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LNH : Les Canucks, les raisons d’un échec à la date limite des échanges

Les Canucks ont fait partie des équipes les plus présentes dans les rumeurs d’échanges avant cette date limite. Pourtant, le jour J, le management n’a procédé à aucun changement majeur. Si l’équipe ne s’est pas renforcée, elle n’a pas non plus réussi à se séparer de certains joueurs en fin de contrat cet été. Un échec dans la gestion d’effectif qui pourrait leur coûter. Dans une saison compliquée, la franchise de Vancouver a du mal à confirmer ses séries lors de la bulle en 2020. Par des décisions incompréhensibles, ils pourraient bien le regretter en n’exploitant pas au maximum leur jeune génération. 

Une saison compliquée sur la glace 

Les Canucks sont probablement l’une des franchises les plus difficiles à comprendre en terme de résultats. Après des séries impressionnantes lors de la bulle sanitaire, les attentes étaient élevées à l’égard de la franchise de Vancouver. Il faut dire que leur parcours a été mémorable s’arrêtant après une défaite au second tour en sept manches contre les Golden Knights qui l’emportent à l’expérience. L’année suivante, les Canucks étaient attendus à un niveau similaire. Dans une division Nord ouverte, sans équipe canadienne forcément au-dessus, la franchise de Vancouver a la cote chez les observateurs pour aller loin. Avec un Elias Pettersson enrichi de ce parcours en série ainsi qu’un Quinn Hughes déjà impressionnant pour sa première saison, ils ont tout pour devenir une équipe à suivre lors des prochaines saisons. 

Pourtant la saison ne se passe pas comme prévu et la franchise échoue à une septième et dernière place derrière une équipe comme les Senators pourtant loin du compte. L’attaque n’a pas trouvé ses repaires tandis que la défense a sombré. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales de l’échec des Canucks. L’été dernier, le management a essayé de corriger ce défaut immédiatement en récupérant Oliver Ekman-Larsson et son gros salaire. Même si 900 000 dollars sont retenus par les Coyotes, ils doivent assumer un contrat de 7,26 millions de dollars par an jusqu’en 2027. Un gros pari pour renforcer cette défense. Néanmoins, l’équipe est prête à avoir des objectifs plus élevés pour cette saison. 

Mais un nouvel obstacle se glisse pour le management. Pettersson et Hughes n’ont pas encore prolongé alors que le camp d’entraînement a déjà commencé. Une incertitude plane autour d’eux alors qu’ils demandent des gros contrats. Finalement, après quelques jours d’attente, ils parviennent à trouver un accord. L’attaquant suédois a signé pour 3 ans et 22,05 millions de dollars alors que le défenseur américain a prolongé pour 6 ans et 47,1 millions de dollars. Des gros investissements pour la franchise tandis que les joueurs arrivent avec une grosse pression à la suite de ces prolongations. 

Quinn Hughes, le leader de cette défense ( Julian Avram / Icon Sportswire via Getty Images )

Le début de saison est dans la continuité de la dernière. L’équipe n’arrive pas à trouver le rythme. Sur les 25 premiers matchs, elle affiche un bilan de 8-15-2. Une véritable désillusion qui met fin au mandat de Travis Green à la tête de cette équipe. Le management décide de procéder à une refonte dans l’organigramme. Bruce Boudreau arrive pour apporter son expérience d’entraîneur tandis que le directeur général Jim Benning est lui aussi congédié. La franchise fait appel à Jim Rutherford afin de lui trouver un successeur et ainsi devenir le mentor de celui-ci. C’est finalement Patrick Allvin qui récupère cette place. Il est assisté d’Emilie Castonguay. Une refonte dans le management mais les résultats sont attendus sur la glace. 

Pour les débuts de Bourreau, l’équipe remporte ses sept premiers matchs. L’occasion de voir le retour d’une puissance offensive et un peu plus de régularité en défense grâce à Demko dans les filets. Depuis la franchise alterne les séries de victoires et de défaites. Même si elle est bien remontée, cela semble insuffisant pour espérer remonter dans le haut de la division pacifique. A l’heure des premiers bilans, J.T. Miller réussit une saison impressionnante avec 78 points inscrits dont 27 Buts. Il est l’un des rares à avoir été pleinement régulier tout au long de la saison. Le capitaine Bo Horvat est toujours là avec ses 25 buts. Quinn Hughes et Elias Pettersson sont toujours dans les meilleurs pointeurs de l’équipe mais ils peuvent faire mieux. Sur le plan défensif, l’équipe tient grâce à la grosse saison de Thatcher Demko. Le gardien américain affiche de bonnes statistiques avec 91,6% de sauvetage et 2,69 buts alloués en moyenne. Avec une défense fragile, il est souvent exposé ce qui explique ce nombre de buts alloués.

Avec le peu d’enjeu pour la fin de saison, les Canucks ont tout intérêt à essayer de travailler pour préparer l’avenir. Le nouveau management a aussi l’occasion de créer sa propre équipe en se séparant de certains joueurs ayant une valeur importante aux yeux des autres franchises prétendantes au titre. Les observateurs ont d’ailleurs insisté sur l’omniprésence des Canucks dans les rumeurs d’échanges. 

Une gestion de la date limite des échanges incompréhensible des Canucks

Lors des semaines précédentes, les Canucks ont fait l’objet de nombreuses rumeurs. Tous les observateurs ont remonté des bruits de couloir d’échanges de certains joueurs pour éviter de les voir partir libres cet été. La franchise a cherché aussi à principalement récupérer des tours de repêchages mais aussi des joueurs sur le plan défensif pour renforcer un des secteurs les plus en difficultés. Pourtant de ce côté de la patinoire, le management a procédé à des mouvements ces dernières saisons. 

Malgré les rumeurs, l’équipe n’a pas bougé. Cela interroge beaucoup les observateurs. Les rumeurs sont toujours à prendre avec du recul mais elles ont néanmoins été insistantes durant plusieurs semaines. La raison principale de cette inaction est probablement le prix réclamé par la franchise de Vancouver. Nombreuses sont les équipes à s’être renseignées pour connaître la disponibilité et le prix pour certains joueurs. L’idée de céder une part trop importante pour deux ou trois de mois de compétitions maximum a surement refroidi les prétentions de certains managements. Il suffit de le voir lors de cette date limite des échanges où les équipes intéressées se sont tournées vers d’autres joueurs. 

Ainsi, les Penguins se sont tournés vers un joueur comme Rickard Rakell dont le salaire est moins conséquent avec une partie conservée par les Ducks. Ils n’ont pas eu à échanger de jeunes joueurs d’avenir hormis peut-être le jeune gardien Calle Clang et un seul second tour des repêchages a été nécessaire pour convaincre le management de la franchise d’Anaheim. L’équipe de Pennsylvanie n’avait pas forcément de marge dans sa masse salariale et aurait du alors se séparer de jeunes joueurs à gros salaires ou de cadres qui n’intéressaient probablement pas la franchise de Vancouver. Si les discussions ont forcément existé, il est peu probable que les deux managements aient été proche d’un accord à un moment. 

L’autre équipe très intéressée a été un moment les Rangers qui ont eux aussi fait le choix de se tourner vers une autre franchise de l’Ouest en la personne des Jets. Le management de la franchise New-Yorkaise a jeté son dévolu sur Andrew Copp dont le salaire est seulement de 3,64 millions de dollars. En échange de l’ailier américain, les Rangers envoient deux seconds tours pour les repêchages 2022 à certaines conditions ainsi qu’un cinquième tour 2023 et un prospect. Un cout moindre pour un joueur qui avait besoin changer d’air. Par ailleurs, il pourrait très bien poursuivre l’aventure dans la franchise sans demander un salaire trop élevé. 

Avec ces deux prétendants aux séries satisfaits de leur recrutement, les Canucks se sont retrouvés sans véritable solution. Ils n’ont pas fait de gros mouvements sauf pour libérer de la place dans leur masse salariale en échangeant Travis Hamonic aux Senators en échange d’un troisième tour des repêchages 2022 et Tyler Motte aux Rangers en échange d’un quatrième tour 2023. Avec ces mouvements, ils libèrent un peu plus de 4 millions de dollars. Dans l’autre sens, la seule arrivée à signaler est celle de Travis Dermott en provenance des Leafs contre un troisième tour 2022 appartenant aux Jets. Un bilan bien maigre pour le management des Canucks. Une déception tant la franchise a semblé active sur les semaines précédentes. 

La première date limite des échanges n’a pas été celle escomptée pour le nouveau directeur général Patrick Allvin ( TWITTER/SEYERPA )

Les Canucks ont surement été trop gourmands. Pour les Penguins, la réticence provenait des joueurs cédés. Si Brock Boeser et J.T. Miller ont intéressé fortement Ron Hextall, ce dernier a probablement refusé de se séparer de John Marino ou Marcus Pettersson qui incarnent tous les deux l’avenir en défense. Par ailleurs, la franchise de Pennsylvanie est limitée au niveau de la place dans sa masse salariale. Il n’est pas certain qu’elle aurait eu la place pour prolonger un joueur comme Boeser. 

De leur côté, les Rangers ont probablement voulu éviter de s’alourdir d’un nouveau gros contrat. Il ne faut pas oublier que la franchise de New York doit absorber le nouveau contrat signé par Adam Fox avec 9,5 millions de dollars par an. Avec de nombreux autres joueurs à prolonger, ils n’ont pas voulu se mettre dans une situation délicate. Par ailleurs il est peut-être plus facile de prolonger un joueur comme Andrew Copp que Brock Boeser aux yeux du management. Enfin, le nombre de tours de repêchages demandé a proprement refroidi la direction. Envoyer deux à trois tours pour un contrat de deux mois n’a pas semblé être un investissement rentable pour eux. 

Un échec entachant le projet à Vancouver

Les Canucks se retrouvent alors avec deux joueurs annoncés dans de nombreuses rumeurs. Sur le plan moral, ils ont clairement montré que ces attaquants n’entraient pas dans les plans de l’équipe. Ces derniers malgré leur professionnalisme peuvent mal le prendre. Lors de négociations de contrat, ces rumeurs peuvent peser dans la balance. Par ailleurs, ils ont perdu l’occasion de ne pas laisser un joueur comme Brock Boeser partir libre cet été. L’équipe est déjà limite au niveau de la masse salariale avec 86 millions de dollars même si 6 millions de dollars sont sur la liste des blessés. Ils n’auront surement pas l’espace suffisant pour prolonger Brock Boeser au contrat qu’il pourrait demander même si celui-ci est agent libre protégé. Nombreuses sont les équipes qui tenteront de lui proposer un gros salaire. Il peut prétendre à 7/8 millions sur plusieurs saisons. La franchise de Vancouver a déjà de nombreux longs contrats et doit penser à l’avenir avant d’en signer un nouveau. Même si jamais rien n’est écrit à l’avance en LNH, il est probable que les Canucks voient Boeser partir libre cet été.

Pour J.T. Miller, ses performances ont forcément attiré de nombreuses performances. Il n’a pas produit cela depuis sa première saison à Vancouver en 2019/2020. Il n’est pas certain que de telles performances se reproduisent et sa valeur risque de baisser après cet été. Son contrat était probablement plus intéressant à 5 millions par an jusqu’en 2023. Avec son âge un peu plus avancé, les chances d’une grosse prolongation à l’issue de son engagement sont surement maigres. Si les Canucks ont voulu l’échanger c’est grâce à ses performances qui ont augmenté considérablement sa valeur. Il aurait permis à l’équipe de tirer le maximum pour se renforcer. 

J.T. Miller, leader au classement des points des Canucks ( Source d’image:Getty )

Enfin, les Canucks n’ont pas récupéré ce qu’ils espéraient. S’ils ont fait de la place dans la masse salariale en récupérant des tours de repêchages, ils n’ont récupéré qu’un défenseur avec Travis Dermott. Un joueur encore jeune et avec un salaire plus faible mais il n’est pas une assurance tous risques. Jim Rutherford, conseiller au sein du management, a insisté pour récupérer un joueur qu’il connaît bien : John Marino. Il est celui qui l’a récupéré et lui a fait signer sa prolongation après sa grosse première saison. Prometteur, il espérait le faire revenir mais sans succès. 

Les Canucks ne jouent probablement plus rien dans cette fin de saison avec trop de retard au classement pour espérer revenir. Sans renforts importants, le management met fin aux espoirs de qualification sauf grosse série de victoires sur la fin de cette saison. L’été risque d’être important pour cette équipe qui n’arrive pas à trouver de la constance depuis ses belles séries dans la bulle sanitaire. Cette date limite des échanges apparaît comme un échec avec toutes les rumeurs ayant émergé des différents observateurs. 

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