La 73ème saison de Formule 1 est là ! Après une saison 2021 haletante, des rebondissements et le couronnement d’un nouveau champion, il faut désormais se tourner vers le présent et le futur. Une nouvelle ère est arrivée, les cartes sont rebattues, mais les règles restent semblablement les mêmes. Et pour vous préparer à tout savoir sur ce si particulier, voici le guide de la Formule 1.
Lorsque l’on parle de course automobile la première discipline qui vient en tête serait surement la Formule 1. Catégorie reine de la monoplace et même des sports mécaniques, les monstres à plus de 1000 chevaux occupent une place immense dans l’histoire du sport, l’Homme et la machine cherchant toujours à repousser les limites de l’impossible. Mais pour comprendre comment la F1 en est arrivée à ces machines, il faut revenir un peu plus loin dans le passée, aux origines de ce sport.
La genèse de la Formule 1 (1900 – 1950)
Si la Formule 1 comme nous la connaissons ne date « que » de 1950, avec la création d’un premier championnat du monde, les courses automobiles datent quant à elles, d’un demi-siècle plus tôt. Au début des années 1900, l’idée est déjà à la création d’un championnat automobile venant récompenser le meilleur pilote. C’est donc sous le nom de la Coupe Gordon-Bennett que s’illustrent ainsi les précurseurs de la F1. Par la suite, l’Automobile Club de France (AFC) reprend cette idée de course, pour la décliner sous le nom de « Grand Prix », cette dénomination sera reprise alors dans plusieurs pays d’Europe.
À mesure que le temps passe, le sport automobile se développe. L’apparition d’un plus grand nombre de Grands Prix, comme par exemple les 500 Miles d’Indianapolis, couplée à la fascination d’un plus grand nombre de personnes pour cette discipline va entrainer à la création de la Formule 1. Le 13 mai 1950, sur une base désaffectée de la Royal Air Force, à Silverstone, se tient le Grand Prix de Grande Bretagne. 21 voitures prendront le départ, pour ce qui sera la toute première course du championnat du monde de Formule 1. Le vainqueur de la course, un certain Giuseppe Farina, dévient le précurseur de la Formule 1, en remportant par ailleurs le premier championnat du monde de l’histoire de la F1.
Les pionniers de la discipline (1950 – 1968)
Cette création d’un championnat du monde profite dès lors aux constructeurs italiens, en avance sur la mécanique et l’ingénierie moteur. Après un court passage à un championnat F2 (durant 3 ans pour cause de manque d’écuries, la réglementation technique était celle de la F2), le retour à la « vraie » F1 se fera en 1954. Entre temps, Ferrari a su tirer son épingle du jeu, dominant grâce à Alberto Ascari ce championnat encore nouveau et méconnu du grand public. Les duels entre Ferrari, Mercedes, Maserati ou encore Lancia font rage, et c’est finalement l’écurie à l’étoile qui l’emporte, avec son pilote légendaire, Juan Manuel Fangio.
A l’époque, la discipline est encore très mortelle. La Formule 1 peine à trouver son public et ses héros et seuls les passionnés se lancent dans le grand bain. De ces passionnés, il est dès lors possible de retrouver Graham Hill, le légendaire vainqueur de le Triple Couronne, ou bien encore Jim Clark. L’arrivée des moteurs placés à l’arrière sonne une nouvelle ère de la Formule 1. Ce choix, permettant aux monoplaces d’être plus équilibrées, s’avère payant, ces dernières gagnant en efficacité et en rapidité. Face à la déferlante de victoires des Lotus et Brabham dans les années 1960, seule la mythique Scuderia Ferrari parvient à rivaliser.
La professionnalisation de la Formule 1 (1970-1980)
Même si la Formule 1 gagne en amateurs et en intéressés, elle peine encore à trouver un public adepte. L’arrivée de sponsors permet ainsi aux écuries de survivre. Lotus, en pionniers, seront les premiers à afficher un sponsor sur leur monoplace, en l’occurence, Gold Leaf, entreprise de cigarettes. Les avancées technologiques font de la Formule 1 l’objectif des plus grands ingénieurs, qui souhaitent conquérir cette montagne d’inventivité et d’ingéniosité. Mais cela a un coût, et la passion ne fait pas tout. Aussi, il est commun de voir les plus aisés rester, et les écuries plus en difficultés disparaître lorsque fonds ne suffisent plus.
Mais l’argent des sponsors permet ainsi aux plus ambitieux de réaliser leurs rêves les plus fous ! Il suffit de prendre l’exemple de Frank Williams, de McLaren ou de Tyrell, qui ont réussi à s’installer en Formule 1 grâce à leur capacité à s’allier aux bons sponsors. Ces arrivées permettant de sceller l’entrée dans l’ère professionnelle de la Formule 1, une première grande domination allait voir le jour, au début de la médiatisation de la discipline, celle de la Scuderia Ferrari et son moteur 12 cylindres. De même, le début de grandes rivalités sur et hors piste, comme celle de Hunt et Lauda permettent à la Formule 1 de faire son auto-promotion.
L’étroite limite entre sport et spectacle (1980-1995)
La nouvelle ère de la Formule 1, désormais solidement ancrée dans la médiatisation et dans le sport mondial, vise ainsi à proposer un spectacle attrayant, dans le but, comme pour toute chose dans ce monde, de générer des revenus. L’arrivée de Bernie Ecclestone, et avec lui, de droits TV, dans les sphères de la Formule 1, viendront pleinement bénéficier au sport. De même, le spectacle proposé par les guerres de technologie contribuent à la bonne publicité de la F1. Lotus, et son aérodynamisme effet de sol (que l’on retrouvera dès cette année), aurait pu/du dominer la F1, mais cette philosophie, jugée trop dangereuse à l’époque, offrait trop de spectacle, et donc trop de drames.
L’injection de gros fonds économiques dans les écuries amène la Formule 1 a se dépasser dans tous les domaines. Les écuries tentent d’aller toujours plus vite, toujours plus loin, les représentants cherchent à proposer un spectacle inouï, maintenant que la Formule 1 est désormais mieux connue du monde. Il faut donc imposer un cadre à respecter dans le déroulement de championnat du monde. 16 Grands Prix, 26 voitures qui représentent 13 écuries, et surtout, chaque écurie doit proposer des monoplaces aux couleurs identiques. Mais de la période du spectacle, il sera possible de retenir les légendaires batailles entre Prost et Senna, les luttes entre McLaren, Ferrari et Williams.
L’ère « moderne » de la Formule 1 (1995 – 2021)
Plus petites, mais plus puissantes. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la nouvelle génération de monoplaces dans les années 1990 et 2000. La domination incontestée de Ferrari est terminée, McLaren rend doucement les armes et Williams, malgré le drame de la mort d’Ayrton Senna, domine les débats grâce à son système de suspensions hydrauliques. Graham Hill puis Jacques Villeneuve remportent respectivement le titre en 1996 puis 1997, après les succès de Nigel Mansell. Mais dans l’ombre, se cache la mythique Scuderia, qui prépare l’avenir avec un certain Baron Rouge, un ingénieur britannique et un directeur français. Le trio Schumacher Brawn Todt anticipe le futur, et se prépare à dominer les années 2000.
Puis, l’ère Renault et Alonso est venu ajouter un peu de piment à cette ère caractérisée « de protection des pilotes ». Moins d’accidents mortels sont à constater, les pilotes sont sécurisés et protégés (outre les regrettés Jules Bianchi et Anthoine Hubert à qui l’on pense fort), mais la F1 perd de sa superbe à la suite de la domination italienne. Renault, puis McLaren viendront insuffler une nouvelle rivalité avec Ferrari. Puis, la domination de Red Bull et du quadruple champion du monde Sebastian Vettel viendra à nouveau instaurer ce sentiment de « même vainqueur, même champion ». L’avènement de l’ère hybride et de Mercedes, avec en tête de proue Lewis Hamilton, viendra conclure la longue histoire de la Formule 1.
L’arrivée d’une nouvelle ère pour la Formule 1 en 2022 aura pour objectif d’offrir encore plus de spectacle pour la discipline. Le nouveau format de consommation et les nouveaux consommateurs de la F1 supposent une innovation dans le sport, qui aura parfois tendance à le dénaturer. Mais finalement, l’arrivée de ce nouveau public offre à tous un rebattement des cartes dans les paddocks, avec des innovations spectaculaires et des espoirs qui se forment. Alors finalement, à l’aube de cette nouvelle ère qui semble prometteuse, l’histoire de la F1 continuera de s’écrire de la plus belle des manières, et nous nous ferons un plaisir de continuer à la vivre.
Crédit Couverture : Getty Images/Ringer illustration