 points
  • 13ème = 3 points
  • 14ème = 2 points
  • 15ème = 1 point

Les règles de la Moto GP

1) Les pneus

La Moto GP a la possibilité d’utiliser 3 types de gommes durant un week end, selon les conditions météorologiques. Les pneus dits « slicks » pour des conditions sèches ou simplement humide, les pneus « intermédiaires », lorsqu’une légère couche d’eau recouvre la piste ainsi que les pneus « pluies », destinés à des conditions de forte pluie.

Dans la catégorie des pneus secs, il est nécessaire de faire 3 distinctions:

  • Les pneus tendres, ou « softs », destinés à du grip et donc de la vitesse, mais une plus faible durée de vie en contrepartie.
  • Les gommes “mediums“, parfait équilibre entre adhérence et durabilité.
  • Les pneus durs, ou « hards », destinés à de plus longs relais, ils maintiendront un niveau de performance plus élevé dans le temps, mais offrent moins d’adhérence que les précédents cités.
Les 3 choix de gomme, durs, médiums et tendres (crédit: GP Inside)

A la différence des monoplaces, en Moto GP, le pilote et son écurie sont en mesure de composer avec différents types de pneus. En effet, il est possible de partir en gomme tendre à l’avant et à l’arrière, mais également en tendre à l’avant et medium à l’arrière. Ce choix de stratégie dépend donc de la capacité du pilote à conserver et protéger sa gomme afin de conserver le meilleur capital pneu jusqu’à la fin de course.

2) L’essence

Chaque machine est nourrie avec un réservoir de 22 litres d’essence. En comparaison avec des motos dites « de route », c’est parfois le double ! Libre de remplir ou non le réservoir lors des essais et des qualifications, la réglementation en course reste cependant bien différente.

Le jour de course, au moment de quitter les stands, les motos doivent contenir exactement 22 litres d’essence. Le ravitaillement en course est interdit, c’est aux pilotes de gérer du mieux que possible leur consommation afin de rallier la fin de course.

3) Les arrêts au stand

C’est une des particularité de la Moto GP, il n’y a pas d’arrêts au stand lors des courses. Enfin du moins, ils sont autorisés, mais ne sont pas effectués par les équipes. Sauf intempérie, où dès lors il est possible de rentrer avec de changer de moto équipée de pneus « sec » ou « humides », les pilotes ne s’arrêtent pas. Cela est notamment dû au fait que la perte de temps aux stands afin de chausser de nouvelles gommes n’est pas plus efficace que de rester en piste, et même pire.

Les pilotes privilégient dès lors le choix de rester en piste, conserver leur rythme de course et le train de moto dans lequel ils sont, plutôt que de chausser de nouvelles gommes et repartir trop loin pour pouvoir rattraper tout ce beau monde.

4) Les drapeaux

Vert : les pilotes peuvent rouler, aucun danger sur la piste n’est à déplorer

Jaune : un incident sur la piste, un crash, des débris. Les pilotes doivent ralentir sur la portion du circuit ou l’incident est produit. Il est impossible de dépasser dans la zone du drapeau jaune et il faut réduire la vitesse de 40% a proximité de l’incident.

Rouge : les conditions sont trop dangereuses pour permettre aux pilotes de continuer a rouler. La course est suspendue le temps que le danger soit écarté.

Bleu : accompagné du numéro du pilote. S’applique aux pilotes sur le point de se prendre un tour. Ils doivent s’écarter, ralentir et faciliter leur dépassement par les leaders.

Noir : accompagné du numéro du pilote. S’applique pour disqualifier le pilote pour conduite dangereuse, ou moto trop dangereuse.

Noir et blanc : pénalité accordée à un pilote ou une équipe pour non respect du règlement.

Rouge et jaune : signifie une perte d’adhérence sur une zone du circuit, les pilotes doivent être attentifs.

Noir avec point orange : accompagné du numéro d’un pilote. Est utilisé lorsqu’un élément de la moto du pilote présente un risque ou un danger pour la course. Ce dernier doit s’arrêter au stand au plus vite afin de régler le problème.

Damier : est agité à la fin de la course pour signifier la victoire d’un pilote.

Les acteurs de la Moto GP

En 2022, ils sont 24 pilotes à participer au championnat du monde de Moto GP. Répartis chacun dans 12 équipes distinctes, il est cependant possible de faire quelques filiations entre les équipes, certaines dites d”usine” fournissant des équipes “prototype”.

Monster Energy Yamaha

Le champion du monde français, Fabio Quartararo, et son coéquipier Franco Morbidelli (crédit: Moto GP)
  • 20 – Fabio Quartararo (FRA) – Champion du monde 2021
  • 21 – Franco Morbidelli (ITA) – Vice-champion 2020

Ducati Lenovo Team

La redoutable Ducati, qui espère faire mieux qu’en 2021 (crédit: Moto GP)
  • 43 – Jack Miller (AUS) – 4e du championnat 2021
  • 63 – Francesco Bagnaia (ITA) – Vice-champion 2021

Team Suzuki Ecstar

Une saison décevante pour Suzuki, malgré les ambitions des deux pilotes (crédit: Moto GP)
  • 36 – Joan Mir (ESP) – Champion du monde 2020
  • 42 – Alex Rins (ESP) – 3e du championnat 2020

Pramac Racing (Ducati)

Johann Zarco a été élu meilleur pilote prototype, distinction récompensant les écuries non officielles ((crédit: Moto GP)
  • 5 – Johann Zarco (FRA) – 5e du championnat 2021
  • 89 – Jorge Martin (ESP) – 9e du championnat 2021

Repsol Honda Team

Marc Marquez est de retour en pleine possession de ses moyens pour aller décrocher une 7eme couronne (crédit: Moto GP)
  • 44 – Pol Espargaro (ESP) – 5e du championnat 2020
  • 93 – Marc Marquez (ESP) – Champion du monde 2013, 2014, 2016, 2017, 2018, 2019

Red Bull KTM Factory Racing

De belles ambitions chez Red Bull KTM pour 2022 (crédit: Moto GP)
  • 33 – Brad Binder (AFS) – 6e du championnat 2021
  • 88 – Miguel Oliveira (POR) – 9e du championnat 2020

LCR Honda

Le cadet des Marquez essaiera de venir jouer les troubles-fête en 2022 (crédit: Moto GP)
Takaaki Nakagami représentera fièrement son pays cette année (crédit: Moto GP)
  • 30 – Takaaki Nakagami (JAP) – 10e du championnat 2020
  • 73 – Alex Marquez (ESP) – 14e du championnat 2020

Gresini Racing (Ducati)

Le team prototype de chez Ducati (crédit: Moto GP)
  • 23 – Enea Bastianini (ITA) – 11e du championnat 2021
  • 49 – Fabio Di Giannantonio (ITA) – Rookie

Aprilia Racing

Un beau duo qui promet de faire de belles performances cette année (crédit: Moto GP)
  • 12 – Maverick Vinales (ESP) – 3e du championnat 2017, 2019
  • 41 – Aleix Espargaro (ESP) – 8e du championnat 2021

WithU Yamaha RNF Team

Un revenant et un petit nouveau, voila comment l’on pourrait qualifier le duo de chez WithU (crédit: Moto GP)
  • 04 – Andrea Dovizioso (ITA) – Vice-champion 2017, 2018, 2019
  • 40 – Darryn Binder (AFS) – Rookie

Tech3 KTM Factory Racing

Un duo arrivant de Moto 2 qui aura pour objectif d’apprendre et découvrir les exigences de la Moto GP en 2022 (crédit: Moto GP)
  • 25 – Raul Fernandez (ESP) – Rookie
  • 87 – Remy Gardner (AUS) – Rookie

Mooney VR46 Racing (Ducati)

L’équipe de la légende Valentino Rossi, néo-retraité de la Moto GP (crédit: Moto GP)
  • 10 – Luca Marini (ITA) – 19e du championnat 2021
  • 72 – Marco Bezzecchi (ITA) – Rookie

Le Palmarès de la Moto GP

  • 2021 : Fabio Quartararo (Yamaha)
  • 2020 : Joan Mir (Suzuki)
  • 2019 : Marc Marquez (Honda)
  • 2018 : Marc Marquez (Honda)
  • 2017 : Marc Marquez (Honda)
  • 2016 : Marc Marquez (Honda)
  • 2015 : Jorge Lorenzo (Yamaha)
  • 2014 : Marc Marquez (Honda)
  • 2013 : Marc Marquez (Honda)
  • 2012 : Jorge Lorenzo (Yamaha)
  • 2011 : Casey Stoner (Honda)
  • 2010 : Jorge Lorenzo (Yamaha)
  • 2009 : Valentino Rossi (Yamaha)
  • 2008 : Valentino Rossi (Yamaha)
  • 2007 : Casey Stoner (Ducati)
  • 2006 : Nick Hayden (Honda)
  • 2005 : Valentino Rossi (Yamaha)
  • 2004 :Valentino Rossi (Yamaha)
  • 2003 : Valentino Rossi (Honda)
  • 2002 : Valentino Rossi (Honda)
  • 2001 : Valentino Rossi (Honda)
  • 2000 : Kenny Roberts Jr (Suzuki)

Les légendes de la discipline

Le roi de la discipline. Agostini est pour l’instant le pilote le plus titré de la Moto GP (crédit: Getty Images)

Giacomo Agostini : c’est le plus grand pilote de tous les temps pour nombreux amateurs de Moto GP. En raison de son grand palmarès dans les années 60-70 qui ont fait de lui la première tête d’affiche de la Moto GP. Fort de 8 titres en catégorie reine, le Roi Ago comme il est surnommé fait partie des légendes de ce sport.

Valentino “The Doctor” Rossi, l’autre légende italienne de la Moto GP, a délaissé sa carrière de pilote en 2022, mais aura marqué sa discipline (crédit: Getty Images)

Valentino Rossi : il est le seul pilote à avoir remporté les titres en 125cc, 250cc, 500cc et MotoGP. Son humeur joviale, l’amour de ses fan et ses 7 titres en Moto GP ont fait de lui The Doctor, un pilote fiable et toujours précis.

L’Espagnol peut encore venir battre tous les records s’il se remet de sa blessure (crédit: Getty Images)

Marc Marquez : le seul sur la liste encore en lice pour remporter des titres. L’Espagnol est devenu la référence de la moto dans la décennie précédente. À son actif, 6 titres en Moto GP et un record de pole position.

Mick Doohan a su conquérir le coeur des australiens et s’inscrire comme l’un des plus grands de la Moto GP (crédit: Getty Images)

Michael Doohan : le pilote australien a remporté 5 titres consécutifs en Moto GP entre 1994 et 1998, battant tous les records auparavant établis.

Seul pilote vainqueur d’un titre en Moto GP et Formule 1, John Surtees est une légende du sport automobile (crédit: Moto GP)

John Surtees : pilote sur monoplace et moto, ce n’est pas donné à tous. Surtees a participé à 35 courses en Moto GP, pour 35 podiums dont 32 victoires. Son bilan à la fin de sa carrière s’élève à 4 titres de champion du monde de Moto GP, et 1 titre en Formule 1.

“Mike the Bike” et son numéro 46, mis en lumière par son confrère Rossi quelques décennies plus tard (crédit: Getty Images)

Mike Hailwood : Mike the Bike fut le premier à remporter 3 épreuves du TT (125, 250 et 500) en moins d’une semaine. Couronné de 4 titres de champion du monde, il a ainsi sa place au sein du Temple international de la Renommée du Sport Automobile.

Jorge Lorenzo et sa Yamaha, avec laquelle il a su décrocher ses trois titres de champion du monde (crédit: Getty Images)

Jorge Lorenzo : un des plus grands rival de la carrière de Valentino Rossi. Coéquipiers puis adversaires, les deux pilotes se sont longtemps battus pour les victoires et les titres, comme lors de la saison 2015 finalement remportée par Lorenzo. Sa carrière, ponctuée de 3 titres, a permis de le placer parmi les grands de la discipline.

L’autre australien du panthéon de la Moto GP. Casey Stoner a régné sur la Moto GP dans les années 2000 (crédit: Getty Images)

Casey Stoner : un autre rival du roi “Vale”. L’Australien a su trouver sa place entre Rossi et Lorenzo, afin de conquérir 2 titres de champion du monde.

Cette discipline, moins connue que la Formule 1, possède cependant une histoire qui lui est propre et des caractéristiques qui n’ont rien à envier à sa cousine à 4 roues. L’histoire de la Moto GP va continuer de s’écrire, de nouvelles têtes vont venir mais la passion pour cette discipline restera. Voici donc un petit guide afin de pouvoir aborder la saison de Moto GP avec les connaissances nécessaires sur le sujet, afin de pouvoir briller en société !

Crédit Couverture : Getty Images

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