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Le (grand) guide Formule 1 – Drôles de règles ! 2/3

La 73ème saison de Formule 1 est là ! Après une saison 2021 haletante, des rebondissements et le couronnement d’un nouveau champion, il faut désormais se tourner vers le présent et le futur. Une nouvelle ère est arrivée, les cartes sont rebattues, mais les règles restent semblablement les mêmes. Et pour vous préparer à tout savoir sur ce si particulier, voici le guide de la Formule 1.

Qui n’a jamais zappé sur de la Formule 1 et s’est demandé quelle était cette discipline si particulière ? Des voitures qui tournent, se suivent et à un moment donné, un vainqueur est désigné ! Mais la Formule 1, c’est bien plus que ça. Les règles, bien que parfois mal ou pas appliquée, demeurent essentielles pour la bonne compréhension et appréciation de ce sport, où vitesse rime avec application.

Le format de la Formule 1

Cette année, 23 Grands Prix (22 suite à l’annulation du Grand Prix de Sotchi) départageront le destin des pilotes. Entre mars et novembre, les pilotes entameront un tour du monde complètement fou, qui les mèneront jusqu’à Abu Dhabi et la dernière course, qui on l’espère, sera tout aussi palpipante qu’en 2021.
Chaque week-end est constitué à chaque fois du même programme, à savoir d’essais libres, d’une séance de qualification, et enfin, de la course.

1 Les essais Libres

La McLaren de Lando Norris, lors d’une séance d’essais, ou les ingénieurs cherchent les meilleurs réglages pour la monoplace (crédit : Getty Images)

Il y a 3 séances d’essais libres par Grand Prix, qui se déroulent le vendredi matin, le vendredi après-midi ainsi que le samedi matin. Ces séances, d’une durée de 60 minutes, ont pour but de se familiariser avec le circuit. Les pilotes cherchent leurs repères et transmettent leur ressenti aux ingénieurs. Ces derniers ont pour mission de trouver le réglage optimal pour la monoplace, par des configuration mécaniques ou aérodynamiques.

Le principe repose sur le fait que les pilotes sont libres d’effectuer autant de tours qu’ils le souhaitent, avant le temps imparti, avec les réglages qu’ils souhaitent. Ainsi, il est possible de voir une écurie s’essayer à la vitesse pure et à la recherche d’un temps de référence, lorsque d’autres travailleront sur de longs relais et des configurations de course.

Un ingénieur et son pilote, en discussion sur le ressenti de ce dernier (crédit : Getty Images)

Les essais ne servent donc qu’à la préparation des séances de qualification et de course, et offrent ainsi moins de spectacle et d’action aux téléspectateurs, mais cette étape reste clé quant à la réussite d’une écurie lors du week end. Une mauvaise performance en course résulte généralement d’une mauvaise préparation lors des essais libres. À la fin de ces 3 séances d’essais, les réglages des monoplaces sont scellés, il n’y a plus possibilité d’y toucher, sous peine de pénalité.

2 Les Qualifications

Suite à ces essais libres, le samedi après-midi est dédié à la séance des qualifications. Divisée en 3 temps, Q1, Q2, Q3, cette séance aura pour but de définir la grille de départ pour la course du lendemain, basée sur des temps au tour rapides.

  • Q3 : Lors de la Q1, les 20 pilotes de la grille prennent le départ pour une session de 18 minutes. A l’issue de cette session, selon le classement établi par les temps effectués, les pilotes de la 20ème à la 16ème place sont éliminés, ils ne participeront pas aux séances suivantes et s’élanceront à l’arrière de la grille le lendemain.
  • Q2 : En Q2, il est donc possible de retrouver les 15 pilotes rescapés de la Q1. La séance, d’une durée de 15 minutes, aura pour but d’établir un ordre de grille entre la 11ème et la 15ème place.
  • Q3 : Enfin, la Q3, séance reine des qualifications, offre aux 10 pilotes les plus rapides de se disputer la pole position. Après 12 minutes de tensions et d’efforts, le classement de la 1ère place à la 10ème est établi, la grille du lendemain est désormais complète.
Lewis Hamilton et son trophée de pole position, ici en Hongrie (crédit: David W Cerny / AFP)

2.1 La courses sprint

Un nouveau format est arrivé en Formule 1 depuis 2021, les courses sprint. Proposées uniquement lors de 3 Grands Prix, ce format reste encore récent et en cours d’innovation. Initialement appelée « qualifications sprint » et destinée à proposer du spectacle, l’idée suppose de reprendre les résultats des qualifications, et de proposer une « mini-course ». Ainsi, pendant 100 km, (soit environ 30 minutes), les pilotes se disputeront les places, avec à la clé, des gains de position pour la course de dimanche.
Par ailleurs, en 2022, les 8 premiers pilotes à l’issue de la course sprint seront récompensés de respectivement :

  • 1er – 8 points
  • 2eme – 7 points
  • 3eme – 6 points
  • 4eme – 5 points
  • 5eme – 4 points
  • 6eme – 3 points
  • 7eme – 2 points
  • 8eme – 1 point
La course sprint du Brésil en 2021 avait offert une remontée complètement folle de Lewis Hamilton (crédit: Getty Images)

Pour simplifier la compréhension de cette séance, un exemple vaut mieux que 1000 mots. Prenons donc 4 pilotes, qui après avoir disputé les qualifications, se trouvent respectivement :

  • Lewis Hamilton – 1er et en pole position
  • Charles Leclerc – 3eme 
  • Lance Stroll – 14eme
  • Mick Schumacher – 19eme

Ces places, lors d’un week-end normal de course, seraient celles du départ du lendemain. Cependant, lors d’un week-end de course sprint, la séance de qualification se dispute le vendredi après-midi, pour laisser place à la course sprint le samedi après-midi. Les pilotes prennent donc place sur la grille, et à la suite de la séance sprint, le classement pour ces 4 pilotes est le suivant :

  • Charles Leclerc – 1er, il s’élancera à la première place dimanche, et marque 8 points.
  • Lewis Hamilton – 2eme, il perd sa première place des suites de cette course, mais marque 7 points.
  • Lance Stroll – 14eme, ne marque pas de points, mais conserve sa place initiale pour le départ du lendemain.
  • Mick Schumacher – 16eme, sa bonne performance lui permet de grappiller quelques places pour la course de dimanche. 

3 La course

Les pilotes s’installent sur la grille avant le départ de la course (crédit: Léopold F1Fansite)

Le grand jour est arrivé. Tout le travail effectué pendant les deux jours précédents se décidera sur une course de plus d’1h30. Les pilotes vont en découdre à ce moment là, avec l’envie d’aller décrocher la victoire pour certains, un podium pour d’autres, ou simplement une entrée dans les points pour les plus modestes.

Sur la grille, les pilotes se placent selon leur performance en qualification (mis à part le cas exceptionnel des courses sprints, vous saisissez). Et à l’issue de la course, des points sont attribués aux 10 premiers pilotes de la course, dans cet ordre; 

  • 1er = 25 points 
  • 2eme = 18 points
  • 3eme = 15 points 
  • 4eme = 12 points 
  • 5eme = 10 points 
  • 6eme = 8 points 
  • 7eme = 6 points 
  • 8eme = 4 points 
  • 9eme = 2 points 
  • 10eme = 1 point 

Les règles de la Formule 1

1 Les pneus

Il est possible de retrouver 3 types de gommes en Formule 1; les pneus secs, les pneus intermédiaires et les pneus pluies. Comme supposé, chacun ayant une fonctionnalité différente. 

  • Les pneus dits « Secs » sont utilisés en temps sec (ils sont lisses et n’évacuent dès lors pas l’eau). 
  • Les gommes dites « Intermédiaires » sont utilisés en temps humide ou faible pluie.
  • Les pneus dits « Pluies » sont utilisés en cas de très forte pluie. 
Les différents types de pneus qu’il est possible de retrouver en Formule 1, à l’exception de la gamme orange désormais abandonnée (crédit: Pirelli)

Pour les pneus secs cependant, une distinction entre 3 gammes est à faire; les pneus « tendres », les pneus « médiums » et les pneus « durs » :

  • Les pneus tendres (ou “softs”) sont à bande rouge. Il sont les pneus les plus compétitifs, proposant plus d’adhérence et permettant ainsi un meilleur grip de la monoplace sur le circuit. Cependant, ils ont une durée de vie plus faible que les autres gammes de pneus secs, car tout bénéfice nécessite une contrepartie.
  • Les pneus « médiums » sont à bande jaune, et sont l’équilibre parfait entre durabilité et performance. 
  • Les pneus durs  (ou “hards”) sont quant à eux à bande blanche, et malgré une performance moindre que les deux gammes précédemment citées, elles offrent une plus longue durée de vie.

L’utilisation de ces pneus est libre lors des séances d’essais libres et de qualification. Et jusqu’à 2021, les 10 pilotes qualifiés sur les premières places de la grille devaient s’élancer chaussés des gommes avec lesquels ils s’étaient qualifiés pour la Q3.
Cette règle désormais abrogée, le choix des gommes pour la course en 2022 est donc libre pour tous les pilotes, qui ont la possibilité de s’élancer avec la gamme qu’ils souhaitent.

Une règle subsiste cependant, étant qu’un pilote se voit l’obligation de s’arrêter au moins une fois pendant la course afin de chausser des gommes d’une gamme différente. Dès lors, un pilote en pneus tendre devra obligatoirement passer par la voie des stands afin de chausser des pneus « médiums » ou « durs ».

Toutefois, en cas de conditions humides, cette règle de l’arrêt obligatoire se voit suspendue, les pilotes n’étant plus obligés de se soumettre à cette règle.

2 L’essence

Les règles concernant les limitations d’essence en Formule 1 sont très simple. Les écuries sont libres d’attribuer la quantité d’essence qu’ils souhaitent lors des essais libres et des qualifications. En course cependant, il leur faut obligatoirement embarquer au minimum 100kg d’essence, les arrêts au stands ne permettant plus de fournir à nouveau de l’essence aux monoplaces.

3 Les drapeaux

Vert: Les pilotes peuvent rouler, aucun danger sur la piste n’est à déplorer

Jaune: Un incident sur la piste, un crash, des débris. Les pilotes doivent ralentir sur la portion du circuit ou l’incident est produit. Il est impossible de dépasser dans la zone du drapeau jaune et il faut réduire la vitesse de 40% a proximité de l’incident.

Jaune et SC : Un incident sur la piste suppose la sortie de la Safety Car, qui aura pour mission de gérer l’allure des pilotes qui devront la suivre. Les pilotes se regroupent derrière elle le temps que l’incident soit arrangé. La course reprendra une fois que les pilotes retardataires auront comblé leur retard et rejoint la position qui est la leur en course.

Jaune et VSC : Un incident sur la piste est apparu, les pilotes doivent ralentir, mais la Safety Car ne sort pas, on applique la Virtual Safety Car, qui suppose que les pilotes doivent respecter une allure lente, sans pour autant qu’ils se regroupent. 

Rouge: Les conditions sont trop dangereuses pour permettre aux pilotes de continuer a rouler. La course est suspendue le temps que le danger soit écarté.

Bleu: Accompagné du numéro du pilote. S’applique aux pilotes sur le point de se prendre un tour. Ils doivent s’écarter, ralentir et faciliter leur dépassement par les leaders.

Noir: Accompagné du numéro du pilote. S’applique pour disqualifier le pilote pour conduite dangereuse, ou moto trop dangereuse.

Noir et Blanc: Pénalité accordée à un pilote ou une équipe pour non respect du règlement.

Rouge et Jaune: Signifie une perte d’adhérence sur une zone du circuit, les pilotes doivent être attentifs.

Noir avec point Orange: Accompagné du numéro d’un pilote. Est utilisé lorsqu’un élément de la moto du pilote présente un risque ou un danger pour la course. Ce dernier doit s’arrêter au stand au plus vite afin de régler le problème.

Damier: Est agité à la fin de la course pour signifier la victoire d’un pilote.

Le vocabulaire en Formule 1

Aspiration 

Le système d’aspiration permet à une monoplace poursuivante de se faire aspirer par la monoplace la devançant. Moins soumis aux forces de frottement, le pilote poursuivant bénéficiera d’un gain de vitesse lui permettant de se rapprocher de son adversaire, pour essayer de porter une attaque. 

DRS (Drag Reduction System)

Un ingénieux système permettant d’activer un clapet à l’aileron arrière qui se lèvera, permettant ainsi à la monoplace de réduire les forces de frottement et ainsi gagner en vitesse de pointe. Ce système ne s’applique toutefois que sur des zones prédéfinies au préalable par la direction de course.

Lors des séances d’essais libres et de qualifications, le DRS peut alors s’utiliser sans contraintes particulières. Cependant, lors de la course, une condition est essentielle afin d’activer le DRS, il faut se trouver à moins d’une seconde de la monoplace nous devançant. 

Le DRS, système permettant de gagner plusieurs dizaines de km/h (crédit: Red Bull)

ERS (Energy Recovery System)

Les nouvelles Formule 1 sont désormais « hybrides », cela signifiant qu’une partie de leur énergie est perçue par combustion, lorsqu’une autre partie est fournie de manière électrique. Ainsi, l’ERS désigne la batterie et la puissance moteur des pilotes, qu’ils peuvent utiliser sous plusieurs modes (de récupération, de dépense), afin de fournir une puissance souhaitée à leur moteur. 

Le Halo 

Il s’agit d’un élément de la Formule 1 relativement récent, étant apparu en 2018 dans le but de renforcer la sécurité des pilotes à la suite de trop nombreux accidents mortels. Cela représente une protection, en forme de halo, qui protège la tête des pilotes.

Le halo, parfois décrié, a sauvé nombreuses vies depuis son introduction en 2018. Comme ici Charles Leclerc (crédit: Formula 1)

Stratégies et dépassement 

Avoir l’intérieur 

Lors d’un dépassement, avoir l’intérieur signifie que la monoplace se situe au plus près du point de corde, à l’intérieur du virage donc. Le pilote bénéficie de la meilleure trajectoire lors du virage et donc peut potentiellement ressortir avec une position préférentielle face à son adversaire.

Prendre l’extérieur 

Lors d’un dépassement, « prendre l’extérieur » suppose de dépasser le véhicule par l’extérieur, laissant volontairement la corde à l’adversaire. Ici, il est supposé embarquer plus de vitesse que son adversaire lors du virage, afin de s’offrir une opportunité de le dépasser. 

Undercut (s’arrêter plus tôt) 

Lors d’un duel entre deux monoplaces, il peut s’avérer que le poursuivant se trouve dans l’incapacité de dépasser pour une raison quelconque. Dès lors, c’est aux stratégistes de prendre le relai. Après nombreux calculs et réflexions, ils peuvent proposer à leur pilote de rentrer aux stands avant son concurrent direct. Ainsi, bénéficiant de pneus neufs, le pilote poursuivant sera en mesure de fournir un rythme plus poussé que son adversaire, réduisant ainsi l’écart virtuel entre eux. Lorsque ce dernier passera également par la voie des stands, de le dépasser à ce moment là.

Overcut (s’arrêter plus tard) 

À l’instar de l’undercut, l’overcut est une stratégie qui désigne le fait de prolonger son relai afin d’optimiser les performances des pneus. S’arrêter plus tard suppose le fait d’éviter un risque de trafic en sortie de stands, et de bénéficier d’un capital pneu plus important pour la suite de la course.

Attaquer 

Savoir attaquer en Formule 1 est tout un art. Le choix de sa trajectoire, l’anticipation, la presque de risque, tout est calculé afin que le pilote puisse porter son attaque.

Défendre 

Défendre sa position, bien que cela semble facile, l’est bien moins que cela parait. Il faut un juste équilibre entre respect de l’adversaire et dureté dans la défense, tout en préservant par ailleurs ses pneus et sa monoplace.

Avec cette deuxième partie de guide, vous pouvez ainsi facilement briller en société. Bien évidemment, toute la science de la Formule 1 n’y est pas, mais ce sont de très bonnes bases pour débuter et apprécier pleinement un sport plus accessible qu’il n’y parait !

Vous pouvez par ailleurs retrouver la première partie du guide juste ici : Le (grand) guide de la Formule 1 – Quelle belle Histoire – 1/3

Crédit Couverture : Getty Images/Ringer illustration

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