Franchise player des Wizards depuis maintenant plusieurs saisons, Bradley Beal est un joueur aux qualités énormes, notamment au niveau du scoring. Mais alors qu’il est éligible à un contrat max en fin de saison s’il n’active pas sa player option, un choix doit maintenant être fait par le joueur et sa franchise, laquelle semble pour l’heure ne pas avoir les armes pour viser un titre. Décryptage.
La situation est courante en NBA, mais elle n’a rien d’anodine pour tous les fans des Wizards. Bradley Beal, joueur phare de l’effectif, est à un tournant de sa carrière. Bien qu’il soit actuellement blessé au poignet droit, et out pour le reste de la saison, le meilleur scoreur du dernier exercice (31,3 points par match en moyenne) semble être au sommet de son art. Et ce n’est rien de plus logique lorsqu’on sait que le prime d’un joueur de basket arrive en général juste avant la trentième bougie. Malgré cela, Big Panda et sa franchise se retrouvent en pleine réflexion.
Un contrat en or sur la table
La situation est simple : Beal a signé un contrat qui le lie aux Wiz’ jusqu’en 2022, avec un salaire de près de 34 millions de dollars la saison pour 2021-22. Pour la saison prochaine, l’arrière possède simplement une player option, à hauteur de 36,5 millions de dollars. Mais s’il décide de décliner cette année optionnelle, il devient tout simplement éligible à un contrat max de 246 millions de dollars sur cinq ans avec Washington. Une somme colossale, mais aussi un choix de carrière important à l’aube de la trentaine, au sein d’une équipe qui a du mal à atteindre ne serait-ce que les playoffs en fin de saison.
À plusieurs reprises la saison dernière, Beal avait exprimé sa lassitude à propos du fait de perdre des matchs alors même qu’il marquait à lui seul près de quarante points par rencontre. Trop peu entouré dans une équipe pas à la hauteur de ses ambitions, il avait été rejoint en cours de saison par Russell Westbrook et les Wizards avaient alors remis la marche avant, soulageant – au moins temporairement – les envies de départ de la star. Pour tenter de le sécuriser, les sorciers avaient tenté de devancer les problèmes dès le mois d’octobre, en lui proposant une prolongation de contrat de 4 ans pour 180 millions de dollars. Proposition refusée par l’intéressé.
Le dilemme de la bague ou de la legacy
On peut alors se dire que Beal souhaiterait se donner les moyens de ses ambitions : voyant que les Wizards ne se développent que très peu et qu’il n’a quasiment jamais été bien entouré dans la quête d’un titre, des envies d’ailleurs viennent légitimement taquiner ses pensées. Le fameux dilemme de la bague ou de la legacy s’impose alors. Faut-il suivre un destin à la Kevin Durant (ou DeMarcus Cousins, c’est selon), ou un autre à la Damian Lillard ? C’est toute la question, à laquelle la réponse de Beal dépend, c’est certain, d’énormément de facteurs : le contrat, les coéquipiers, les garanties sportives, l’attachement à sa franchise de toujours.

Parce que oui, Big Panda en est aujourd’hui à dix saisons passées sous le maillot de Washington. De quoi forcément créer un lien particulier avec cette franchise. Pas facile de quitter une ville dans laquelle vous êtes adulé, qui vous a tout donné, et dont vous avez marqué l’histoire, au moins statistiquement. Où qu’il aille s’il quitte D.C, il n’aura plus la même image, la même reconnaissance et même la même importance vis-à-vis des fans.
Dans l’histoire des Wizards, Beal est tout simplement :
- Le deuxième meilleur scoreur (14 231 points)
- Le meilleur marqueur à trois points (1434 tirs à trois points réussis)
- Le troisième joueur avec le plus d’apparitions (645 matchs)
- Le quatrième meilleur passeur (2 701 passes)
Alors Beal ne voudrait-il pas continuer de marquer l’histoire de SA franchise ? D’autant plus que sportivement, les choses ont bougé ces derniers temps. Sans vraiment d’ambitions cette saison avec la blessure de leur arrière, les Sorciers ont tout de même fait un move très intéressant lors de la dernière trade deadline. Exit les contrats toxiques d’un Spencer Dinwiddie perdu et d’un Davis Bertans qui ne retrouvera probablement jamais son niveau d’il y a deux ans. En échange, les Wizards ont fait le choix de relancer Kristaps Porzingis. Et le pari pourrait s’avérer payant, puisque la licorne a inscrit 25 points lors de son très encourageant premier match dans la capitale, contre Indiana. À ses côtés, les hommes de la capitale peuvent compter notamment sur un Kyle Kuzma qui apporte offensivement, sur Caldwell-Pope défensivement et sur une rotation intérieure semble assez solide.
Les Wizards aussi ont leur choix à faire
Peut-être manque-t-il encore un peu de profondeur au niveau des guards pour faire passer un cap à la franchise, mais cela joue à coup sûr dans l’esprit de Bradley Beal, qui profite de sa période de blessure pour se concentrer sur son avenir. Les différents apports cités précédemment amènent aussi autre chose : le fait que les Wizards essayent de s’adapter sans Big Panda et réfléchissent eux aussi de leur côté. Au vu de l’état actuel de la franchise et des possibilités à court-moyen terme, est-il pertinent de donner 246 millions de dollars à un joueur comme Bradley Beal. Oui, l’arrière est un triple All-Star, est un des meilleurs attaquants de la ligue et est une pièce centrale du projet initial des Wizards, dont il est un pur produit. Mais financièrement, le pari reste grand et la réflexion s’impose. Les ambitions de Beal sont peut-être, à l’heure actuelle, trop en avance par rapport à celles de Washington, qui n’a pas passé un premier tour de Playoffs depuis 2017.

La blessure actuelle de Beal devrait, elle, avoir un impact minime sur le choix des dirigeants des Wizards. Mais elle a le mérite de rappeler la situation d’un certain John Wall, il y a quelques années. Rappelez-vous que le meneur star avait signé un contrat de 4 ans pour 170 millions de dollars avec Washington en 2017. Mais tiraillé par son genou, il n’a jamais pu revenir à 100% sur les parquets et son contrat finissait par être un boulet pour la franchise. Après un si gros échec, on pourrait aussi comprendre une certaine méfiance de la part des Wiz’.
Mais il semble tout de même que Beal représente le projet de la franchise et qu’elle devrait formuler une offre d’extension de contrat si l’arrière choisit de décliner sa player option. En plus, perdre Beal lors d’une fin de contrat – et donc sans rien en retour – obligerait Washington à de nouveau reconstruire un effectif et un projet déjà en plein chamboulement, ce qui n’arrangerait en rien ses affaires, sauf financières. Toujours est-il que pour garder Big Panda, les Wizards devront aligner les billets, mais aussi les garanties sur le futur sportif de l’équipe.